« Souffle intérieur » – Pentecôte, Année A

« Il répandit sur eux son souffle et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20 19-23)

Il y a quelques années, j’attendais sur le parvis d’une église du centre-ville que des funérailles commencent. Et je vis un petit enfant jouer devant le cercueil de son arrière-grand-père. Image d’une vie qui file comme l’air.

Et chacun de se demander ce qui n’expire pas. La réponse est : « le souffle ». C’est le même air qui passait dans les poumons du défunt et de son arrière-petit-fils. Mais le souffle est surtout intérieur : celui de l’Esprit – cette Force d’En-Haut qui nous « inspire ». Comme le dit le chant traditionnel « Veni Creator Spiritus », l’Esprit est « l’hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur ».

Le nombre de nos années est court. Vivons donc à pleins poumons spirituels. Demandons l’Esprit du Christ pour nous et pour tous ceux qui nous sont confiés. En ce dimanche de Pentecôte, demandons-Le tout particulièrement pour ces jeunes dans notre diocèse qui reçoivent le sacrement de la Confirmation – don spécial du Souffle intérieur.

«  Gloire à Dieu » – 7° dimanche de Pâques, Année A

« Glorifie ton Fils, afin  que le Fils Te glorifie. » (Jean 17, 1-11)

Nombreux sont nos contemporains qui rejettent un Dieu dont la « gloire » écraserait toute liberté humaine. Pour comprendre l’Evangile, c’est cette représentation de la « gloire » qu’il s’agit de changer.

La gloire de Dieu n’a, en effet, rien à voir avec le phantasme de toute-puissance qui écrase notre liberté. Au contraire, la gloire de Dieu est celle de l’amour qui triomphe quand l’humain se libère. Tout comme la gloire de parents, est de voir leurs enfants devenir des adultes responsables – de même, la gloire de Dieu est de nous aider à devenir des humains, tenant débout dans notre cœur et notre âme.

L’Esprit du Ressuscité nous aide, en effet, à croître spirituellement. Au cours de cette ultime semaine qui nous sépare de la Pentecôte, prions donc chaque jour pour ce Don de l’Esprit qui – en nous libérant de nos peurs – glorifie notre Père du ciel.

«  Esprit de liberté » – Solennité de l’Ascension, Année A

« Et moi, Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 16-20)

Si le Ressuscité avait voulu nous garder sous sa coupe, Il se serait contenté d’apparaître de temps en temps dans les églises ou au coin des rues. Plus besoin d’Evangile, de Vatican, de curés et chacun serait convaincu…

Convaincu, oui. Croyant, non. Il faut être libre pour vivre l’aventure de la foi. Le Christ – qui est Liberté suprême – ne s’impose pas à notre conscience. Avec l’Ascension, Il retourne dans la gloire de Son Père et nous envoie Son Esprit.

C’est cet Esprit de liberté qui nous guide vers toutes les nations, pour annoncer la Bonne Nouvelle et baptiser au nom du Père, du Fils et de l’Esprit. Neuf journées séparent l’Ascension de la Pentecôte – fête du don de l’Esprit. Prions chacune de ces neuf journées. Demandons que le Souffle de Dieu nous renouvelle.  Avec l’Esprit, le Christ « est avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».

