Blog: bilan du mois de septembre

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées.

Le lectorat reste majoritairement belge (3829 visites). La France suit avec 321 visites. Loin derrière, la 3° place est occupée par le Royaume-Uni (33 visites) et les Pays-Bas (23 visites). Un article a « cassé le baraque » en terme de consultation, c’est « In Memoriam Philippe Grollet » avec 1729 visites. Loin derrière, suite « Scout toujours » avec 400 visites.

Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

De la relation

Ce mercredi 5 octobre paraissait dans les colonnes du Soir un article sur les cours d’éducations sexuelles à l’école. J’en cite une petite partie : « Généraliser un vrai cours d’éducation à la vie sexuelle ?  (…) Pour l’instant en tout cas, il ne s’agit toujours pas de cours, mais d’animations dispensées via les centres de planning familial, sous l’acronyme de « Evas », pour « Education à la vie affective et sexuelle », à laquelle le réseau chrétien ajoute un « r » pour « relationnelle »…. »

Je ne prends pas partie dans un débat d’expert sur le besoin ou non d’éducation sexuelle à l’école, mais je m’étonne que seul le réseau chrétien ajoute le « r » de « relationnel » à la vie affective et sexuelle. L’homme est un être de relation. Le business – c’est de la relation. La politique – c’est de la relation. L’affectivité et la sexualité – c’est de la relation. Et quand business, politique, sexualité ou toute autre dimension de la vie humaine – perdent de vue la dimension relationnelle qui doit les animer, arrive très vite l’impasse. S’il n’y a que le réseau chrétien pour comprendre cela, il y aurait vraiment de quoi s’inquiéter. Mais je ne le pense pas – fort heureusement. Donc, pourquoi ne pas généraliser ce « r » ?

Ce matin, j’assistais à l’Eucharistie solennelle qui fêtait les 120 années de présence salésienne à Liège. A cette occasion, quatre jeunes – dont Xavier, originaire de nos régions – ont fait profession solennelle d’obéissance, pauvreté et chasteté dans la famille religieuse de Don Bosco, spécialisée dans la relation aux jeunes. En regardant Xavier, jeune homme de 30 ans – bien dans sa peau et au verbe clair – promettre de servir toute sa vie la jeunesse, je me disais qu’il en fallait du courage – ou de l’inconscience – après les scandales de ces derniers mois. Mais si la pédophilie est le dévoiement par excellence de la relation, le service irréprochable de la jeunesse qui a animé la toute grande majorité des disciples de Don Bosco – et autres prêtres ou religieux éducateurs – fut le vecteur d’une authentique éducation à la relation. Relation à soi-même, aux autres et à Dieu. Merci à Xavier – et à ses trois compagnons – de reprendre le flambeau en 2011. Je sais qu’ils ne seront pas les derniers.

 

Raisins amers (27e dimanche, année A)

Dans la première lecture de ce dimanche, le prophète Isaïe reprend un vieux thème de la sagesse juive : un homme plante une vigne et s’en occupe patiemment. Et pourtant, les raisins qu’elle produit sont amers. De dépit, il se détourne du lopin de terre qu’il avait tant soigné. Et le prophète d’expliquer que cette vigne est le peuple hébreu qui attriste le Seigneur en ne respectant pas son alliance.

Dans l’évangile, Jésus reprend l’image à son compte, mais Il la radicalise : le Fils de l’homme ne se fait plus d’illusions. Il sait que sa vie terrestre va bientôt finir. Pourtant, Il croit fermement que son Père ne l’abandonnera pas. Il raconte donc sa parabole la plus autobiographique. La plus sombre aussi. Celle de vignerons qui refusent de rendre au propriétaire le fruit de sa vigne – et qui finissent même par assassiner son fils, afin de supprimer l’héritier. Et pourtant, Jésus conclut son récit par une autre parole de l’écriture juive : « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire ».  Tout en annonçant la croix, le Christ pointe déjà vers la lueur de Pâques.

Zure druiven (27ste zondag, jaar A)

In de eerste lezing van deze zondag, haalt de profeet Jezaja, een oud thema aan uit de Joodse wijsheid : een man plant een wijngaard en zorgt ervoor met veel geduld. Nochtans geeft deze maar zure druiven. Uit droefheid, keert hij zich af van de tuin die hij zo beminde. De profeet legt dan ook uit dat deze wijngaard het volk is, die het verbond met de Heer niet naleeft.

