Homélies d’un jeune Curé – recueil en trois volumes, éditions « Croix du Salut »

Les éditions « Croix du Salut » sont des éditions on-line.  Elles m’ont contacté il y a quelques mois, en me proposant de publier les homélies de mes débuts. Il s’agit d’un recueil de sermons qui furent prononcés (principalement) entre 1995 et 1998 à la paroisse Saint-Hubert du Sart-Tilman (faubourg sud de la ville de Liège) – la première paroisse dont je fus Curé. Le texte de ces prédications fut jadis rassemblé et corrigé par un dévoué paroissien, Monsieur Léon Verstraelen. Il fut ensuite publié une première fois sous forme de collection privée. Le fruit de la vente fut intégralement reversé aux Conférences Saint-Vincent-de-Paul du Sart-Tilman.

Grâce aux éditions « Croix du Salut », ce recueil est désormais publié en trois volumes. Il peut être commandé, soit par internet, soit via votre libraire habituel. La différence de prix entre chaque volume s’explique – je pense – par la taille du livre. Les profits de la vente seront intégralement reversés par les éditions « Croix du salut » aux Conférences Saint-Vincent-de-Paul du Sart-Tilman. Ces dernières font un travail remarquable auprès des plus démunis du sud de Liège.

Homélies d’un jeune Curé, Année A : Le cycle saint Matthieu, est vendu au prix de 29 euro.

Homélies d’un jeune Curé, Année B : Le cycle saint Marc est vendu au prix de 19,8 euro

Homélies d’un jeune Curé, Année C : Le cycle saint Luc est vendu au prix de 24, 8 euro

« Allumer le feu » (Après Brassens, voici Johnny…) – 20° dimanche, Année C

 « Je suis venu apporter un feu sur la terre… ». (Luc 12, 49-53)

S’il y a bien un cliché concernant les cathos qui a la vie dure, c’est celui qui veut que ceux-ci soient « gentils ». Le mot prend ici une connotation doucereuse. Celle que l’on retrouve avec la voix éthérée de quelques célébrants ou dans les sourires mièvres de plusieurs pieuses âmes. En ce sens-là, Jésus n’a rien d’un « gentil ». Le Christ est la bonté faite homme, mais sans rien de tiède ou de fade en lui. « Allumer le feu !»…  A la manière de la chanson de Johnny Hallyday, le Fils de l’homme rappelle que sa parole n’est pas de la guimauve. Elle divise. Elle choque. Elle remue. « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ». Pour celui qui le prend au sérieux, l’Evangile du Christ n’a rien d’une pommade, mais ressemble plutôt au scalpel du chirurgien. Ca tranche. Ca fait mal. Mais ça guérit.         

15 août – Assomption de la Vierge Marie. Ainsi chantait Brassens:

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s´amusent au parterre
Et par l´oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s´ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus, par l´ivrogne qui rentre
Par l´âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l´humiliation de l´innocent châtié
Par la vierge vendue qu´on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids
S´écrie:  » Mon Dieu!  » par le malheureux dont les bras
Ne purent s´appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu´il traîne
Je vous salue, Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le monde
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains
Par le malade que l´on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue, Marie.

Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l´oiseau rappelant l´oiseau tombé du nid
Par l´herbe qui a soif et recueille l´ondée
Par le baiser perdu par l´amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie
Je vous salue, Marie.

 

L’homme qui transcenda le roi – La Libre 1er août

Ce 1er août, est parue dans le quotidien « La Libre » ma contribution du mois d’août.

En guise de reprise d’activité de ce blog, je la reprends ici.

Pour la lire, cliquez sur le lien suivant: « L’Homme qui transcenda le roi ».

Merci à la rédaction de « La Libre » de m’offrir cet espace d’expression.

 

 

« Le dieu païen n’est pas le Dieu chrétien» – 17° dimanche, Année C

 « Combien plus, le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». (Luc 11, 1-13)

L’attitude religieuse primitive et païenne – celle des tribus sauvages et celle que nous avons naturellement en nous – considère dieu comme le « grand patron céleste ». Pour obtenir ce que l’on veut de lui, il s’agit de le séduire par toutes sortes de courbettes dévotes. Aujourd’hui encore, les marabouts en tous genres capitalisent sur pareille superstition. Pas étonnant, que nombre de nos contemporains aient renoncé à la foi – pour rejeter une divinité capricieuse et perverse. Ils n’ont pas compris que tel n’est pas le Dieu d’Israël que Jésus est venu nous révéler en plénitude. Celui-ci est « Père » et ne peut être prié que comme tel : « Que ton nom soit sanctifié » – c’est-à-dire que ta paternité ne soit pas confondue avec les caprices d’un dieu païen. « Que ton règne vienne » – c’est-à-dire que le rêve d’amour qui t’a fait créer toute chose, se réalise chaque jour davantage.

La prière n’est donc pas une technique de séduction d’un dieu capricieux, qu’il faudrait « acheter » à notre cause. Non – la prière est une respiration de l’âme, afin que notre volonté devienne – chaque jour davantage – celle du Père. La prière est efficace : « Demandez et vous recevrez » – à condition de demander la seule chose que Dieu  veuille nous donner sans condition : l’Esprit qui permet de vivre en enfant du Père. « Combien plus, le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ».       

« L’âme en repos » – 16° dimanche, Année C

 «Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses». (Luc 10, 38-42)

L’Evangile de ce dimanche, raconte l’échange entre Marthe – qui aimerait que sa sœur cadette donne un coup de main à la cuisine – et Jésus, qui répond : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée ». Je m’imagine la suite : Marthe plantant là ses casseroles en disant – « Dans ce cas, Seigneur, tu iras te le préparer tout seul, ton repas… » Je plaisante, bien sûr. Jésus ne reproche pas à Marthe son dévouement et ses talents domestiques. Et Dieu sait qu’il en faut pour faire tourner une maison. Ce qu’Il rappelle, c’est qu’il n’est pas bon de vivre avec une âme inquiète, qui  s’agite pour mille et une choses – sans jamais se mettre au repos. Toutes les machines ont un bouton « off » et souvent même un bouton « pause ». Apprenons à laisser le monde parfois tourner sans nous. Mettons-nous l’âme en mode « pause », afin de revenir à l’Essentiel : Comme Marie, tenons-nous au pieds de Jésus et écoutons sa parole. Le temps des vacances sert aussi à cela.

En ce dimanche de la fête nationale, prions aussi pour nos nouveaux souverains. A quoi sert un Roi en démocratie ? Au milieu de l’agitation politique, à parfois également pousser sur le bouton « pause », afin de ramener le pays à l’essentiel.

« Dis-moi de qui tu te sens proche et je te dirai qui tu es » – 15° dimanche, Année C

 «Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ?». (Luc 10, 25-37)

« Et qui donc est mon prochain ? » demande le docteur de la loi à Jésus. Pour répondre, le Christ raconte la parabole du bon Samaritain. Puis, Il renverse la question : «Lequel des trois, à ton avis, s’est senti proche de cet homme ? » Le prêtre et le lévite n’étaient pas de mauvaises personnes. Simplement, en croisant la route de ce voyageur agressé par des bandits, ils se disent : « C’est bien triste, mais que puis-je faire ? Et si je le touche, je perds ma pureté rituelle. » Bref, tous deux ne se sentent pas suffisamment concernés par sa mésaventure pour y remédier. Le Samaritain – lui – pense : « Si cela m’arrivait, qu’est-ce que j’aimerais que l’on fasse pour moi ? » La leçon de Jésus est claire : Nous ne pouvons pas sauver le monde entier, mais quand quelqu’un agonise sur notre route, sentons-nous proches de lui. Et demandons-nous : « Si cela m’arrivait, qu’est-ce que j’aimerais que l’on fasse pour moi ? »

En ce WE de son ordination épiscopale, prions tout spécialement pour notre nouvel évêque, Jean-Pierre. Qu’il soit un bon Samaritain pour le diocèse de Liège – proche de Dieu et proche des hommes.

L’Occident éternel – La Libre 12 juillet p.49

La rédaction du quotidien La Libre a demandé à ses chroniqueurs réguliers d’écrire quelque chose sur le thème des vacances.
Ce 12 juillet, est parue ma contribution en p.49. Pour la lire, cliquez sur le lien suivant: « L’Occident éternel ».

Merci à la rédaction de « La Libre » de m’offrir cet espace d’expression.

 

 

Stromae – Prise de risque du côté de chez Brel

Que Paul Van Haver – mieux connu sous le nom de « Stromae » – soit un artiste talentueux et généreux, n’est pas un scoop. De plus, son caractère sensible et intelligent transparaît au fil de ses interviews. Mais tout ceci ne suffit pas pour durer dans la chanson. Survivre à un tube comme « Alors on danse » n’est pas chose aisée. Rappelons-nous la carrière de Plastic Bertrand.

Avec sa nouvelle chanson « Formidable » , la jeune star prend un risque. Le thème est globalement le même que dans « Alors on danse »: le spleen du looser. Un refrain bien belge, car le pays de la morne pluie, est aussi celui où le ridicule tue le moins. Cependant, avec ce nouveau single, fini le rythme qui fait danser dans les discothèques et sur les plages en été. Stromae renoue avec la chanson classique et des textes d’une poésie aussi limpide qu’efficace. Toute l’haleine de l’homme saoul est déversé en un balbutiement d’une pathétique méchanceté : « Hé petite! – oh pardon, petit… – tu sais dans la vie, il n’y a ni méchants ni gentils. Si maman est chiante, c’est qu’elle a peur d’être mamie. Si papa trompe maman, c’est parce que maman vieillit. Tiens, pourquoi t’es tout rouge? Reviens gamin… »  Il y a ici de la graine de Brel… « Non Jef, t’es pas tout seul ».

Et pourtant, je parlais de « prise de risque ». Car si Stromae révèle, dans cette deuxième chanson, davantage encore toute la mesure de son jeune talent  – reste la question bassement commerciale: Bankable or not bankable? En clair – y a-t-il encore place pour du Brel dans le Showbizz d’aujourd’hui? Espérons que oui.