Ce mardi 24 février, est parue ma chronique du mois de décembre dans le quotidien La Libre en p.55.
Pour lire cette chronique, cliquez sur « Au diable les cours de religion ? »
Merci à la rédaction de La Libre de m’offrir cet espace d’expression.
Ce mardi 24 février, est parue ma chronique du mois de décembre dans le quotidien La Libre en p.55.
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Je suis d’acord qu’il y a pas de lien logique entre les attentats de Paris et ce débat sur les cours de religion. Le débat est important tout de même.
Enseigner la religion de manière orientée sur une conviction ou une autre est la même chose que de proposer des cours organisées par le parti solcialiste pour le parti socialiste (out tout autre parti) à l’école. En école primaire on einseignera aux enfants le cours qui correspond au parti politique de leurs parents et en secondaire ils peuvent chosir.
Un enseignement comparatif et historique des courants politiques et religieux est important. Un einseignement orienté n’a pas sa place à l’école. Il faut admettre que certains professeurs de religion se sont autosécularisés. J’ai eu droit à trois professeurs très différents.
* Un philosophe antireligieux qui enseignait essentiellement la déconstruction des religion
* Un professeur qui se concentrait uniquement sur l’histoire comparative des religions
* Un missionnaire catholique
Il y a moyen d’avoir surtout des profs qui font de l’histoire religieuse et de l’éthique comparative, mais officiellement le mandat du cours ne se limite pas encore à ça.
Comme Mr de Beukelaer l’indique, le modèle français de la « laïcité´ » a largement échoué. Il n’a pas empêché une xénophobie très ouverte – et politiquement militante à travers le Front National -, un antisémitisme virulent et une islamophobie chaque jour plus répandue. Face à toutes ces haines les « vertus de la République » se sont avérées bien faibles. Curieux dès lors, que l’appel à la laïcité soit devenu le mantra des autorités françaises chaque fois qu’il y a un débordement raciste ou terroriste. Copier bêtement ce modèle serait une erreur. La vraie pratique de la tolérance n’en a pas besoin.
Prétendre ensuite – au nom de cette « laïcité » – que l’enseignement religieux à l’école – dans nos contrées – mène nécessairement à un manque de tolérance est en plus tout à fait arbitraire.
En fait la tolérance telle qu’elle est vécue dans un pays comme la Belgique démontre que tout le contraire est possible.
(version complétée du commentaire sur La Libre)
Puisque le mot « diable » se trouve dans le titre…
« On croit que le diable raconte des mensonges or c’est faux, car les mensonges tout le monde sait les repérer, le diable prend une vérité et lui donne une imperceptible torsion. » (Sri Aurobindo)
L’actualité récente a démontré que dans le cadre de certains cours de religion en Belgique, les élèves sont mis en présence de bien curieux enseignants, se réclamant effectivement de maîtres à penser dûment convertis mais tout autant négationnistes, par exemple. Cela connu de longue date, ces enseignants sont maintenus jusqu’aujourd’hui. Alors, suggérer, comme vous le faites via contre-arguments, que cela ne saurait être un frein à l’intégration est fort curieux pour moi. Dans le même style de « raisonnement », rappelons que la Belgique est championne en matière de jeunes ralliant les troupes terroristes. Et qu’en Belgique, il y des cours confessionnels dans les écoles. Quand l’article pointe du doigt des « officines » et le web comme les « vrais » coupables de prosélytisme douteux, que recouvre alors exactement « officines » ? Ni le raisonnement ni la terminologie de l’article ne sont rigoureux. En particulier, on constate un « gommage » terminologique substituant « spiritualité » à « religion ». « spiritualité » est bien plus « vendeur » que « religion », et masque mieux l’aspect politique de « religion ».