In het Evangelie van deze zondag gebruikt Jezus hetzelfde beeld, maar dan met nog radicalere woorden: De Mensenzoon weet dat zijn aardse leven binnenkort tot een einde komt. Toch gelooft hij dat Zijn Vader hem niet in de steek laat. Hij vertelt daarom zijn meest autobiografische parabel. Waarschijnlijk ook zijn donkerste gelijkenis. Het gaat om wijnboeren die de zoon van de eigenaar vermoorden, om de druiven voor zichzelf te bewaren. En toch eindigt het verhaal  met een nota van hoop : « de steen die verworpen werd, wordt hoeksteen van het gebouw”. Wanneer Christus zijn kruis aankondigt, zegt Hij tevens iets over Zijn verrijzenis.

Hommage à Philippe Grollet – jeudi 29 septembre – Centre d’Action Laïque

Ce jeudi 29 septembre eut lieu au CAL (Centre d’Action Laïque, situé sur le campus de l’ULB), une cérémonie d’hommage laïque à Philippe Grollet. Elle fut digne et belle, ressemblant bien à celui qui était commémoré. J’ai particulièrement été touché par la sincérité et la profondeur de ses deux enfants, qui ont rendu hommage à leur père. Philippe était fier de sa progéniture – à juste titre. J’ai également été honoré par la demande de sa famille, qui a souhaité que je prenne la parole à cette occasion – dans le prolongement de mon billet publié sur ce blog. Voici donc le texte de ma prise de parole:

Mon cher Philippe,

Tu ne t’attendais sans doute pas à ce qu’un Curé prenne la parole lors de tes funérailles – et cela, de surcroît au sein de ton cher bâtiment du CAL. En apprenant qu’il s’agit de moi, tu te serais sans doute exclamé : « Eric, tu es incorrigible ! Une fois de plus, tu t’arranges pour avoir le dernier mot ».  Mais non, Philippe. Cette fois, ce n’est pas moi qui ai le dernier mot, mais bien l’amour et l’amitié. L’amour de ta compagne Anne-Françoise, de Liliane – ta complice de toujours – et de Gaëlle et Bruno, tes enfants. Ils ont souhaité me laisser prendre la parole en ce jour, afin que toutes les facettes de ta personnalité soient ici évoquées. L’amitié, aussi – celle qui unit les hommes – par-delà les frontières idéologiques. C’est d’ailleurs une expérience assez particulière que d’éprouver de la sympathie pour quelqu’un qui n’appartient en rien à votre famille philosophique. La relation qui se construit n’est alors, en effet, parasitée par rien de ce qui fait la complexité des relations entre proches : rivalité, jalousie, lien d’autorité ou de subordination. Rien de tout cela entre toi et moi, Philippe. Tu ne me devais rien, pas plus que moi, je ne te devais quelque chose. Nous appartenions à deux planètes philosophiques différentes : Tu étais l’avocat de l’autonomie souveraine du sujet. Moi, je me voulais le chantre de l’homme en relation – face à son Créateur et ses frères. Et pourtant… A force de débattre et de polémiquer, nous avions fini – comme ces vieux couples impossibles – à nous respecter, puis même à nous apprécier. Je me souviens de la première fois que je suis entré dans ce beau bâtiment du CAL. Nous étions à l’époque déjà devenus copains et tu étais toujours président de la laïcité. A la fin d’une conférence commune à l’ULB, je t’ai dit : « Philippe, je ne l’ai jamais vu le bâtiment que tu as fait construire ». « Aucun souci », me répondis-tu, « on y va.». Il n’était pas loin de minuit et voilà que tu m’introduisis dans l’immeuble complètement désert, que tu me fis visiter avec une certaine fierté. Je me rappelle que tu me désignas une pièce du 1er étage, comme le lieu stratégique où se débattaient les décisions. Observant qu’il s’y trouvaient des valves, j’y épinglai ma  carte de visite de porte-parole des évêques, en y ajoutant un smiley et un commentaire blagueur du genre : « Dieu vous regarde ». Tu étais enchanté, en t’imaginant la tête de tes collaborateurs le lendemain. Ce côté potache nous rassemblait. Derrière l’avocat passionné et polémiste se cachait un être joyeux et sensible. Un homme fidèle aussi : plusieurs fois, Anne-Françoise et toi m’avez invité à un repas – et ceci, par pure sympathie.

