Ci-dessous ma chronique parue dans l’hebdo Marianne-B de cette semaine p.74. Merci à la rédaction de me donner cet espace d’expression:
Il y a ceux quine croient plus en Noël et ceux qui y croient plus que jamais. Je ne parle ici pas de la fête religieuse, mais bien de l’esprit de Noël. Soit, ceux qui refusent que le rêve les retranche de la réalité et ceux qui s’accrochent à leur rêve pour changer la réalité. Comment comprendre la résistance au nazisme, sans le rêve de Churchill sur la civilisation, ou celui du général de Gaulle d’une France éternelle ? Comment saisir la fin de l’Apartheid, sans le rêve de Mandela d’une nation arc-en-ciel ? C’est ce qui dérange dans la décision du premier ministre israélien de ne pas assister aux funérailles du père de la nation sud-africaine « parce que trop coûteux ». Netanyahu a-t-il encore un rêve pour son pays, ou se contente-t-il de gérer la peur et la violence quotidienne? Un peu comme ces blancs d’Afrique du sud qui, à l’époque où le chef de l’ANC pourrissait à Robben Island, expliquaient que – ne rêvons pas – il n’existait pas d’alternative à la ségrégation raciale. Un peu comme ces financiers qui répètent que – ne rêvons pas – seul le capitalisme sous sa forme actuelle peut gérer les ressources de la planète. C’est tous ceux-là que vise l’indignation du Petit Prince :« Tu parles comme les grandes personnes ! Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi. Il n’a jamais respiré une fleur. Il n’a jamais regardé une étoile. Il n’a jamais aimé personne. Il n’a jamais rien fait d’autre que des additions. Et toute la journée il répète comme toi : »Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux ! » et ça le fait gonfler d’orgueil. Mais ce n’est pas un homme, c’est un champignon! » Alors – oui – je crois en Noël.