Génocide arménien et face sombre de la modernité

En ce jour de commémoration du 100° anniversaire du génocide arménien, cette page noire de l’histoire nous parle de notre modernité, davantage que de la Turquie actuelle. Ainsi, la révolution française fut sans doute nécessaire, mais elle engendra les « colonnes infernales » en Vendée. De même, la fondation de la Turquie moderne se scella dans l’éradication du « corps étranger » à l’intérieur de l’état. La modernité se développe souvent par la standardisation (pensons à l’organisation centralisée de la France jacobine et puis bonapartiste). Sous sa face solaire, cela donne les droits de l’homme, l’éducation et la sécurité sociale pour tous. Sous sa face sombre, cela peut pousser au génocide. Non pas au nom de la haine tribale (comme ce fut le cas au Rwanda), mais plutôt par une maladive obsession de cohérence nationale. Le jour où la Turquie reconnaîtra le fait historique du génocide arménien, cette grande nation aura démontré sa maturité politique. Ce drame nous concerne d’ailleurs tous : Les massacres que la modernité a engendrés, notre ultra-modernité n’en est pas immunisée.

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