Libérer la recherche des dogmes religieux? (soupir)

Je reçois de mes amis du Centre d’Action Laïque, le communiqué suivant – intitulé: « Libérer la recherche des dogmes religieux ».
Audition publique Jeudi 15 novembre 2012, 15h-18h Parlement européen, Bruxelles Bâtiment József Antall  (sur l’esplanade) Salle 4Q2. En présence de Marc Tarabella, député européen ; Pierre Galand, président de la FHE ; Philippe Busquin, ancien Commissaire européen pour la Recherche, l’Innovation et la Science ; Pr. Pierre Vanderhaeghen, chercheur FNRS à Institut de Recherche Interdisciplinaire en Biologie humaine et moléculaire (ULB) ;  Julian Hitchcock, avocat spécialisé dans les sciences de la vie et la propriété intellectuelle chez Lawford Davies Denoon.

Je cite le texte du communiqué: « Les institutions européennes négocient actuellement “Horizon 2020”, le nouveau programme-cadre qui déterminera les règles de financement pour la recherche en Europe pour 2014-2020. Le financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) reste très controversé au sein de l’Union européenne. Ces derniers mois, plusieurs Etats-Membres et députés européens, soutenus par diverses organisations religieuses, ont demandé aux institutions européennes de couper tout futur financement public pour cette recherche « contraire à la dignité humaine ».  Le Parlement européen se prononcera sur cette question en décembre  de cette année. Cette audition publique vise à défendre la liberté de recherche en Europe par des arguments éthiques, scientifiques et juridiques. Nous discuterons plus particulièrement les implications éthiques, politiques et économiques du financement par l’UE de la recherche sur les CSEh, les promesses thérapeutiques de ces cellules à la lumière des récents développements scientifiques (par ex. le Prix Nobel de Médecine 2012) et les conséquences pratiques de la décision de la Cour de Justice de l’UE concernant le brevetabilité de la recherche sur l’embryon humain (« Oliver Brüstle c. Greenpeace »)  pour les chercheurs européens. Plusieurs députés européens seront invités à réagir sur le sujet. Députés annoncés : Frédérique Ries, Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe; Marisa Matias, Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique; Marc Tarabella, Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen ».

Mon commentaire: Que les laïques européens organisent une audition publique pour défendre leur vision de la recherche dans l’Union européenne – c’est leur droit et c’est le jeu de la démocratie. Mais pourquoi donc – je suis fatigué de le répéter – dé-crédibiliser leurs opposants philosophiques en les présentant comme des obscurantistes?
Je cite leur communiqué: « Cette audition publique vise à défendre la liberté de recherche en Europe par des arguments éthiques, scientifiques et juridiques ». Or que font les défenseurs de la vie humaine à naître quand ils s’opposent à la recherche sur des embryons? Invoquer un dogme ou une révélation? Que nenni. Ils se réclament d’un argument éthique: « Toute vie humaine est inviolable ». Ils se fondent également sur un argument scientifique: « Aucun élément scientifique ne permet de déclarer qu’un embryon n’est pas « humain » à un stade précoce de son développement ».  Enfin, de ce qui précède, ils tirent un argument juridique: « Un état de droit se doit de défendre toute vie humaine, même avant sa naissance ».

Je puis comprendre que les laïques européens ne partagent pas ce point de vue et qu’ils défendent une autre vision de la recherche médicale avec d’autres arguments éthiques, scientifiques et juridiques. Mais le faire en dé-crédibilisant leurs opposants – dépeints comme prisonniers de dogmes religieux – n’est pas digne du débat démocratique. De plus – si l’argument est pris au sérieux – cela signifierait que « la raison éclairée » se trouverait a-priori et préalablement à tout débat, du côté des thèses défendues par la laïcité philosophique. Une vision, somme toute, parfaitement… dogmatique.

 

 

26 réflexions sur « Libérer la recherche des dogmes religieux? (soupir) »

  1. Cher Eric,
    Le vivant n’est pas brevetable !!! Ce n’est pas un dogme mais bien une réalité. Il est impossible de demander (en tout cas actuellement) de la protection industrielle pour du vivant (règles de bases des offices de dépôts de demandes de brevets). En revanche, peuvent être brevetées des méthodes de modifications (physiques, chimiques, …) de cellules qui peuvent conduire à des modifications génétiques, etc…. Et c’est bien cela qu’il faut interdire !!!! Pour éviter cela, des comités d’étiques doivent fermement contrôler les travaux scientifiques dans ce domaine. L’idée partagée par certain-e-s de faire des cellules que l’on peut différencier pour s’en servir pour remplacer tel ou tel tissus ou organe n’est pas acceptable. Elle reviendrait à faire croire que l’on peut utiliser ces objets comme quelqu’un qui irait chercher une pièce détachée dans un cimetière automobile !!!!!