Il me semble que le vrai sujet de l’article est la crainte de voir supprimer les cours de religion (catholique) et non l' »intégration au programme scolaire le questionnement philosophique, le dialogue interconvictionnel et l’éducation à la citoyenneté ». A ce titre, le texte fait penser à une huitre qui voit une tranche de citron s’avancer vers elle. A noter que de toutes façon, ce qu’on fait mine de vouloir intégrer au programme (la citoyenneté) est déjà mentionné dans le décret « missions », comme un des objectifs majeurs de l’enseignement. Il serait donc étonnant de constater seulement maintenant que les programmes en vigueur ne prendraient pas cet objectif en compte. La crainte de la suppression des cours de religion catholique me semble également la base sous-jacente à un billet précédent de Jacques Liesenborghs dans La Libre.
Bien sûr, on peut craindre que le bébé (le cours de religion catholique en général) soit jeté avec l’eau du bain (les cours de religion transformés en officine). Mais ne faudrait-il pas argumenter de façon rigoureuse ?
Question subsidiaire: étant donné que les cours de religion se donnent en parallèle, auquel Dieu devrait-il s’inscrire ? ;-)
Merci de ce commentaire, mais vous vous trompez. Si j’utilise « spiritualité » au lieu de « religion » – ce n’est pas pour faire « vendeur », mais parce que je pense que la démarche spirituelle unit tout être humain (le choix – ou non-choix – les différencie). Le coeur de mon argumentation n’est pas la défense des cours de religion catholique, mais un plaidoyer pour ne pas gommer la dimension spirituelle de l’éducation. Car c’est ainsi que les sociétés implosent. Vous me reprochez un manque de rigueur, je vous objecte que vous m’avez lu par le « tout petit bout de la lorgnette ». Un peu de hauteur, svp.
Quant à dire qu’il y a des enseignants négationnistes, alors c’est à l’inspection de faire son job, en enlevant les pommes pourries. En profiter pour tirer sur le pianiste, en supprimant tous les cours, n’est pas la solution.
Enfin, je ne dis pas que la Belgique est un modèle d’intégration réussie. Je dis que de faire de la laïcité française son modèle, ne me semble pas un bon plan – au vu de la réalité sociale en Outre-Quiévrain.
Merci pour votre réponse, qui clarifie beaucoup l’usage du mot « spiritualité ».
Vous me reprochez une lecture par le petit bout de la lorgnette, ce en quoi vous vous trompez. Votre texte (« il ne faudra pas s’étonner que certains élèves fragiles nourrissent encore davantage leur quête de sens en fréquentant d’obscures officines et des sites Web fanatisés. »… « il existe d’autres modèles que la laïcité à la française ») suggère que le modèle français (qui intègre un cours de philosophie) serait inefficace en matière de prévention de la radicalisation. Je ne pense pas qu’en complétant le tableau que vous dressez en mentionnant certaines dérives du système belge (qui intègre des cours confessionnels), je tende à restreindre le champ de vision.
D’autre part, votre texte tend à diffuser l’idée que la spiritualité serait le domaine unique des profs de religion et de morale. (« A l’école, comme ailleurs – chassez le spirituel… » dites-vous, après avoir évoqué l’idée de retirer les cours de religion et de morale laïque). Je pense qu’il s’agit là d’une restriction du champ de vision: les profs d’histoire, de français, (et de TOUTES les autres spécialités, y compris l’éducation physique) sont parties prenantes dans l’éducation spirituelle des élèves. Prendre l’hypothèse que dans l’enseignement, la spiritualité serait affaire de « spécialistes labellisés » revient à déresponsabiliser une bonne partie des enseignants tout en appuyant l’impression d’endoctrinement. Le cours d’histoire est pourtant un exemple fort clair: n’oublie-t-on pas souvent, de nos jours, les discours de Calvin, très proches de ceux qui sont proférés par le calife ? (alors que l’Inquisition est si souvent évoquée… ;-)) Or les cours d’histoire le présentent souvent comme un brave réformateur critiquant les exagérations papales… Un « intello » quoi… ;-)
A noter que tout ceci ne rend pas invalide votre affirmation: « Mais il existe d’autres modèles que la laïcité à la française. ». Je voulais simplement rectifier votre reproche de vision « réduite ».