« Abide with me » – 12° dimanche, Année B

 «En ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : Passons sur l’autre rive. » (Marc 4,35-41)

La vie est passage – de l’enfance à l’adolescence ; de l’âge adulte à l’automne de la vie. Nous passons d’une rive à l’autre et – parfois – de violentes tempêtes secouent le frêle esquif de nos existences. Alors, nous prenons peur et – même si nous ne sommes pas très religieux – une prière s’échappe de nos lèvres : « Seigneur, je coule – cela ne te fais rien ? »  Et pourtant, si souvent, le Seigneur semble endormi, comme s’Il nous laissait seul, avec notre frayeur.

Le Christ n’a jamais promis qu’il n’y aurait pas de tempêtes. Il n’a pas, non plus, promis que – tel Zorro – Il nous sortirait de toute épreuve. Non – il a simplement promis qu’Il resterait avec nous dans la barque – jusqu’à ce que celle-ci ait rejoint l’autre rive. Alors, soyons dans la paix.

S’il y a des paroles que j’aimerais entendre au jour de mes funérailles, ce sont celles du vieil hymne anglican de Henry Lyte, “Abide with me” (« Reste avec de moi »): ”I fear no foe, with Thee at hand to bless; Ills have no weight, and tears no bitterness. Where is death’s sting? Where, grave, thy victory? I triumph still, if Thou abide with me.” (« Je ne crains aucun ennemi, tant que – tout proche – Tu bénis. La maladie ne pèse pas et les larmes ne sont pas amères. Où est l’aiguillon de la mort? Où la victoire de la tombe? Je triomphe de tout cela, Seigneur, tant que Tu restes avec moi ».)

3 réflexions sur « « Abide with me » – 12° dimanche, Année B »

  1. Les hymnes choisis aux enterrements, qu’ils soient choisis par le défunt ou par ses proches, sont un peu la signature en bas de page de la vie de celui ou celle qui nous a quittés. Il y a une large part d’affirmation culturelle autant que religieuse, de dernier message identitaire que l’on veut laisser.

    Je viens d’assister à une cérémonie d’adieu d’un ami allemand.
    Karl est mort seul dans son petit appartement à Kensington ici à Londres, où il vivait seul depuis près de 50 ans. Il enseigna à Imperial College où l’on s’inquiéta de ne pas le voir arriver pour son cours. C’est la police qui l’a découvert, mort depuis plusieurs jours.
    Karl était très anglicisé, toujours en tweed jacket,  » a self-deprecating sense of humour ».(un art strictement inconnu en Allemagne…)
    Et pourtant…

    La cérémonie a commencé sous les notes solennelles – mais combien sombres – du « Deutsches Requiem » de Brahms et a fini par l’émouvant « Schlussgesang » de la « Deutsche Messe » de Franz Schubert, vraiment de toute beauté.

    Le Schlussgesang était, en sorte, sa dernière signature.

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