Centre d’Action Laïque (CAL) – Plaidoyer pour un discours adulte

Un jour où je lui fis quelques remarques amicales concernant la communication des laïques, Philippe Grollet – alors président du CAL – me lança avec humour : « Si tu continues, je te nomme responsable de communication ». Je n’ai jamais postulé, d’autant plus que j’apprécie l’actuel occupant du poste. Ceci ne m’empêche pas de, une fois de plus, m’étonner de la communication proprement « adolescente » de nombre de responsables du CAL. Là où l’adulte vit une identité assumée, l’adolescent se définit par opposition à ses origines. En Belgique, où jusqu’en 1968, 95% de la population était baptisée « catholique », les origines de nombreux laïques philosophiques sont la religion dont ils se sont distanciés. Leur démarche est parfaitement respectable et compréhensible dans une société sécularisée et pluraliste. Mais en ce XXIe siècle, il serait heureux que ces laïques cessent de se définir par opposition à la leur origine – soit l’Eglise catholique. Bref, qu’ils passent de l’adolescence à l’âge adulte.

Si j’aborde le sujet, c’est en réaction à un article paru ce samedi en p. 9 du quotidien bruxellois « La Libre », intitulé « Le boom des cérémonies de mariage laïque ». L’article explique qu’entre 2013 et 2014, le nombre de cérémonies de mariage laïque a doublé. Personnellement – je suis fort heureux de ce succès pour mes amis du CAL (On parle cependant dans l’article de 25 cérémonies par an dans les grandes villes – ce qui reste modeste), d’autant plus que l’Eglise catholique ne cherche pas à faire du chiffre, mais à préparer sérieusement les fiancés désireux de recevoir le sacrement matrimonial.

Là où je sursaute, c’est en lisant le commentaire fait par une responsable régionale du CAL. Je cite : « Une cérémonie laïque de mariage est choisie par les époux qui souhaitent associer leur engagement à des valeurs choisies, et non à des valeurs “imposées” par l’Eglise », explique Alice Botquin, directrice du CAL de Namur. Peut-être que cette personne n’a pas dit que cela et qu’il s’agit d’un raccourci journalistique, mais elle a cependant dû exprimer quelque chose de similaire. Alors zut quoi ! A l’heure du réchauffement climatique, de la finance folle et des fondamentalismes en tout genre, est-ce que le CAL ne peut avoir une proposition qu’en opposition à… « l’Eglise » ? (comme s’il n’y avait qu’une seule « Eglise » en Belgique). Ce genre de rejet de principe – je ne nie pas les différents – n’est plus de mise pour une institution appelée à représenter les laïques philosophiques de Belgique francophone. Et de le faire au nom de propositions adultes pour l’avenir, plutôt que par opposition adolescente à  « l’Eglise » de leur passé.

« La confiance du Semeur » – 15° dimanche, Année A

 «Voici que le semeur est sorti pour semer…». (Matthieu 13, 1-23)

Nous connaissons tous l’explication de la parabole du semeur, telle qu’elle se trouve en l’évangile selon saint Matthieu. Elle est juste et judicieuse, mais sans doute ne date-t-elle pas de Jésus, mais bien de l’époque de la rédaction de l’évangile – quelque quarante années plus tard. Il s’agissait alors d’encourager la jeune Eglise, faisant face aux premières persécutions : « Soyez comme une bonne terre ! Ne vous découragez pas et ne laissez pas les soucis du monde, vous détourner de l’Evangile. » Voilà un message d’encouragement, qui invite à être une « bonne terre, qui accueille la semence ».

Quand Jésus raconte la parabole, le contexte est cependant différent. Il est suivi par des jeunes disciples, qui croient qu’Il est le Messie et comprennent d’autant moins que « rien ne bouge ». Ils le harcèlent donc de questions : « Quand vas-tu prendre le pouvoir ? Chasser les Romains ?  Rétablir un culte juste et la place du royaume d’Israël face aux nations ? » Face à tant d’impatience, Jésus répond : « Mon Père – lui – ne raisonne pas comme vous : Il sème Sa parole à tous vents. Pour les bons comme pour les méchants. Il sait qu’une partie de la semence ne germera pas. Mais Il garde confiance. Celle qui tombera en terre et portera du fruit, rapportera au centuple. » Ici, l’accent de la parabole est mis sur la confiance – un message qui murmure à notre âme : Tel le Père, soyons des semeurs d’amour et d’Evangile à tous vents – auprès des bons, comme des méchants.

