En ce saint vendredi de la passion de Notre Seigneur, j’apprends avec émotion le décès hier – au terme d’une longue maladie – de François-Xavier Nève.
Homme de lettres autant que de foi, François-Xavier fut professeur de linguistique à l’Université de Liège. Il vivait ses profondes convictions religieuses sans ostentation, mais aussi sans fausse pudeur. A l’époque où je faisais partie de l’aumônerie de l’enseignement supérieur, il était toujours disposé à venir en témoigner et à participer à des activités pour nous soutenir. Il me confia ainsi qu’un jour des étudiants malicieux avaient changé les lettres du panneau indiquant l’entrée de son « laboratoire de linguistique » en « oratoire de linguistique ».
Avec l’éméritat, François-Xavier était devenu un fidèle producteur d’émissions sur la radio RCF, mais aussi un auteur de fort bons ouvrages de vulgarisation théologique chrétienne (ce qui est le plus difficile), publiés aux éditions Mols : « Confiance dans l’azur » (dont il me demanda de rédiger la postface) ; « Dictionnaire passionné des racines chrétiennes de l’Europe » et « Chrétiens crétins »?
Il signa également de beaux livres sur le patrimoine, illustrant son amour du pays de Liège.
François-Xavier était la personne la moins naturellement snob que je connaisse. Cet académique était doté d’un caractère original, voire même fantaisiste. Ce petit côté professeur Tournesol lui était naturel et confinait à l’esprit d’enfance, dont parle le Christ.
Il était aussi un chrétien en lequel la vertu spirituelle de « joie » était fort manifeste, et ce en toute circonstance. Non pas la fausse joie bruyante qu’offre le monde avec ses artifices, mais cette joie profonde de celui qui rend grâce pour sa vie telle qu’elle est. Une joie comme un petit ruisseau qui coule…. Ruisseau semblable à l’Oûrlaine, qui chante en bas de sa jolie maison, appelée « Pamplemousse ».
En ce soir du Jeudi saint, François-Xavier a rejoint ses chers parents dans la Pâque éternelle du Sauveur. A son épouse Yolande et à ses filles, ainsi qu’à ses frères et à sa soeur, je présente mes plus chrétiennes condoléances et l’assurance de ma prière.
Il va nous manquer, mais veillera sur chacun dans la communion des vivants en Christ.