Ce dimanche, la Belgique vote pour ses communales et provinciales. Pour un pays que l’on dit désintéressé par la chose politique, je trouve que la campagne fut animée. Il faut s’en réjouir. L’Eglise n’a pas à donner des consignes de vote, mais elle invite à prendre au sérieux son devoir de citoyen.
Garder les catholiques au cœur du monde, tel fut bien une des lignes directrices du Concile Vatican II qui s’est ouvert hier, il y a 50 ans. Mais un demi-siècle plus tard, le défi demeure: Comment vivre pleinement dans son siècle sans pour autant devenir sécularisé? Presser par voie politique une société à se convertir à l’Eglise est contraire à l’Evangile – comme le rappela le décret conciliaire sur la liberté religieuse. Du coup, certains ont cru obtenir pareille adéquation entre l’Eglise et le monde en invitant l’Eglise à se convertir aux modes de l’instant. C’est évidemment une impasse. Comme l’énonce le Christ à ses disciples: « Vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde » (Jean 17, 14-18).
L’enjeu de la « Nouvelle Evangélisation » dont débat à Rome le synode en ce début de l’année de la foi, n’est donc pas mince. Que le baptisé prie l’Esprit, afin que le Christ et Son Evangile prennent corps concrètement au cœur de sa vie. Ce même Esprit lui ouvrira des chemins vers l’âme de ceux qu’il rencontre. Soyons donc des apôtres décomplexés, car la Parole du Christ reste d’une actualité totale. « Le ciel et la terre passeront. Mes paroles ne passeront point ». (Matthieu 24, 35) Mais gardons-nous de devenir des évangélisateurs collants et trop insistants. Si notre interlocuteur n’est pas dans les dispositions pour recevoir l’annonce du Christ, ce n’est pas à nous de forcer la porte de son cœur. Contentons-nous de semer, sans nous focaliser sur la moisson. «Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ: nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment ». (Mc 4,26-34)
Nous allons devoir revenir à l’Eglise pré-constantinienne, celle de la persécution (larvée ou déclarée) et celle des Actes des Apôtres.
Prier l’Esprit, pour moi c’est d’abord lui demander que je le laisse m’évangéliser. Je n’ai pas encore fait sérieusement cette démarche. Merci à ceux qui voudront bien me soutenir spirituellement pour que je fasse le pas.
Ma prière pour Michel.
Viens, Esprit Créateur,
visite l’âme de tes fidèles,
emplis de la grâce d’En-Haut
les cœurs que tu as créés.
Toi qu’on nomme le Consolateur,
Le don du Dieu très-Haut,
La source vivante, le Feu, la Charité,
L’Onction spirituelle.
Tu es l’Esprit aux sept dons,
le doigt de la main du Père,
Son authentique promesse,
Celui qui enrichit toute prière.
Fais briller en nous ta lumière,
Répands l’amour dans nos coeurs,
Soutiens la faiblesse de nos corps
Par ton éternelle vigueur !
Repousse au loin l’Ennemi,
Donne-nous la paix qui dure ;
Que sous ta prévenante conduite,
nous évitions tout mal et toute erreur.
Fais-nous connaître le Père,
révèle-nous le Fils,
et toi, leur commun Esprit,
fais-nous toujours croire en toi.
Gloire soit à Dieu le Père,
au Fils ressuscité des morts,
à l’Esprit Saint Consolateur,
maintenant et dans tous les siècles.
Amen.
Un texte vraiment beau Olivier, merci. Je suis heureux de vous connaître grâce à Eric
En latin :
Veni Creator Spiritus est une hymne entonnée pour le chant grégorien, considérée comme la plus célèbre de toutes les hymnes grégoriennes. