Grand froid : cela arrive si près de chez nous

Je tire mon chapeau à la RTBF pour son action « grand froid ». Evidemment, tout s’est fait dans l’urgence et à grand renfort de médiatisation. Evidemment, cela ne remplace en rien le merveilleux travail de terrain de tous les acteurs sociaux : CPAS et associatifs. Evidemment, la RTBF pourrait parfois davantage mettre en valeur le labeur quotidien qui se fait dans les nombreuses associations catholiques : saint Vincent-de-Paul, Caritas, etc.

Evidemment. Mais… quand la maison brûle, ceux qui éteignent l’incendie avec les moyens du bord méritent notre gratitude.

La prise de conscience de l’urgence dramatique s’est faite en deux temps. Il y eut d’abord le cauchemar immédiat des sans-abris qui ne pouvaient dormir dehors par des températures polaires. Ensuite, il y eut la misère proche et cachée. Toutes ces familles « Monsieur-et-Madame-tout-le-monde » avec enfants, qui vivent depuis des semaines sans chauffage. Si près de chez nous. Si vous voulez venir en aide aux personnes qui n’arrivent plus à payer leurs factures de mazout ou de gaz, versez donc un don sur un des trois comptes suivants.

Hiver 2012 : BE82 0000 0000 6868

Croix Rouge: BE72 0000 0000 1616

Samu Social : BE04 0000 0000 3131

Blog: bilan du mois de janvier

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, cela donne 3143 visites pour 4815 pages visionnées. Bref, c’est à peu près le niveau de fréquentation de décembre.

Le lectorat reste majoritairement belge (2682 visites). La France suit – et augmente encore sa fréquence – avec 280 visites. L’article le plus fréquenté est « Vrebos, épiphanie et Vice-première ministre Onkelinx » avec 620 visites. Vient ensuite « Réponse amicale à un récent billet d’humeur » avec 284 visites et « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens » avec 233 visites. Le signe tout de même que ce sont les écrits les plus gentiment « polémiques » qui font recette. Rien de très neuf sous le soleil…

Merci aux lecteurs et suite au mois prochain

« Jésus prie » – 5e dimanche de l’Année, Année B

« Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait ». (Marc 1, 29-39)

La semaine dernière, ce qui frappait ceux qui écoutaient Jésus, était le fait qu’Il enseignait « avec autorité ». Ce dimanche, l’évangéliste souligne un autre trait de la personnalité du Fils de l’homme : « Il priait ».

En ce temps-là, la prière collective au temple ou à la synagogue était familière aux Juifs, mais cette forme solitaire de prière – ce « cœur à cœur » dans un lieu désert avec le Père – cela frappait les esprits. Et même – cela dérangeait un peu : « Tout le monde te cherche », lui lance Simon, comme en reproche. Comprenez : « tu es une vedette maintenant. Alors, va dans la lumière ! ». Mais non, le Christ se retire longuement pour communier à son Père dans l’Esprit. Ce faisant, Il se plonge spirituellement dans la Source de son être et identité.

Si le Fils de Dieu, ressentait dans son humanité le besoin de régulièrement se retirer pour longuement prier, cela nous rappelle que la prière individuelle est vitale pour réveiller la grâce de notre baptême. Nous objectons si facilement : « je n’ai pas le temps de prier ». La vérité est que nous ne prenons pas le temps. Déjà, rien que 10 minutes de prière solitaire tous les jours, cela change une vie. Sur 24 heures, qui d’entre nous n’a même pas 10 minutes à consacrer à Dieu ?


“Ghost” – de junkie Jezus clip van dEUS: povere provocatiemarketing

Of de jongste clip van dEUS bij vele christenen als kwetsend zal overkomen? Uiteraard. Een junkie en genietende Jezus die de speelbal is van onze consumptiemaatschappij… flauw en niet echt origineel. Maar een Jezus die verrijst – niet om leven te geven – maar om zijn medemens zomaar te vermoorden… Ja, dat vind ik een première kwa slechte smaak.

