In memoriam Stéphane Hessel

L’histoire est faite de troublantes coïncidences: Au moment où Benoît XVI se retire, Stéphane Hessel  – figure symbolique de la laïcité – quitte ce monde.
Je l’avais rencontré à la Foire du livre de Bruxelles, avant que son manifeste « Indignez-vous » ne le rende mondialement célèbre. La profondeur et la vivacité de ce grand aîné m’avaient impressionné. L’homme était le contraire du cynique et du résigné. Il avait vécu, tout à la fois les camps nazis et la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’homme – deux événements hautement symboliques du XXe siècle. Si les générations montantes l’écoutaient avec passion, c’est qu’elles sentaient en lui toute la jeunesse de l’homme debout.

Proche de la laïcité philosophique, Stéphane Hessel était un bâtisseur de ponts qui respectait la croyance, même s’il se montrait critique par rapport au monothéisme. Mais cet ancien diplomate le savait mieux que quiconque: Etre critique de l’autre, n’empêche pas le respect. En entendant la dureté sans nuance de certains commentaires laïques (pas tous – je précise) à propos du Pape ces jours-ci, je me dis que – dans notre pays – pareille attitude n’est pas encore pleinement intégrée.

Une réflexion sur « In memoriam Stéphane Hessel »

  1. Les « bâtisseurs de ponts » et les « créateurs de liens » sont orphelins de Stéphane Hesssel. Son vieux complice Edgar Morin doit se sentir bien seul aujourd’hui.
    Puisqu’ils nous ont laissé leurs livres, lisons-les !
    Et merci à Eric pour cet hommage.

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