Blog: bilan du mois de janvier

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues. En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues.

Le lectorat reste majoritairement belge (3300 visites). La France suit avec (341 visites) et puis le Canada et la Suisse (25 visites).

L’article le plus fréquenté fut « Mariage pour tous – Deux réflexions » du 16 janvier avec 783 visites. Vient ensuite « De quel côté est la nature? » du 18 janvier avec 540 visites et « La crapule, les paumés et les patrons » du 28 janvier avec 262 visites.
Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

Après Richard III… Notger?

‘But I, that am not shaped for sportive tricks, Nor made to court an amorous looking-glass; I, that am rudely stamp’d, and want love’s majesty To strut before a wanton ambling nymph; I, that am curtail’d of this fair proportion, Cheated of feature by dissembling nature, Deformed, unfinish’d, sent before my time Into this breathing world, scarce half made up, And that so lamely and unfashionable That dogs bark at me as I halt by them; Why, I, in this weak piping time of peace, Have no delight to pass away the time, Unless to spy my shadow in the sun And descant on mine own deformity: And therefore, since I cannot prove a lover, To entertain these fair well-spoken days, I am determined to prove a villain’ (« Mais moi qui ne suis point formé pour ces jeux badins, ni tourné de façon à caresser de l’œil une glace amoureuse ; moi qui suis grossièrement bâti et qui n’ai point cette majesté de l’amour qui se pavane devant une nymphe folâtre et légère ; moi en qui sont tronquées toutes les belles proportions, moi dont la perfide nature évita traîtreusement de tracer les traits lorsqu’elle m’envoya avant le temps dans ce monde des vivants, difforme, ébauché, à peine à moitié fini, et si irrégulier, si étrange à voir, que les chiens aboient contre moi quand je m’arrête auprès d’eux ; moi qui, dans ces ébats efféminés de la paix, n’ai aucun plaisir auquel je puisse passer le temps, à moins que je ne le passe à observer mon ombre au soleil, et à deviser sur ma propre difformité ; ― si je ne puis être amant et contribuer aux plaisirs de ces beaux jours de galanterie, je suis décidé à me montrer un scélérat… ») (Shakespeare,Richard III, Acte I, Scène 1)  Ainsi Shakespeare faisait-il parler le roi bossu Richard III, dont la dépouille vient d’être identifiée. Avec la découverte de sa tombe, c’est une page de l’histoire d’Angleterre qui se trouve éclaircie.

Cette brillante découverte ranime en moi une autre quête de sépulture: celle qui abrite le père de la principauté liégeoise. L’évêque Notger fut le fondateur des institutions politiques de la Cité ardente. Ce géant fut tout à la fois évêque et prince, moine et défenseur, bâtisseur et voyageur, Liégeois et Européen. Il finit sa vie à l’ombre du cloître de Saint-Jean, lui qui cherchait volontiers à ressembler au disciple bien-aimé. C’est dans une des cryptes de cette collégiale qu’il fut enseveli en 1008. Cela se fit discrètement – à sa demande. Discrétion qui explique que nul ne sait où se trouve l’emplacement de la tombe. Et aucune recherche n’a, à ce jour, abouti à un résultat. L’affaire Richard III nous encourage cependant de ne pas baisser les bras. Un jour peut-être, les fondations de la collégiale Saint-Jean parleront. Alors, le peuple de Liège pourra s’incliner devant la dépouille du premier de ses princes-évêques. Celui à qui la Cité ardente doit sa grandeur. « Notgerum Christo, Notgero cetera debes », disait un poète contemporain du grand homme: « Liège, tu dois Notger au Christ et le reste à Notger ».