  2. Eric, je comprends ta fatigue de répéter. Et pourtant la répétition est la base de l’enseignement et je te souhaite du courage pour continuer à répéter que la démocratie ne se joue pas en détruisant l’autre mais au contraire à l’écouter sans porter un jugement et utiliser ses considérations pour MIEUX prendre une décision. Je trouve aussi très absurde et mesquin de ne pas prendre le temps d’évaluer les idées, les arguments d’un « adversaire » avant de commencer à le démolir. Etre humainement juste, c’est considérer que l’autre peut (il en a le droit) d’avoir un autre avis. Simplement admettre une autre position, un autre avis… Avoir de l’empathie, c’est simplement se mettre à la place de… pour comprendre son attitude, son idée, son comportement. Il est plus difficile d’avoir de l’empathie que de bloquer l’autre par un entêtement à le détruire.
    Quand un jeune enfant ne veut pas dire bonjour à une personne, les parents s’obstinent à convaincre l’enfant parce qu’ils craignent que leur enfant et eux soient jugés. Ne faudrait-pas que la personne extérieure ait de l’empathie pour l’enfant et se poser la question: l’enfant n’est-il pas malade, l’enfant ne vient-il pas de se réveiller…?
    Je crois qu’au-dela du sujet précis du communiqué, il serait simplement possible d’éviter pas mal de conflits sur terre (et à tous les niveaux) si les êtres humains (sensés être dotés de la capacité de réfléchir avec morale) se manifestaient du respect, de la considération, des différences. Sans un respect mutuel, la vie est vraiement impossible car détruire l’autre pour une différence à penser s’appellent simplement de l’ORGUEIL. (le mot simplement est consciemment utilisé de nombreuses fois)

  3. Merci pour ce billet.

    Je ne sais pas s’ils sont conscients de leur malhonnêteté intellectuelle mais, une fois de plus, on utilise ici la cause de la liberté (« liberté de la recherche » dans ce cas) pour ériger quelque chose en droit, sinon en valeur. Du coup, ceux qui s’opposent à ce droit sont soit de dangereux liberticides qui non rien compris, soit enfermés dans une vision anti-progrès (où les deux auquel cas vous êtes forcément catholique). La même stratégie est adoptée quand il s’agit du « droit à l’avortement », « droit au mariage »…

    C’est aussi intéressant de voir que l’acronyme de « Cellules Souches Embryonnaires Humaines » confère une minuscule à la lettre h, alors que l’origine de ces cellules est en réalité le sujet central du débat.

  4. @Eric Je suis bien d’accord avec le fond de votre critique: tout point de vue religieux n’est pas dogmatique, et la communauté scientifique n’a pas le monopole de la vérité ni de l’objectivité a priori. Par contre, je ne suis pas d’accord en ce qui concerne votre raisonnement à partir de l’éthique. Pas de souci quand au point d’éthique en lui-même: « Toute vie humaine est inviolable « , tout le monde est bien d’accord. Mais par contre, la question qui en découle n’est pas de savoir si l’embryon est humain ou non (il l’est bien sûr), mais bien si il est une vie humaine ou non (ou un être humain ou non). C’est très différent, et on peut apporter des arguments scientifiques très clairs en faveur de la thèse selon laquelle un embryon de quelques cellules n’est pas une vie humaine.

    1. Cher Thierry,

      Vous dites

      « Toute vie humaine est inviolable « , tout le monde est bien d’accord.

      Voire, les esprits « éclairés » s’estiment en droit d’avorter jusqu’à 22 semaines (et plus ou moins selon les législations) si convenance personnelle. Ils considèrent que l’enfant à naître est une chose jusqu’à la limite légale qui peut varier et comme un être humain après la limite légale. Avant un droit de se débarrasser d’une chose, après un infanticide regardé avec forcément beaucoup de compassion pour les parents et pas beaucoup pour la victime.

      Ce sont des humanistes.

