«  Comme… » – 5° dimanche de Pâques, Année C

« Comme Je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 31-35)

Parfois un petit mot peut transformer le sens d’une phrase. « Aimez-vous les uns les autres… » La formule peut s’appliquer à des supporters d’un club de foot ou à des fans d’une idole pop.

Mais Jésus ajoute ce petit mot: « comme… », qui change tout : « Comme Je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Là, cela devient beaucoup plus sérieux. Car le Christ nous aime d’un amour sans concession. Un amour qui donne tout et qui va jusqu’au bout.

La « gloire » de Dieu se manifeste, car Christ dit qui Il est : un Amour sans mesure.

«  Parole de berger » – 4° dimanche de Pâques, Année C

« Mes brebis, personne ne les arrachera de ma main » (Jean 10, 27-30)

C’est une expérience que font des professeurs, les éducateurs, les hommes et femmes consacrés, les prêtres… et les parents. Un jeune que l’on a connu démuni à l’enfance et rebelle a l’adolescence, nous confie – devenu adulte : « Tu sais, sans toi je ne serais pas celui que je suis. Tu as été là quand j’avais besoin de toi ». Alors, une immense fierté et gratitude nous envahit. Nous sentons que nous avons été un berger pour ce plus jeune.

Le Christ, Lui, est le Berger du chemin qui mène vers le Père. Il s’engage envers ses brebis et ne les laissera pas tomber : « Moi, je les connais. Elles me suivent. Personne ne les arrachera à ma main ».  Il est le bon berger et nous conduit vers le Père.

En ce dimanche des vocations, prions pour que – aujourd’hui encore – des jeunes entendent la voix du bon Pasteur et se mettent à sa suite.  Afin de devenir bergers à leur tour pour leurs frères. Comme époux et parents pour la plupart. Par un célibat généreux pour d’autres. Comme prêtres, religieux ou religieuses pour certains. Autant de chemins de sainteté différents pour suivre l’unique Pasteur.

Prions, en particulier, pour Léon XIV, notre nouveau Pape. Que l’Esprit fortifie son coeur de berger, afin qu’il conduise ses frères.

« Un vieux couple, n’est pas un couple vieux » – 3° dimanche de Pâques, Année C

« Est-ce que tu m’aimes ? » (Jean 21, 1-19)

Regardons certains vieux couples. Ils ne vivent plus les émois des premières années, mais leur amour a grandi – à travers crises et épreuves – vers une tendre complicité. Même centenaire, l’élan de leur cœur est resté jeune.

Il existe d’autres couples qui fonctionnent malheureusement plutôt par habitude, par résignation, voire par ennui. Ce n’est pas forcément de leur faute. La vie est parfois cruelle. Mais la réalité est là : leur amour a mal vieilli.

Il en va de même pour la foi de notre baptême. Sommes-nous restés chrétiens par habitude, par résignation et par ennui ? Ou bien  – à travers crises et épreuves – notre complicité avec le Christ s’est-elle renforcée ? Tel est le sens de la question, trois fois posée par le Christ, à son apôtre Pierre – qui l’avait par trois fois renié : « M’aimes-tu par habitude ou du fond de tes entrailles ? » Et Pierre de se rendre compte de l’indigence de son amour. Il pleure, mais répète : « Seigneur, tu sais tout – ma lâcheté et mes peurs – mais tu sais aussi que je t’aime ».

Et parce que cet homme faible et pécheur aime le Christ, Celui-ci le confirme dans sa mission de chef de l’Eglise : « Sois le berger de mes brebis ».

«  Notre jumeau » – 2° dimanche de Pâques, Année C

« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu !» (Jean 20, 19-31)

Le prénom Thomas signifie « jumeau ». Et de fait, l’apôtre Thomas est un peu notre frère jumeau : comme lui, nous aimerions bien « un peu voir », histoire d’« un peu plus croire ».

Mais il s’agit d’un piège : celui qui voit, est convaincu. Il ne devient pas, pour autant, plus croyant. La foi chrétienne est une adhésion du cœur bien plus que de l’intelligence. Elle met en mouvement et transforme une vie. Ainsi, celui qui déclare « croire en quelqu’un », ne dit pas tant qu’il est convaincu que cette personne existe, mais bien qu’il pense que cette personne est digne de confiance. De même, la foi chrétienne n’implique pas tant de « croire que Dieu existe ». D’ailleurs beaucoup disent : quand je vois ce monde qui ne tourne pas rond – même s’Il existe – à quoi ce Dieu me sert-il ? Non – la foi donne avant tout de saisir dans son cœur que « j’existe pour Dieu » : Depuis ma conception, ce Dieu de l’alliance marche avec moi. En Jésus, Il a donné Sa vie par amour pour moi.

