Le Centre d’Action Laïque (CAL) invite les parents à demander que leurs enfants ne suivent plus le cours de morale laïque. Prise de position ubuesque et suicidaire ? Nullement. Simple poursuite de la logique d’exclusion de tous cours de religion hors de l’espace scolaire. J’invite à relire ce que j’ai écrit à ce sujet dans le quotidien La Libre et sur ce blog. Quant à moi, je maintiens mon analyse : Aveuglé par sa grille de lecture idéologique (chassez le religieux de l’espace public et la société sera plus démocratique), le CAL pourrait bien faire le jeu de ce fondamentalisme qu’il cherche à combattre: Exclure une éducation proprement spirituelle de l’espace scolaire, invitera les élèves les plus fragiles à nourrir leur quête de sens hors de tous sentiers battus.
Ci-dessous, le communique du CAL :
Cours de religion, de morale non confessionnelle ou dispense: que choisir?
La Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel, association constitutive du CAL, a publié ce mercredi 22 avril une lettre adressée à l’ensemble des parents d’élèves et aux élèves. Ce courrier permet de clarifier les enjeux liés au «formulaire d’intention de choix en matière de cours de religion ou de cours de morale non confessionnelle» distribué dans les écoles dès cette semaine.Le message de la FAPEO présentant la demande dispense comme un message clair en faveur de l’instauration d’un nouveau cours commun d’éducation philosophique, éthique et citoyenne, rejoint largement les revendications du CAL et du CEDEP.Nous trouvons donc important de la diffuser le plus largement possible. |
Je suis pour le choix qui est toujours plus libre et démocratique.
Cela ne s’appellerait pas « se saborder en haute mer » :-)
Bonjour
ce qui serait véritablement étonnant ce serait que l’enseignement catholique reprenne le flambeau et propose des cours de morale laïque
Puis-je suggérer la lecture de mon billet :
http://www.lebeffroi.eu/refuser-notre-religion-cest-nier-notre-culture/
Bien à vous.
En réalité, cela correspond à l’aboutissement d’un schéma de pensée (qui n’en est pas un) qui déjà bien généralisé : l’idée maîtresse est que de toute façon, rien n’est prouvable, ni le bien, ni le mal, ni la faute, ni quoi que ce soit, rien. Dès lors, et une fois cette « pensée » (qui elle n’a pas besoin de preuves) digérée, il devient coupable de vouloir transmettre quelque chose. C’est le même raisonnement que celui qui reproche aux parents de vouloir transmettre certaines valeurs, certaines idées à leurs enfants, en leur disant : « qui êtes-vous pour façonner vos enfants, pour endoctriner, décider de ce qui est bien ou mal ? Laissez-les donc, ils choisiront leurs valeurs quand ils seront grands ». D’ailleurs, choisir des valeurs en fonction de quoi, puisqu’on leur aura inculqué pendant 20 ans qu’il n’y a pas de « valeurs » intrinsèquement bonnes, et que toutes se valant, le choix importe peu ? L’école suit le même schéma, et démissionne de tout enseignement qui pourrait être qualifié de moral. En culpabilisant les choix moraux, l’école culpabilise la pensée elle-même, puisque considérée comme clivante (des individus qui ne pensent pas la même chose pourrait être dangereux pour la société). Alors, à une école de la (non-)pensée unique, qui se placerait au-dessus de tout courant philosophique, idéologique ou religieux avec mépris et condescendance, je préfère nettement un tissu d’écoles diverses de courants de pensée différents, mais dont chaque professeur, dans chaque établissement, serait convaincu du bien fondé de son raisonnement, et apte à un débattre avec ses adversaires. Je préfèrerais une multitude d’écoles de catholiques, d’athées, de stoïques, et autres en débat et en réflexion sur la nature de l’homme et le sens de l’existence, plutôt qu’une école unique qui, renonçant à éduquer l’Homme sur ce est propre à sa nature, se contente d’un apprentissage purement technique, pour en faire une bête de somme, en somme un outil de production, un rouage mécanique d’une machine plus grande que lui. En guise de lecture, je vous propose un commentaire du livre « L’Abolition de l’Homme », de C. S. Lewis : http://www.jbnoe.fr/Nouvel-article,101
A bientôt.
le paragraphe « C’est le même raisonnement que celui qui reproche aux parents de vouloir transmettre certaines valeurs, certaines idées à leurs enfants, en leur disant : « (…) toutes se valant, le choix importe peu ? » m’interpelle ! C’est précisément ce que j’ai tant de mal à expliquer aux jeunes autour de moi…
Merci pour cette intervention que je garde pour usage familial ultérieur (si vous permettez) ! :-)
Aristote : « La nature a horreur du vide »
Cela vaut également au niveau spirituel.
http://www.ministeresnpq.org/2011/01/21/la-nature-a-horreur-du-vide
« Fuyez ceux qui, sous prétexte d’expliquer la nature, sèment dans les coeurs des hommes de désolantes doctrines, et dont le scepticisme apparent est cent fois plus affirmatif et plus dogmatique que le ton décidé de leurs adversaires. Sous le hautain prétexte qu’eux seuls sont éclairés, vrais, de bonne foi, ils nous soumettent impérieusement à leurs décisions tranchantes, et prétendent nous donner pour les vrais principes des choses les inintelligibles systèmes qu’ils ont bâti dans leur imagination. Du reste, renversant, détruisant, foulant aux pieds tout ce que les hommes respectent, ils ôtent aux affligés la dernière consolation de leur misère, aux puissants et aux riches le seul frein de leurs passions ; ils arrachent du fond des coeurs le remord du crime, l’espoir de la vertu, et se vantent encore d’être les bienfaiteurs du genre humain. » J-J Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard.