Le groupe parlementaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles a rendu ses conclusions sur l’avenir du cours de religion. Ce sera donc, pour le réseau officiel de l’enseignement, deux heures de cours de citoyenneté et une offre de religion et de morale optionnelle. La conclusion n’est pas une surprise, vu la Déclaration de politique communautaire du 9 septembre 2019, qui préconisait ce résultat, sourd à la volonté d’une majorité de parents d’inscrire leurs enfants à un cours convictionnel. Aveugle aussi, au fait qu’enseigner la religion à l’école est un vaccin contre le fondamentalisme, pour les religions plus récentes sur notre territoire (islam, christianisme évangélique), mais aussi pour les plus anciennes, catholicisme en tête, sans oublier … la laïcité philosophique, nullement immunisée de ce virus – je parle d’expérience.
Les surprises demeurent, cependant : 1. Le groupe de travail parlementaire reçoit le Centre d’Action Laïque et pas les cultes reconnus, malgré le fait qu’ils en aient fait la demande. Et personne ne réagit… Les croyants sont-ils des citoyens de secondes zones? 2. Le gouvernement semble vouloir également convaincre… contraindre (?) l’enseignement libre à organiser une heure de cours de citoyenneté… On reconnaît la même stratégie que pour le réseau officiel. Le début de la fin des cours de religions, tous réseaux confondus?
Reste aussi une question… constitutionnelle : Le groupe parlementaire préconise: « Par contre, ils (les cours convictionnels) seront proposés de manière optionnelle, sur base volontaire, dans des conditions qui rendent confortables pour les élèves leur droit constitutionnel à une éducation morale ou religieuse. » Un « cours optionnel » reste-t-il un cours faisant partie de l’obligation scolaire, vu qu’il ne sera plus l’objet d’aucune évaluation scolaire – au nom de l’égalité entre élèves ? Je pense, quant à moi, qu’il ne s’agit plus d’un cours, mais une offre additionnelle de l’école, comme des cours de yoga à prendre sur les temps libres. Le prescrit constitutionnel n’est donc pas respecté. Pour rappel: Art 24 §1 de la Constitution: « Les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu’à la fin de l’obligation scolaire, le choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle. »
C’est désormais aux parlementaires de se saisir du débat. Je suis curieux de savoir s’il y en aura…
Idéologie quand tu nous tiens ! J’imagine que le Conseil d’Etat ne se satisfera pas de cet indélicat tour de passe passe commandité par le CAL …
C’était prévisible et je ne suis nullement étonnée. C’est triste et je me demande encore quel est le contenu du cours de « citoyenneté » en tant que théorie isolée du reste …
Les évêques et les catholiques en général ont fait preuve de faiblesse, de leur grande sécularisation et de leur couardise pendant la pandémie.
On a bien compris que pour bon nombre de prélats « l’essentiel était d’avoir le petit Jésus dans son coeur » et de ne surtout pas aller se contaminer à la messe. Et puis l’important, ce sont les migrants, le climat et la justice sociale, non ? Et tout cela, le monde associatif le prend en charge bien mieux que nous.
Quoi de surprenant donc à ce qu’on chasse la religion des programmes scolaires ? Quoi de plus normal pour le CAL et les francs-maçons belges de tirer les conséquences de cette course à la sécularisation de notre Église et de nous rendre service en achevant le travail ? Au fond, c’est un acte de miséricorde, vu le niveau des cours de religion dans bien des écoles.
« Enseigner la religion à l’école » est un moyen contre l’extrémisme. De la même manière que enseigner l’histoire, la politique et la philosophie à l’école le sont.
Bizarrement par contre, personne ne pense que pour ce faire, il faudra diviser les enfants selon le parti de leurs parents et donner des cours confessionnels de socialisme, libertarisme par des profs homologués par ces partis.
C’est moche de prévenir une organisation et pas d’autres.
La meilleure manière de prévenir cela est de mettre toutes les convictions (politiques, philosophiques, religieuses, économiques, artistiques etc.) sur un pied d’égalité (tout le monde a le droit de s’organiser, d’exprimer ses opinions, de manifester etc., mais personne n’est plus privilégié que d’autres).
Si on fait cela, alors ces jalousies s’arrètent.
La vraie demande pour une instruction religieuse confessionnelle, on ne l’a jamais observée, sauf peut être en comptant les jeunes dans les églises le dimanche, où c’est assez limité.
On pourra probablement bientôt commencer à l’observer.
Pour l’enseignement libre, une fois que tout le monde s’est habitué à la nouvelle situation dans l’enseignement public, il aura beaucoup de mal à expliquer pourquoi il veut faire quelque chose d’aussi différent.
Je ne m’attendrais pas à ce que ces changements dérangent grand monde. Chez nos voisins au Luxembourg et aux Pays-Bas, ils ne l’ont pas fait non plus.
Mais ça ne s’arrètera pas là. Pourquoi encore financer un réseau libre complêtement distinct s’il enseigne quand même la même chose et que sa seule vraie fonction est une distinction sociale et un marché de marriage homogamique pour les aisés…
En ce qui concerne la constitution, croyez-vous vraiment que cet article sera écrit comme ça s’il fallait l’établir maintenant?
Parce-que si l’inertie est sa seule justification, alors il ne faut pas s’étonner quand un moment donné les gens cherchent des moyens créatifs de respecter la lettre de la loi mais pas l’esprit.
Je pense que l’article 19 de la Constitution belge répond parfaitement à votre souhait !
L’enseignement libre reste de loin le plus prisé et le meilleur en qualité. Résistez et attendez que ça passe. Le religieux revient sur le devant de la scène publique et une absence totale de regard externe pourrait s’avérer désastreux à moyen terme. Le dogmatisme obscurantiste du PS connaîtra quelques années de gloire. Laissons-les leur, les pauvres ! Mais que nos intellectuels se tiennent prêts ! Et que le réseau libre ne cède pas au cours de rien. Enseigner une pensée gnan-gnan n’est ni utile ni urgent.
Voyons les choses avec lucidité : nous sommes ,nous catholiques européens en voie de disparition, en mort cérébrale.
Plus de vocations, plus personne ou si peu aux messes, nous ne suscitons plus aucun intérêt parmi nos concitoyens ( sauf peut-être pour les enterrer et encore..).
nous ne pesons plus rien aux yeux du monde politique.
Quel risque électoral prendrait un parti à se mettre à dos les catholiques en Belgique ??
Nous ne parvenons même plus, nous chrétiens à intéresser ne fût ce qu’un tout petit peu, nos propres enfants ou petits enfants.
Je ne vois hélas pas comment on pourrait argumenter pour contrer cette décision.
Nous disparaissons petit à petit. C’est inéluctable, avec ou sans cours de religion, le résultat est et sera le même.
Cela m ‘afflige et m ‘attriste. Mais la lucidité m’ impose cette constatation.
Jm
Au commencement était la Parole,
Celle, toute-puissante,
Qui fit l’univers,
Et le ciel et la terre,
Et les eaux,
Et le soleil, et les myriades d’étoiles,
Et tous les bêtes de la terre,
Du ciel et de la mer,
Et puis l’homme,
A son image.
Mais celui-ci s’en détourna,
Espérant trouver dans son propre visage, l’écho d’une promesse ancestrale ;
Et le péché inonda la création,
Et l’arbre de vie,
Celui qui couvrait l’homme de son ombre,
Celui qui abritait mille hôtes,
Et sous lequel l’homme chantait la louange du créateur,
Fût coupé.
Mais c’est également pêcher que de laisser la désespérance nous gagner,
Mais c’est une ruse du démon que nous y conduire par son portail infâme,
Mais c’est oublier cette Parole toute-puissante qui nous fût adressée,
Parole qui ne passera pas,
Et qui annonçait, promptement,
Qu’un beau jour, un rameau sortirait de la souche de Jessé.
Je pense qu’intéresser nos enfants (petits-enfants, dans mon cas) c’est d’abord l’exemple ! Leur montrer concrètement les valeurs du christianisme en appliquant les paroles du Christ… Après ça, qu’ils soient rétifs au cérémonial, je peux le comprendre et je pense que nous pouvons les associer aux préparations et leur laisser la possibilité de s’exprimer eux-mêmes, tels qu’ils sont …