Deux conceptions de la laïcité philosophique (suite)

J’ai récemment évoqué le conflit au sein de la Laïcité philosophique de Belgique. En-dessous de mon article furent reproduits les griefs de la « Pensée et les Hommes ». Voici la réponse du Centre d’Action Laïque (CAL). Au lecteur de se faire… une religion ;-)

Communiqué du CAL

« Construire l’avenir de la laïcité dans le respect de sa diversité »

Ces derniers jours, l’ASBL « La Pensée et les Hommes » a évoqué, par toutes voies, les enjeux de procédures qu’elle vient de diligenter principalement vis-à-vis des pouvoirs publics et du CAL.

Le CAL, fédération composée de 27 associations et de régionales dont sont issus les membres de son Conseil d’Administration, est le représentant de la laïcité, à la demande et sous le contrôle démocratique de ses associations constitutives et reconnu comme tel par les pouvoirs publics.

L’ASBL « La Pensée et les Hommes » est l’une de ces 27 associations. Son action pionnière et mémorable pour donner la parole à la pensée laïque est incontestable. Mais au fil du temps, son légitime souci d’autonomie et d’indépendance, caractéristique largement répandue dans le monde laïque, s’est transformée en attitude de repli omniscient et omnipotent, confisquant au nom d’un petit groupe, voire d’une seule personne, la communication audiovisuelle laïque.

L’étonnement et l’indignation de l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à la suite de l’initiative du CAL de maîtriser sa propre communication au service de tous et dans l’intérêt du plus grand nombre, témoignent d’une méconnaissance de la vie, des réflexions, des attentes et des décisions de l’ensemble des acteurs investis dans le mouvement laïque.

Dans le respect des juridictions saisies et pour garantir le caractère contradictoire du débat, le CAL s’était astreint à un devoir de réserve. La virulence de la campagne menée nous oblige toutefois  à rectifier quelques contrevérités criantes.

Les arguments de « La Pensée et les Hommes » paraissent s’articuler en 5 points.  Aucun ne résiste à l’analyse :

1.       « Le CAL ne respecte pas l’autonomie et la spécificité de notre association, qui a statutairement pour objet la communication au sein de la laïcité » ; le fait que l’ASBL « La Pensée et les Hommes » ait comme objet statutaire « la communication au sein de la laïcité » ne lui confère nullement celui de la communication au nom de la laïcité.

2.       « Le CAL ne promeut pas nos activités, mais se les approprie, avec pour effet la mort prochaine de notre association, privée de sa mission essentielle, dont dépendent toutes les autres » ; le CAL a aidé l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à développer ses activités et en a assuré la promotion, notamment en lui offrant la publicité de ses programmes dans le mensuel Espace de Libertés et en poursuivant la diffusion de son catalogue d’édition, même après qu’elle eut rompu unilatéralement la convention d’édition qu’elle avait avec le CAL. Le CAL n’a repris la gestion des émissions audiovisuelles que sur la demande insistante des autres composantes du mouvement, après des années de tentatives pour amener l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à faire évoluer sa politique et après que cette dernière eut négligé son obligation de renouveler sa demande de reconnaissance. Aux yeux du CAL, cela n’oblitère en aucune façon les autres activités de l’ASBL « La Pensée et les Hommes » (conférences, éditions, colloques).

3.       « Le CAL ne nous a pas prêté son concours (puisque son service juridique, visiblement très bien informé, ne nous prévient pas de la nécessité de demander le renouvellement de notre reconnaissance) » ; il appartient au titulaire de la reconnaissance d’en assumer les obligations. Le service juridique du CAL est au service des associations constitutives qui le sollicitent. L’ASBL « La Pensée et les Hommes » n’a jamais fait appel à ce service et peut donc difficilement s’en plaindre.

4.       « Le CAL ne nous défend pas, mais nous attaque de manière sournoise » ; l’action du CAL s’est déroulée dans le respect des procédures statutaires et du prescrit légal, sous le contrôle du Conseil d’Administration et après en avoir informé l’ASBL plusieurs mois à l’avance. Elle ne saurait être qualifiée de « sournoise ».

5.       « Le CAL n’a répondu à aucune demande de médiation et de concertation et a agi dans le secret le plus total » ; une telle affirmation est contredite de façon indiscutable par les nombreux échanges entre les deux entités sur ces questions depuis maintenant plusieurs années.

La richesse et la diversité du mouvement laïque ne se confortent ni par la polémique judiciaire ni dans l’instrumentalisation de l’opinion.

Yves Kengen, Directeur des publications, Rédacteur en Chef Espace de Libertés, Centre d’Action Laïque ASBL

 

 

Monsieur…

Monsieur – en deux années vous avez transformé des diables rouges en plein doute, en une des dix meilleures équipes de foot du monde. Vous l’avez fait, avec talent – certainement. Mais davantage encore, en insufflant parmi un collectif de jeunes joueurs talentueux, un esprit et une âme. Vous avez su coacher l’équipe nationale, en respectant les différences communautaires et les individualités. Grâce à vous , nos compatriotes – dont ceux qui, comme moi, ne sont pas experts en foot – se sont mis à vibrer à l’unisson de leur équipe nationale. Une équipe sérieuse. Une équipe combative. Une équipe douée. Une équipe sympa. Bref, un miroir de ce que la Belgique souhaite devenir chaque jour davantage. Malgré la déception du jour, cette fierté nationale dans un pays si peu habitué à l’émotion patriotique, c’est beaucoup à vous que nous la devons. Chapeau bas, Monsieur le « Bondscoach – Entraineur national ». Et merci.

Vive la France

Congratuliert Deutschland ! Ce soir, l’équipe la plus solide du Mundial de football l’a emporté sur les Bleus. Le Liégeois que je suis, n’a pas voulu prendre parti. L’Allemagne – c’est le grand voisin et le tuteur historique : la principauté ecclésiastique  fut – un millénaire durant – un état membre de l’empire germanique. La France – c’est la patrie du cœur. Liège est la ville latine la plus au nord de l’Europe et une métropole où le 14 juillet est davantage fêté que la fête nationale de Belgique.

Si ce soir, j’ai envie  d’écrire : Vive la France – c’est parce que notre grand voisin méridional passe par des turbulences politiques, économiques et sociales. Désormais, il doit faire le deuil de la coupe du monde. Certains de mes compatriotes raillent le chauvinisme des Français. Ils n’ont pas toujours tort, mais comment pourrait-il en être autrement ? Si la Belgique est un pays, la France est une nation. Son identité est beaucoup  plus forte, fruit de mille années de centralisation capétienne et de deux siècles de révolution pyramidale jacobine. De plus – si jadis, le « petit Belge » était gentiment brocardé par son grand voisin, aujourd’hui les Français ne cessent d’encenser notre cinéma, nos chanteurs et nos comiques. Ce soir, alors qu’ils goûtent le fruit amer de la défaite sportive, j’ai envie de leur rendre la pareille : La France est un beau pays et un grand peuple au cœur de l’Europe. Il n’a pas fini de nous étonner et de nous inspirer. Alors, oui – vive la France.

La sagesse du Petit Prince – 14° dimanche, Année A

 «Ce que Tu as caché aux sages et aux savants, Tu l’as révélé aux tout-petits». (Matthieu 11, 25-30)

Si « le Petit Prince » de Saint-Exupéry est un tel succès littéraire mondial, c’est parce que ce petit livre touche du doigt une réalité fondamentale : « les grandes personnes », soit les humains qui se prennent trop au sérieux, passent à côté de l’essentiel de la vie. Dans le monde de la spiritualité chrétienne, sainte Thérèse de Lisieux a rappelé la même chose. Il ne s’agit nullement d’un éloge de l’infantilisme, mais bien d’un plaidoyer pour l’enfance spirituelle. Seul l’adulte libre et responsable peut comprendre que face au Mystère ultime (« Dieu » pour le croyant, « la Réalité » pour les autres), il est comme un enfant – appelé à se recevoir avec gratitude et confiance. Alors seulement, nous sentons-nous un peu moins écrasé par le poids de nos vies – parfois pourtant pétries de souffrance – à commencer par le poids de notre propre ego. « Venez à Moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et Moi, Je vous procurerai le repos. »

Blog: bilan du mois de juin

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011.

2011En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées.  Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées.

2012En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues.

2013En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues. En février 3736 visites pour 5724 pages vues. En mars 5198 visites pour 7740 pages vues. En avril 4415 visites pour 6323 pages vues. En mai 6693 visites pour 9284 pages vues. En juin, 4236 visites pour 6339 pages vues. En juillet, 3316 visites pour  4477 pages vues. Pour août, je n’ai pas reçu de données. En septembre 3820 visites pour 4386 pages vues.  En octobre 3299 visites pour 5172 pages vues. En novembre 3982 visites pour 6103 pages vues. En décembre 3512 visites pour 4199 pages vues.

2014En janvier 2251 visites pour 3481 pages vues (baisse qui s’explique sans doute  par la semaine de repos, début du mois).  En février 3714 visites pour 6070 pages vues. En mars 3556 visites pour 5454 pages vues. En avril, 2884 visites pour 3379 pages vues. En mai, 3582 visites pour 4319 pages vues. En juin, 3686 visites pour 4571 pages vues.

Le lectorat belge compte 2001 visites. La France suit avec 377 visites et le Canada avec 38 visites.