Oui à la laïcité. Non au laïcisme. – La Libre p.49

Pour ce mois de mai, j’avais écrit une chronique sur la santé du dollar, dans le cadre de l’économie mondiale.
Vu les récentes polémiques, celle-ci sera publiée en juin (elle sera malheureusement encore d’actualité).
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Je n’ai pas souhaité lui répondre point par point, pour que notre échange ne tourne au bac-à-sable. Je le ferai de vive voix, la prochaine fois que je le verrai.
Je me contente simplement de préciser deux points:
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– Je rappelle que, si on lit ce que j’ai écrit sur mon blog, JAMAIS je n’ai assimilé la députée Rohonyi à des forces non démocratiques. J’ai simplement signalé que le mode de raisonnement qu’elle maniait par rapport aux évêques sur l’avortement, était symétrique à celui qu’utilise l’ultra droite quand des responsables catholiques parlent d’immigration: « ceci n’est pas un problème éthique. Vous n’avez donc pas à vous en mêler ». Mon propos n’était donc pas de faire l’amalgame, mais d’interpeller un parti démocratique que je respecte, sur son mode de communication.
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– François dit que je communique de façon « finement jésuite », ce qui dans sa bouche ne doit pas être un compliment.  Puis, il déclare qu’il n’est « pas reproché aux évêques de s’exprimer, mais bien d’interférer ». Euh?… Quelqu’un peut décoder cette réponse d’une clarté… modérée ? En quoi, les évêques « interfèrent » quand ils s’expriment sur un sujet de société ? Si ce n’est qu’ils ne sont pas d’accord avec la position de Défi. Est-ce cela, qui ne va pas?
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Ma chronique de ce samedi 6 mai se veut une réponse sur le fond, bien au-delà de la polémique du jour: qu’est-ce que la laïcité politique?
Ici, je ne vise plus personne en particulier, mais bien une question de principe sur laquelle je ne transigerai jamais: chaque instance de la société civile a voix au chapitre dans un débat démocratique. Vouloir en exclure des représentants d’un culte (et pas ceux qui représentent la laïcité philosophique) n’est pas compatible avec la liberté d’opinion.
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Merci à La Libre de m’offrir cet espace d’expression.

Couronnement – Charles III face à deux enfants. 

Il m’a été donné de commenter ce jour, en compagnie du chanoine Jack Mc Donald (président de la Communion anglicane de Belgique) et quelques experts, le couronnement de Charles III sur les antennes de LN24.

Voilà une cérémonie qui remonte du fond des âges et mélange allègrement éléments de l’ancien testament, traditions saxonnes, liturgie moyenâgeuse et… modernité (place des femmes, des personnes de toutes origines et de la société méritocratique).
On aime, ou on n’aime pas. Personnellement, j’ai été touché par cette grande solennité, paradoxalement matinée de sobriété.
Il y a un génie du symbole chez les Britanniques, comme chez les Japonais: deux îles qui furent des empires. Deux pays qui inventèrent la plupart des sports et arts martiaux de la planète. Deux royaumes avec une symbolique hors du temps: tout en faste pour Albion, tout en retenue au pays du soleil levant.
Dans ces deux îles, le monarque a tous les honneurs, mais aucun pouvoir. Par contre, le premier ministre britannique – un des politiciens les plus puissants de la planète – n’a pas le droit de s’asseoir quand le roi ouvre la session parlementaire. Le pouvoir réel est rabaissé, alors que le pouvoir symbolique est rehaussé.

Deux enfants m’ont frappé à l’occasion de ce couronnement :
D’abord Samuel, le jeune page de la chapelle royale, qui accueillit le roi à l’abbaye de Westminster par ses mots : « Votre Majesté, comme enfants du Royaume de Dieu, soyez la bienvenue au nom du Roi des rois. » Et Charles III de répondre: « En Son nom et à Son exemple, je viens – non pas pour être servi – mais pour servir ».  Tant de bons sentiments pourraient faire sourire. Moi, cela m’a touché.
Ensuite, il y eut le jeune prince Louis, cadet des princes de Galles. La presse sourit à ses facéties. Elle reproduit une fois de plus l’opposition entre l’aîné sage (Georges) et le cadet rebelle. Après le déchéance d’Andrew et l’exil d’Harry, cela devrait inviter à la prudence.
Comme tout système, la monarchie porte en elle des talons d’Achille et la place des cadets (surtout masculins) en fait partie.
Ces gens ne sont pas plaindre, car ils ont tout ce dont rêve tant de leurs concitoyens. Oui, mais voilà, parfois – « avoir tout » ne suffit pas, si on ne trouve pas sa place.
Cette place existe pourtant: un prince cadet pourrait exercer un rôle sociétal de premier plan et défendre de nobles causes, avec une liberté dont ne jouit pas l’héritier du trône. Souhaitons pareil avenir au jeune prince Louis.

