Avortement blabla

La démocratie – comme enceinte de débat face à des idées qui ne sont pas les nôtres – ne nous est pas connaturelle. Pour s’en assurer, il suffit de se trouver un beau jour au sein d’une minorité idéologique et puis d’analyser comment la « majorité bienpensante » vous traite. Quelqu’un qui en a fait les frais – dans un tout autre domaine – est l’ex-Ecolo Bernard Westphael. D’où sa conclusion : « Je pars sans réelle amertume (du parti Ecolo) car la politique est d’abord un rapport de force ».

Rapport de force ? Trop souvent oui. Celui qui vient remettre en question nos belles « certitudes » est un empêcheur de ronronner en rond. Il éveillera donc en nous une sourde violence. Votre serviteur n’est pas immunisé de ce réflexe de défense infantile. Farouche défenseur d’une attitude écologique responsable, j’ai souvent la tentation de me boucher les oreilles, plutôt que de débattre avec les climato-sceptiques. A tort, bien évidemment: le débat grandit ses protagonistes et – s’il n’est pas un dialogue de sourd – affine les analyses. Dans un autre ordre d’idée, c’est exactement ce qui arriva à l’ULB lors du chahut « Burqa blabla ». Caroline Fourest dérangeait. Plutôt que de débattre avec elle, il fallait l’empêcher de parler. D’où mon indignation répétée dans ce blog face à pareil chahut – moi qui suis tout sauf un fan de Madame Fourest.

Dans le cadre du débat sur l’avortement – où l’homme assez politiquement correct que je suis en général, a le malheur de se trouver pour une fois clairement dans le camp de la minorité idéologique – cela donne quelque chose de détonnant. De quoi s’agit-il dans ce débat ? D’une question de « curseur ». Où place-t-on le curseur du respect de la vie humaine à naître et pourquoi ? Je fais partie de ceux qui pensent que la vie humaine est trop précieuse pour placer un pareil curseur. La majorité dans ce pays n’est pas de cet avis. Bien. Débattons donc…

Catéchisme de ceux qui déclarent ne pas en avoir.
Débattre ? Pas si facile… Mis à part quelques voix respectueuses de la diversité dans le débat sur l’avortement – que je salue – l’approche de la 3° Marche pour la Vie de Bruxelles fut plutôt accueillie par des canonnades.

Ainsi cette carte blanche parue vendredi dernier dans les colonnes du Soir (pp.14-15), intitulée : « La loi sur l’avortement face aux discours totalitaires » . « Totalitaires »… ça commence bien : me voilà déjà assimilé à un fils spirituel de Goebbels. Passons au début de l’article : « L’évolution de nos sociétés oppose généralement deux tendances forcément antagonistes : les progressistes et les conservateurs. L’aile ultra des conservateurs se montre aujourd’hui prête à tout pour revenir sur des progrès qu’elle estime contraires à des valeurs du passé, présentées comme respectueuses de « la vie »… » Cela est curieux. Voilà des personnes qui se réclament du « relativisme philosophique » (chacun son choix de vie) et récusent toute vision « dogmatique » de l’histoire, mais qui scandent haut et fort que l’humanité se divise « urbi et orbi » en deux camps : les gentils (bref, les progressistes, c’est-à-dire ceux qui pensent comme eux) et les méchants (conservateurs… bref, ceux qui ne pensent pas comme eux – bref, moi). Mesdames et Messieurs les gentils, sur quel catéchisme basez-vous telle certitude péremptoire ?

Dans un style plus soft, mais nullement moins efficace, il y eut cette séquence du JT, qui commence par ce commentaire navré : «Aujourd’hui encore, le droit à l’avortement – un combat que l’on pouvait croire gagné, acquis, est encore remis en question ».

Même son de cloche chez les jeunes MR, parti cette fois de centre-droite: « Parallèlement, les Jeunes MR condamnent fermement la « Marche Pour la Vie » qui se déroulera ce dimanche à Bruxelles. Bien que défenseurs de la liberté d’expression, les Jeunes MR ne conçoivent pas qu’en 2012 encore, certains s’adonnent à autant de prosélytisme pour stigmatiser des milliers de femmes qui ont recours à l’avortement ». Bref, voilà des jeunes qui sont défenseurs de la liberté d’expression – seulement si on exprime ce qu’ils jugent concevable en 2012. Une fois de plus, au nom de quel catéchisme ?

Après le « Burqa blabla », voici « Avortement blabla ». Ce que les opposants au droit à l’avortement défendent – c’est-à-dire qu’il ne peut s’agir d’un « droit », mais tout au plus d’une transgression dépénalisée – est trop dérangeant. L’expression de leur opinion est donc balayée d’un revers de la main, du genre : « comment peut-on encore penser comme ça en 2012 ? », plutôt qu’accueillie au sein d’un débat aussi respectueux que musclé.

Moutons de Panurge
Non décidemment, la démocratie – comme enceinte de débat face à des idées qui ne sont pas les nôtres – ne nous est pas connaturelle. Le psychologue Pascal de Sutter s’en explique dans le Vif de cette semaine (p.58) : « Or les études de plusieurs psychologues-chercheurs ont démontré qu’en société l’être humain est d’un conformisme stupéfiant. Chaque sujet tente d’ajuster son opinion à ce qu’il pense être le consensus du groupe. Même si, au départ, il avait une opinion différente. Chacun aligne sa pensée à celle du groupe sans trop se soucier de savoir ce qui est vrai ou faux. Le cerveau de l’être humain semble programmé génétiquement pour favoriser ce que les psychologues nomment « la pensée de groupe ». Ce que l’on retrouve aussi sous les vocables de « pensée unique », de « prêt à penser »… ».  
Je ne pense pas que le professeur de Sutter partage mon point de vue sur l’avortement (mais au fond, je n’en sais rien), mais je crois qu’il serait de ceux qui accepteraient d’en débattre. Car tel est le prix de la démocratie.

«Le chemin de la Pâques» – 5e dimanche de Carême, Année B

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.  ». (Jean 12, 20-33)

Pâques signifie « passage ». Nous sommes tous des passants : embryon, enfant, adolescent, adulte, vieillard,… Du point de vue de la matière, nous passons de la vie à la mort. Parfois de manière brutale et beaucoup trop tôt – comme ces enfants fauchés à la vie de retour de Suisse. Mais pour tous, la mort terrestre est la seule issue biologique dont nous soyons assurés. Cependant, il existe un autre regard : celui de l’Esprit (ou même de l’esprit avec un petit « e », car ce qui suit vaut aussi – de façon adaptée à leurs convictions – pour les agnostiques et les athées). Spirituellement nous ne vivons pas pour mourir, mais sommes au contraire appelés à mourir pour vivre. Chaque décision que nous prenons est une mort à tous les possibles que pareille décision élimine, en vue de vivre le choix que nous avons fait.

Comment choisir ? Ici, le Christ nous enseigne Sa voie radicale – le chemin de la Pâques : mourir à tout ce qui est repli sur soi pour vivre de la seule réalité spirituelle qui ne passe pas, car elle vient de Dieu et retourne à Dieu – l’amour. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.  ». Précision : Il ne s’agit pas de l’amour sentimental ou fusionnel, mais bien de l’amour qui donne et reçoit en vérité. Un amour à l’image de la Trinité – éternel échange d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit. Le chemin de la Pâques est un chemin exigeant et souvent à contre-courant de notre société de consommation. Mais il n’a rien de masochiste. Il s’agit au contraire d’un chemin de résurrection et de vie : « Celui qui aime sa vie (c’est-à-dire égoïstement) la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle ». 

Dimanche 25 mars, 3° Marche pour la Vie – Pourquoi je participe.

Ce dimanche 25 mars vers 12h40 – rendez-vous est donné à la gare des Guillemins de Liège, sur le quai du train qui part pour Bruxelles à 13h. Rendez-vous adressé à qui le désire, de rejoindre la 3° Marche pour la Vie. Celle-ci débute à 14h au Mont des Arts (près de la gare centrale de la capitale). Pourquoi cet appel qui prend à rebrousse-poil une opinion très majoritaire en Belgique, en manifestant pour que la question de l’avortement ne soit pas évacuée du débat citoyen ?

Je participais ce mardi à une rencontre sur l’Europe. A la fin du repas, une jeune militante me signale qu’elle participera à la manifestation « pro-choice » de samedi 24. Elle me demande mon avis « sincère » sur la question de l’avortement – sous-entendu : pas celui que je suis censé défendre comme prêtre. Je lui réponds que je serai « sincèrement » présent le 25 à la Marche pour la Vie, mais que je comprends que les adversaires manifestent la veille, car la démocratie naît du débat d’idée et puis aussi parce que cette contre-manifestation contribue à faire de la publicité autour du débat concernant la vie à naître.
S’ensuit un laborieux échange entre elle et moi. Difficile à résumer, mais j’ai l’impression de ne recevoir de sa part que des arguments de forme et non de fond. J’entends dans sa bouche : « mais le débat sur l’avortement a déjà eu lieu au parlement il y a des années et la question fut tranchée ». Je lui réponds que le parlement n’a pas pour vocation de promulguer des dogmes infaillibles et que – sur tant d’autres dossiers – le parti où elle milite remet en cause des débats tranchés par le passé. Elle me dit : « mais comment est-ce qu’une opinion philosophique sur le début de la vie peut empêcher une femme de décider librement de sa grossesse » ? Je réponds que tout l’enjeu est là. La liberté d’un citoyen s’achève là où commence celle d’un autre. Dénier à l’embryon le statut de sujet de droit, c’est le chosifier. Au nom de quoi et à partir de quand peut-on décider qu’une vie humaine en développement n’est pas inviolable ? Pourquoi ne pas également « chosifier » le nouveau-né ? Le petit enfant ? Qui décide et au nom de quels critères ?

Je n’ai jamais eu, de la part des pro-choice, de réponses satisfaisantes à mes interrogations. C’est pourquoi je me joins à la 3° Marche pour la Vie. Celle-ci se veut une démarche citoyenne avec pour objectif de remettre justement à l’ordre du jour la question cruciale : « à partir de quand et pourquoi une vie humaine est-elle inviolable ? » Elle demande que l’on cesse de glisser de la dépénalisation au « droit à l’avortement » ; de la transgression non pénalisée à la justification de pareille transgression.
Il y a quelques années j’ai abordé la question de l’avortement dans un ouvrage – sorte de joute philosophique avec mon ami Baudouin Decharneux, professeur à l’ULB (Une cuillère d’eau bénite et un zeste de soufre, édition EME)). Baudouin était d’un autre avis sur la question de l’avortement, mais ne m’a jamais dit que j’étais complètement idiot d’avoir les convictions que je défendais. Ci-dessous ce que j’écrivais à l’époque. Je n’ai pas changé d’avis.

Une cuillère d’eau bénite et un zeste de soufre – extrait
Avec l’avortement nous touchons à un des sujets les plus cruciaux du débat politique. Normal : Il s’agit d’un enjeu de vie ou de mort ; la question qui consiste à définir à partir de quand la vie humaine est inviolable et donc protégée par la loi. L’humanisme dont se réclament, avec d’autres, les catholiques ne tergiverse pas avec ce respect : Selon ses critères, la vie humaine est inviolable depuis son origine naturelle (conception) et ce, jusqu’à sa fin naturelle (mort). Limiter ce droit, c’est se lancer sur une pente glissante – slippery slope, disent les britanniques – pour l’état de droit : Quand la vie humaine devient « conditionnellement » inviolable (avant autant de semaines, la vie de l’embryon dépend de la volonté de sa mère à le garder ou non…), cette valeur centrale pour notre civilisation des droits de l’homme, perd son caractère « sacré » pour devenir relative à nos besoins du moment.
J’accepte que d’autres citoyens ne partagent pas cet avis, mais je m’énerve quand ils dénaturent le plaidoyer qui est ici fait. Non, il ne s’agit pas d’imposer sa religion à des femmes enceintes  – comme j’entends beaucoup  trop souvent déclarer – mais bien de défendre l’inviolabilité de toute vie humaine au nom d’un humanisme sans concession. L’enjeu n’est donc pas religieux, mais philosophique et politique. C’est à ce niveau-là que doit se situer le débat, s’il se veut honnête.
Je précise cependant qu’une conviction forte ne peut bannir le bon sens et l’humanité. Dans les chambres d’hôpital, des thérapeutes se trouvent souvent bien seuls face à tant de drames humains à gérer. Il faut de la retenue et beaucoup de pudeur avant de condamner ce qu’ils ont décidé de faire en âme et conscience. La défense de l’humain est un idéal avec lequel il n’y a pas à transiger. N’en faisons pas pour la cause un système sourd qui juge, sans entendre le cri des hommes. J’ai rencontré des millionnaires américains – catholiques bon teint – qui ne voulaient pas entendre parler d’avortement, mais n’imaginaient pas non plus, hélas, de financer une sécurité sociale un tant soit peu élaborée, pour aider les filles mères. A chacun – et donc à moi-même – s’adresse l’avertissement du Christ : « Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les Pharisiens : faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes : car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt. » (Matthieu 23, 2-4) 
La dépénalisation de l’avortement a contribué à banaliser ce qui reste un acte d’interruption de vie. Je suggère plutôt de favoriser l’accouchement sous X avec possibilité d’adoption. N’est-il pas curieux que nous vivions dans un pays où il semble à celles qui vivent une grossesse non-désirée, plus facile d’avorter que de permettre l’adoption ? Et nous voyons les couples sans enfants parcourir la moitié du globe terrestre pour pouvoir accueillir un enfant. Je pense qu’il y a ici matière à réflexion, même pour cette majorité de mes concitoyens qui ne partagent pas mon point de vue sur l’IVG.