Ce n’est que cette assurance qui donne de tomber à genoux comme l’apôtre Thomas et de s’écrier : « mon Seigneur et mon Dieu ! »  

Faisons-le en communion avec toute l’Eglise qui pleure son Pape et prie pour son successeur.

In memoriam Pape François

Difficile de ne pas répéter ce que tant d’autres commentateurs ont dit et redit en ce jour de décès du Pape François.
Ce qui m’a touché chez ce successeur de l’apôtre Pierre, c’est sa capacité à vivre la pastorale à hauteur d’homme. 
Pas d’abord en proposant des principes moraux, qu’il n’a jamais niés. 
Ni en cherchant à jouer au progressiste, qu’il n’a jamais cherché à être. 
Il prenait chaque homme là où il se trouvait, pour que l’Esprit du Christ puisse l’élever. 
Honni des cathos identitaires.
Critiqué par tant d’auto-proclamés « progressistes ».
Le Pape a suivi son chemin, en digne fils de saint Ignace, selon les lumières de l’Esprit. 
Son ultime souffle terrestre fut usé à nous souhaiter hier de saintes Pâques, lors de la bénédiction « urbi et orbi ». 
Puisse-t-il désormais se reposer et vivre de l’Eternelle Lumière. 
  

«  Une vie avant la mort » – Nuit et jour de Pâques, Année C

« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, Il est ressuscité. » (Luc 24, 1-12)

La mort biologique est la seule certitude humaine que nous ayons. Tous nous allons mourir. Même Jésus, le Verbe divin fait homme, a connu la mort. Et la mort horrible et injuste de la croix. Cependant, la mort n’est pas une réalité ultime. Tel est le credo de Pâques que les chrétiens proclament à la face du monde depuis plus de 2000 ans. Mais les baptisés ne se contentent pas de croire en une vie après la mort. Ils annoncent aussi une vie avant la mort. L’Esprit du Christ rend vivant. Dans un monde qui insidieusement nous transforme en zombies – enfermés dans les tombeaux de l’avoir, du pouvoir et du valoir – l’Esprit souffle sur notre âme et nous éveille à la Vie : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »  

Pâques signifie « passage ». Passage par la mort vers une vie plus vive – une vie en Dieu. Tel est le grand signe de la résurrection du Christ, prémisse et gage de notre propre résurrection. Dés maintenant ne laissons pas la peur, l’égoïsme et les ténèbres prendre pied dans nos vies. Vivons en enfants de la résurrection et de la lumière. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, Il est ressuscité. » Alléluia !

« Ils ne savent pas ce qu’ils font » – Dimanche des Rameaux et de la Passion, Année C

« Et il disait : ‘Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne.’ Jésus lui dit : ‘Amen, je te le déclare, aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.’ » (Luc 22, 14-23, 56. Luc 23, 1-49)

Avec le dimanche des Rameaux débute la « Semaine Sainte », c’est-à-dire la sainte semaine des chrétiens. La semaine qui résume notre foi en un Dieu qui aime l’humanité de façon déraisonnable. Un Dieu crucifié par amour, qui pardonne les péchés jusqu’à son dernier souffle, car « ils ne savent pas ce qu’ils font ». De cet Amour fou, les rameaux qui orneront les crucifix de nos maisons, sont le rappel tout au long de l’année.

Ne vivons pas cette semaine de façon distraite. Participons dans la mesure du possible aux offices de la semaine sainte et (si vous le pouvez) au chemin de croix dans les rues (ainsi : à Liège, le soir du vendredi saint). Ainsi, nous retrouverons-nous pour célébrer la Pâques du Christ avec un cœur de ressuscité.

Miséricordieuse vieillesse… – 5e dimanche de Carême, Année C

« Ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés » (Jn. 8, 1-11)

L’histoire de la femme adultère révèle toute la finesse psychologique de Jésus. Au lieu de plaider l’acquittement de la coupable « car il faut bien être chrétien – n’est-ce pas mon bon Monsieur ? », Jésus met une condition à sa lapidation : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ».

Avec humour, l’évangéliste note : « Ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés ». La vieillesse a cela de bon, qu’elle rend souvent l’homme plus lucide sur lui-même… Et parfois même, plus miséricordieux envers les autres.

D’autant plus qu’un chrétien sait que Celui qui est sans péché, ne jette – Lui – jamais la pierre : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »