« La gifle » – 7e dimanche de l’Année, Année A

«Eh bien, moi je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. (…) Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. »  (Matthieu 5, 38-48)

Dans la logique des humains, il y a ceux que nous considérons comme alliés et ceux que nous voyons comme adversaires. Les premiers nous paraissent naturellement sympathiques, au contraire des seconds – bien plus antipathiques. La parole du Christ bouleverse ces évidences, telle une gifle à notre bonne conscience. Accueillir le regard d’amour inconditionnel que Dieu pose sur chacune de nos vies, n’est possible qu’à celui qui pose un regard similaire sur son prochain. Si cela ne transforme pas la terre en un lieu où tout le monde « il est beau et gentil », cela fait en sorte que même l’ennemi est considéré comme un frère en Christ. Malgré nos désaccords et conflits, il s’agit de prier pour lui. Et s’il nous fait du mal, à nous de vouloir son bien. En recommandant cela, Jésus ne nous en demande-t-Il pas trop ? A vue humaine, sans aucun doute. Seul l’Esprit peut nous inspirer un amour à la mesure de Dieu – c’est-à-dire… sans mesure. Demandons donc la force de l’Esprit.

 

6 réflexions sur « « La gifle » – 7e dimanche de l’Année, Année A »

  1. Eric, le « tendre la joue » ne doit pas être synonyme de « passivité », d’acceptation pure et simple…D’abord, parce que nous n’avons pas tous « vocation » de victime, de martyr..ni de bourreau. De plus, être « martyr »c’ est témoigner : se lever et dire « non ». Utiliser une certaine violence n’est pas contradictoire avec le message du Christ (voir l’Histoire)…Oui, Jésus, nous demande de la « jouer douce » : l’agressivité, la violence risquent d’emporter, dans un même mouvement, les valeurs et leur défense…
    Mais, j’ai mal « à l’Esprit Saint »…Je ne le comprends pas….sans doute, suis-je encore un homme de « peu de foi »….et pas théologien…

  2. Cher Eric,
    La parabole de la joue, n’est-ce pas une déformation de l’éthique de la réciprocité? Agis vers les autres comme tu voudrais qu’ils agissent envers toi, c’est quand même plus encourageant que de se prendre une paire de baffes il me semble… L’homme de peu de foi me plaît davantage: le voilà amené à chercher en lui-même ce qu’il n’a pas trouvé ailleurs.
    Amitiés,

    Yves

    1. Cher Yves,
      L’éthique de la réciprocité est un principe de morale pratique en société: je ne fais pas de tort gratuit au voisin, même à la personne que je ne supporte pas.
      L’amour des ennemis est, quant à lui, un principe de vie spirituelle. Il ne s’agit pas de jouer à se prendre des baffes, mais d’apprendre à aimer comme un frère/une soeur, même la personne avec laquelle je suis en conflit et qui me pourrit la vie. Pourquoi? Parce que je saisis que – moi – je suis aimé inconditionnellement par Dieu. Accueillir pareil amour implique de le répandre autour de soi.
      Amitiés,
      Eric

  3. Bien dur ce verset sur la gifle. Ne pas riposter sur le même ton à une attaque, ce n’est déjà pas si simple. Et pourtant là il y a urgence dans notre société où le jugement agressif a repris vigueur ces derniers temps. J’exonère les politiciens condamnés professionnellement au parti-pris pour trois mois.

    1. A devenir fou

      Excusez-moi de vous dire un « truc »  tout net: si je ne croyais pas en Dieu, je pense que je serais devenu fou. Vous me direz que je le suis déjà…peut-être, mais ce qui est sûr, c’est que je le serais encore beaucoup plus ; vraiment beaucoup plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que quand je prends conscience de toute la souffrance qui existe sur cette terre (tant d’enfants qui meurent de faim, tant de familles endeuillées, tant de malades incurables, tant de pauvres rejetés, tant de citoyens opprimés et, pourquoi ne pas le dire aussi, tant d’animaux qui sont maltraités), eh bien j’en viens à la conclusion que la vie est un cri. Ah, certes, il y en a qui sont heureux, mais peut-on être heureux en sachant que tant d’autres ne le sont pas ? Un jour, Quelqu’un a dit : « Tout ce que vous faites aux plus petits, c’est à Moi que vous le faites ». Superbe ! Oui, mais, quand je fais le bilan de ma vie, qu’ai-je fait de cette parole ? On me dira : même si tu vends tous tes biens pour les donner aux pauvres, tu n’apporteras jamais qu’une goutte d’eau dans l’océan. Hélas, c’est vrai. Même si je ne suis pas dispensé d’apporter cette goutte d’eau, je sais, comme chacun, que je n’arriverai jamais à extirper la souffrance de ce monde. Dès lors, quoi ? Se flinguer ? Se tirer une balle dans le ciboulot ? Eh bien, si j’étais athée, je pense que je le ferais. Seulement, je ne le suis pas. Je crois en un Dieu qui un jour, dans l’éternité, réparera toutes les souffrances et les injustices. Je crois que les humains les plus oubliés et les plus malchanceux sur cette terre seront enfin pleinement heureux et, (même si d’aucuns hausseront les épaules) qu’il me sera donné de retrouver mes chiens, mes chats, mes poules, mes lapins et tous les animaux de la création, dans un univers où tout sera transfiguré dans l’Eternel Amour. Cependant, en attendant ce jour, une question me taraude : qu’ai-je fait et que ferai-je demain pour soulager la souffrance ?
      Jean-Pierre Snyers
      jpsnyers.blogspot.com

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