Deux conceptions de la laïcité philosophique (suite)

J’ai récemment évoqué le conflit au sein de la Laïcité philosophique de Belgique. En-dessous de mon article furent reproduits les griefs de la « Pensée et les Hommes ». Voici la réponse du Centre d’Action Laïque (CAL). Au lecteur de se faire… une religion ;-)

Communiqué du CAL

« Construire l’avenir de la laïcité dans le respect de sa diversité »

Ces derniers jours, l’ASBL « La Pensée et les Hommes » a évoqué, par toutes voies, les enjeux de procédures qu’elle vient de diligenter principalement vis-à-vis des pouvoirs publics et du CAL.

Le CAL, fédération composée de 27 associations et de régionales dont sont issus les membres de son Conseil d’Administration, est le représentant de la laïcité, à la demande et sous le contrôle démocratique de ses associations constitutives et reconnu comme tel par les pouvoirs publics.

L’ASBL « La Pensée et les Hommes » est l’une de ces 27 associations. Son action pionnière et mémorable pour donner la parole à la pensée laïque est incontestable. Mais au fil du temps, son légitime souci d’autonomie et d’indépendance, caractéristique largement répandue dans le monde laïque, s’est transformée en attitude de repli omniscient et omnipotent, confisquant au nom d’un petit groupe, voire d’une seule personne, la communication audiovisuelle laïque.

L’étonnement et l’indignation de l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à la suite de l’initiative du CAL de maîtriser sa propre communication au service de tous et dans l’intérêt du plus grand nombre, témoignent d’une méconnaissance de la vie, des réflexions, des attentes et des décisions de l’ensemble des acteurs investis dans le mouvement laïque.

Dans le respect des juridictions saisies et pour garantir le caractère contradictoire du débat, le CAL s’était astreint à un devoir de réserve. La virulence de la campagne menée nous oblige toutefois  à rectifier quelques contrevérités criantes.

Les arguments de « La Pensée et les Hommes » paraissent s’articuler en 5 points.  Aucun ne résiste à l’analyse :

1.       « Le CAL ne respecte pas l’autonomie et la spécificité de notre association, qui a statutairement pour objet la communication au sein de la laïcité » ; le fait que l’ASBL « La Pensée et les Hommes » ait comme objet statutaire « la communication au sein de la laïcité » ne lui confère nullement celui de la communication au nom de la laïcité.

2.       « Le CAL ne promeut pas nos activités, mais se les approprie, avec pour effet la mort prochaine de notre association, privée de sa mission essentielle, dont dépendent toutes les autres » ; le CAL a aidé l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à développer ses activités et en a assuré la promotion, notamment en lui offrant la publicité de ses programmes dans le mensuel Espace de Libertés et en poursuivant la diffusion de son catalogue d’édition, même après qu’elle eut rompu unilatéralement la convention d’édition qu’elle avait avec le CAL. Le CAL n’a repris la gestion des émissions audiovisuelles que sur la demande insistante des autres composantes du mouvement, après des années de tentatives pour amener l’ASBL « La Pensée et les Hommes » à faire évoluer sa politique et après que cette dernière eut négligé son obligation de renouveler sa demande de reconnaissance. Aux yeux du CAL, cela n’oblitère en aucune façon les autres activités de l’ASBL « La Pensée et les Hommes » (conférences, éditions, colloques).

3.       « Le CAL ne nous a pas prêté son concours (puisque son service juridique, visiblement très bien informé, ne nous prévient pas de la nécessité de demander le renouvellement de notre reconnaissance) » ; il appartient au titulaire de la reconnaissance d’en assumer les obligations. Le service juridique du CAL est au service des associations constitutives qui le sollicitent. L’ASBL « La Pensée et les Hommes » n’a jamais fait appel à ce service et peut donc difficilement s’en plaindre.

4.       « Le CAL ne nous défend pas, mais nous attaque de manière sournoise » ; l’action du CAL s’est déroulée dans le respect des procédures statutaires et du prescrit légal, sous le contrôle du Conseil d’Administration et après en avoir informé l’ASBL plusieurs mois à l’avance. Elle ne saurait être qualifiée de « sournoise ».

5.       « Le CAL n’a répondu à aucune demande de médiation et de concertation et a agi dans le secret le plus total » ; une telle affirmation est contredite de façon indiscutable par les nombreux échanges entre les deux entités sur ces questions depuis maintenant plusieurs années.

La richesse et la diversité du mouvement laïque ne se confortent ni par la polémique judiciaire ni dans l’instrumentalisation de l’opinion.

Yves Kengen, Directeur des publications, Rédacteur en Chef Espace de Libertés, Centre d’Action Laïque ASBL

 

 

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