      « Mais par contre, la question qui en découle n’est pas de savoir si l’embryon est humain ou non (il l’est bien sûr), mais bien si il est une vie humaine ou non (ou un être humain ou non). C’est très différent, et on peut apporter des arguments scientifiques très clairs en faveur de la thèse selon laquelle un embryon de quelques cellules n’est pas une vie humaine. »

      Le zygote est -il une personne humaine?

      Vous étiez un zygote ou oeuf fécondé avant d’être un homme derrière son écran, toute votre information génétique était présente au départ, il n’y a que de la nourriture entre le zygote et l’adulte, mais aussi du temps et des soins.

      Personne ne peut trouver une frontière biologique artificielle entre les deux états ce qui fait que la pilule abortive tue un petit d’homme. la science est moins évasive maintenant que du temps de saint Thomas où on hésitait sur l’infusion de l’âme immédiatement où après un certain temps. Rien ne nous permet de dire que quelque chose manque biologiquement à l’oeuf fécondé.

      Et donc les distinctions destinées à désacraliser la vie à sa fécondation ne s’appuient pas sur la science médicale.

      Mais je ne demande qu’à vous lire.

      Cordialement

      Olivarus

      1. Voir sur google le document scinetifique d’accompagnement:

        « le zygote est-il une personne humaine? »

        Mémoire du diplôme inter-universitaire d’éthique et
        pratiques médicales
        Pierre-Olivier Arduin
        Responsable : Professeur Jean-François MATTEI
        Tuteur : Professeur Pierre LE COZ Faculté de Médecine de Marseille Années universitaires 2001-2002

  5. Eh oui, il y a des dogmes laïcs comme il y a des dogmes religieux; simplement, les tenants de la laïcité n’admettent pas cette évidence

  6. Les propos injurieux ne facilitent pas la discussion. Merci de le comprendre mr Marique. Ceci admis, considérer que tout embryon est une vie humaine ne pourrait être qu’un postulat philosophique ou une déduction théologique. Sans aller jusqu’à l’affirmation de cette proposition, on peut considérer que la contradictoire ne peut être elle aussi qu’un postulat philosophique. Il y a là deux appréciations différentes du sens ou de l’unité d’un devenir. A partir de là on peut recommander l’application du principe de précaution ou demander que l’on recherche le plus grand bien, en faisant valoir que les bénéfices médicaux escomptés l’emportent sur la destruction d’embryons sans projet parental. Le débit est éthique et, en tant que tel, doit être mené dans le respect des convictions des uns et des autres.

    1. @Michel. Mon propos visait d’abord à pointer l’erreur d »utilisation du syllogisme, pour lequel il y a des règles bien précises. Le prototype est: les hommes sont mortels, Socrate est un homme donc Socrate est mortel. La variante proposée (incorrecte) est: la vie humaine est inviolable, l’embryon est humain donc l’embryon est inviolable. La forme valide serait: la vie humaine est inviolable, l’embryon est une vie humaine donc l’embryon est inviolable. Encore faut-il, comme vous le faites justement remarquer, que la prémisse mineure (l’embryon est une vie humaine) soit admise par tous, ce qui n’est par exemple pas mon cas et ce à la lumière d’arguments scientifiques.

      1. L’embryon est une vie humaine.

        Proposition rejetée par Thierry.

        A la lumière d’arguments « scientifiques » non développés par l’intéressé.

        Soit.

        Il fut embryon ne possédant pas la vie humaine et il est maintenant adulte la possédant. Il est donc passé d’un stade non humain à un stade humain. A partir de quelle date? Qu’est-ce qui définit l’humanité?

        Cordialement.

        1. @Olivarus. Pas simple comme question n’est-ce pas? Ou bien on pose a priori que la vie humaine débute à la conception (voire avant?). Ou bien (c’est mon cas) on constate qu’un embryon est un « simple » amas de cellules non viables encore, et que l’état d’être humain finira éventuellement à en émerger progressivement mais sans qu’une limite claire puisse à mon avis être posée.

        2. Qu’est-ce qui définit l’humanité? Vous posez enfin une bonne question… Poussons plus loin: la vie est-elle passée d’un stade non humain à un stade humain? A partir de quelle date?

          Le Pakicetus, cet ancêtre de la baleine qui vécut il y a 50 millions d’années et mesurait environ 30 centimètres de long était-il une baleine?

          Pour vous, l’humain est-ce Homo sapiens, erectus ou habilis d’il y a 2,5 millions d’années? Ou l’Australopithèque, son ancêtre? Ou alors, en remontant plus haut dans la phylogénie, l’ordre des Primates? En passant par la classe des Mammifères, au règne animal, à l’empire eucaryote sans franches séparations, on arrive rapidement aux formes simples de vie d’il y a 3,5 milliards d’années, proches des bactéries. Aux acides aminés, aux molécules organiques de la soupe prébiotque?

          A qui s’applique le Décalogue?

          (ces questions sont rhétoriques évidemment…)

          1. Ne récitez pas trop le catéchisme obligatoire.

            Soyez parfaitement athée

            Il n’y a pas de Dieu, il y a une évolution spontanée, La matière a l’éternité derrière elle. L’intelligence est dans la pierre qui en remuant éternellement par hasard se construit une logique constructive émergente. Avec beaucoup de temps et d’ess

          2. …continuez tout seul le petit catéchisme obligatoire.

            Je connais.

            Laissez tomber toute objection comme obscurantiste, soyez éclairés. Surtout ne tenez pas compte du retour d’expérience de la biologie, et des disciplines qui comme chacun sait ont beaucoup évolué depuis le commandeur des croyants.

            Soyez sages.

            L’homme est une chose, la pensée une production de glandes, comme la vessie produit l’urine.

            Restons-en à Démocrite et Empédocle.

            Vous pouvez décidez que l’infra humain et l’humain ont une frontière flou. Avortez donc la chose à la date que vous voulez. le sacré est arbitraire.

            Le reste est obscurantisme.

            Marx.

          3. @Michel. L’humain est apparu progressivement et la nature se prête mal aux catégorisations tranchées. Par ailleurs, chacun de nous doit aussi se construire sa propre humanité au cours de sa vie. La possession d’une identité génétique humaine est une chose, sa réalisation par des faits, des actions, des pensées, des opinions est en définitive ce qui importe. L’étude des sciences permet une certaine compréhension du monde et il en découle aussi souvent des possibilités d’action technologiques sur celui-ci. Mais l’apport du philosophe est alors nécessaire afin de décider si l’on s’autorise ou non cette action. Même ainsi, le choix est souvent difficile mais il est nécessaire d’y faire face en toute conscience humaine.

      2. @Thierry. Merci pour votre réponse qui clarifie mon propos (incidemment mes excuses pour avoir imprimé 2 fois mon commentaire). A la suite d’Olivier me semble-t-il, je pense que la notion de vie humaine est finalement philosophique ou théologique. ce sont ces disciplines qui interprètent les données scientifiques. On peut dire qu’il y a définition à deux niveaux. Alors on se retrouve devant la difficulté pour l’etat de trancher dans une société pluraliste. Je penche pour l’autorisation de la recherche sur des embryons sans projet parental. Philosophiquement, c’est du bricolage. Le prix de la coexistence des conceptions, à laquelle je suis très attaché.
        Me permettez-vous une touche plus personnelle? J’apprécie énormément vos interventions-trop rares- sur ce blog.

        1. Cher Michel,

          méfiez-vous du subjectivisme protestant dont vous héritez, comme je me méfie de l’Eglise conciliaire infestée de modernisme et d’immanentisme. (je prends parti bravement, pour être considéré comme salafiste , intégriste et autres qualificatifs affectueux).

          Vous dites:

          « A la suite d’Olivier me semble-t-il, je pense que la notion de vie humaine est finalement philosophique ou théologique. ce sont ces disciplines qui interprètent les données scientifiques. »

          Je dirai les choses autrement. La science ne fait que découvrir ce que Dieu a pensé, car ce monde est pensé, savamment organisé et le Dieu hasard ou la déesse Evolution sont de pauvres plastrons mis par l’athée dogmatique devant l’intelligibilité évidente de la Création qui contrarie son athéisme. Par conséquent, il ne peut donc y avoir de désaccords entre ce que Dieu pense et a créé et ce que l’homme découvre péniblement. Le magistère de la science est donc le magistère de Dieu s’il est fidèle à la réalité et non aux théories scientifiques aberrantes. La philosophie raisonne et le théologien essaye d’interprêter la Révélation en harmonie avec la Tradition s’il veut être orthodoxe et plaire à Dieu. Donc toute dialectique entre science et théologie est inepte puisque Dieu est la science totale de tout ce qui existe.

          Donc lorsque par Révélation Dieu nous dit de ne pas tuer (dans le décalogue) et que ce que nous aurons fait aux plus petits c’est à lui que nous l’aurons fait (dans l’Evangile) cela oriente le discours théologique sur l’enfant à naître.

          La morale naturelle est donc fondée sur la morale surnaturelle révélée par Dieu, que les hommes le veuillent ou pas.

          « On peut dire qu’il y a définition à deux niveaux. Alors on se retrouve devant la difficulté pour l’etat de trancher dans une société pluraliste. »

          Dieu ne nous jugera pas sur notre pluralisme avec les rebelles à son autorité mais sur notre docilité à ses commandements. Vouloir un compromis pluraliste c’est donner dans le libéralisme maçonnique et donc satanique (vous serez comme des dieux).

          Je vais me faire aimer, mais au moins une fois dans votre vie vous aurez entendu un taliban.

          « Je penche pour l’autorisation de la recherche sur des embryons sans projet parental. Philosophiquement, c’est du bricolage. Le prix de la coexistence des conceptions, à laquelle je suis très attaché. »

          Par échographie si c’est une fille j’avorte dira le chinois ou l’indienne si c’est un garçon j’ai un projet. Moyennant quoi les sociétés asiatiques deviennent masculines avec les désordres que vous supposez quand les masses de garçons arriveront à l’âge adulte sans femmes en face. Lorsque l’homme se fait Dieu, je n’envisage même pas les conséquences aberrantes.

          Le projet parental est extérieur à l’être vivant c’est accidentel par rapport à l’être substantiel qui est en face de vous, dirait le thomiste. L’accident n’est pas la substance, la substance est ce qui est premier dans l’être et l’essence est prédiquée dans la substance. l’essence de l’être en puissance dans l’être en gestation c’est l’homme. Il faut abandonner toute métaphysique pour mettre dans l’accident relationnel « projet », la décision de vie ou de mort sur le petit d’homme. Soit, bonjour la barbarie…

          Ce qui est accidentel devient donc premier. Bonjour la barbarie.

          Nous sommes sans doute proches de l’apostasie finale ou apocalypse, dans la tête comme dans le corps de l’humanité post chrétienne.

          Il faut renoncer à toute intelligence pour suivre le monde actuel sur sa pente fatale.

          Je me sens dissident.

          Cordialement

          1. Vous êtes le seul taliban sympathique que je connaisse. Avec mes voeux sincèrement subjectifs de bonne soirée. Je vais de ce pas à la messe, mais oui je suis très proche d’une communauté conciliaire. J’y aurai une amicale pensée pour vous.

        2. @Michel. J’aime également beaucoup votre point de vue, nuancé et ouvert. Ceci dit je compte rester rare, je me vois mal « envahir » ce blog qui n’est pas le mien, mais sur lequel j’ai souvent l’occasion de lire des billets et commentaires très intéressants.

          1. @Michel. J’aime également beaucoup votre point de vue, nuancé et ouvert.

            Oui mais il subit des influences réactionnaires, il lui manque un travail en loge. Tout par la suggestion.

            Il lui manque l’illumination.

            Cordialement

  7. Les propos injurieux ne facilitent pas la discussion. Merci de le comprendre mr Marique. Ceci admis, considérer que tout embryon est une vie humaine ne pourrait être qu’un postulat philosophique ou une déduction théologique. Sans aller jusqu’à l’affirmation de cette proposition, on peut considérer que la contradictoire ne peut être elle aussi qu’un postulat philosophique. Il y a là deux appréciations différentes du sens ou de l’unité d’un devenir. A partir de là on peut recommander l’application du principe de précaution ou demander que l’on recherche le plus grand bien, en faisant valoir que les bénéfices médicaux escomptés l’emportent sur la destruction d’embryons sans projet parental. Le débit est éthique et, en tant que tel, doit être mené dans le respect des convictions des uns et des autres.

  8. @Olivier, merci de m’avoir fait rire. Le plus souvent, vous m’impressionnez plutôt. Je n’aurais rien contre le travail en loge. Simplement, je ne parviens déjà pas à faire ce qui m’incombe. Actuellement, je cherche plutôt une équipe de partage et de soutien entre chrétiens. Pas évident de trouver cela à Tournai.
    Aimez-vous Pierre l’ermite? J’ai pensé à vous à son propos. J’ai lu un livre de souvenirs qu’il a écrit, avec sa photo en couverture ce qui me permet de le voir dans ma bibliothèque. Il était par certains traits fort conservateur mais apostolique sans peur, ce qui me plaît.
    A propos d’illumination, je ne suis pas St Paul. Je cherche plutôt à développer l’humilité. Quand j’étais quaker, je cherchais à me pénétrer de la conscience du that of God in everyone, mais un jour je me suis rendu compte que je n’étais plus capable d’entrer dans ce culte et ai recherché une Eglise plus structurée, sans devoir affirmer croire à tout le credo. Si c’était à refaire, je serai peut-être retourné à l’Eglise de mon enfance en prenant les dogmes comme des mystères proposés à notre méditation. Mais je ne veux pas quitter la communauté dont je fais partie depuis 3 ans.
    Ne m’envoyez pas tout St Thomas à propos de mon approche des dogmes. Je vous sais ferré à glace en la matière d’où mon sentiment d’infériorité.
    Bonne continuation de votre ministère lors des funérailles. Bien cordialement à vous

    1. Cher Michel,

      L’amour et l’humour font bon ménage.

      Je joue au taliban ici, mais le lecteur voit tout de suite, s’il creuse, que les clivages sont en partie artificiels.

      Quand un charmant garçon comme Thierry dit que vous êtes ouvert, je traduis le language codé du libre penseur. Il est mûr pour la loge dedans ou dehors. Donc face à ce public il faut dogmatiser avec tout l’arsenal de la saint Eglise. Le choc des cultures. Cela les change de leur pensée évanescente de Rotary. Cela peut l’amuser.

      Ne vous laissez pas impressionner par Olivarus, ce qu’il ignore est immense
      par rapport à ce qu’il croit savoir. Je sais que je ne sais rien. J’ai entendu parler de Pierre l’ermite comme tout le monde sans plus. Et on oublie…

      Non en ce moment je viens de finir les métaphysiques principales de Tresmontant. Très bien pour ceux qui veulent connaître les grandes familles d’esprit dans l’explication du monde depuis trois mille ans avec le brio de l’érudit et sa domination dans la philosophie des sciences. Si tant est que quelqu’un puisse dominer…

      Je donne aussi dans le sulfureux ecclésiastique avec mgr Delassus, avec imprimatur s’il vous plait, sur la conjuration antichrétienne. Franc-maçons et juifs à convertir comptez vos munitions, ce n’est pas du Paul VI à l’ONU ou du Jean Paul II à Assises. Clergé bisounours s’abstenir.

      Je n’avance pas masqué, je ne recrute pas pour une chapelle, je vais aux messes traditionnelless autorisées par mon évêque pour encourager la réconciliation entre tendances et parce que l’ennemi veut la division. Mais je trahis un peu tous les camps par oecuménisme dans le camp catho. On verra après pour nos frères dans les « fausses religions ».

      Donc je ne saurai que vous encourager à aimer l’Eglise « conciliaire » avec ses blessures et ses tradis insupportables mais indispensables. Dieu nous réconciliera dans l’orthodoxie à son heure.

      Pour être sainement dogmatique vous avez les catéchismes traditionnels du concile de Trente, ou de saint Pie X, et tous les documents du magistère sur google. Saint Thomas peut-être abordé pour les non initiés par les auteurs autorisés comme Gardeil, pour les débutants, Maritain, Gilson…Si vous aimez un français remarquablement académique, lisez le Thomisme de Gilson. Un chef d’oeuvre.

      Au boulot.

      Cordialement

      1. Merci Olivier. Je n’ai pu vous répondre plus tôt. En fait, j’ai lu Cilson et notamment son Thomisme. C’était, figurez-vous, quand, après ma retraite, j’étudiais à la faculté de théologie protestante de bruxelles. Nous avons étudié en profondeur plusieurs auteurs catholiques dont Jean-Paul II. Maintenant je ne pense plus tant. Mon livre de chevet actuel est Pierres Noires, les classes moyennes du salut, l’ouvrage inachevé de Joseph Malègue. J’avais été captivé par Augustin ou le maître est là, donc j’ai continué.
        Merci pour votre oecuménisme de franc croyant, et pour votre humour

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