«  Jésus purifie » – 6e dimanche de l’Année, Année B

« Si tu le veux, tu peux me purifier. » Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » (Marc 1, 40-45)

A chaque époque ses maladies, dites « honteuses » : maladies qui frappent non seulement le corps, mais qui stigmatisent aussi la personne. Le sida, l’épilepsie, la maladie mentale,… A l’époque de Jésus, il s’agissait de la lèpre. Auprès du peuple juif, fort préoccupé de pureté rituelle, elle passait pour une impureté. Pour des raisons tant hygiéniques que religieuses, les lépreux étaient mis au ban de la société et ne pouvaient s’approcher des personnes saines. Le lépreux de ce passage d’évangile transgresse l’interdit en se jetant aux pieds du Christ. En le purifiant, Jésus pose bien plus qu’un acte guérisseur : Il rétablit cet homme dans sa dignité.

Le Christ vient nous guérir de toutes nos lèpres : sous Son regard, personne n’est impur. Et Il nous invite à en faire autant : ce sans-grade, ce sans-papier, ce sans-abri,… c’est mon frère en humanité. En ce temps de Carnaval, enlevons nos masques de bien-pensants et regardons chaque homme – de cœur à cœur.

«  Jésus prie » – 5e dimanche de l’Année, Année B

Avec retard…

« Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus le leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait ». (Marc 1, 29-39)

La semaine dernière, ce qui frappait ceux qui écoutaient Jésus, était le fait qu’Il enseignait « avec autorité ». Ce dimanche, l’évangéliste souligne un autre trait de la personnalité du Fils de l’homme : « il priait ».

En ce temps-là, la prière collective au temple ou à la synagogue était familière aux Juifs, mais cette forme solitaire de prière – ce « cœur à cœur » dans un lieu désert avec le Père – cela frappait les esprits. Et même – cela dérangeait un peu : « Tout le monde te cherche », lui lance Simon, comme en reproche. Comprenez : « Tu es une vedette maintenant. Alors, va dans la lumière ! ». Mais non, le Christ se retire longuement pour communier à son Père dans l’Esprit. Ce faisant, Il se plonge spirituellement dans la Source de son être et identité.

Si le Fils de Dieu ressentait dans son humanité le besoin de régulièrement se retirer pour longuement prier, cela nous rappelle que la prière individuelle est vitale pour réveiller la grâce de notre baptême. Nous objectons si facilement : « Je n’ai pas le temps de prier ». La vérité est que nous ne prenons pas le temps de prier. Déjà, rien que 10 minutes de prière solitaire tous les jours – cela change une vie. Sur 24 heures, qui d’entre nous n’a même pas 10 petites minutes à consacrer à Dieu ?

« Sed contra » – Critique d’une critique de #FiduciaSupplicans.

