«Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.» (Matthieu 22, 21)
Une fois de plus, ses ennemis essaient de le piéger : « faut-il payer l’impôt à l’occupant ? » S’Il dit « oui », c’est un collabo. S’Il dit « non », c’est un terroriste. Le Christ ne tombe pas dans le panneau. Et répond qu’il n’est pas venu pour se mesurer à César, mais pour parler de Dieu et de Son règne. Rendez donc à César ce qui est à César, mais – surtout – rendez à Dieu ce qui lui revient : ne réduisez pas son Evangile à un programme politique.
L’Evangile se situe entre deux extrêmes : Il ne se contente pas d’enseigner la résignation aux pauvres – comme le pensait Marx. Non, l’Evangile n’est pas un « opium pour le peuple ». Au contraire, la Parole de Dieu réveille les cœurs et les consciences et elle invite le baptisé à s’engager pour un monde plus juste. Cependant, personne ne peut enfermer le Christ dans un programme politique, si généreux soit-il. C’était l’erreur du philosophe français Maurras. Bien qu’agnostique, il prônait comme seul légitime, un régime avec le catholicisme comme religion d’état. Et bien non – bien que devenu totalement homme, le Christ n’en vient pas moins de Dieu. Il transcende nos constructions humaines : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». Des chrétiens peuvent parfois se retrouver adversaires politiques, proposant – chacun de bonne foi – des solutions différentes pour gérer la cité. Cela ne les empêche pas de se retrouver le dimanche, en frères, pour écouter ensemble la Parole et communier au Christ dans son Eucharistie.
Bonjour Éric et merci pour ce poste qui me donne l’opportunité de m’exprimer.
Certes rendons à Dieu ce qui appartient à Dieu. Dieu est Amour, amour qui est toujours prêt à faire miséricorde. Dieu est miséricordieux et Sa volonté ira toujours dans ce sens : « c’est la miséricorde que je veux. » A nous de la lui rendre en la pratiquant.
Certes, et c’est bien Sa misericorde qui nous demande de nous rencontrer le dimanche en frères, malgré et dans le respect de nos différences, pour entendre Sa Parole et communier au Christ en Eucharistie. Or communier au Christ en Eucharistie n’est pas donné à tous, et pourtant à chaque consécration vous dites :
« Prenez et mangez, prenez et buvez en tous… »
Mais à « tous » vous ne donnez pas ! Vous donnez à certains … mais à tous vous ne donnez pas ! Quand Lui S’est donné pour la multitude, même pour ceux qui devaient Le trahir.
Cher Éric, je souffre car j’ai peine à comprendre pourquoi cette différence dans notre Église, entre « freres », quand « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes » ? Mon coeur saigne car j’ai peine à comprendre ce jugement de notre Eglise quand Dieu Lui même a fait comprendre qu’il ne fallait « traiter aucun homme de souillé ou d’impur. »
Est ce ainsi que notre Église rend la monnaie de Sa pièce à Dieu ? Dieu qui est toujours prêt à gracié, pardonné, aimé… Le Premier…
« Pardonnez vous les uns les autres sinon Dieu ne vous pardonnera pas. « »Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. » la liste est encore longue…
Merci de votre écoute Éric.
+doris
Votre écrit est beau, il dit ce que je lis aussi , il dit le Christ avant l’Eglise
or l’Eglise est une organisation humaine où souffle l’esprit sans ( pour moi) qu’il lui soit réservé, l’esprit souffle sur les eaux des ténèbres dès le commencement et aujourd’hui encore…
toute organisation, société doit être régulée par des lois
au Sinaî, le doigt de Dieu inscrit sur les tables de pierre…. »tu ne commettras pas d’adultère…tu ne convoiteras pas la femme de ton compagnon… » etc…
en ce temps la loi est sévère, elle exclut ceux qui ne l’observent pas
Je pense que c’était nécessaire , nous appartenons à un ensemble à condition…à cause de la force de nos pulsions : la loi régule leurs effets
nous sommes issus de sociétés patriarcales et je pense que, pour la majorité des humains il en est encore ainsi, pour la majorité des catho. dans le monde, aussi : la loi protège la famille traditionnelle , famille où l’homme va vers l’extérieur, tandis que la femme s’occupe de la maison, des petits enfants…même si là aussi tout est en mouvement…
nos sociétés occidentales ont ,elles, évolué très vite : nos enfants ont une nouvelle exigence vis-à-vis du conjoint : ils veulent un partenaire, un vis-à-vis aimant , et que chacun et que le couple s’épanouisse selon ce qu’il devient, idéalement , chacun étant autonome,
…je me souviens de rapports faisant état d’une nouvelle pauvreté (il y a quelques années) : beaucoup de jeunes femmes divorcées avec petits enfants en faisait partie
Jésus parle de la bouche de l’homme, lorsqu’il parle de souillé et d’impur : ce qui sort de la bouche de l’homme le rend impur , non les aliments
n’est-ce pas là la difficulté : tout comportement n’est pas admissible, le berger indique la voie à suivre et édicte des règles de vie
nos enfants écoutent encore les bergers mais ne suivent plus leurs injonctions : ils ne suivent pas non plus leurs mauvais penchants
le regard d’autrui peut condamner, oui, bien sûr, pourtant , n’est-ce pas Saint Augustin qui dit : « aime et fais ce que veux » de ce regard qui nous condamne (mais nous condamne-t-il vraiment ? )nous pouvons nous libérer en observant les règles nécessaires, mais surtout en devenant qui nous sommes, décider pour nous-même non sans avoir échangé avec d’autres (dont le prêtre de notre paroisse) et écouté leur point de vue
