« Parce que je ne suis pas comme les autres hommes… ». (Luc 18, 9-14)
A ceux qui m’interrogent sur les effets du péché originel, je conseille d’étudier l’égo humain. Intellectuellement – chaque homme normal sait qu’il a des qualités et des défauts. Et qu’une société bien faite, permet aux talents des uns de compenser les limites des autres. Emotionnellement – nous vivons cependant souvent les choses de façon plus torturée. Notre rapport à l’égo est troublé. Les uns ont une image surévaluée d’eux-mêmes. Ils se sentent toujours un peu plus intelligent, vertueux, capable,… que le voisin. Comme ce pharisien de l’évangile qui rend grâce à Dieu « parce qu’il n’est pas comme les autres hommes… ». Les autres ont d’eux-mêmes, une noire vision. Ils ne s’aiment, ni ne s’acceptent. Ce qui n’est pas plus juste. Le mot « humilité » vient du latin humus – qui signifie « la terre ». Est humble celui qui connaît le terreau dont il est façonné – avec ses forces et faiblesses. Cela donne de se sentir pécheur, mais aussi enfant de Dieu. Comme le publicain de l’évangile – dont le Christ approuve la prière.
Et si le péché originel n’était pas simplement l’image de la liberté accordée par Dieu à l’homme ? L’arbre de la connaissance, le signe du passage de l’état d’être vivant à celui d’homme, enfant de Dieu ? Le péché, le bien et le mal, l’équivalent de la liberté et de la responsabilité?…Mais, est-ce lieu d’aborder, même d’une façon cursive, ces questions sur ce blog ?
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Pour moi, le péché originel, est ce qui fait que l’homme a tendance pervertir sa liberté en dépendance (par rapport à l’avoir, le pouvoir ou le valoir – les 3 tentations du Christ au désert). Du moins, sans un développement spirituel à contrecourant de nos passions immédiates.
Avant le péché originel » (selon la genèse), l’homme était-il libre ?
Comme l’embryon, dans le ventre de sa mère, est-il libre ? Comme l’enfant, le nourrisson, le lépreux sont-ils libres ?
Votre réponse n’est pas contradictoire à mes prémices…
J’ai écrit aussi : la liberté c’est la responsabilité, donc nous abordons le plan « moral », c’est-à-dire, le vivre ensemble…Ce fut d’abord un code de loi (juif, grec ou romain, historiquement), puis c’est l’incarnation de Jésus, qui ne résout pas toutes les contradictions de l’homme , mais qui instaure une notion nouvelle : l’amour…et le pardon (il n’y a pas d’amour sans pardon)…A +
L’homme a été voulu « libre » par le Dieu-amour. La perversion de cette liberté est le fait du péché. La profondeur de cette brisure, nous est révélée avec la passion du Christ (quand l’Amour se fait homme, les hommes le crucifient). Mais la résurrection du Christ est le signe que, en Dieu, le péché n’a pas le dernier mot. Une réflexion chronologique ne me semble donc pas de mise (Du genre: qu’y avait-il « avant » le péché originel?). Bien plutôt, un regard d’espérance: « là où le péché abonde, la Grâce surabonde ».
Un seul élément : la vision chronologique…La rupture que représente le Christianisme, dans la tradition monothéiste, essentiellement judaïque, l’Incarnation, « Fils de Dieu » à la fois homme et Dieu. Pourquoi, à ce moment là ? Alors que l’homme a vécu depuis des millénaires…Je ne suis pas théologien, mais je suis en contact avec des milieux divers, je crois au « + » du christianisme, non pas à mon point de vue personnel, mais bien davantage, en tant que rupture et espérance : la foi est un don, qu’on reçoit, comme la graine de sénevé…ou la parabole du bon semeur…Nous en resterons là, pour le moment
Finalement, le péché originel me paraît être le péché en ce qu’il prend possession de nous, qu’il se crée un empire, du mal. L’incarnation est la lutte contre cet empire, dans l’alliance, théologique en tout cas (événementielle, c’est une autre affaire), de Dieu et d’une femme. Cette conception m’aide notamment à comprendre les dogmes de l’immaculée conception et de l’assomption.