Père de la nation…

Il existe une gradation dans le nom que la mémoire collective donne à un chef d’état défunt. La plupart laissent quelques lignes dans l’histoire, avec la mention de leur année de naissance et de décès. Ce sont les « hommes politiques ».
Certains gravent plus profondément leur nom dans l’histoire, car ils ont marqué leur époque avec leurs forces et faiblesses. La mémoire collective les appelle alors « hommes d’état ». Ainsi – Paul-Henry Spaak et Wilfried Martens, Georges Pomidou et François Mitterand, Roosevelt et Kennedy, Lloyd George et Margareth Thatcher…
Et puis, il y a ces figures rares et exceptionnelles qui se forgent un destin et changent le cours de l’histoire. Ce sont soit des étoiles noires qui – tels Hitler – laissent derrière eux la désolation, soit des chefs qui – avec leurs inévitables limites humaines – créent un avenir digne de l’homme. A cette race appartiennent les Lincoln, Churchill, Gandhi et de Gaulle. On les appelle « pères de la nation ».

Nelson Mandela – Madiba pour toute l’Afrique – est de ceux-là. Si de son vivant déjà, il est devenu une icône, c’est – bien sûr – parce qu’il a vaincu l’Apartheid. Mais davantage encore parce qu’il fit de façon éclatante la preuve qu’une parole d’Evangile – apparemment inhumaine – pouvait devenir un projet politique: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5, 44)    

Reposez en paix, Madiba et queNkosi Sikelel’ iAfrika’ (« Que le Seigneur bénisse l’Afrique » en langue xhosa, la langue maternelle de Mandela)

 

 

4 réflexions sur « Père de la nation… »

  1. J’admire particulièrement chez cet homme qu’après un emprisonnement de 27 ans, il ait cherché la réconciliation plutôt que la vengeance …

  2. Comme chacune de nos vies, celle de Nelson Mandela a probablement ses zones d’ombre et de lumière. Ce qu’une personne commet comme erreurs ou fautes ne réduit pas à néant le bien qu’elle a fait, car à ce train là, il n’y aurait plus de bien possible! Le concert de louanges à Mandela dont nous abreuve la presse est toutefois critiqué ce jour pour son manque de discernement par le site « Riposte catholique » (FR) dans un article dont je ne peux malheureusement vérifier les arguments. C’est une pièce à verser au dossier « Mandela » qui mérite peut-être d’être prise en considération, non pour condamner, mais pour apprendre la prudence et le discernement.

  3. C’est Frederik de Klerk le grand homme sud-africain. C’est lui qui a légalisé l’ANC, libéré Mandela et aboli l’apartheid. Mandela est un symbole mais c’est de Klerk qui a fait les premiers pas il y a près de vingt-cinq ans. Personne n’en parle…

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