D’ailleurs, tout ne nous séparait pas – loin de là. Plusieurs combats nous étaient communs : la défense de la démocratie contre le repli populiste ou identitaire ; l’opposition à toute confusion entre foi et science – comme c’est le cas avec le créationnisme – et puis aussi la lutte contre l’injustice sociale. Poursuivant ton œuvre, ton successeur Pierre Galand proposa ainsi au cardinal Danneels de signer un appel commun pour la régularisation des sans-papiers – appel qui fut suivi d’effets.

Mais, Philippe, ni toi, ni moi, n’aimions le consensualisme plat. Notre mutuelle sympathie n’effaça jamais nos profondes différences. Celles-ci culminaient dans notre approche de la mort, à laquelle nous donnions une signification fondamentalement différente. Cette mort, nous rassemble désormais. Par ton décès inopiné et prématuré, tu m’as précédé sur un chemin, qu’un jour aussi j’emprunterai. Ce jour-là – que ce soit un Dieu d’amour qui nous accueille, comme je le crois – ou que seul le néant soit notre compagne, comme tu le pensais – nous serons pleinement frères de destin. C’est cela, Philippe, qui est si beau avec les hommes : ce qui les oppose durant la vie, les rassemble dans la mort. Alors « à – Dieu Philippe ». Si je le dis en deux mots – « à-Dieu » – d’autres ici, le prononcent en un seul – comme tu le faisais. Mais qu’importe : la sincérité et l’émotion sont la même. Adieu donc, Philippe. Et merci.

Remerciements suite à mon installation comme Curé-doyen par Mgr Jousten

Eglise Saint-Jacques – samedi 24 septembre 2011

En premier lieu, c’est le Seigneur que je remercie pour mes 20 années de prêtrise et pour ce nouveau défi pastoral qu’il m’offre à vivre au cœur de notre Cité ardente.

Ensuite, je vous remercie, Monseigneur, pour la confiance que vous me faites en me nommant curé de l’UP Saint-Lambert-au-cœur-de-Liège et doyen de la rive gauche. Nous avons fêté la semaine dernière vos dix années d’épiscopat. Parce que vous êtes un évêque « sans chichis », un pasteur proche des gens et un chef qui descend sur le terrain, beaucoup de catholiques et de non-catholiques voient en vous l’image du bon Berger. Pour cela, je rends grâce au Christ, unique bon Pasteur.
Je voudrais joindre à mes remerciements mon prédécesseur, le chanoine Joseph Bodeson. Avec tout son cœur, il a posé les fondations de notre unité pastorale – ainsi que du doyenné rive-gauche – et il s’est dépensé sans compter. Aujourd’hui, il accepte de rester dans l’équipe, afin de poursuivre son travail au milieu de nous.

Je  salue aussi ma famille et toutes les personnes qui me sont proches et qui ont fait le déplacement. Parmi eux, certains sont très cathos, d’autres « moyennement » cathos, d’autres… « pas très » cathos. Sachez que votre présence et affection à tous m’est vraiment précieuse. Merci d’être là.

Je salue également mes nouveaux collaborateurs de l’UP et du doyenné : prêtres, diacres, consacrés et laïcs. Merci d’accepter de faire équipe avec moi. Vous apprendrez bien vite à mieux me connaître, avec mes quelques inévitables qualités, mais aussi mes charmants petits défauts. Ainsi, si vous me croisez le matin, avant que j’aie bu mon café ou lu mes quotidiens du jour… Méfiez-vous !
Je remercie tout particulièrement ceux qui ont permis l’organisation de la célébration d’aujourd’hui, ainsi que de la réception qui suivra – et où j’espère pouvoir vous rencontrer un peu plus longuement. Parmi ces organisateurs, il y a les équipes de Saint-Jacques – qui nous accueillent dans leur splendide église, mais aussi les membres de toutes les autres paroisses qui forment l’UP et le doyenné. Merci aux différents présidents de fabriques d’église et à toutes et tous pour ce beau travail collectif.