L’article le plus fréquenté fut « Ballade irlandaise » du 5 juin avec 473 visites. Vient ensuite « Le lycée Guy Cudelle passe à l’uniforme » du 19 juin avec 192 visites et « In memoriam Luc Herinckx » du 23 juin avec 162 visites.

Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

 

Deux conceptions de la laïcité philosophique

Le torchon brûle entre le Centre d’Action Laïque (CAL), organe-coupole de la laïcité philosophique en Belgique francophone et la Pensée et les Hommes, ASBL historiquement chargée de produire des émissions Radio et TV, diffusées par le service public (RTBF). La raison du conflit ? Lisez l’article ci-dessous, paru en p.5 des colonnes du quotidien bruxellois « le Soir » (A), ou encore – tout en-dessous – le communiqué diffusé ce jour par la « Pensée et les Hommes » (B).

Cela fait plusieurs semaines déjà, que j’étais informé de ceci. Jusque-là, je m’étais abstenu d’en parler sur ce blog, pour ne pas ajouter d’huile sur le feu. D’abord, parce que j’apprécie des personnes dans les deux camps. Ensuite, pour la simple raison que le catholicisme n’a pas à prendre parti dans une querelle qui ne le concerne pas. Enfin, vu que ce genre de dispute familiale est pénible pour tous ceux qui la vivent – comme le rappellent les tensions fratricides au sein du Catholicisme.

Je comprends l’argumentation du CAL : volonté de renouveler les émissions laïques. Je comprends tout autant l’objection de la Pensée et les Hommes : respect de leur légitime autonomie. Je sais, par ailleurs, qu’une rivalité existe entre les deux directions – la Pensée et les Hommes ayant jadis lancé et soutenu une candidature dissidente à la présidence du CAL.

Mais plus fondamentalement, je pense que cette bagarre révèle deux conceptions de la laïcité : L’une – que je qualifierais de plus « libérale » et l’autre – de plus « collectiviste ». Là où la Pensée et les Hommes me semble surtout représentative d’une laïcité d’intellectuels, susceptibles quant au respect de leurs libertés individuelles, le CAL me paraît plus représentatif d’une laïcité désireuse de faire bloc, afin de parler d’une seule voix face au monde des religions. Traditionnellement, ces deux formes de laïcité ont toujours coexisté, avec des relais politiques distincts (la première, plutôt proche des libéraux et la seconde, plus cousine des socialistes). Un peu comme le monde catholique se compose, tout à la fois d’associations de notables et de mouvements populaires, coexistant dans une certaine tension, mais conscients qu’ils ne peuvent subsister l’un sans l’autre. Espérons qu’il en aille de même au sein de monde laïque. Et que ce conflit se règlera par le haut.

 

A. Querelle de clocher chez les laïques ELODIE BLOGIE

Laïcité Un procès intenté au CAL Cela faisait plusieurs années que le petit monde de la laïcité se fissurait, que les critiques à l’égard du Centre d’action laïque enflaient. Mais le feu qui couvait prend aujourd’hui des allures de guerre ouverte. Jacques Lemaire, président de La Pensée et les Hommes, introduit en effet deux actions judiciaires à l’encontre du Centre d’action laïque (CAL).  Rappelons que l’association La Pensée et les Hommes est en charge depuis plus de cinquante ans des émissions concédées (radio et télé) à la laïcité tandis que le CAL est le représentant de la «communauté non confessionnelle» telle que reconnue et financée par les autorités, au même titre que les autres cultes. Or, le 17 décembre dernier, Jacques Lemaire reçoit, éberlué, une lettre lui signifiant que le CAL reprendra dès septembre l’ensemble des émissions concédées (diffusées sur les réseaux de la RTBF) qui lui était jusqu’alors confiées. Et le président de La Pensée et les Hommes de se voir poliment remercié, sans aucune autre forme d’explication, avec l’aval de la ministre de l’Audiovisuel et du conseil d’administration du CAL. En toute légalité donc.

«Un putsch réglementaire», aux yeux de Marc Uyttendaele, l’avocat de Jacques Lemaire, qui dénonce: «Nous sommes face à une expropriation presque stalinienne par une structure intolérante et autocratique, qui se conduit comme l’épiscopat, en se considérant comme le seul détenteur de la parole laïque vraie.» Après de nombreuses tentatives de médiation, vraisemblablement restées sans réponse, La Pensée et les Hommes vient d’introduire une action devant le tribunal arbitral du CAL – un comble – et un recours en annulation au Conseil d’État.