«  Le miroir et l’icône » – 5° dimanche de Pâques, Année A

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie… Qui Me voit, voit le Père » (Jean 14, 1-12)

Nous ressemblons tous un peu à la belle-mère de Blanche-Neige, obsédés par notre image (notre look, disent les jeunes) : « Miroir, miroir – dis-moi si je suis le plus beau, la plus belle ? » Chercher à se rassurer en comblant notre besoin narcissique de plaire, est un des puissants ressorts de la société de consommation. Les publicités jouent à fond sur ce mécanisme : « Portez ces vêtements de marque… Roulez avec telle voiture… Votre look en sera amélioré. » Si nous n’y prenons garde, même Dieu en est réduit à devenir un miroir idéalisé. Les catholiques conservateurs prient un Dieu de l’ordre établi.  Les chrétiens progressistes invoquent un Jésus guérillero. Bref, dans les deux cas, une image du divin qui renforce les besoins narcissiques.

Le Christ, Lui, invite à une conversion – un renversement des perspectives. Si nous croisons Son regard en Esprit et Vérité, nous n’y verrons pas un miroir, mais une icône: « Qui Me voit, voit le Père ». Accepter de cheminer sous ce Regard de feu, c’est se décentrer de ses petites certitudes narcissiques, pour se recentrer sur notre Vérité profonde – celle d’enfant du Père. Et naître à la vie spirituelle : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».

La tentation de la démocrature soft – suite et pas fin 😉

Bon, bon… Pour ce qui est de passer un premier mai au calme, c’est plutôt raté.
Quelle foire d’empoigne suite à mon article sur le blog.
Et ça continue, encore et encore, sur les réseaux sociaux.
Et dire qu’il y a des gens qui ne font que cela toute la journée.
Je les plains, car moi – je suis déjà saturé.
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Résumons le florilège des réactions les plus critiques :
Il y a ceux qui trouvent mes propos « abjects »… Voilà pour la nuance.
Il y a ce professeur de droit qui signale que je pourrais être pénalisé aux termes de l’article 268 du code pénal. Je suis juriste et… je n’ai pas compris. Il ajouta que, comme les ministres du culte sont payés par l’Etat, ils devraient se taire… Alors que les ministres de la laïcité seraient donc payés par l’Etat pour parler? Je n’ai pas compris, non plus.
Certains me reprochent d’avoir soupçonné la députée Sophie Rohonyi d’appartenir à l’ultra-droite. Alors que – relisez ce que j’ai écrit –  j’ai simplement signalé que « dénier voix au chapitre aux évêques dans un débat de société », ressemblait à la réaction de l’ultra-droite quand l’Eglise parle d’immigration. Si je fais cette comparaison, c’est justement parce que la députée Rohonyi n’a rien de commun avec l’ultra-droite. Ce fut donc une façon d’avertir de l’inconséquence démocratique de pareille attitude.
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La députée Rohonyi, elle-même, a publié une réaction en signalant que l’avis « unanime » des experts universitaires transformait une fois pour toute le débat sur l’avortement en débat de santé publique, sans lien (je la cite) avec une « faute morale ».
C’est elle qui parle de « faute ». Pas moi.
J’ai simplement rappelé – et je le maintiens – que tous les avis universitaires n’enlèveront pas au débat sur l’avortement sa dimension éthique. (Plusieurs professeurs de médecine m’ont écrit pour me remercier de l’avoir rappelé.)
Le simple fait que des « limites légales » continuent à exister dans tous les pays, démontre à suffisance que la balance entre le choix d’une femme enceinte et la défense de la vie à naître, est un délicat exercice.
Si la science a son mot à dire dans ce débat, l’éthique enrobe ce dossier de part en part.
Toutes les femmes le savent bien. Aucune ne juge l’avortement comme un acte banal.
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Il y a enfin tous ceux qui m’ont objecté que les curés devaient rester dans leur sacristie et ne pas se mêler de débats de société.
Ce sont les mêmes qui applaudissaient quand le cardinal Danneels co-signa avec le président du Centre d’Action Laïque, un appel pour des critères de régularisation pour les sans-papiers.
Cherchez la logique.
Ceux-là donnent un droit illimité à la parole à la laïcité (réputée rationnelle) et pas au cultes (réputés obscurantistes).
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La laïcité politique à laquelle j’adhère, signifie qu’aucune conviction ne peut  supplanter la majorité démocratique, mais que chacune peut – et même doit – pouvoir s’exprimer. Jamais je n’accepterai de vivre en devant restreindre mon droit à la liberté d’opinion… Et la critique qui l’accompagne.
Je récuse donc une laïcité « dogmatique » qui fait taire les convictions spirituelles et ne ne donne voix qu’au libre examen.
Je le répète: je ne suis pas un citoyen de seconde zone et – comme toute instance représentative d’une communauté – les responsables d’un culte ont voix au chapitre dans tous les débats de société.
Après, c’est le parlement qui tranche. Telle est la démocratie.
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La partie la plus inquiétante du débat du jour s’est d’ailleurs déroulée en néerlandais.
Où des déçus de la démocratie m’ont écrit qu’il serait temps que je réalisé que le débat démocratique est de la blague.
Que tout n’est que conflit – que l’on gagne ou l’on perd.
Je leur ai répondu que je restais viscéralement démocrate et que je préférais perdre un débat en démocratie que de le gagner par la contrainte.
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Suite et pas fin. J’ai demandé à François De Smet, président de Défi, de participer au débat, vu qu’il est philosophe. Je lui ai soumis deux questions: 1. l’avortement est-il un débat avec une dimension éthique? 2. une instance philosophique/spirituelle comme les évêques de Belgique a-t-elle un droit démocratique à s’exprimer publiquement dans pareil débat, quitte à être contredite ensuite par d’autres ?
Il m’a promis sa réponse d’ici quelques jours. 
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A suivre donc. 
D’ici là, moi je vais me coucher. 