Je m’adresse maintenant à tous mes frères et sœurs qui sont membres des paroisses qui forment l’UP Saint-Lambert – ou les autres paroisses du doyenné rive-gauche. Vous vous demandez sans doute, avec mon arrivée, à quelle sauce vous allez désormais être mangés : Certains d’entre vous connaissent mon admiration pour le grand Churchill. Le jour où il devint premier ministre, il ne promit qu’une chose : « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur ». Au moment où j’entame ma mission, je ne vais peut-être pas aller jusque-là… Mais il est vrai que la tâche qui s’annonce ne sera pas facile et que chaque baptisé de l’UP et du doyenné sera mis à contribution. Rassurez-vous, le changement pour le changement, ce n’est pas mon truc. Par contre, je ne souhaite pas, non plus, faire « fonctionner les choses comme elles ont toujours fonctionné… parce qu’on a toujours fait comme ça ». Notre objectif à tous doit être de transmettre au mieux à vos enfants et petits-enfants le trésor de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. S’il faut changer des habitudes pour mieux transmettre l’Evangile, ensemble nous les changerons – tout en conservant ce qui doit l’être. Je ferai de mon mieux pour réaliser cela au milieu de vous et avec vous, bien conscient qu’une chose est de recevoir symboliquement les clefs de vos églises, une autre est de trouver la clef qui ouvre la porte de vos cœurs.

Je salue aussi chaleureusement mes frères chrétiens d’autres confessions, de traditions anglicane, orthodoxe, ou protestante. Nous vivons du même baptême. Je m’engage donc à collaborer avec vous pour défendre à Liège les idéaux et défis communs à tout disciple de Jésus-Christ.

Je souhaite enfin dire un mot aux représentants des autorités politiques, civiles et militaires présents dans cette église : Madame la Ministre, Monsieur le Gouverneur, Madame la député européenne, Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux, Mesdames et Messieurs les Echevins, Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités, croyez bien que votre présence, en ce jour, honore toute la communauté catholique de notre ville. Vous manifestez, de la sorte, la place non-négligeable qu’occupent les différentes sensibilités religieuses et philosophiques au sein de notre Cité.
Parmi ces communautés, les catholiques n’ont pas la nostalgie du passé : personne ici ne rêve de voir notre évêque à nouveau couronné prince ! Au contraire, nous voulons être présents à Liège comme des citoyens éveillés aux nombreux défis que nous lance ce début de XXIe siècle : Défi du besoin de profondeur et de spiritualité de tout homme – qu’il soit croyant ou non. Défi de l’éducation de notre jeunesse, en vue de préparer l’avenir. Défi de l’entretien et de la mise en valeur de notre splendide patrimoine religieux – afin que nos églises demeurent belles et accueillantes pour tous ceux qui y entrent : les croyants, les amoureux du beau, les chercheurs de silence, les touristes,…. Enfin, défi de la lutte contre la pauvreté toujours plus grande en ces temps de crise financière. Mesdames et Messieurs les représentants politiques, civils et militaires, vous pouvez être fiers : Notre Cité ardente retrouve sa place de grande métropole au cœur de l’Euregio et j’espère, comme vous et avec vous, que l’expo internationale de 2017 viendra couronner ces efforts. Mais le « Liège qui gagne » doit se mettre au service de ces liégeois qui perdent. Croyez bien que les catholiques liégeois ont à cœur d’être solidaires envers les plus démunis. Je pense, entre autre, au merveilleux travail de terrain que fait l’Accueil Botanique, en totale collaboration avec les services de la ville et les autres associations, mais aussi à « la Fontaine » et à tant d’autres initiatives.

Mesdames et Messieurs les représentants politiques, civils et militaires en vos titres et qualités, chers paroissiens de l’UP, chers membres du doyenné, chers famille et amis, soyez tous remerciés pour votre présence, pour votre confiance  et pour la qualité de votre accueil. Les défis que nous aurons à relever comme catholiques et comme citoyens dans notre bonne ville de Liège sont nombreux mais –  ensemble nous pourrons soulever des montagnes. Je m’engage à contribuer à cet effort collectif sous la paternelle direction de notre évêque et en étroite collaboration avec mon confrère l’abbé Jean-Pierre Pire, doyen de la rive-droite de Liège. Comme l’énonce une célèbre pub : « Et avec toute mon équipe, je m’y engage ».