Un coup de tonnerre dans ce ciel sans dieu, qui couvait pourtant quasiment depuis la genèse du CAL. Une source nous confirme en tout cas avoir toujours connu des tensions entre le Centre et La Pensée et les Hommes, et ce dès les années 70-80. D’une part, une institution laïque, le CAL, perçue par certains comme devenant plus dogmatique que le pape. En face, une association soucieuse de garder son autonomie et revendiquant son pluralisme, quitte à inviter des interlocuteurs très polémiques, qui auraient dérangé le CAL. Ajoutez-y quelques rivalités individuelles, et le cocktail ne pouvait qu’exploser.

Le CAL, que nous avons contacté, ne souhaite pas s’exprimer. Pierre Galand, l’ancien président, laisse là un cadeau empoisonné à son successeur, Henri Bartholomeeusen, reconnu par tous, y compris Jacques Lemaire, comme un homme de dialogue. C’est en effet lors du conseil d’administration qui a décidé de la reprise des émissions que Pierre Galand a, dans un même temps, annoncé qu’il se retirait…

 

B.  Si tu as quelque chose à dire, autant le faire savoir…

Tel était le titre d’une campagne de communication que le Centre d’Action laïque annonçait au cours de son assemblée générale du 22 mars dernier.  Jusqu’à présent, et dans le seul but de préserver l’unité et de favoriser l’entente dans le mouvement laïque, nous avons gardé le silence sur les manœuvres sournoises et sur l’abus de pouvoir dont notre association, La Pensée et les Hommes, est victime de la part du C.A.L.  Après six mois de tentatives, toujours restées vaines, pour tenter de concilier les points de vue afin de trouver un terrain d’entente et une équité dans l’action, nous devons réagir publiquement et faire connaître la situation extrêmement préjudiciable qui nous est imposée à la manière soviétique (le président d’une autre association constitutive ne parle plus que du C.C.L.A. – autrement dit le « Comité central d’Action laïque ») par le Centre d’Action laïque.

En nous privant de la totalité de nos activités audiovisuelles, il nous condamne à une disparition prochaine. Est-ce le rôle du C.A.L. de mettre fin aux activités d’une association constitutive du C.A.L., sans concertation avec l’association intéressée et sans évoquer même la question au cours de son assemblée générale ? Poser la question, c’est évidemment y répondre : non !  Nous estimons donc qu’à présent, alors que nous avons été contraints d’introduire des actions judiciaires devant le Tribunal arbitral de la laïcité et devant le Conseil d’État, nous devons sortir du silence que nous nous étions imposé par souci d’unité au sein de la laïcité et faire connaître les turpitudes et les bassesses du C.A.L. Il y va de notre survie, il y va aussi d’une question fondamentale de justice…  Alors, oui ! Nous avons quelque chose à dire, et nous vous le faisons savoir !

Les faits : l’histoire d’un abus de pouvoir sournois  Notre président reçoit le 17 décembre 2013 un appel téléphonique et une lettre du président du C.A.L., Pierre Galand, qui lui signifie que « sur proposition du Bureau exécutif, le Conseil d’administration du 14 décembre a décidé, à l’unanimité, que le C.A.L. entreprendra l’ensemble des démarches utiles pour qu’au cours de l’année 2014 le C.A.L. assure la réalisation de l’ensemble des émissions concédées radio et télévision actuellement confiées à La Pensée et les Hommes. »  Une concertation à ce propos ? Point. Une explication ? Aucune. Une justification ? Pas même un embryon.  La lettre contient des remerciements distants pour Jacques Lemaire et pour Roger Van Hout (et non Georges…). C’est tout dire de l’ignorance de Pierre Galand à l’égard de l’histoire de la laïcité et du mépris hautain qu’il affiche vis-à-vis des responsables de notre association.

Notre président lui répond le jour même en regrettant l’absence de toute information préalable et de toute négociation sur un sujet aussi important et lui rappelle que l’article 5 des Statuts du C.A.L. interdit toute mainmise du C.A.L. sur les activités des associations constitutives. Il précise en outre que si le C.A.L. existe, c’est grâce à La Pensée et les Hommes, puisque c’est Robert Hamaide, président-fondateur de La Pensée et les Hommes, qui a largement contribué à fonder le C.A.L. Il note enfin que le rôle du C.A.L. n’est pas de diriger la laïcité, de fixer les responsabilités des uns et des autres, ou d’accorder des bons et des mauvais points… Il est de coordonner les actions laïques en respectant leur autonomie et de défendre les associations auprès de pouvoirs publics (toujours l’article 5).  En réponse à la lettre de notre président, silence absolu…

Alarmé par le danger qui menace, notre conseil d’administration prend dès la fin de décembre 2013 la décision de confier la défense de nos intérêts à un bon spécialiste de ces questions, Me Marc Uyttendaele. Celui-ci écrit aussitôt à Pierre Galand, président du C.A.L., Jean-Paul Philippot, administrateur général de la R.T.B.F., et Fadila Laanan, ministre de la Culture, pour leur faire savoir que La Pensée et les Hommes n’entend pas se laisser dépouiller de ses activités audiovisuelles.  Pas de réponse de la part du président du C.A.L.

À la suite d’un contact avec le cabinet de la ministre, notre conseil apprend que le C.A.L. a introduit une demande de reconnaissance pour les émissions concédées le 12 janvier. Le chef de cabinet dit souhaiter qu’une médiation soit menée.  Cette médiation n’aura jamais lieu, faute de réponse favorable de la part du C.A.L.  Entretemps, nous apprenons qu’au cours de la même séance du conseil d’administration du C.A.L. du 14 décembre (celle où est décidée l’action perverse contre nous), Pierre Galand a annoncé sa décision d’abandonner la présidence du C.A.L. Cette nouvelle nous surprend : P. Galand engage une action destructrice contre La Pensée et les Hommes, il sait qu’il y aura des réactions négatives contre cet abus de pouvoir et il se retire. Voilà une attitude qui est peu réfléchie et peu courageuse… qui est en outre un cadeau empoisonné pour son successeur !

Notre conseil d’administration rencontre (enfin !) le Comité exécutif du C.A.L. le 20 mars 2014. Pour toute « concertation », Pierre Galand nous signifie que « les choses changent, doivent évoluer » et que notre président « est trop vieux ». Argumentation curieuse : notre président, qui œuvre dans la laïcité depuis trente-neuf ans (et qui la connaît en profondeur) a, ce jour-là, le même âge que celui qu’avait Pierre Galand quand il s’est porté à la présidence du C.A.L. sept ans plus tôt… Comme quoi l’âge de l’un ne vaut pas l’autre de l’autre : c’est la nouvelle arithmétique du C.A.L.

Le C.A.L. obtient une reconnaissance pour assumer les émissions concédées le 27 mars 2014 (publication au Moniteur belge le 9 avril). Il ne nous communique rien : silence total.  Comment a-t-il pu y parvenir, sans passer par la médiation demandée par le cabinet de la ministre ? Parce qu’il a tiré parti (en secret, bien sûr) d’une faiblesse qui concerne toutes les émissions concédées. La reconnaissance nous est acquise par un arrêté du 22 mars 2001. Dans la lettre qu’elle adresse à tous les responsables des émissions philosophiques et religieuses, la ministre Corinne De Permentier ne fait pas mention de l’obligation qu’il y a pour chaque association de demander le renouvellement de sa reconnaissance tous les cinq ans. Comme nous l’ignorions tous, personne ne l’a fait. Et personne, ni le ministère, ni le service juridique de la RTBF ne nous a prévenus de la nécessité de demander le renouvellement. Nous travaillons tous (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs et nous) depuis 2006 sans reconnaissance écrite effective. Mais la reconnaissance tacite nous est acquise et l’accès à l’antenne ne nous a jamais été contesté. Il est certain que le C.A.L., qui possède un service juridique (dont la plupart des associations constitutives sont dépourvus), a pris appui sur cette disposition légale (inconnue de tous) pour obtenir en catimini la reconnaissance, alors que son rôle aurait dû consister à nous prévenir de l’irrégularité de notre situation (voir l’article 5 des Statuts du C.A.L.).

Le samedi 22 mars, Henri Bartholomeeusen succède à Pierre Galand à la présidence du C.A.L. Notre président entreprend aussitôt des démarches auprès de lui pour évoquer la situation de concurrence déloyale entre le C.A.L. et nous (nous ignorons alors la décision ministérielle, que nous n’apprendrons par la R.T.B.F., pas par le C.A.L., que le 24 avril). Il lui propose de réaliser des émissions pour présenter son action et ses objectifs. Pas de réponse ferme. Il n’obtient l’occasion de le rencontrer que le 4 juin, soit deux jours avant le délai légal d’introduction de la requête de suspension de la décision ministérielle devant le Conseil d’État. Au cours de cette rencontre, notre président propose (et confirme par une note de synthèse), une solution amiable et équitable qui peut être réglée par une convention écrite et publique : à savoir le partage en deux parties égales des temps d’antenne en radio et en télévision, chacun travaillant sous la dénomination (nous tenons à garder notre « marque de fabrique » connue depuis plus de soixante ans) et dans l’état d’esprit qui lui est propre (pour nous, l’ouverture et la pluralité des visions). A cette proposition raisonnable et juste, pas de réponse à ce jour de la part du C.A.L.

Nous sommes donc contraints d’introduire une requête auprès du Tribunal arbitral de la laïcité et une demande en suspension auprès du Conseil d’État. Et nous sommes aussi contraints de  faire désormais connaître aux associations laïques et au grand public les actions délétères dont nous sommes victimes.

Une attitude illégitime  Nous aurions pu comprendre le dépit ou la jalousie du C.A.L à notre endroit si nous n’avions pas été ouverts à leurs demandes ou à leurs intérêts. Mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Nous ne considérons pas notre action audiovisuelle comme un monopole ou un privilège. Nous entendons aujourd’hui faire respecter nos missions statutaires de production d’émissions en radio et en télévision, mais nous avons toujours témoigné de la plus grande ouverture d’esprit et nous avons toujours accédé à toutes les demandes qui nous étaient adressées.  En effet, depuis l’année 2000, nous travaillons en concertation avec le Centre laïque de l’audio-visuel, qui est une émanation du C.A.L.

À la demande du président Philippe Grollet, nous diffusons sans discontinuer depuis 2000 des annonces en fin d’émission de vingt-sept minutes, lesquelles font connaître la diversité des activités laïques dans notre pays.  Le même Philippe Grollet nous a demandé d’accueillir sur notre antenne des émissions reportages réalisées par le C.L.A.V. Nous l’avons fait d’autant plus volontiers que la diffusion de reportages propose une variété de regards et une diversité de mises en œuvre télévisuelles qui constituent un enrichissement pour tous, comme l’ont confirmé nos téléspectateurs.  Entre 2001 et 2007, nous programmions entre deux et six émissions du C.L.A.V. par an.

Quand Pierre Galand est devenu président du C.A.L., il nous a demandé que le nombre d’émissions de reportage passe à neuf. Nous avons accepté cette proposition et, entre 2007 et 2013, c’est un nombre de productions variant entre neuf et onze (sur un total de vingt) que nous avons eu le plaisir d’accueillir.  Ce fut pour nous un authentique plaisir, car nous avions le sentiment d’un profit dans la promotion des idéaux de la laïcité grâce à la pluralité des méthodes et des regards.  Rappelons, au passage, un petit point d’histoire dans le même ordre d’idées. À plusieurs reprises, dans les années soixante, La Pensée et les Hommes a fait place sur antenne à l’association Vrije Woord, quand la V.R.T lui avait interdit de diffuser des émissions sur la pièce Le Vicaire, sur Ce que je crois de Jean Rostand ou sur le thème Bruegel philosophe humaniste.

Une attitude indigne  C’est pour nous une chose regrettable de devoir le dire, mais ceux que nous croyions compter parmi nos amis ont adopté une attitude indigne et inique, qui est réprouvée au sein du C.A.L. lui-même. Une personnalité qui assume des responsabilités au C.A.L. et qui a souhaité rester anonyme, par crainte probable de représailles, nous met en garde contre les manigances qui se préparent et écrit à notre président : « Je suis contraint de t’écrire sous le couvert de l’anonymat. Sache que ce n’est pas de gaieté de cœur que j’endosse ce mauvais rôle, mais vu la folie de certains… on y est parfois acculé bien malgré soi. Les quelques lignes qui vont suivre viennent probablement trop tard ou ne t’apprendront rien de très nouveau, mais je tenais quand même à te les adresser, ne serait-ce que pour gommer tout malentendu entre le C.A.L. et La Pensée et les Hommes. (…) Il est peut-être temps de réagir si du moins ton souhait embrasse le nôtre, celui de protéger dans la mesure du possible cette institution philosophique que tu nous présentes via différents médias depuis tant d’années avec excellence. »

Comme l’indique aussi notre correspondant, l’ancien président et la secrétaire générale sont évidemment les responsables de la situation présente et des dérives actuelles du C.A.L.. Ces personnes, qui ne travaillent pas depuis très longtemps en faveur de la laïcité et qui en connaissent à l’évidence mal l’histoire et les obligations, ont fait totalement fi de l’article 5 des Statuts du C.A.L. qui précise (c’est nous qui soulignons) : « Le C.A.L. (…) fédère ses régionales et coordonne les actions des associations constitutives, dans le respect de l’autonomie et des spécificités des unes et des autres dans les divers domaines, notamment de l’éthique, de l’éducation, de la culture et de l’éducation permanente, de l’assistance morale, des services à la population et de la communication. Le C.A.L. promeut l’activité des associations constitutives et des régionales. Il leur prête son concours. Il les défend. Il suscite également la création d’associations laïques appropriées là où le besoin s’en fait sentir. Le C.A.L. représente le mouvement laïque auprès des pouvoirs publics et des tiers, sans préjudice des initiatives de ses associations constitutives et en concertation avec celles-ci. »