Le débat continue à être animé, suite à la déclaration Fiducia Supplicans, autorisant la bénédiction de couples irréguliers, publiée ce 18 décembre dernier au Vatican. A titre personnel, j’ai donné un commentaire de ce document, ce 2 janvier dans le quotidien belge La Libre
En ce jour anniversaire du géant de la philosophie et théologie catholique, saint Thomas d’Aquin (1225-1274), je souhaite revenir sur une lecture fort critique du document romain par le dominicain Emmanuel Perrier. Celle-ci est parue dans la Revue Thomiste.
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Dès son introduction, l’auteur écrit: « Il est insupportable de voir des fidèles du Christ perdre confiance dans la parole du pasteur universel, de voir des prêtres déchirés entre leur attachement filial et les conséquences pratiques auxquelles ce texte leur imposera de faire face, de voir des évêques se diviser. »  Plus loin, il écrit que ce texte blesse le sens de la foi. 
Comme le signale mon ami, le philosophe Emmanuel Tourpe (qui fête son anniversaire en ce jour), l’auteur « présume au doigt mouillé que tout le monde est perturbé par le texte magistériel et que le « sensus fidei » serait troublé. Est-il bien certain de son affirmation et qu’il ne s’agit pas là d’un biais cognitif lié au milieu qu’il fréquente ? Le texte magistèriel a été très bien reçu dans bien des endroits ». 
J’irais même plus loin: certains milieux trouvent que ce texte est bien trop frileux. 
Plus fondamentalement, je m’interroge sur l’attitude qui consiste à considérer que le « sensus fidei », soit le sens de la foi, corresponde forcément à la position défendue par l’auteur… Cela ne va pas. Le sens de la foi est une lame de fond d’adhésion confiante se dégageant au sein du peuple chrétien, une fois que sont retombées les bourrasques du conflit théologique. Se placer spontanément du côté de la foi profonde du peuple de Dieu, surtout pour contrer le magistère pontifical, est pour le moins téméraire. Pareille prétention fait courir le risque de confondre « le milieux catholique que je fréquente » (conservateur ou progressiste – peu importe)… avec le Souffle de lEsprit.
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Plus loin, l’auteur écrit que: (2) « Lorsque des fidèles s’avancent vers un prêtre pour demander la bénédiction de l’Église, et que ce prêtre les bénit au nom de l’Église, il agit dans la personne de l’Église. C’est pourquoi cette bénédiction ne peut être que liturgique parce que c’est l’intercession de l’Église qui apporte ce soutien et non l’intercession d’un fidèle individuel. » et donc (3) « Il en résulte d’une part que le don ne peut être contraire à l’ordre créé, notamment à la différence primordiale entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres (cf. 1Jn 1, 5), entre la perfection et la privation de perfection (cf. Mt 5, 48). Le don divin ne peut non plus être contraire à l’ordre de la grâce, notamment en ce qu’elle rend juste devant Dieu (cf. Rm 5, 1s.). » 
Comme l’écrit, une fois encore, Emmanuel Tourpe: si toute bénédiction n’est que liturgique et qu’une bénédiction n’existe qu’en vue de la sanctification, « ne doit-on pas mettre à la poubelle tout le Rituel des bénédictions qui prévoit de bénir voitures, animaux et maisons ? »
J’apprenais il y a peu que le rituel des bénédictions en langue allemande (le diocèse auquel j’appartiens est bilingue), prévoit une bénédiction spéciale pour les sapins de Noël. Est-il dans « l’ordre créé » de bénir un arbre que l’on coupe à des fins uniquement décoratives? Certains défenseurs de la nature pourraient s’en émouvoir. Qui plus est, pareille bénédiction pourrait-elle s’appliquer à un sapin de Noël artificiel? Ne serait-ce pas là, bénir un objet contre-nature ? Par cet exemple, je ne souhaite pas me moquer, mais démontrer par l’absurde que surévaluer le sens théologique d’une bénédiction, nous amène à des impasses.
Une bénédiction est un acte chrétien que tout baptisé peut effectuer – et donc par excellence un ministre ordonné de l’Eglise – pour signifier la proximité de Dieu avec les humains qui la demandent.
Fiducia Supplicans rappelle que les personnes en couple irrégulier qui souhaitent pareil geste, se tournent humblement vers Dieu, bien que vivant en-dehors de l’ordre sacramentel. Qui de nous n’a pas fait l’expérience d’une vie spirituelle plus authentique chez des personnes en situation objective de péché, par rapport à l’ambiance rencontrée au sein de certaines sacristies?
Quand Jésus déclare: «  Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu » (Matthieu 21,31), Il ne bénit (ce qui signifie: « dire du bien ») nullement la prostitution ou la collaboration avec l’occupant romain, mais reconnaît une certaine authenticité de coeur chez ces personnes en marge de la bienséance sociale. Faut-il pour autant accuser le Christ de « trafiquer le thermomètre moral », comme l’écrit l’auteur à propos de Fiducia Supplicans (4)?
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Je voudrais terminer en cette fête de saint Thomas d’Aquin, en rappelant que tout théologien – même le plus grand – peut être aveuglé par son propre système théologique.
Ainsi, homme de son époque, le Docteur évangélique justifie l’inquisition et la mise à mort des hérétiques avec un raisonnement logiquement imparable, mais délirant par rapport à la réalité : « En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du côté de l’Eglise. De leur côté, assurément, il y a un péché par lequel ils ont mérité non seulement d’être séparé de l’Eglise par l’excommunication, mais aussi d’être retranchés du monde par la mort. Il est en effet beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l’âme que de falsifier la monnaie qui permet de subvenir à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux-monnayeurs ou autres malfaiteurs sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien davantage les hérétiques, aussitôt qu’ils sont convaincus d’hérésie, pourraient-ils être pas seulement excommuniés, mais très justement mis à mort. Du côté de l’Eglise, au contraire, il y a une miséricorde en vue de la conversion de ceux qui sont dans l’erreur. C’est pourquoi elle ne condamne pas tout de suite, mais « après u premier et second avertissement », comme l’enseigne l’Apôtre. Après cela, en revanche, s’il se trouve que l’hérétique s’obstine encore, l’Eglise n’espérant plus qu’il se convertisse pourvoit au salut des autres en le séparant d’elle par une sentence d’excommunication, et ultérieurement elle l’abandonne au jugement séculier pour qu’il soit retranché du monde par la mort ». (Somme Théologique, IIa IIae, Q.11 art.3) 
Ceci doit inviter à la retenue et l’humilité. Il y a dix ans, l’Exhortation Apostolique du pape François, « Evangelii Gaudium » (EG), rappelait que la réalité est supérieure à l’idée.  « Cela suppose d’éviter diverses manières d’occulter la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les nominalismes déclaratifs, les projets plus formels que réels, les fondamentalismes antihistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse » (EG 231).  « Il y a des hommes politiques – y compris des dirigeants religieux – qui se demandent pourquoi le peuple ne les comprend pas ni ne les suit, alors que leurs propositions sont si logiques et si claires. C’est probablement parce qu’ils se sont installés dans le règne de la pure idée et ont réduit la politique ou la foi à la rhétorique. » (EG 232) « Ne pas mettre en pratique, ne pas intégrer la Parole à la réalité, c’est édifier sur le sable, demeurer dans la pure idée et tomber dans l’intimisme et le gnosticisme qui ne donnent pas de fruit, qui stérilisent son dynamisme. » (EG 233)
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Fiducia Supplicans se veut une déclaration pastorale, donnant à des fidèles vivant une situation irrégulière de couple, de saisir la proximité d’un Dieu, qui les accompagne, même sur un chemin de vie qui sort des clous. S’ils n’arrivent pas à vivre en plénitude la continence et la chasteté, ceci les encourage à cultiver les autres fruits de l’Esprit: « charité, joie, paix, bonté, longanimité, mansuétude, foi et modestie ». (Galates 5, 22)