Le vengeur masqué et les larmes des anonymes

Je devais avoir 4 ans, lorsque habillé en Zorro, je voulus sauter avec mon frère du premier étage de la maison de mes parents. S’ils n’étaient pas arrivés à temps, je ne serais peut-être plus là pour le raconter. Il est puissant chez les fils d’Adam (moins chez les filles d’Eve – fort heureusement) le syndrome du vengeur masqué qui – seul et héroïque – combat les forces du mal. C’est ce désir – dévoyé en délire meurtrier – qui animait jadis les CCC et autres Rote Armee Fraktion, mais aussi des loups solitaires – aussi paumés qu’idéologisés. Aujourd’hui, la figure du djihadiste Ben Laden a remplacé celle du commandante Che Guevara. Mais le danger social est le même :  la mort des enfants juifs de Toulouse et celle de l’imam shiite de Bruxelles le prouvent.

A l’autre bout de la chaine, il y a toutes ces larmes des anonymes. Frappés par la fatalité comme à Lommel et Louvain. Terrassés par un vengeur masqué de pacotille, comme à Bruxelles et Toulouse. Ces jours-ci, il y eut de poignants et dignes hommages aux victimes – cérémonies laïques, catholiques, musulmanes et juives… Les larmes des anonymes n’ont ni religion, ni couleur.

« Laetare – sobre joie » – 4e dimanche de Carême, Année B

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu ». (Jean 3, 14-21)

Le 4° dimanche de Carême est traditionnellement appelé dimanche de la laetare, c’est-à-dire dimanche de la joie. Il ne s’agit pas d’une joie provoquée par des excitants externes (on dit alors « ivre de joie »), mais bien de la joie qui rayonne de l’intérieur – une joie sobre. Telle est la joie qu’éprouve celui ou celle qui accepte de se laisser regarder par le Christ en croix. Le Crucifié pose sur chacun de nous un regard sans complaisance, mais aussi sans jugement. Un regard d’amour inconditionnel, qui murmure : « Voilà qui tu es, par-delà tous tes masques. Eh bien, tel que tu es, Je te reconnais comme mon frère et Je t’aime ». Celui qui fuit ce regard « est déjà jugé », car il s’enfonce dans les ténèbres de ses propres mensonges et ne vit qu’au niveau des apparences. Au contraire, celui qui accueille le regard du Christ ne cherche plus d’excuses. Il désire la divine Lumière : « celui qui agit selon la Vérité, vient à la lumière ». Telle est l’expérience du salut. « Amazing grace » (grâce surprenante)  chante une vieil hymne écossais – en poursuivant : « j’étais perdu et maintenant, je suis trouvé ». D’où la joie, « parce qui il y a plus de joie pour un pécheur qui se repent que pour mille justes ». (Luc 15,7)

Medeleven… Condoléances

Woorden schieten tekort als het ondenkbare voorkomt. Toch dient er iets gezegd te worden midden onder de tranen, de vragen, de stilte en misschien ook het gebed. Daarom deze verklaring van de Belgische bisschoppen:

‘De bisschoppen van België leven mee met de slachtoffers busongeval en hun families’
De bisschoppen van België zijn ontzet bij het vernemen van de vreselijke tol aan jonge mensenlevens die het dramatische busongeval vannacht in het Zwitserse Sierre heeft geëist.
Ze bieden hun christelijke deelneming aan de zwaar getroffen families van de dodelijke slachtoffers aan en bidden om een spoedig herstel van de vele zwaargewonde kinderen.
De bisschoppen roepen de katholieke gemeenschap in ons land op tot medeleven, steun en gebed voor al wie door dit drama is getroffen en wensen alle betrokkenen sterkte en moed.
Mgr. Patrick Hoogmartens, bisschop van Hasselt, brengt momenteel een bezoek aan de getroffen school in Lommel om er persoonlijk zijn medeleven over te brengen.
Mgr. André-Joseph Léonard, aartsbisschop van Mechelen-Brussel, en mgr. Leon Lemmens, zijn hulpbisschop voor het vicariaat Vlaams-Brabant en Mechelen, zullen hetzelfde doen in de school in Heverlee.
De bisschoppen van België

« Les évêques de Belgique présentent leurs condoléances aux familles des victimes de l’accident de car»
Les évêques de Belgique sont consternés d’apprendre l’accident de car qui a eu lieu cette nuit à Sierre (Suisse), et qui a causé la mort de 28 personnes dont 22 enfants, originaires d’ Heverlee et de Lommel. Ils pensent aux familles dramatiquement plongées ainsi dans le deuil.
Les évêques sont de cœur avec les familles touchées auxquels ils présentent leurs chrétiennes condoléances. Ils les assurent de leur prière et de leur soutien. Ils prient aussi pour le meilleur rétablissement des blessés.
Ils appellent les catholiques de Belgique à s’unir dans le soutien, l’affection et la prière à tous ceux et celles qui sont touchés par ce tragique accident en leur souhaitant courage et force.
Mgr Patrick Hoogmartens, évêque de Hasselt, s’est rendu ce matin dans l’école des victimes à Lommel, pour remettre ses condoléances.
Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, et Mgr Leon Lemmens, son évêque auxiliaire pour le vicariat du Brabant flamand et Malines, se rendront dans l’école d’Heverlee.
Les évêques de Belgique

Incendie de la mosquée Rida à Anderlecht – année 1433 de l’Hégire

Deux choses me frappent dans le drame de la mosquée shiite de Bruxelles :

La première, est la grande maturité démocratique de la communauté shiite de Belgique. Il y eut des appels au calme et au recueillement, ainsi que le souci de laisser la justice faire son travail. Voilà qui tranche avec certains clichés sur la jungle urbaine de souche musulmane.

La seconde chose que cet attentat révèle est un autre « choc des civilisations ». Non pas la guerre tant annoncée par d’aucuns entre les musulmans et le reste du monde, mais bien celle de musulmans entre eux. D’un côté les Syriens, les Irakiens, les Libanais et les Iraniens et de l’autre les insurgés syriens, les Qatari et nombre de sunnites de par le monde entier. Comparaison n’est pas raison, mais le calendrier musulman affiche l’an 1433 de l’Hégire. Dans le calendrier chrétien, le XVe siècle a vu advenir un réveil de l’identité chrétienne, mais aussi d’incessantes luttes intestines entre disciples du Christ – d’abord suite à la naissance des nations modernes et ensuite, de par la réforme protestante. Il serait abusif et gratuit de tirer comme conclusion que le XVe siècle musulman se calque sur le XVe siècle chrétien. Cependant, des traits communs existent : l’islam connaît également un réveil identitaire et celui-ci se vit au travers de dures luttes entre musulmans. Espérons seulement que – contrairement aux chrétiens –il ne faudra pas deux siècles aux disciples de Mohammed pour signer une paix durable.

Le livre « Jésus » de Jean-Christian Petitfils

Plus de 70000 exemplaires vendus, dont plus de 15000 en Belgique. Le livre « Jésus » de Jean-Christian Petitfils (éditeur Fayard) est un succès de librairie auquel sont peu habitués les spécialistes de la Bible. Aujourd’hui, il fut gratifié d’une pleine page dans le quotidien « le Soir » (p.15) – nullement moqueuse.

Suite à une interview de l’auteur dans « le Point », je suis justement en train de lire ce bouquin et ne suis pas déçu. Non, il ne s’agit pas d’un ouvrage de critique historique pointue. Mais ce n’est pas non plus une œuvre romancée ou un livre de piété. Petitfils est chrétien, mais écrit en historien. Seulement, il a l’audace de celui qui n’a pas à craindre le peer review (le regard des confrères). Ainsi, aucun exégète (théologien spécialiste de la Bible) ne baserait une partie de ses écrits sur le suaire de Turin. Petitfils, lui, ose.

Je ne dis pas que tout dans son livre est « parole d’évangile », mais son regard est rafraichissant. C’est un peu ce que j’exprimais dans mon dialogue sur l’économie mondiale avec Bruno Colmant (« La bourse et la vie » éd. Anthémis) : Quand l’économie est laissée au soin exclusif des économistes, quelque chose finit par coincer. Il faut y adjoindre le regard neuf et frais d’un outsider qui ramène à quelques évidences fondatrices. Les anglo-saxons appellent cela : to think out of the box.

Il en va de même pour les biographies de Jésus. Sans nullement discréditer les experts, il est bon et sain que des non-théologiens secouent quelque peu la poussière de l’érudition, afin de renouveler notre regard sur le Fils de l’Homme.

 

Fukushima…

Personne ne connaissait ce nom. Depuis, Fukushima est devenu aussi tristement célèbre que Tchernobyl. Il y a un an, je consacrais plusieurs billets à ce drame:  « courageux Japon », « het gevaar » (en néerlandais), « Godzilla » (dans les deux langues nationales) et, plus tard, « l’héroïsme ordinaire ».

Aujourd’hui, la désolation demeure au pays du soleil levant et les déchets suivent les courants du Pacifique. Le nucléaire fait encore un peu plus peur, mais quand il fait -15° chez nous en hiver, chacun se demande comment se payer du chauffage. Bref, les risques pour l’environnement sont connus, mais les choix à faire par nos politiques sont cornéliens. Que celui qui connaît la solution-miracle à ce dilemme, leur jette donc la première pierre.

Blog : un an déjà

Voilà, il est minuit. Nous sommes le 11 mars 2012. Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. Bref, il a tout juste un an. Avec une moyenne de 3300 visites par mois – soit 110 par jour – son impact n’est en rien comparable aux grands médias, mais il offre une plateforme de réflexion et de débat aux internautes qui me font l’honneur de me lire.

Qui sont mes lecteurs ? Quelques politiques et journalistes et puis surtout « un peu de tout » : cela va de catholiques convaincus à nombre d’agnostiques ou d‘athées. Pareille diversité me correspond. Parfois, je reçois des commentaires négatifs. Ceci n’est pas un souci et permet au contraire de faire avancer le débat. La seule chose qui m’indispose, c’est quand on joue l’homme. Pourquoi être agressif ou blessant, tout simplement parce qu’on n’est pas d’accord ?

L’impact de mes écrits ? Difficile de répondre. A quelques reprises, je fus cité par la presse écrite – ce qui est flatteur. Mais ce n’est pas le but. Ce qui me touche par-dessus tout, c’est quand je croise un de mes anciens scouts, ou même une personne que je ne connais pas et qui me lance : « je lis régulièrement ton blog ». Alors je me dis que le temps que je grignote sur mon sommeil quand j’alimente mon blog – c’est-à-dire après 23h – n’est pas du temps perdu et que, si Dieu veut, je pourrais bien signer pour une année de plus.

Merci à tous mes lecteurs. Ceux qui réagissent et ceux qui ne disent rien. Ceux qui sont réguliers et ceux qui ne font que passer. Ceux qui sont toujours d’accord et ceux qui sont souvent critiques. Bref, merci. Et rendez-vous d’ici quelques jours pour mon prochain ‘post’.