Les transgressions s’accumulent et nous apparaissent comme une conduite totalement indigne. En n’instaurant aucune concertation au sujet des émissions concédées et en manœuvrant dans la plus totale opacité pour obtenir la reconnaissance ministérielle, le C.A.L. :

  1. ne respecte pas l’autonomie et la spécificité de notre association, qui a statutairement pour objet la communication au sein de la laïcité ;
  2. ne promeut pas nos activités, mais se les approprie, avec pour effet la mort prochaine de notre association, privée de sa mission essentielle, dont dépendent toutes les autres ;
  3. ne nous a pas prêté son concours (puisque son service juridique, visiblement très bien informé, ne nous prévient pas de la nécessité de demander le renouvellement de notre reconnaissance) ;
  4. ne nous défend pas, mais nous attaque de manière sournoise ;
  5. n’a répondu à aucune demande de médiation et de concertation et a agi dans le secret le plus total.

Voici les éléments du débat que nous souhaitions vous faire connaître.  Nous avons gardé le silence pendant six mois, pour donner une chance à la concertation et à la négociation. Le C.A.L. n’en a pas voulu, a agi secrètement, est parvenu à ses fins au mépris de ses propres règles.  Nous croyons que les responsables des autres associations constitutives se doivent de méditer au sujet de ce qui nous arrive et tenter de se prémunir contre les ambitions que le C.A.L. pourrait avoir par ailleurs.  Nous demandons à tous de nous aider, en communiquant ce document autour de vous et en nous faisant part de vos réactions.  Nous vous remercions d’avoir été jusqu’au bout de la lecture de ce long message qui revêt, pour l’ensemble des laïques, une importance capitale.

Le Conseil d’administration de La Pensée et les Hommes

 

 

Deux colonnes – Saint Pierre et saint Paul, Année A

« Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont relevé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » (Matthieu 16, 13-19)

Pierre et Paul – deux hommes différents et pas toujours d’accord entre eux. Et pourtant, ces deux hommes sont appelés les « colonnes » de l’Eglise. Pierre – parce qu’il est le premier des apôtres. Celui sur la foi duquel se fonde l’Eglise. Pierre – est le symbole de l’Eglise-institution. Paul – parce qu’il est ce génie missionnaire qui a transformé une petite communauté de disciples juifs, en Eglise mondiale – implantée au cœur même de l’empire romain. Entre Pierre et Paul – entre le roc et le souffle – l’Eglise n’a jamais voulu choisir. Les deux sont fondateurs de sa réalité.

En ce début du temps des vacances, ces deux colonnes de l’Eglise peuvent nous aider à nous ressourcer. Pierre nous invite à la fidélité à la foi. Paul nous encourage à l’audace de l’annonce.  Mais, ni la fidélité, ni l’audace, ne sont fécondes sans l’Esprit. « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont relevé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »

Dr Philanthrope et M. Vautour – M… Belgique p.61

Ci-dessous ma chronique parue en p.41 dans l’hebdo M… Belgique, de ce vendredi. Merci à la rédaction de me donner cet espace d’expression:

Elève modèle du néolibéralisme dans les années 90, l’Argentine n’a pas fini de payer la facture. Faillite d’état en 2001 et bientôt, sans doute, défaut de paiement. Ce lundi 16 juin, la Cour suprême des Etats-­Unis a rejeté le recours argentin, demandant l’annulation de sa condamnation par des tribunaux amé­ricains face aux créances des « fonds vautours » – ces fonds spéculatifs, qui rachètent au rabais des dettes souveraines pour réclamer ensuite en justice leur remboursement, additionnés de copieux intérêts et amen­des. En l’occurrence… 1600%  de retour sur investissement.  L’état argentin – et sa population – sont donc étranglés par des fonds spéculatifs sans autres états d’âme que leurs énormes profits. Paradoxalement, Paul Singer, propriétaire de NML – le premier de ces fonds – parraine nombre de fondations charitables et a même signé la campagne lancée par Warren Buffet et Bill Gates, engageant les personnes les plus fortunées des Etats-Unis à donner la majeure partie de leur argent à des fins philanthropiques. Bienfaiteur privé et usurier économique, le milliardaire est donc – tout à la fois – Dr Jekyll et M. Hyde. Pas étonnant qu’un célèbre argentin dénonce avec autant de force un système économique qui transforme le philanthrope en vautour : « Nous ne pouvons plus tolérer que les marchés financiers décident du sort des peuples au lieu de répondre à leurs besoins et qu’un petit nombre de gens amassent des fortunes immenses grâce à la spéculation. » (Pape François)