«  Jésus fait autorité » – 4e dimanche de l’Année, Année B

 « On était frappé par son enseignement, car Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ». (Marc 1, 21-28)

Une chose frappe son auditoire: Jésus n’enseigne pas comme les scribes qui commentaient les écritures en se référant à d’autres scribes. Non, Il parle en homme qui a autorité – qui est « auteur » de Sa parole : « On vous a dit… Eh bien, moi je vous dit » (Matthieu 5, 21). Ce qu’Il dit ne sort pas des livres, mais du tréfonds de Son âme. Pareille autorité Lui donne de poser les gestes qui annoncent le Royaume – c’est-à-dire de « guérir » – et cela, même un saint jour de repos – car « le Fils de l’homme est Maître, même du Sabbat » (Marc 2, 28).

D’où cela lui vient-il ? Le Christ répond : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé » (Luc  4,18).

Nous ne sommes pas le Christ, mais – en tant que baptisés – nous avons part à son Esprit. Demandons donc à l’Esprit de nous remplir de l’autorité du Seigneur. Non pas pour devenir « autoritaires », mais pour – à notre tour – être témoin de la Bonne Nouvelle.

«  Jésus embauche » – 3e dimanche de l’Année, Année B

«Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent.» (Marc 1, 14-20)

Dimanche dernier, nous recevions comme Evangile le récit de l’appel des premiers disciples d’après Saint Jean. C’est sans doute la version la plus historique : Ils étaient disciple du Baptiste et puis ont suivi Jésus. Ce dimanche, nous entendons la version de Saint Marc (assez proche de celle de Matthieu et de Luc). Les disciples sont en train de pêcher – c’est leur métier – et « paf ! » Jésus passe par là et les recrute pour devenir des « pêcheurs d’hommes ». Du coup, ils plantent là leur père et leurs filets et ils le suivent.

Cet épisode correspond sans doute davantage à une expérience spirituelle. En découvrant Jésus, les disciples ont saisi que plus rien ne serait comme avant. « Hareng-boulot-dodo », c’était bien. Mais l’Evangile, c’est la vie. Du coup, leur existence bascule. Il y a un avant Jésus et un après.

Les baptisés d’aujourd’hui ne sont pas tous appelés à lâcher leur profession – les vocations à se consacrer entièrement à l’Evangile restent l’exception – mais une fois que l’on a croisé le regard du Christ, plus rien ne doit être comme avant. A sa manière, chaque baptisé est appelé à être un « pêcheur d’homme ». Sur les sentiers de l’Evangile, il n’y a pas de chômage, de pause-carrière ou de pension. Avec Jésus, c’est le plein-emploi au service du Royaume de l’Amour.

Epiphanie du Seigneur, Année B

« Les mages ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». (Matthieu 2, 1-12)

« Epiphanie » signifie en grec : « manifestation ». Dans le calendrier chrétien, cette fête est plus ancienne que celle de la Nativité (fixée en 354 par le pape Libère à la date du solstice d’hiver – soit le 25 décembre). Jusqu’au milieu du IVe siècle, se célébrait au cours de l’épiphanie toutes les manifestations du Christ sur terre : de sa naissance à son premier miracle, lors des noces de Cana.