In memoriam Philippe Grollet

C’est avec émotion que j’ai appris cet après-midi le décès inopiné de Philippe Grollet, le past-président du Centre d’Action Laïque (CAL).
La vie est parfois étonnante. En réel avocat qu’il était, Philippe avait l’art de pratiquer l’excès et l’ironie dans nombre de ces débats télévisés – surtout à l’égard du monde catholique. Mon premier contact avec lui dans ma fonction de porte-parole des évêques, fut donc de me dire : « ce type est un fou furieux ». Puis, j’appris à le pratiquer comme partenaire de débat… un peu comme on s’habitue à un adversaire régulier au tennis. Nous commencions à mieux nous connaître et à nous respecter. Un soir, après un solide débat à l’ULB, nous avions été prendre ensemble quelques verres de bière. Et là, à un moment donné, j’ai vu Philippe changer de regard. Je ne l’avais pas converti, non… mais il voyait désormais l’homme en moi et non plus simplement l’adversaire idéologique. Tout naturellement, nous nous sommes mis à nous tutoyer et depuis lors, notre relation est devenue amicale – ce qui n’empêcha nullement la poursuite vigoureuse de nos échanges publics.

Je découvris, depuis lors, en Philippe Grollet un homme passionné par ses combats et délicat dans ses attentions. Ainsi, lors de sa passation de pouvoir comme président du CAL à Pierre Galand, il insista pour m’inviter et me cita dans son allocution… tout en décochant par après quelques flèches à l’égard des catho’s – histoire de faire bonne mesure :-)…
Plus tard, alors que je me débattais en pleine opération « calice », il m’invita à manger un bout avec lui au restaurant que tenait Anne-Françoise, sa compagne – afin de me remonter le moral durant ces heures sombres. Il refit cela à plusieurs reprises, même quand je n’étais plus porte-parole. Anne-Françoise – sachant que c’était un de mes péchés mignons – me faisait alors goûter ses nouveaux champagnes. Toutes ces attentions m’ont vraiment touché.

Lors d’une de nos dernières rencontres, je lui lançai en boutade : « Philippe, je serai toujours gagnant sur toi. En effet, nous allons tous les deux mourir un jour. Or, si Dieu n’existe pas – comme tu l’affirmes – je n’en saurai rien. Par contre, s’Il existe comme je le crois, j’aurai l’éternité pour te rappeler que c’est bien moi qui avait raison ». Philippe sourit et me répondit : « Voilà bien une version particulièrement malveillante du pari de Pascal…. », avant de conclure par un habituel : « mais qu’espérer de mieux avec ces curés de malheur ».
Eh bien, Philippe, tu m’as devancé sur ce chemin. Tu ne m’en voudras pas – je suis incorrigible – de prier pour toi. A Anne-Françoise et à tes enfants, je présente toute ma sympathie. Tu étais un honnête homme et un être plein de délicates attentions. Je te dis donc « adieu » ou « à Dieu » – là, nous n’étions pas d’accord – mais je te le dis en amitié. Adieu, cher Philippe – et merci.

Rentrée académique à l’ULG (université de Liège)

Redevenu liégeois, j’ai assisté aujourd’hui à la rentrée académique de l’ULG. J’ai apprécié le plaidoyer du recteur Bernard Rentier pour une forme de sélection des étudiants au début de leur parcours de bachelier – non pas pour créer de l’élitisme, mais afin de prévenir l’échec plutôt que de le guérir. Je sais que le sujet est sensible et délicat, mais dans ma vie, j’ai trop vu d’étudiants psychologiquement abîmés par des échecs à répétition à l’université, parce qu’ils s’étaient lancés dans des études qui ne leur convenaient pas, ou qu’ils y étaient mal préparés. Je pense qu’un minimum de canalisation « intelligente » à l’entrée des parcours universitaires, permettra de mieux aiguiller chacun. Aujourd’hui, le taux d’échec en première année d’université, se situe – selon les calculs – entre 36% et 50%. Ce qui est beaucoup. Je me rappelle la blague que nous faisaient certains profs, alors que j’entrais en droit : « Regardez votre voisin de gauche et votre voisin de droite… Avec un peu de chance, un de vous trois sera en deuxième l’année prochaine… » Est-ce vraiment cela l’esprit que nous souhaitons insuffler aux étudiants ?

Le docteur honoris causa de l’ULG cette année, fut Abdou Diouf. Un grand Monsieur… et pas que physiquement. Ce ancien président musulman du Sénégal est démocrate et humaniste. Il est, depuis 2002, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il tint un vibrant plaidoyer pour que notre Occident se guérisse des tentations populistes en « ré-enchantant » son regard sur la politique et la démocratie. Chapeau-bas, Monsieur le Président !