«  La folie de la Croix » – 7e dimanche de l’Année, Année C

« Aimez ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent (…) Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. »  (Luc 6, 27-38)

Petit test : combien de temps par jour, beaucoup d’entre nous passent-ils à dire du mal de leur prochain ? Surtout de ceux à qui nous en voulons, parfois bien légitimement. Avec pour excuse : « tout le monde fait ainsi ». De fait, le phénomène est universellement humain. Est-il, pour autant, chrétien ? Relisons l’Évangile de ce dimanche avant de répondre.

Évidemment, ce n’est pas évident de prier pour celui qui vous pourrit la vie. Mais la prière, c’est accueillir le Souffle de l’Esprit et, seul l’Esprit nous donne de quitter nos logiques mondaines pour épouser celles du Royaume.

«  Jésus réveille » – 6e dimanche de l’Année, Année C

« Malheur pour vous qui êtes repus maintenant… » (Luc 6, 17-26)

La version des « béatitudes » chez Luc, est plus courte et aussi plus incisive. Jésus y déclare « heureux » ceux qui sont en détresse et « malheureux » ceux qui sont comblés par la vie.

Il ne s’agit pas d’une éloge masochiste de la souffrance, mais bien d’un appel à rester spirituellement en éveil. « Pauvres de nous » si nous vivons une petite vie bien pépère, en ne se préoccupant que de sa petite personne. Heureux celui qui connaît le poids d’une vie consacrée à la recherche de vérité intérieure et à l’aide au prochain, surtout le plus fragile.

La vie l’apprend : les personnes qui vivent en égoïstes ne sont pas heureuses et finissent souvent bien seules.

Mais qui est mon prochain? Quand le vieux monde répond au nouveau Vice-Président James D. Vance

Ce lundi 10 février est parue ma  chronique dans le quotidien La Libre en p.31.
Merci à La Libre de m’offrir cet espace d’expression.

«  Quand le pêcheur se reconnaît pécheur… » – 5e dimanche de l’Année, Année C

« Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » (Luc 5, 1-11)

L’évangile de Jean raconte que l’appel des premiers disciples se fit à partir de l’entourage de Jean le Baptiste. Cela correspond sans doute à la réalité historique.

Le récit des trois autres évangiles préfère, quant à lui, décrire un autre moment : celui qui fit passer ses hommes de leur vie professionnelle ordinaire au service du Royaume. Ce sont des pêcheurs. Ils s’en vont donc pêcher. Mais il n’y que peu de prises ce jour-là. Jusqu’au moment où Jésus s’en mêle. Alors, Simon-Pierre comprend qu’à travers Jésus, c’est le Très-Haut qui agit. Il est pris d’effroi et se reconnaît pécheur.

Jésus confirme son appel, ainsi que celui de ses compagnons : « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras ». Malgré nos limites humaines, le Seigneur nous envoie comme témoins et comme apôtre du Royaume.

Reconnaissance du bouddhisme: la réponse d’André Lacroix à Carlo Luyckx

André Lacroix est un intellectuel qui anime le débat et je salue la chose.
Ci-joint sa réponse à Carlo Luyckx, président de l’Union des Bouddhistes de Belgique, qui est la figure emblématique de la demande des bouddhistes de Belgique à être reconnus comme « philosophie non confessionnelle », plutôt que comme « religion ». Ce qu’André Lacroix considère comme une pathétique « blague belge ». 
 
Sa lecture du traitement des Ouïghours ou du Tibet, n’est pas celle de nos démocraties occidentales, pour utiliser un euphémisme. S’il n’est pas d’accord avec moi sur ce constat, qu’il le dise.
 
Ceci explique sa vision pour le moins négative de toute religion. Je cite son petit courrier:  

«  Dans ma petite brochure, j’ai relevé pas moins de dix tares que le bouddhisme partage avec les autres religions et qui, à ma connaissance, ne concernent que très peu la franc-maçonnerie :

1) Prosélytisme allant parfois jusqu’à la violence contre les non-adhérents
2) Compagnonnage avec la droite et même l’extrême droite
3) Violences internes
4) Pratiques sexuelles aberrantes
5) Misogynie
6) Obsession de l’enfer et des châtiments post mortem
7) Récompenses promises après la mort contre espèces sonnantes et trébuchantes
8) Financement douteux
9) Prises de position rétrogrades, voire abjectes
10) Formalisme hypocrite. »

Ayant écrit un ouvrage sur les erreurs commises par l’Eglise catholique au cours de son histoire, je ne suis pas suspect de nier les failles de tout système religieux. Cependant, une religion, ce n’est pas que cela – bien au contraire. Souffrez donc, Monsieur Lacroix, que je ne partage pas votre lecture des choses. 

Plus fort encore, comme mon intervention dans ce dossier s’est confiné à l’argumentation juridique dans ce dossier, soulignant l’avis unanime du Conseil d’Etat, il est significatif de voir comment monsieur Lacroix considère le droit: comme un simple avis. Je cite son courrier: « même s’ils sont d’un grand poids, les avis du Conseil d’État n’ont pas de force juridiquement contraignante. La constatation – souligne Carlo Luyckx à la p. 3 – que « cet avis (…) a été adopté à l’unanimité en Assemblée générale, section législation, toutes chambres réunies » n’y change rien. » 

Et surtout: il encourage le pouvoir de l’Etat à intervenir dans les affaires religieuses. A la Chinoise… Je cite toujours son courrier:  « la tendance à restreindre le droit de l’État d’intervenir dans une question philosophique, théologique ou morale est peut-être dans l’air du temps ; elle n’en est pas moins contestable. » 

Je suis admiratif des réussites de la république populaire de Chine. Elle me semble bien plus adroite et efficace par sa politique d’occupation du marché pour devenir leader mondial, que les estocades de l’actuel président américain. Une visite du récent salon de l’auto de Bruxelles, est significative à cet égard: roulez en Volvo ou en MG et vous roulez chinois. 
Cependant, je pense également que la dérive de plus en plus centralisatrice du régime est son talon d’Achille. Sa (non-)gestion de l’épidémie du COVID en est la plus éclatante preuve.
Si notre Belgique vivait sous un régime équivalent à celui qui domine la Chine, il y a fort à parier que je me trouverais actuellement dans un camp de rééducation. Dans le meilleur des cas. Au pire… 
Et donc, je ne suis pas trop demandeur de pareil « évolution ».
Et donc, oui, contrairement à monsieur Lacroix, je suis attaché au poids objectivant du droit, garant d’un Etat de droit, sans intervention idéologique du politique.
En ce compris dans le dossier de reconnaissance des bouddhistes. 

«  Lumière des nations » – Présentation du Seigneur

« Mes yeux ont vu le salut, que tu as préparé à la face des peuples. » (Luc 2, 22-40)

Quarante jours après la Nativité, l’Eglise célèbre la présentation de l’enfant Jésus au temple. Ce faisant, Marie et Joseph se conforment à l’usage qui voulait que les parents offrent leur premier-né au Seigneur, puis le rachètent par un don symbolique (pour les couples au revenu modeste : un couple de tourterelles ou deux petites colombes).

Cet épisode est chargé de sens : Voici que le Christ – présence de Dieu sur terre – rentre dans le temple, qui en Israël est la demeure de Dieu. Avec la présentation de l’Enfant-Dieu au temple, la première alliance – scellée avec le peuple élu – rencontre l’alliance nouvelle et éternelle pour toute l’humanité. Les bougies que nous portons en procession en cette fête, célèbrent l’Enfant qui illumine le monde : « lumière pour éclairer les nations païennes et gloire d’Israël ». Au temple, ce sont deux vieillards qui jubilent en annonçant l’accomplissement de la promesse. Tout en avertissant que l’aube nouvelle passera par la nuit du Golgotha : « Vois, ton Fils qui est là, provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. Et, toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. »

«  Bonne Nouvelle » – 3e dimanche de l’Année, Année C

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture » (Luc 1, 1-21)

Si vous suivez ce que le pape François enseigne et les actes qu’il pose, vous constaterez qu’il y a un projet à la base de son pontificat : Celui de rappeler que l’Evangile est « bonne nouvelle » – un message de libération et de joie.

Trop souvent, le christianisme est travesti en morale pesante et puritaine. Il existe des principes moraux – bien sûr – mais ils découlent de l’amour gratuit de Dieu. Et non pas l’inverse : Ceux qui pensent que l’amour de Dieu « s’achète » à force de bonnes actions, n’ont pas compris le message chrétien.

C’est ce que l’année jubilaire consacrée à l’espérance cherche à souligner : « L’Esprit du Seigneur (…) m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur ». 

L’héritage fragilisé de Winston Churchill – La Libre p.33

Ce vendredi 24 janvier est parue dans le quotidien La Libre en p.33 ma 2° chronique sur Winston Churchill, en ce 60° jour anniversaire de son décès.
Merci à La Libre de m’offrir cet espace d’expression.

« Cuvée divine » – 2e dimanche de l’Année, Année C

« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. » (Jean 2, 1-11)

Le temps de la Nativité se termine. Jusqu’au début du carême, nous entrons dans le cycle des dimanches, dits « ordinaires ». Les prêtres et diacres portent à cette occasion des vêtements liturgiques verts – couleur de l’espérance. Ce n’est donc pas par hasard que l’Evangile de ce dimanche raconte le premier des « signes » opérés par Jésus : celui des noces de Cana.  Les époux n’ont plus de vin. Alors, et sur insistance maternelle, Jésus change l’eau en un vin meilleur que celui qui avait été prévu.

A Cana, le signe rejoint l’histoire sainte : Quand l’humanité veut célébrer ses noces avec Dieu, elle n’a plus que l’eau de nos calculs médiocres à offrir. Alors, le Verbe de Dieu s’invite à la noce. Et de notre vulgaire eau, il fait un vin meilleur que tout ce que nous aurions pu rêver. Cette cuvée divine, est celle de son amour donné jusqu’à en mourir.

Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, le conseil de Marie garde toute son actualité : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».

Etonnant échange… – Baptême du Seigneur, Année C

« Moi, je vous baptise d’eau (…). Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » (Luc 3, 15-22)

Les premiers chrétiens étaient surpris d’apprendre que Jésus avait reçu le baptême de Jean. Comment s’expliquer que Celui qui est sans péché, reçoive un baptême de conversion – un baptême destiné aux pécheurs ?

Et pourtant, c’est ainsi. Avant d’entamer Sa mission publique, le Christ se rend pleinement solidaire du destin des hommes. J’ai visité le lieu où – selon les Ecritures – Jean baptisait. Le fleuve y est boueux, car il charrie toutes les impuretés transportées depuis sa source. Celui qui est plongé dans le Jourdain à cet endroit, ressort de l’eau plein de boue – comme chargé du poids de péché des hommes. En demandant le baptême de Jean, c’est de cette boue humaine que le Christ se charge.

Jésus se rend solidaire de notre condition pécheresse pour nous rendre solidaire de son intimité avec le Père, dans l’Esprit. Par notre baptême chrétien, nous sommes plongés dans la vie et la mort du Christ pour ressusciter avec Lui. Etonnant échange : Lui se charge de notre boue, afin que nous soyons revêtus de Sa lumière. Comme prophétisa Jean : « Moi, je vous baptise d’eau (…). Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. »