«  Appelé par son nom » – 4° dimanche de Pâques, Année A

« Il marche à leur tête et elles Le suivent, car elles connaissent Sa voix » (Jean 10, 1-10)

C’est une expérience que font les professeurs, les éducateurs, les hommes et femmes consacrés, les prêtres… et les parents. Un jeune que l’on a connu démuni à l’enfance et rebelle à l’adolescence, nous confie – devenu adulte : « Tu sais, sans toi je ne serais pas celui que je suis. Tu as été là quand j’avais besoin de toi ». Alors, une fierté nous envahit, car nous comprenons que nous avons été berger.

Le Christ est le Berger du chemin qui mène vers le Père: « Il marche à la tête du troupeau et ses brebis Le suivent, car elles connaissent Sa voix ». J’ai compris cette parole, il y a une vingtaine d’années. Je faisais une marche dans les Causses – la région la plus désertique de France. Là ne poussent que des cailloux et des chardons. Je vis par une brûlante journée, ce vieux petit berger avec un vieux petit chien et un vieux petit troupeau. Le troupeau s’approcha et j’entendis que – de sa voix rauque – il appelait chacune des brebis par son nom. Et celles-ci reconnaissaient sa voix. Ainsi le Christ : Il appelle chacun par son nom. Heureux celui qui reconnaît Sa voix. Il est le bon berger.

En ce dimanche des vocations, prions pour que – aujourd’hui encore – des jeunes entendent la voix du bon Pasteur et se mettent à sa suite.  Afin de devenir bergers à leur tour pour leurs frères. Comme époux et parents pour la plupart. Par un célibat généreux pour d’autres. Comme prêtres, religieux ou religieuses pour certains. Autant de chemins de sainteté différents à la suite de Celui qui guide le troupeau vers le Père.

Avortement – la tentation de la démocrature soft. 

