Ce matin, je me suis arrêté devant le studio de verre de Vivacité, place Saint-Etienne à Liège. De quoi s’agit-il? S’enfermer dans un studio de verre, sur une place publique, sans manger. En se relayant 24H/24 durant 6 jours et 6 nuits de musique et d’animation : c’est le défi que relèvent 3 animateurs: Sara De Paduwa, Sébastien Nollevaux et Raphaël Scaini, trois journalistes de la radio Vivacité (RTBF). Ils le font pour récolter des dons et venir en aide aux 40.000 bébés qui vivent chez nous sous le seuil de la pauvreté.
Ce n’était pas la première fois en six jours que je passais devant le studio en verre de « Viva for life », mais dans le calme relatif de ce lundi matin, je me suis mis dans un coin et j’ai accompagné ces animateurs de ma silencieuse prière. Leur action se passant sur le territoire dont je suis le curé, c’est le moins que je pouvais faire. Evidemment, leur démarche a été critiquée. On a parlé de charité-spectacle et de publicité sur le dos des plus démunis. Ce sont les mêmes critiques que l’on fait à l’encontre des religions quand elles se déploient pour lutter contre la pauvreté. Je réponds: « Un peu de bienveillance, svp. Et puis même… Qu’importe qu’une démarche généreuse ne soit pas totalement pure de toute arrière-pensée. Face à la pauvreté tout geste compte ». Et en entendant Sébastien Nollevaux parler ce matin en radio de la difficulté de ne rien manger de solide pendant six jours, je me suis dit: « L’aurais-je fait? »
A 18 heures aujourd’hui, les trois animateurs sortiront de leur cage de verre pour être fêté et puis passer Noël en famille. Ils l’ont bien mérité. N’oublions cependant pas que pour tant de familles au milieu de nous, il n’y a pas de cage de verre. La pauvreté et la malnutrition de leurs enfants, c’est leur quotidien – même à Noël. N’hésitons donc pas à soutenir « Viva for life », ou toute autre association qui œuvre pour les plus démunis. Religieuse, laïque, publique ou privée – qu’importe. La pauvreté – elle – ne connaît pas ces frontières.