Aujourd’hui, l’Eglise latine fête l’Epiphanie avec le récit des mages : elle voit dans le périple de ces trois sages suivant l’étoile depuis fort loin, le signe de la manifestation de la lumière du Christ à toutes les nations. En ce dimanche de l’Epiphanie, prions donc spécialement avec nos frères chrétiens du monde entier. Race, langue, culture nous séparent – mais le Christ est la grande lumière qui fait notre unité. Comme les mages, venons l’adorer et offrons-lui, avec cette année nouvelle –  toutes nos réussites (l’or), tous nos échecs et souffrances (la myrrhe, qui est un herbe amère) et toutes nos prières (l’encens, qui est ce parfum dont la fumée monte vers le ciel).

Oui, mettons-nous en route en 2024. Suivons l’étoile. Allons vers l’Enfant de la crèche, qui manifeste la lumière de l’amour de Dieu pour notre monde.

Réactions révélatrices à Fiducia supplicans… – La Libre p.35 

Ce 3 janvier est parue ma chronique mensuelle dans le quotidien La Libre. 

Elle concerne la récente tempête théologique, ayant suivi un document du Vatican.

Pour la lire, cliquez sur: « Réactions révélatrices à Fiducia supplicans »

Merci à La Libre de m’offrir cet espace de réflexion.

La jeunesse de l’âge – Sainte Famille, Année B

« Maintenant, ô Maître souverain, Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon Ta parole. » (Luc 2, 22-40)

En ce dimanche de la sainte famille, l’Evangile nous décrit la rencontre entre Joseph et Marie et deux personnes âgées : Siméon et Anne. Tous deux veillent au temple et espèrent voir l’avènement du Messie. En croisant l’Enfant-Dieu, ils comprennent que leur longue attente a pris fin et rendent grâce. Ces deux vieillards sont restés jeunes de cœur et d’âme. Les rides ne les ont pas rendus amers. Bien au contraire, ils croient en un avenir au goût de Dieu.

Siméon et Anne me font un peu penser à tant de grands-parents. Au milieu de l’agitation bien légitime des parents – qui souvent ne savent plus où donner de la tête – ils contemplent leur famille avec recul et bienveillance. Et souvent – au milieu d’un conflit ou d’une tension familiale – trouvent le mot juste qui ramène à l’essentiel. Ce dimanche de la Sainte famille est aussi leur dimanche.

« Noël dans la joie et dans la peine » – Nativité du Seigneur, Année B

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 1-14)

Toutes les mamans le savent : une naissance peut être douloureuse. La raison en est que le petit d’homme naît avec une boîte crânienne fort développée, qui – en quittant le sein maternel – fait souffrir sa maman bien plus que cela n’arrive dans le monde animal. Et pourtant, rien de plus joyeux qu’une naissance. Même si… les parents savent que les épreuves ne font que commencer. Mettre un enfant au monde, c’est l’accompagner des années durant, dans les rires comme dans les pleurs.

Joie et souffrance… Il y a un peu des deux dans la fête de la Nativité. Il y a la joie de la naissance du Sauveur. Le Verbe de Dieu se fait petit enfant : par Marie, le Sauveur est mis au monde pour porter l’Amour divin aux hommes. Comme le proclament les anges : « Voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur ». Une joie réelle, donc, mais qui n’immunise pas de la souffrance. Les icônes orthodoxes de la Nativité nous le rappellent avec leurs crèches en forme de sépulture : la mise au monde du Sauveur n’esquive pas les épreuves et les croix.

Voilà pourquoi, la fête de Noël s’adresse tant aux personnes qui sont dans la joie qu’à celles qui vivent dans la peine. Près chez nous, comme de par le monde: en Ukraine ou à Gaza, dans le pays du Christ. Oui, même pour eux résonne en ce jour le chœur des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

« Fiat ! » – 4e Dimanche de l’Avent, Année B

« Que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1, 26-38)

Les deuxième et troisième dimanches de l’Avent, Jean le Baptiste est le personnage au centre des passages d’Evangile, lus au cours des eucharisties dominicales. Le quatrième et dernier dimanche avant la Nativité, il s’agit de Notre-Dame.

Pour expliquer la place de Marie dans l’histoire du salut, prenons un exemple : seul l’eau peut désaltérer, mais sans un réceptacle (bouteille, verre, mains,…), impossible de boire. Il en va de même pour l’œuvre de Dieu : seul l’Esprit de Dieu régénère le monde, mais comment pourrait-il le faire si personne ne lui ouvre son cœur ? Et comment l’Esprit pourrait-il totalement se donner, si quelqu’un ne l’accueille pas en plénitude et sans aucune réserve mentale ou arrière-pensée?

Hélas – de par le péché – le « oui » des hommes est bien fragile : si souvent, nous disons « oui, mais… », « oui, sauf si… », « oui, à moins que… », « oui, à condition que… ».  Rien de tel chez Marie. Le « oui » de la Vierge de Nazareth est libre, clair et limpide. Il ouvre grand les portes à l’Esprit de Dieu. « Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ». Alors la Vierge dit : « Fiat ! Je suis la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole. »