le regard que Jésus nous offre, celui des évangiles , lui ne nous condamne pas , il est aussi celui qui refuse de partager l’héritage entre frères, il n’édicte pas de lois autres , « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » vivant et choisissant son chemin dans cette vie qui nous est donnée
Combien de fois ais-je voulu quitter l’Église et son jugement, sa sanction qui blesse qui exclue qui rejette qui fait la différence? Combien de fois ais-je désiré mon Dieu, rendre à l’Eglise la monnaie de sa pièce ? Comme je me sentirais bien ! Mais à chaque fois mon Jésus à chaque fois Tu m’as retenue… « ce que vous faites au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le faites » et je suis revenue. Où aller mon Dieu ? Quand c’est là que je T’ai rencontré… Alors je reste… accrochée à Ta Croix mon Jésus d’amour… Je reste pour Toi… Je reste pour elle … J’essaie de creuser un trou à moi et où je pourrais enfouir le trésor que Tu m’as donné… Ton Pardon Ta Grace Ta Miséricorde… dans l’Esperance que mon coeur viendra un jour s’y reposer avant de ressusciter…
Bonjour Monsieur,
Je suis beaucoup moins érudit que vous pour ce qui concerne les Paroles que vous paraphrasez…. mais partage absolument votre point de vue : je crois que l’Eglise a loupé / raté un grande opportunité pour se « reconcilier » avec notre société/mode de vie occidentale…. (Son berceau qaund-même ?!). Il y a juste la réaction honnète du Pape qui me donne espoir pour une meilleure compréhension avec l’institution église… (sans majuscul ;-)))
Je crois savoir que beaucoup de Prêtres (même certains de nos éminences qui étaient au Synode que j’ai pu recevoir ici en debat public : Kasteel Den Brandt Antwerpen) ne comprennent pas / plus trop non plus le pourquoi et comment… Même Eric, probablement…..
(Non Eric, je ne me permet pas de parler en ton nom… mais j’aimerais te lire dans un message concret/ouvert/simple/efficace en réaction au texte/bilan du Synode qui vient de se terminer)
Benoît
moi aussi
@ Doris David : je partage votre exaltation …c’est celle de Térésa de Avila et de Juan de la Cruz……L’Eglise est tellement diverse….Les voies du Seingneur sont aussi tellement diverses…seule, l’Autorité les rend impénétrables…Comprenne qui pourra…
merci …
Je visite Facebook et je lis ceci : » Si le remariage après un divorce ne permet pas aux couples d’accéder aux sacrements, les fidèles sont pourtant toujours appelés à participer à la vie de la communauté chrétienne. Quelle est leur place dans l’Eglise ? Comment redécouvrir leur place de chrétiens baptisés ? Repères et éclairages avec le père Gérard Berliet, Président de l’association Miséricorde et Vérité. » (KTO)
Et mon coeur s’est serré…
Alors je me suis rendue dans la chambre la plus retirée de la maison que le Bon Dieu m’a donnée, j’ai fermé la porte et là dans le silence de mon coeur j’ai prié : ‘Seigneur ouvre mes lèvres et ma bouche publiera Ta louange’. Je Te loue Dieu de Miséricorde et de Vérité, qui m’a offert de venir Te rejoindre en hostie consacrée un dimanche que je pleurais assise toute seule dans mon banc, perdue, égarée, ne sachant plus où me situer, qui j’étais, à qui j’appartenais et où était ma place. Amen +
Oui Eric, notre Seigneur aura toujours raison, IL est notre Vérité, Celle qui fera battre mon coeur blessé, IL est notre Chemin, Celui que j’emprunte et emprunterai, IL est la Vie que j’espère et qui m’est promise et Il a toujours tenu Ses promesses…
N’ais-je pas retrouvé ma place en ce souvenir qui m’est soudain revenue et qui me dit qu’Il pleure avec moi toujours me consolera : « Cesse de pleurer. Viens avec moi dans l’hostie. Tu es comme moi : agneau immolé ! » ?
Oui, merci de m’avoir aidé, accompagné un bout de chemin, le temps d’un synode, on verra l’an prochain… à César ce qui lui appartient…
et à Dieu mon âme qui Lui revient.
+doris
Faire silence, prier et penser…Chercher cette unité, au-delà des différences, des situations, cette communion que Jésus nous a donnée, que nous avons la chance de partager…Hélas la structure « Eglise » suit trop souvent, au pied de la lettre, les mots de Jésus » Tu es Pierre… » et ce que vous pardonnez ici, mon Père vous le pardonnera »…Il nous faut intégrer cette dualité entre l’Ecrit et l’Esprit…qui fait vivre le message du Christ, hier et aujourd’hui…Finalement, le Juge suprême : c’est Dieu , et lui seul « sait » : vivons nos convictions, écoutons le message (institutionnel) de l’Eglise et si tu « aimes » fais-ce que tu veux…Dieu ne peut t’en tenir rigueur…
Amen +
Amen
très fraternellement…je vous embrasse Doris,
quels que soient nos choix nous rencontreront des obstacles…ce sont nos réponses qui nous apprennent qui nous sommes… ah ! certes !il est bien doux d’habiter dans la Maison du Seigneur
Je vous embrasse aussi Godelieve… c’est magnifique que vous mentionniez la Maison du Seigneur… l’habiter fut ma première promesse et mon unique désir quand je me suis retrouvée… mais cela m’a pris bien des année pour qu’enfin je sache où elle se situe en vérité… Merci à tous… du fond du coeur. +