Een kwetsend clip was dus wel degelijk de bedoeling. Maar waarom? Waarom gebruikt dEUS een zo ouderwets marketingtrucje: choqueren met de hoop op  publiciteit ? In mijn jeugdjaren had je daarvoor Alice Cooper en consoort. Toen was dat nog enigszins origineel: “Ha, ha zie je wel? De rockers hebben durf. Ze nemen het op tegen de traditionele christelijke waarden!”  Maar wie noemt zo’n clip nog “durf”, begin 21ste eeuw…? Gaat het dan zo slecht met dEUS dat ze alleen maar via provocatie wat media aandacht kunnen krijgen? Niet zo. Dus een nutteloze kaakslag in het gezicht van de christengemeenschap. Niet verstandig. Graag had ik willen weten hoe de dEUS fans hierover denken…

Naufrage…

Les images du naufrage du Concordia sont troublantes. Outre le drame humain avec ses victimes et le risque environnemental, il y a quelque chose d’irréel à contempler ce seigneur des mers couché sur son flanc – et ce, tout près de côtes paradisiaques. Quand un avion se crashe, ne restent que des débris. C’est également des amas de tôles froissées et fumantes qui marquent un accident de voiture ou de train. Rien de tel avec le Concordia. Tout semble s’être passé « en douceur »… sans choc, ni violence. Simplement voilà : la ville flottante semblait invincible et puis – en quelques heures – la voilà devenue le jouet des flots.

Et le souvenir du Titanic nous revient en mémoire. J’ai affiché chez moi une grande photo du puissant navire quittant Southampton. Elle fut prise par le plus grand photographe marin de sa génération, Beken of Cowes. Le titan britannique semblait – lui aussi – insubmersible. Rien ne pourrait lui arriver. Puis, il y eut un banal iceberg. Aujourd’hui, ce naufrage nous apparaît comme une cruelle prophétie pour la vieille Europe, colonisant alors la terre entière et confit de confiance en sa supériorité culturelle – avant que deux guerres mondiales lui rappellent sa fragilité.

Pareillement, le naufrage du Concordia, ce géant des croisières touristiques, nous dit quelque chose sur la société de consommation. Cette société de loisirs semble éternelle. Mais il suffit d’une coupable imprudence et d’un rocher pour que les évidences apparemment insubmersibles fassent naufrage.
Mes pensées et prières vont tout naturellement vers les victimes de ce drame marin et vers leurs familles. Je pense surtout à ces familles qui vivent encore dans l’incertitude, car le corps de leur proche n’a pas été retrouvé. Mais, je ne puis non plus me détacher du symbole de ce naufrage. Puisse-t-il rappeler à notre société de consommation qu’elle est fragile et éphémère. Ce rappel ne sert pas à distiller la peur, mais à nous recentrer sur les valeurs non-périssables. Comme aimait à le répéter le Christ:  « Veillez ! » (Marc 13, 33)

« Jésus fait autorité » – 4e dimanche de l’Année, Année B

« On était frappé par son enseignement, car Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ». (Marc 1, 21-28)

C’est une remarque fréquente dans les Evangiles. Quelque chose frappe les esprits de ceux qui écoutent Jésus plus encore que ses miracles : le Nazaréen ne parle pas comme les scribes qui commentaient les écritures en se référant à d’autres scribes. Non, Il parle en homme qui a autorité : « On vous a dit… Eh bien, moi je vous dis » (Matthieu 5, 21). Sa parole ne sort pas des livres, mais du plus profond de ses entrailles.

Il a autorité, cela veut dire qu’Il est « auteur » de sa parole. La raison de ceci, Il la donne lui-même : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés » (Luc  4,18).

Nous ne sommes pas le Christ, mais – en tant que baptisés – nous avons part à son Esprit. Demandons donc à l’Esprit de nous remplir de l’autorité du Seigneur. Non pas pour devenir « autoritaires », mais pour – à notre tour – annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres.

