« Alléluia ! » – Nuit et jour de Pâques, Année B

« Ne vous effrayez pas. C’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : il est ressuscité, il n’est pas ici. » (Marc 16, 1-8)

La mort biologique est la seule certitude humaine que nous ayons. Tous nous allons mourir. Même Jésus, le Verbe divin fait homme, a connu la mort. Et la mort horrible et injuste sur une croix.

Mais pour nous chrétiens, la mort n’est pas une réalité ultime. C’est ce que les chrétiens proclament à la face du monde depuis plus de 2000 ans : « Ne vous effrayez pas. C’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : il est ressuscité, il n’est pas ici. »  

Pâques signifie « passage ». Passage par la mort vers une vie autre, une vie plus vive, une vie en Dieu. Tel est le grand signe que nous donne la résurrection du Christ, prémices et gage de notre propre résurrection. Dés maintenant, ne laissons pas la peur, l’égoïsme et les ténèbres prendre pied dans nos vies. Vivons en enfants de la résurrection et de la lumière. Alléluia !

Des œufs et des cloches (Hebdo ‘Dimanche’ p.3)

Ci-dessous ma chronique « Etat d’âme », parue dans l’hebdomadaire ‘Dimanche’ de Pâques (p.3).

Pâques… Fête des cloches et distribution d’œufs en chocolat. Souvent, les chrétiens soupirent devant pareil détournement commercial du sommet de l’année liturgique. Ils n’ont pas tort. Et pourtant…

Parlons de l’œuf : On nous répète à souhait que l’œuf est un symbole païen de fertilité. C’est exact, mais avec un peu d’imagination, il devient un authentique symbole de Pâques. Pensons au petit poussin qui – le moment d’éclore venu – casse laborieusement la coquille protectrice de son œuf. Jadis, cette parois le protégeait. Maintenant elle l’étouffera s’il ne s’en libère pour vivre au grand air. Telle est l’action de l’Esprit du Ressuscité en chacun de nous. Le Souffle de Dieu nous invite à nous libérer de nos cocons protecteurs – nos biens, notre position professionnelle, notre image sociale,… – afin de vivre dans une plus grande vérité envers nous-mêmes, nos prochains et Notre Père. Car « la vérité rend libre » (Jean 8, 32).

Quant aux cloches… D’abord, elles nous représentent plutôt bien. Pas besoin d’une longue démonstration pour convaincre que nous sommes tous un peu « cloches ». Et malgré cela, la cloche sonne fièrement au milieu du brouhaha de la ville. La plupart des habitants l’entendent distraitement. Pour quelques-uns seulement, elle signifie un appel à la prière. Mais si elle se taisait pour de bon, même les plus insensibles sentiraient que quelque chose « cloche » au cœur de la cité. Ainsi en est-il des baptisés. Malgré tout ce qui cloche en nous, le Ressuscité nous envoie : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Marc 16,15). La plupart de nos contemporains ignorent – voire moquent – nos timides et maladroits efforts d’évangélisation. Mais si la voix des chrétiens se taisait – avec le son des cloches – quelque chose de fondamental et de profond serait étouffé au cœur même de notre société.

A toutes et à tous, je souhaite une sainte fête de Pâques.

 

La presse écrite de Pâques

La Libre ouvre ses colonnes à une méditation de l’abbé Grégoire sur le mystère de Pâques au cœur de nos vies (pp.60-61). Le Soir est tout en contraste, comme sa ligne éditoriale. Il y a l’habituel plaidoyer pour élargir la loi sur l’euthanasie (p.10), car ses partisans ont le sens du symbole : ils savent que Pâques signifie passage par la mort. Et puis, il y a l’interview du cardinal Ries (pp.34-35) par Ricardo Gutierrez. Ce n’est pas qu’un grand savant… La nouvelle éminence possède une réelle jeunesse de cœur et de regard sur la foi et l’Eglise. Enfin, Mgr Bonny donne une interview au Standaard. Sa réponse à une question sur l’éventuelle ordination à la prêtrise d’hommes mariés, fait un petit buzz dans les médias. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’évêque d’Anvers exprimait qu’il n’y était pas opposé. C’est cela le dilemme : soit un homme d’Eglise évite de donner son avis sur ce genre de questions et on l’accuse de pratiquer la langue de buis, soit il donne son avis et sa réponse évacue tout le reste – en particulier l’annonce de la Pâques. Prions pour nos évêques. Ils n’ont décidément pas la tâche facile.

In memoriam Roger Ramaekers

J’apprends le décès de Roger Ramaekers. Le grand public ne le connaissait guère, mais il était une des éminences grises du Parti Socialiste et un proche de notre Premier Ministre actuel (qui s’est associé à l’annonce nécrologique). Je l’avais rencontré lors d’une soirée à Liège et – magie de la rencontre – il avait pris plaisir à converser avec moi. J’ai découvert un homme intelligent et un personnage puissant : au cours de notre discussion, nombre d’élus venaient le saluer avec une déférence qui en disait long sur son pouvoir réel. Laïque et franc-maçon, il ne cachait pas son admiration pour certains hommes d’église, dont il disait apprécier l’honnêteté intellectuelle. A ses proches et à sa famille, je présente mes sincères condoléances. Il ne m’en voudra pas de prier pour lui.

Paradoxal hommage aux Médias Catholiques

Depuis des années, les Médias Catholiques font un effort pour se professionnaliser. Leur directeur, le diacre Luc Tielemans y travaille avec acharnement et ses efforts commencent à payer. Depuis peu, Jean-Jacques Durré – un journaliste chevronné – pilote la rédaction. Sous son égide, les Médias Catholiques développent une ligne éditoriale précise et la signature médiatique en sort renforcée. Le fait qu’une attaque informatique concertée ait mis à terre leur site Catho.be à l’approche de Pâques, constitue un acte lâche et un déni du droit à la libre expression. Il s’agit surtout d’un paradoxal hommage aux médias catholiques. Cet organe de presse (Catho, Cathobel, Dimanche,…) commence à compter et à se faire entendre sur la place publique. Les Médias Catholiques font donc peur à d’aucuns. Ceux-ci veulent les faire taire… comme on fit taire le Christ.

Passage à vie – Le Vif 12 avril p.56

Cette semaine sainte est parue ma première chronique dans l’hebdo Le Vif/l’Express, sous le titre générique « l’Esprit du temps ».
Elle traite tout naturellement de Pâques. Je veille cependant à ne pas oublier que je m’adresse dans cet hebdomadaire à un public fortement pluraliste.
Vous pouvez lire ce que j’ai écrit en cliquant sur le lien suivant :  Passage à vie.

Merci à la rédaction du Vif de m’offrir cet espace d’expression.

Un millier de participants au chemin de croix dans les rues de Liège

C’est sous un soleil de printemps que se vécut le chemin de croix dans les rues de Liège de ce vendredi 6 avril – vendredi saint. Présidé par Mgr Jousten, évêque de Liège, il rassembla – selon les chiffres de la police – un milliers de participants. Parmi la foule, des enfants, des jeunes, des parents et des grands-parents. Nombre de prêtres, diacres, religieux et religieuses, aussi. Quelques élus du peuple étaient présents.

Le chemin de croix a débuté en l’église Saint-Pholien, a fait un arrêt sur la place Saint-Lambert et s’est achevé à la cathédrale. C’est là que Mgr Jousten présida l’office du vendredi saint dans une cathédrale bondée, comme aux grands jours.

 

 

RTBF, Archevêque et scénarisation

Les lecteurs habitués s’en sont rendus compte – du moins je l’espère :  ce blog n’aime pas les règlements de compte. Il vise, par contre, à offrir un espace de réflexion sur l’Eglise et la société, en s’efforçant de débusquer des schémas de prêt-à-penser qui nous empêchent tous – et moi le premier – de vraiment faire bouger les choses dans la bonne direction.

C’est à cet effet que j’invite chacun à se pencher sur cette dépêche de deux journalistes de la RTBF. En février, ils avaient fait une séquence sur un professeur flamand de droit constitutionnel aux Facultés Universitaires de Namur, qui est un proche conseiller de la NVA. Deux mois plus tard, l’hebdomadaire flamand Knack, relayé par  le quotidien De Standaard en font une affaire médiatique : la RTBF sèmerait à nouveau la haine envers la Flandre. Dans leur dépêche, les deux journalistes s’étonnent de ce que leur sujet fasse problème plusieurs semaines après diffusion. Ils invitent chaque lecteur à aller voir la séquence, afin de se faire une opinion sur l’éventuelle partialité du sujet. Allez écouter la bande son de l’interview du directeur de la rédaction, Jean-Pierre Jacqmin. Celui-ci renchérit en s’irritant du fait qu’au nord du pays, des personnes qui n’ont même pas vu le sujet incriminé, n’en ratent pas une pour « tacler » la RTBF.

J’ai regardé la séquence et – aussi loin que je puisse en juger – il n’y a pas de quoi fouetter un chat. D’ailleurs, les deux journalistes en question sont d’excellents professionnels. Alors, pourquoi pareille poussée de fièvre au nord du pays ? Tout simplement de parce qu’en Flandre, la RTBF fait désormais partie de la « scénarisation médiatique ». Elle représente – symboliquement – au yeux d’un certain public flamand, le reflet d’une Belgique francophone méprisante à son égard. Cela n’est pas forcément conforme à la réalité, mais n’en reste pas moins médiatiquement très efficace : renforcer les clichés simplifie la lisibilité des enjeux.

Remplacez « RTBF » par « Mgr Léonard » et voyons ce que cela donne… Combien de fois, étant porte-parole des évêques ou après,  ne me suis-je pas étonné – voire énervé – de ce que des médias (RTBF en tête) se saisissent d’une petite phrase d’un livre de l’archevêque que, à peu près personne n’avait lu ou même vu dans les rédactions, pour – plusieurs mois après publication – en faire une nouvelle « affaire Léonard » ? Mes réactions de dépit face à ces poussées de fièvre à répétition, font en sorte que je comprends la réaction du jour de Jean-Pierre Jacqmin : ses mots auraient pu être les miens.

Pourquoi ces attaques contre l’archevêque ? Certains disent qu’il le cherche. Mais non. Certaines formules sont peut-être moins heureuses, mais je pense que la raison principale se trouve, une fois de plus, du côté d’une « scénarisation médiatique », même pas totalement consciente: Mgr Léonard représente – symboliquement – pour une certaine société belge, l’archétype d’un monde que mai ’68 a voulu clore. Donc, on lui fait assumer des propos-clichés, pour mieux s’en indigner en choeur. « L’archevêque dénigrerait telles minorités. Il stigmatiserait certains malades. Il s’en prendrait même au parlement ».  Pourtant, même les libres-exaministes les plus pointus qui ont débattu avec l’homme d’Eglise, reconnaissent qu’il vaut bien mieux que les clichés médiatiques répandus sur son compte. Mais ces poussées de fièvre n’en restent pas moins médiatiquement très efficaces : renforcer les clichés simplifie la lisibilité des enjeux.

Voilà pourquoi, je crains que des « affaires Léonard » éclateront encore.
… Tout comme des « affaires RTBF » au nord du pays.

 

 

 

 

 

Chemin de croix dans les rues de Liège

Vendredi 6 avril, c’est vendredi saint. Les chrétiens font mémoire de la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant de fêter sa résurrection à Pâques. A cette occasion, la « Pastorale Urbaine » qui organise diverses animations pour les catholiques de Liège, renoue avec une antique tradition : organiser un chemin de croix dans les rues de la ville. Chapeauté par les doyens des deux rives de la ville (Rive-droite, doyen Jean-Pierre Pire et rive-gauche, doyen Eric de Beukelaer), il sera présidé par Mgr Aloys Jousten, évêque de Liège.  Le chemin de croix partira à 18h de l’église Saint-Pholien pour arriver à 19h à la Cathédrale. Les marcheurs suivront symboliquement une grande croix et porteront des cierges. Des intentions seront présentées par des représentants des paroisses et des mouvements (comme Sant’Egidio), mais aussi de la société civile (le monde de la justice, le MOC, le monde scolaire, les mouvements de jeunesse, les victimes de la violence, les étrangers,…) L’événement s’adresse à un large public. Chacun peut librement y participer: Liégeois ou non, jeune ou aîné, croyant ou peu, pratiquant ou pas. Le chemin de croix est une prière par les pieds. C’est un message d’amour universel qui s’adresse bien au-delà des habitués des églises. La Pastorale Urbaine remercie l’administration communale et les forces de police. Grâce à leur aimable collaboration, pareille démarche a pu s’organiser dans d’excellentes conditions.

Pourquoi organiser cela? Un chemin de croix est une démarche populaire. En sortant de leurs églises, les catholiques veulent aller à la rencontre de tous les Liégeois et porter le message de Pâques au cœur même de la Cité. Le chemin de croix symbolise la souffrance innocente, mais aussi la victoire de l’amour sur toute forme de violence. Voilà pourquoi, un arrêt est prévu sur la place Saint-Lambert, lieu du martyr de l’évêque Saint-Lambert, mais aussi en mémoire des victimes de la tuerie de décembre dernier, sans oublier le drame de la rue Léopold et les petites victimes du terrible accident de Sierre.

Ensuite : Les participants au chemin de croix seront ensuite invités à prolonger leur démarche en participant à l’office du vendredi saint présidé par l’évêque à 19h à la cathédrale. Comme le Vendredi Saint est le jour par excellence pour reconnaître notre imperfection humaine, au terme de l’office celles et ceux qui souhaitent pourront recevoir le sacrement du pardon (la confession).

Concrètement : RDV à Saint-Pholien le vendredi 6 avril à partir de 17h30. Chemin de croix dans les rues de Liège entre 18h à 19h. Pour ceux qui le souhaitent : office à la cathédrale de 19h à 20h15, suivi d’un temps libre pour les confessions jusque 21h15.

Déroulement :

  • 18h, Saint-Pholien : courte lecture de la passion du Christ, courte monition de l’évêque, trois intentions : paroisses rive-droite (prière pour les désespérés de la vie), paroisses rive-gauche (prière pour les malades et handicapés), communauté Sant Egidio (prière pour les démunis économiques)
  • Marche vers la place S.Lambert en passant par la rue Neuvice (chants et méditations).
  • Place Saint-Lambert : courte lecture de la passion du Christ, courte monition de l’évêque, quatre intentions : directeur d’école (prière pour le monde scolaire face à la violence), un scout (prière pour les mouvements de jeunesse au service de la paix), un avocat (prière pour la justice en face du palais de justice), une victime de la violence de décembre dernier (prière pour les victimes).
  • Marche vers la cathédrale en passant par Vinave d’Île (chants et méditations).
  • Vierge Delcour : courte lecture de la passion du Christ, courte monition de l’évêque, trois intentions : MOC (économie à visage humain), Union royale des étudiants catholiques (les jeunes face à l’avenir), la communauté africaine (accueil des étrangers)
  • 19h Entrée dans la cathédrale pour l’office du vendredi saint.

VENEZ NOMBREUX!