Eloge du casse-pied – 29° dimanche, Année C

 « Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête ». (Luc 18, 1-8)

Le découragement, voilà bien la tentation la plus subtile, le plus cruelle et – sans doute – la plus efficace pour abattre l’homme. Quand l’humain commence à se dire « à quoi bon ? » et à baisser les bras – alors, le pire n’est jamais loin. Dégoût de soi, fatigue des autres et certitude que rien de beau ne puisse advenir. Les systèmes totalitaires l’ont bien compris : pour casser une population, ils lui arrachent l’espérance. Alors, la multitude devient une foule anonyme. Sans voix et sans visage.

Jésus secoue le cocotier en racontant avec humour cette parabole d’un juge sans foi ni loi. La veuve de l’histoire lui casse tellement les pieds, que le magistrat corrompu finit par lui faire justice. Et le Christ de conclure : « Combien plus, Dieu vous fera-t-Il justice ? Priez et ne vous résignez pas » Mais la tentation du découragement est puissante. D’où cette finale, en guise d’avertissement : « Mais le Fils de l’homme, quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? »     

6 réflexions sur « Eloge du casse-pied – 29° dimanche, Année C »

  1. Monsieur l’Abbé,
    Je vous remercie d’avoir créé ce blog.Vos interventions et commentaires sont « édifiants » au sens propre du terme.et pour cela aussi ,je veux vous encourager à persévérer.

    Car ,c’est ainsi ,qu’aujourd’hui ,il faut re-conquérir les coeurs:::en expliquant correctement la réalité,sans outrage ni faveur.

    La «  »médiatisation » de notre société est aberrante ,car elle amène tout un chacun à douter de son propre esprit de discernement.Cette médiatisation « enlève » le libre discernement et entraîne vers des aveuglements néfastes.

    J’ose espérer que votre contexte « autorité » ambiante vous laisse continuer à parler aussi vrai.C’est de cela plus que d’autres « visions » que chacun a besoin aujourd’hui.

    Merci !!!

  2. Moi aussi j’aime bien vous lire. Mais j’ai toujours du mal à suivre ce vocabulaire trituré, en total décrochage avec le « français » quotidien. J’avais en mon temps posté un billet sur ce sujet, sur cette curieuse façon d’écrire et qui rend la parole de Dieu si incompréhensible.

    http://lenversdudecort.wordpress.com/2013/03/15/inaudible-catholicisme/

    J’imagine que de nombreux fidèles doivent être des experts – ou habitués – en langue romane pour tenter de déchiffrer les mots et les phrases. Ni voyez pas une critique, mais en notre époque de communication et d’abondance d’information, il est une priorité à ne pas laisser de côté : se faire comprendre.

    Au plaisir de vous lire

    Henri Postandt

    1. Cher Monsieur, Quand mes écrits vous semblent « suivre ce vocabulaire trituré, en total décrochage avec le « français » quotidien », n’hésitez pas à me le signaler. Comme vous le dites, inutile de communiquer pour ne pas se faire comprendre. EdB

  3. Henri,les hasards du Web font que je vous retrouve aujourd’hui, sur ce site…J’apprécie vos posts sur Facebook (bien que, l’excès nuit en tout…cf mon commentaire sur votre page Facebook)…
    Vous parlez, vous postez : beaucoup de bruit…pour promotionner votre blog.
    La parole de Dieu, et de son fils Jésus, seront toujours incompréhensibles, aux oreilles du monde : la conversion c’est faire le chemin..écouter et dire, dans le respect mais sans complaisance : un art, difficile, inaccessible mais à tenter…

  4. Le sujet de votre chronique dans la LLB du 5 nov m’avait déjà personnellement interrogé aussi je me permets de vous communiquer brièvement ma propre réflexion : ce ne sont pas deux options, mais une évolution ; on naît individualiste, on devient personnaliste par le développement de nos facultés de liberté et de conscience, les relations avec nos proches, nos réflexions philosophiques, les valeurs auxquelles on adhère ; ce serait donc plutôt le rapport entre ces deux attitudes qui est continuellement revu ou remis en question au cours de la vie.
    Quant aux pratiques de la circoncision, ou de l’excision, auxquelles j’ajouterais aussi le baptême et le port de signes extérieurs, formes très diverses bien d’accord, elles se pratiquent le plus souvent en début de vie et consistent généralement à imposer une adhésion de type individualiste à des influences ou pouvoirs locaux.

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