L’intolérance… de l’autre – dans l’hébdo « Dimanche » p.3

« Etat d’âme », chronique paru dans l’hebdo catholique « Dimanche » du 29/01 p.3

Il y a quelques jours, je donnais une conférence avec un jeune journaliste du quotidien « La Libre » sur un thème d’actualité : « politique et populisme ». Vint le moment des questions. Et là – sans surprise – les interpellations tournèrent autour de l’islam. N’étions-nous pas trop naïfs en pensant que les musulmans pourraient un jour « vraiment s’intégrer » à notre société occidentale – pétrie de tolérance? Je ne nie pas les difficultés, les risques et l’inquiétude devant le fanatisme islamique qui semble séduire nombre de jeunes belges musulmans. Bref, halte à l’intolérance ! D’accord, évidemment.

Il n’empêche… Le journaliste qui animait la soirée avec moi, prit la parole à ce moment précis du débat pour témoigner. Sa maman est africaine, ce qui lui donne un look un peu café au lait, que cache son nom européen : « Je cherchais il y a quelques années un appartement à Bruxelles pour emménager avec ma femme et mes enfants. Au téléphone, avec mon nom – pas de souci. Une fois que les propriétaires virent ma tête, j’eus plusieurs fois pour réaction « ah, c’est vous ? » Soudainement, la location n’était plus possible pour quelque motif fumeux ». Ce journaliste conclut : « je comprends que de jeunes musulmans qui vivent cela presque quotidiennement, n’aient ensuite pas trop envie de vraiment s’intégrer».

Un témoignage qui donne à méditer – nous qui pensons si facilement que l’intolérant, c’est forcément l’autre. Voilà pourquoi je salue le fait que l’université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, vient d’adresser aux Égyptiens un document dans lequel elle souligne la nécessité de respecter les libertés fondamentales du peuple. Au nombre de ces libertés figurent la liberté de religion, d’opinion, de recherche scientifique et de créativité artistique. Même si le document n’aborde pas le problème essentiel du « droit à la conversion », je trouve que c’est une bonne nouvelle. La preuve que l’intolérant n’est pas toujours l’autre.

 

Réponse amicale à un récent billet d’humeur

Certains cathos s’en étonnent, mais c’est ainsi : J’éprouve une sincère sympathie pour Pierre Galand, président du Centre d’Action Laïque, tout comme j’en avais pour son prédécesseur Philippe Grollet. Chez Philippe, je m’amusais de son intelligence vive et taquine qui aiguisait nos débats. Chez Pierre, je salue l’engagement de longue date du militant humanitaire. Ainsi, c’est lui qui me fit découvrir et rencontrer Stéphane Hessel, avant que son « indignez-vous » n’en fasse la coqueluche des médias. Voilà pour les fleurs. Maintenant les épines : la sympathie n’empêche pas les désaccords. Jeudi dernier 19 janvier, Pierre Galand avait trempé sa plume dans le picrate avant de publier un billet d’humeur particulièrement corsé dans les pages de La Libre (« Tant va la foi au moulin »). En toute amitié, j’aimerais lui répondre sur deux points :

Premier point : A propos du dernier livre de Mgr Léonard, Pierre Galand écrit dans son billet d’humeur: « Le voici qui s’attaque à présent au Parlement, l’enceinte ultime de la représentation du peuple souverain, coupable à ses yeux de se montrer indocile aux préceptes spirituels chers à son dogme. Reconnaissons que les réactions outrées ont été quasi unanimes, même parmi ceux supposés être « de son camp ». »  De quoi s’agit-il ? Mgr Léonard a écrit dans son livre « Agir en chrétien » (publié en français il y a plusieurs mois déjà) qu’il regrettait que « le Parlement s’attribue le droit de décider par vote majoritaire du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de la signification du mot ‘mariage’, du rapport métaphysique de l’être humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant ou non d’être respectés, etc ».

Je rappelle, une fois de plus, ce qu’écrivait à ce sujet le 7 janvier dans les colonnes du Soir – un journal pas forcément aux ordres de l’Eglise – le journaliste Ricardo Gutierrez,:  « Non, André Léonard ne « s’en prend » pas au Parlement. Il invite, au contraire, les chrétiens aux « convictions fortes » à peser sur le débat politique. Oui, le prélat a raison quand il écrit que « dans une société séculière et pluraliste », les croyants doivent pouvoir exprimer leurs opinions, influer sur le débat public qui n’est pas le monopole des athées et des agnostiques. Oui, le prélat a le droit, comme tout citoyen d’un Etat démocratique, de critiquer le Parlement et même d’estimer qu’un vote légitime des élus du peuple « ne suffit pas à fonder le droit ». C’est sa perception ».

Et puis, un peu de mémoire : en décembre 2009, c’est Pierre Galand qui lançait un tonitruent « le Sénat me déçoit ! », suite au retrait de la proposition de loi Mahoux sur la neutralité de l’Etat. Était-ce de la part du Président du CAL une attaque contre « l’enceinte ultime de la représentation du peuple souverain, coupable à ses yeux de se montrer trop docile aux préceptes spirituels » ? Non bien sûr. Pierre Galand s’exprimait au titre de la société civile et cela était tout à fait honorable et respectable. L’archevêque serait-il donc le seul citoyen du royaume à ne pouvoir publiquement s’indigner ?

Second point : Pierre Galand dénonce le lobbying religieux et puis répond au reproche que l’on pourrait faire au CAL d’être au moins aussi « lobbyiste » que les cultes : « Bien sûr, certains auront beau jeu de stigmatiser le « laïcisme » – néologisme visant à désigner les « intégristes de la laïcité » – et de dénoncer notre lobbying, comme une atteinte à la séparation des « Eglises » et de l’Etat. Trop facile ! Ce postulat ne résiste pas à l’analyse : la laïcité n’est en aucune façon une religion et ne propose aucune mesure sociétale partisane ». Que la laïcité philosophique ne soit pas une religion – personne ne le conteste. Que le CAL ne soit pas un acteur philosophiquement engagé et donc « partisan », c’est cela qui ne résiste pas à l’analyse. Le Centre d’Action Laïque a été fondé, non comme une agence gouvernementale chargée de vérifier la neutralité de l’Etat, mais bien comme un organe représentatif des citoyens se reconnaissant des principes de la laïcité philosophiques. Il est donc un acteur important – je dirais même indispensable – du compromis à la Belge, mais non moins partisan pour la cause. Sa vigilance concernant les « accommodements raisonnables » demandés par certains cultes, n’en reste pas moins un réel apport au débat démocratique. Mais, pour qu’il y ait débat, il faut que la liberté de parole soit entière pour tous les acteurs de ce débat, et cela veut dire – Mgr Léonard inclus.

« Jésus embauche » – 3e dimanche de l’Année, Année B

« Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. » (Marc 1, 14-20)

Dimanche dernier, nous recevions comme Evangile le récit de l’appel des premiers disciples d’après Saint Jean. C’est sans doute la version la plus historique : Ils étaient disciples du Baptiste et puis ont suivi Jésus. Ce dimanche, nous entendons la version de Saint Marc (assez proche de celle de Matthieu et de Luc). Les disciples sont en train de pêcher – c’est leur métier – et « paf ! » Jésus passe par là et les recrute pour devenir des « pêcheurs d’hommes ». Du coup, ils plantent là leur père et leurs filets et ils le suivent.

Cet épisode correspond sans doute davantage à une expérience spirituelle. En découvrant Jésus, les disciples ont saisi que plus rien ne serait comme avant. « Hareng-boulot-dodo », c’était bien. Mais l’Evangile, c’est la vie. Du coup, leur existence bascule. Il y a un avant Jésus et un après.

Les baptisés d’aujourd’hui ne sont pas tous appelés à lâcher leur profession – les vocations à se consacrer entièrement à l’Evangile restent l’exception – mais une fois que l’on a croisé le regard du Christ, plus rien ne doit être comme avant. A sa manière, chaque baptisé est appelé à être un « pêcheur d’hommes ». Sur les sentiers de l’Evangile, il n’y a pas de chômage, de pause-carrière ou de pension. Avec Jésus, c’est le plein-emploi au service du Royaume de l’Amour.