La démocratie se fonde sur le fait que la majorité par rapport à une décision, fait passer sa position, tout en laissant à la minorité la possibilité d’exprimer librement et publiquement son désaccord et les raisons de celui-ci.
Les « démocratures » sont ces régimes qui conservent des élections, mais où la majorité musèle l’opposition et paralyse les contre-pouvoirs : juges encadrés, presse libre écarté, opposants emprisonnés… Cette tentation d’une démocrature hard se rencontre, entre autres, à l’est du continent européen.
Rien de tel chez nous – me direz-vous…
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Sauf qu’il existe une autre forme de démocrature version soft, qui dénigre la parole de l’opposant, afin de la disqualifier plutôt que d’oser le débat de fond.
C’est à pareille tentation que cède Sophie Rohonyi (Défi) dans le quotidien La Libre de ce samedi en p.5. A la question: « Les évêques de Belgique s’opposent à la révision de la loi sur l’avortement. Selon eux, “la protection de la vie à naître est de la plus haute importance”. Qu’en pensez-vous ? », la députée répond: « Je pense qu’ils n’ont pas à s’immiscer dans des débats comme ceux-là qui ne doivent plus être vus comme des débats éthiques, mais comme des questions de santé publique. D’ailleurs, les experts commencent leur rapport en disant que l’avortement doit être un acte médical. » Elle ajoute un peu plus loin: « Ce débat éthique est censé avoir été réglé. ».
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J’ai dû me pincer en lisant cela. Le débat sur l’avortement est évidemment une question de santé publique, mais il est tout autant et bien davantage encore, une question éthique.
Cela me rappelle la parade des politiciens d’ultra-droite quand les évêques critiquent le non-accueil des immigrants. Leur réaction est paradoxalement fort symétrique à celle du jour : « Les évêques n’ont pas à s’immiscer dans des débats de régulation des frontières, qui ne doivent pas être vus comme de débats éthiques ». 
Ainsi la démocrature soft, qui dénigre la parole à contre-courant pour ne pas devoir affronter le débat de fond.
Par rapport aux dossiers qui charrient de la mauvaise conscience – tels l’avortement ou le non-accueil d’immigrés – où chacun cherche un douloureux arbitrage entre des valeurs qui s’entrechoquent, il est effectivement plus simple – mais aussi tellement moins lucide et courageux – de se réfugier dans le déni, en balayant toute dimension morale au débat. Et ainsi, disqualifier la voix minoritaire qui invite à se poser les questions qui dérangent.
On est bien loin de la phrase attribuée à Voltaire: « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »
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Je ne suis pas politicien et le jeu de la « petite phrase » qui déstabilise l’adversaire, me semble un bac-à-sable aussi vain que futile. Il ne s’agit donc pas ici de stigmatiser une élue que j’apprécie ou le parti politique à laquelle elle appartient.
Cependant, il me semble grave au regard de la démocratie et du droit à l’opposition libre et publique, qu’on dénie aux évêques le simple droit de s’exprimer sur une question aussi fondamentale que l’avortement et ce, en se réclamant un peu plus loin de son « partenaire et concurrent philosophique », le Centre d’Action Laïque, qui lui ne se prive pas d’en parler – … abondamment.
Vu que le président de Défi est philosophe, qu’il a traité de philosophie politique, que je l’estime et que nous avons échangé à plus d’une reprise, je souhaiterais recueillir sa réaction simple et concise sur deux questions: 1. l’avortement est-il un débat avec une dimension éthique? 2. une instance philosophique/spirituelle comme les évêques de Belgique a-t-elle un droit démocratique à s’exprimer publiquement dans pareil débat, quitte à être contredite ensuite par d’autres ?

«  Le Dieu qui marche » – 3° dimanche de Pâques, Année A

« Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha, et Il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. » (Luc 24, 13-35)

La marche est une des plus anciennes activités de l’homme. En effet, c’est quand nos lointains ancêtres hominidés ont commencé à se redresser et à marcher sur leur deux jambes, que le cerveau humain s’est développé.

Durant sa vie publique, Jésus marcha beaucoup avec Ses disciples. Et une fois encore, sur le chemin d’Emmaüs, le Ressuscité marche pour rejoindre deux d’entre eux. Ceux-ci – aveuglés de tristesse – ne Le reconnaissent pas. Pas à pas, le Vivant va réchauffer leur cœur et ranimer leur foi. Quand ils Le reconnaîtront enfin – Jésus se dérobera à leurs yeux pour les renvoyer vers les autres membres de l’Eglise.

Ces semaines-ci, des jeunes font leur Première Communion, Profession de foi ou confirmation. Prions pour ces chrétiens en herbe. Malgré les restrictions de la pandémie, le Christ marche avec eux le long des chemins de leur jeune vie. Puissent-ils Le reconnaître chaque jour davantage, pour pouvoir proclamer comme les disciples d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’Il nous parlait sur la route, et qu’Il nous faisait comprendre les Ecritures ? »