« L’herbe est toujours plus verte… » – 4e dimanche de l’Année, Année C

« Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays. » (Luc 4, 21-30)

« Pour qui se prend-il ? »  Telle est la réaction des habitants de Nazareth en entendant Jésus. Ils l’ont connu en culottes courtes – cela ne peut donc être l’Envoyé du Très-Haut. Rien n’a changé aujourd’hui : « Parlez-moi de Mère Teresa ou de Sœur Emmanuelle. Mais chez nous – un saint ? Cela se saurait. » C’est connu : L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Et pourtant, chacun de nous a reçu au baptême l’Esprit du Christ. Chacun est donc appelé à la sainteté, dans le quotidien de ses jours. Vite dit, vite oublié. Mais – bon sang – qui prend cela vraiment au sérieux ? Le Christ n’est pas du genre à s’imposer. Si nous esquivons son appel à la sainteté, tant pis pour nous. Comme à Nazareth, Il nous laissera vivre une existence bercée de plaisirs tranquilles : « Mais Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin ».

La frontière à Quiévrain. Etat d’âme – Dimanche p.3

L’hebdomadaire ‘Dimanche’ du 3 février, a publié en p.3  ma chronique « état d’âme ».
Merci à la rédaction de m’offrir cet espace d’expression:

Grosse surprise dans notre petit royaume. En France – phare de la laïcité – un projet de loi sur le mariage et l’adoption par des couples homosexuels, occasionne un ardent débat de société – poussant plus d’un demi-million de personnes dans les rues de Paris. En Belgique, ces législations étaient passés « gentiment ». Il y eut bien une déclaration des évêques, mais une certaine opinion publique eut vite fait de les renvoyer à leurs sacristies. Outre-Quiévrain, ce ne sont pas des prélats qui mènent la fronde, mais une humoriste déjantée et gayfriendly, répondant au doux pseudonyme de Frigide Barjot. Pourquoi une telle différence ? La Belgique est un petit territoire plat, où cohabitent des peuples germaniques et latins et qui fut envahi tout au long de son histoire. Pour survivre, le Belge a donc développé une culture du compromis. La France est un vaste pays, forgé par des siècles de centralisation et de résistance à celle-ci. La société française est donc cimentée par une culture de débat. Le Belge a du bon sens et de la modération, mais il est souvent tiède. Le Français a du panache et de la rhétorique, mais il est facilement gueulard. Comparons l’action de la Belgique dans l’est du Congo avec celle de la France au Mali. Nous envoyons notre Ministre des affaires étrangères. Eux dépêchent des troupes de combat. Imaginons une Jeanne d’Arc belge. Au lieu de prendre les armes pour « bouter les Anglois », elle réclamerait sans doute une « commission paritaire en vue d’aménager la coexistence pacifique, dans le respect de chaque communauté ». Qui a raison ? Cela dépend. De plus, nuançons : il y a aussi de l’héroïsme belge (pensons à la résistance militaire en 1914) et des compromissions françaises (pensons au régime de Vichy). Et moi, je suis fier d’être Belge. Mais également un Européen convaincu. Plutôt que de s’étonner de nos différences, observons les pays voisins. Cela peut être source d’inspiration pour alimenter chez nous aussi, le débat citoyen.

Doping, wielrennen en… mijn overgrootvader

Emile de Beukelaer – mijn overgrootvader – was de zoon van François-Xavier de Beukelaer (1838-1917), die in 1863 begon met het bereiden van de kruidenlikeur « Elixir d’Anvers » en hiervoor de likeurstokerij FX De Beukelaer oprichtte. De familie was lid van de gegoede liberale burgerij van Antwerpen.

Dank zij ‘Wikipedia‘ heb ik de man wat beter leren kennen: In de jaren 80 van de 19e eeuw ontpopte hij zich tot een uitstekende wielrenner. Toen gebeurde het nog op een ‘hoge bi’. In 1885 en 1886 werd hij zelf Belgische kampioen wielrennen. In 1889, stopte hij echter met het fietsen. De jonge man was toen 22 en ging werken in de familiale stokerij. Datzelfde jaar kocht hij een auto en werd lid van de Automobile Club Anversois. Maar wielrenner bleef belangrijk voor hem: In 1890 werd hij voorzitter van het sportcomité van de Belgische Wielrijdersbonfd die in 1882 was opgericht. In 1893 werd hij eveneens voorzitter van de Antwerp Bicycle Club en was de promotor van de bouw van de tweede Antwerpse velodroom, die in Zurenborg werd gebouwd. Hij was verantwoordelijke van de wielerbaan tot in 1902. Met het oog op de Wereldtentoonstelling en het wereledkampioenschap wierennen die beide in 1894 in Antwerpen werden gehouden, zetelde de Beukelaer in de respectievelijke organisatiecomités. Later zat hij nog in de organisatiecomités van het wereldkampioenschap baanwielrennen die in 1905 op de Zurenborgvelodroom werden ingericht en in het wielercomité van de Olympische Zomerspelen 1920 van Antwerpen.  Begin 1900 was de in 1892 opgerichte International Cycling Association uit elkaar gevallen omwille van feit dat de Anglelsakische landen, die in de meerderheid waren, niet wilden weten van het wielrennen als beroepssport. Onder impuls van Frankrijk kwamen op 14 april 1900 de afgevaardigden van de Italiaanse, Franse, Belgische, Zwitserse en Amerikaanse wielerbonden samen in Parijs. Op de bijeenkomst werd de UCI opgericht, de nieuwe vereniging die de internationale organisatie van de wielersport verder ging uitwerken. Emile De Beukelaer werd verkozen tot eerste voorzitter van de UCI. De Beukelaer slaagde erin om zijn ideeën in verband met de professionalisering van de sport door te drukken en bleef in functie tot aan zijn dood. In een studie die 40 jaar na zijn dood verscheen werd hij de voorzitter-dictator genoemd. Mijn overgrootvader stierf in 1922 op 55-jarige leeftijd aan de gevolgen van griep. Bij de UCI werd hij opgevolgd door de Fransman Léon Breton.

Bestaat er een link tussen Emile de Beukelaer en de hedendaagse dopingsaffaires? Misschien wel. De UCI werd dus opgericht om de wielersport te professionalisen. Iets wat de Britten voor sport toen niet wensten – zoals de film Chariots of fire het goed uitlegt. De dopingschandalen van deze jongste dagen, zijn daar misschien verre opvolgers van: Het moest altijd maar professioneler worden… En toen kwam Lance Amstrong.

A propos de la Bête et de ses « bons côtés ».

Ce 30 janvier, cela fait 80 ans qu’Hitler arriva au pouvoir en Allemagne. Ci-dessous un article que j’ai publié à ce sujet dans les colonnes du quotidien « La Libre », il y a exactement 5 années. La récente sortie d’un politicien italien soulignant les « réalisations positives » de Mussolini, nous rappelle l’actualité du propos:

Il y a trois quarts de siècle
Le 30 janvier 1933 – il y a tout juste 75 ans – un homme arriva démocratiquement au pouvoir dans un des grands pays d’Europe. Les années suivantes, ce chef d’état prit régulièrement la parole devant des centaines de milliers de ses compatriotes venus l’écouter dans la liesse. Il s’appelait Adolf Hitler. Comment expliquer une telle popularité ? Derrière son chapelet de crimes, le régime nazi dégageait-il donc aussi des « bons côtés »?

Pareille question est récemment revenue dans l’actualité. Il y a trois mois, au lendemain de la controverse qui avait coûté son poste à la présentatrice de télévision allemande Eva Hermann pour avoir loué la politique familiale du régime nazi, les conclusions d’un sondage d’opinion pour le magazine Stern ont jeté la consternation dans la communauté juive et les milieux politiques : Un Allemand sur quatre estimerait que, de fait, le IIIe Reich avait aussi ses bons côtés… Comme exemples de ce qu’ils jugent positif sous Hitler, 25% des Allemands indiquent la construction des autoroutes, la réduction de la criminalité ou la politique familiale, … Les opinions conciliantes envers le IIIe Reich varient selon l’âge: 37% des plus de 60 ans; 15% entre 45 et 59 ans, mais ce taux remonte à 20% chez les plus jeunes.

Faut-il en conclure – comme on l’a écrit – que l’Allemagne a encore du mal à gérer son lourd héritage ? Qu’elle hésite toujours entre normalisation et mauvaise conscience ? Sans doute. Mais je suis d’avis qu’il y a plus. Pareil résultat est une invitation à fixer droit dans les yeux notre devoir de mémoire face à « la Bête ». Et il s’agit de le faire en évitant deux écueils : D’une part, celui qui banalise l’épopée hitlérienne par des discours, du genre : « Hitler a sans doute commis des excès, mais il a surtout eu le tort de perdre la guerre. S’il avait gagné, nos manuels scolaires l’auraient rangé parmi les grands conquérants ».  L’autre écueil consiste à diaboliser les bourreaux nazis. Evidemment, cela rassure. Entre  « la Bête » et nous, il n’y aurait aucun point commun. Le nazisme serait une maladie mentale dont seraient immunisés les gens normaux. Bref, les gens comme nous…

Dangereuse illusion. La plupart des responsables nazis étaient justement des gens tout à fait normaux et même remarquablement éduqués, voire parfaitement sympathiques. Le peuple allemand était à l’époque un des plus cultivés de la terre. Et Hitler, ce « brave type » – si aimable avec ses secrétaires – fut sans doute le chef d’état le plus populaire de toute l’histoire germanique. Oui, reconnaissons-le : le régime nazi avait « ses bons côtés » ; de belles autoroutes et tout ça… On peut même ajouter que les nazis ont sans doute à leur actif bien plus de « réalisations positives » que les dictatures sauvages et idiotes des Pol Pot et autres Duvalier.

Résister à la Bête
C’est précisément cela qui rend l’épopée nazie si froidement monstrueuse. L’odieuse aventure a séduit des millions de « gens biens » qui nous ressemblent. Le délire collectif nazi était un cancer qui se nourrissait des « bons côtés » du peuple allemand : la fierté nationale, le sens de la communauté, le besoin d’ordre et de sécurité, la discipline, la conscience professionnelle,…. D’où cette gêne qui accompagna, après la guerre, le jugement de nombre de bourreaux de l’holocauste. C’était pour la plupart des fonctionnaires qui avaient mis un point d’honneur à ce que « leur travail soit bien fait ». Ainsi écrivait Hannah Arendt lors du procès d’Eichmann : « Il eut été réconfortant de croire qu’Eichmann était un monstre ». Pourtant, beaucoup comme lui, lui ressemblaient « ni pervers, ni sadiques ». Ces gens étaient « effroyablement normaux ».

C’est sans aucun doute cela une des plus dures leçons que le nazisme laisse à notre devoir de mémoire : Il rappelle aux hommes que la Bête dort en eux. Qu’il suffit de bien peu de chose pour que celle-ci se réveille et dévore leur part d’humanité. Quelle que soit notre croyance ou incroyance, l’enjeu de la résistance à pareil naufrage est d’ordre spirituel.

La haine du Juif, qui catalysa les énergies nazies, est révélateur à cet égard. Plus que tout autre peuple, les Juifs sont marqués d’une empreinte symbolique qui est d’ordre spirituel. Au cours des siècles, l’identité juive fut forgée par le sentiment d’être le sujet d’une alliance divine. Cette conscience vive constitua le peuple ainsi élu et, d’une certaine façon, le mit à part du genre humain. Cela, la « normalité nazie » ne pouvait le souffrir : le Volk se devait monolithique. Et l’esprit qui animait ce Volk ne pouvait venir que du bas, soit des forces vitales qui pressent un peuple à se déployer sans autres barrières morales que le droit du plus fort. L’esprit du peuple juif, lui, vient du haut. Il porte en ses entrailles la question posée à Caïn : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »

Que les citoyens de nos démocraties ne s’accordent pas sur l’origine – divine ou non – d’une telle parole, n’est pas fondamental. A condition de reconnaître que c’est la libre soumission à pareille Parole qui rend l’homme authentiquement humain. A condition aussi d’avoir l’humble lucidité de s’avouer que ce combat-là n’est jamais gagné une fois pour toute. A tout moment, la Bête peut se réveiller. Tapie au plus noir de chacune de nos âmes, elle somnole en effet d’un sommeil léger.

Dank u, Majesteit

Tweemaals bevond ik me toevallig in Nederland op ‘Koninginendag’. Een indrukmakende belevenis. Voor een Vlaming zijn  Nederlanders even bizar als Fransen het zijn voor Franstalige Belgen: Zo op ons gelijkend en toch zo « verschikkelijk » (op z’n Hollands uitgesproken) verschillend. Echte buren, aldus. De Nederlanders houden van hun koningshuis en tonen het op koniginendag in alle kleuren – maar vooral oranje.  En deze hulde heeft aftredende koningin Beatrix zeker verdiend. Dank u dus, Majesteit.

Ik heb haar maar één keer ontmoet. Ze was net koningin. In 1980 studeerde ik in Wales op een United World College (www.uwc.org en www.uwc.nl en www.uwc.be) , één van de veertien internationale colleges gesticht door Kurt Hahn, een geniale Jood die voor de nazis moest gaan vluchten. Een school waar ik leerde dat mensen echt van mekaar verschillen, maar dat dit precies een grote rijkdom voor onze mensheid is. Wel, haar Majesteit kwam op privé bezoek naar mijn college om te beslissen of deze school zou passent voor haar oudste zoon. Zo studeerde de toekomstige koning Willem-Alexander op een plek die van jonge mensen wereldburgers wil maken. Net als ik, hij heeft er blijkbaar goede herinneringen aan overgehouden, want hij steunde met kracht de oprichting van een nieuw UWC college in Maastricht. De keuze voor een troonopvolger van zo’n originele school, vol met jonge idealisten beladen met gekke dromen,  was een riskante maar verstandige beslissing, Majesteit. Ook hiervoor, dank u.

La « crapule », les paumés et les patrons

« Crapule! » – En désignant de façon si peu flatteuse Lakshmi Mittal, les politiques se font surtout porte-parole du désarroi populaire. Combien de familles, la décision de fermer plusieurs lignes de phases à froid, va-t-elle faire basculer dans la précarité? Chaque année, leur nombre gonfle en région liégeoise. Je ne parle pas ici de la cohorte de celles et ceux qui vivent en décrochage social. Ni alcooliques, ni délinquants, ni drogués et pas forcément sans diplômes ou malades, les paumés de la mondialisation ont le visage de Monsieur et Madame tout-le-monde. Ce sont des citoyens qu’un accident économique fait passer « sous la ligne de flottaison »: Incapacité de payer une facture, coupure d’électricité, sur-endettement,… Et s’ils sombrent dans la dépression, ce n’est qu’en réaction à l’épreuve financière et morale qui les frappe.
La faute à des « crapules »? Les choses seraient simples, si la sidérurgie wallonne était victime d’un grand complot, ourdi par de méchants capitalistes. La réalité est plus froide. Les Mittals de ce monde suivent la logique implacable et aveugle de la finance sans balises. Tous les analystes le soulignent: Aucun interlocuteur politique n’est de taille à faire obstacle aux calculs d’une multinationale. Voilà pourquoi, se battre pour un rééquilibrage de l’économie mondiale – comme je le soulignais dans un de mes derniers « posts«  – est une des grandes priorités de l’heure.

Ceci n’empêche pas une réflexion concrète sur l’avenir de l’emploi liégeois. J’étais jeune prêtre quand un cadre retraité de la FN m’emmena sur les hauteurs de Liège et me dit: « Regarde la cité ardente: Cette ville de 200 000 habitants vivait, il y a quelques années encore, grâce à trois employeurs majeurs: la FN, le Val ST Lambert et Cockerill. Tous trois ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Et pourtant la population de la ville est restée stable. L’explication? Beaucoup de personnes ont retrouvé un emploi grâce aux petites et moyennes entreprises. Ce sont elles l’avenir de notre région. » C’était bien vu. Le pays de Liège n’a jamais tant eu besoin d’entrepreneurs. Ici, une anecdote récente me vient à l’esprit. Il y a peu, je me trouvais chez un couple. Il y a quinze ans, ils ont fondé à la sueur de leur front une PME qui emploie aujourd’hui neuf personnes et a un chiffre d’affaires en croissance. Ces dynamiques quadras n’ont rien d’ultra-libéraux cyniques – bien au contraire. Ceci ne rend leur témoignage que plus pertinent: « Nous croulons sous les contrôles et les taxes tracassières. C’est vraiment décourageant. Pour essayer de faire bouger les choses, nous nous sommes un temps engagés dans les instances wallonnes représentant les entreprises, mais sans résultat. Le point de vue des petits patrons n’est que peu pris en compte dans ce pays ». Je leur suggérai de rencontrer des politiciens pour leur communiquer un tel message, mais ils me répondirent par un soupir qui en disait long sur leur résignation. Ils ajoutèrent: « Et ne nous confondez pas avec ces top managers aux salaires astronomiques. Quelles que soient les qualités de ces derniers, ce ne sont pas des patrons. Simplement des employés au service d’un actionnariat ». Ce témoignage comporte sa part de subjectivité – comme tous les témoignages. Mais il mérite réflexion. Les vrais patrons – ceux qui sont capitaine d’un navire qui leur appartient – sont une denrée trop rare pour que nous ne les écoutions pas.

« Coup de théâtre » – 3e dimanche de l’Année, Année C

« Cette parole, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » (Luc 1, 1-21)

Jésus commence à se faire une réputation en Galilée. Quand Il revient dans son village de Nazareth, ils sont donc  nombreux à vouloir le rencontrer. Le voilà qui se rend le jour du sabbat à la synagogue. On lui présente le rouleau du prophète Isaïe. D’habitude le lecteur poursuivait par un commentaire. Jésus choisit le passage où il est dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ». Puis, pour toute explication, Il proclame : « Cette parole, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Coup de théâtre pour ces villageois qui ont vu grandir le fils de Marie : Quel culot ! Il se prend pour le Messie. D’où un mouvement de colère et d’incrédulité. Ceci expliquera le commentaire désabusé de Jésus : « Nul n’est prophète en son pays ». A nous aussi, il est demandé de croire que la Parole de vie s’accomplit au cœur de nos vies.

Acelor-Mittal – Quelle mondialisation? L’évêque de Liège réagit

Mgr Jousten, Evêque de Liège, réagit à l’annonce brutale de la fermeture de plusieurs sites de phases à froid dans le bassin liégeois:

Il fait froid dans le bassin liégeois. Depuis ce matin, il fait encore plus froid, puisque la fermeture de plusieurs sites de la phase à froid est programmée. Les métallos et leurs familles se posent des questions graves sur leur avenir. Et ils ne sont pas les seuls. Nous savons que les emplois ne tombent pas du ciel ; au contraire, ils sont souvent -comme des feuilles- emportées par le vent. Dans quel modèle de société vivons-nous ? Lequel voulons-nous ? Voilà les questions fondamentales. Soyons solidaires dans le moment présent ! Osons préparer l’avenir ! Encourageons toutes les forces vives dans la région et au-delà à imaginer et à oser des projets concrets et réalistes. Je suis convaincu que c’est la première étape pour « forcer l’avenir ».
+ Aloys Jousten
Évêque de Liège

Entre la colère des uns qui lancent « tous pourris, ces patrons » et le fatalisme d’autres qui expliquent « c’est la logique aveugle de la mondialisation », il est important de rappeler une vérité: Ce n’est pas la mondialisation en tant que telle qui fait problème, mais bien la mondialisation débridée, c’est-à-dire non canalisée par une instance politique internationale. Il en va des lois du marché, comme d’un fleuve. On ne peut en ignorer l’existence, mais le génie de l’homme est là pour domestiquer les éléments de la nature. Les Liégeois sont riverains de la Meuse et ils en ont fait l’expérience au cours de leur histoire: Un fleuve sans berges, ni écluses… cela occasionne de terribles inondations et crée des marais inhabitables. Il en va de même avec les lois du marché. Donc, oui à l’économie mondiale, mais non à la jungle économique mondialisée. C’est ce que rappelle depuis un demi-siècle la trop méconnue doctrine sociale de l’Eglise. A cet égard, je renvoie vers un excellent article paru ce jour sur le blog Belgicatho.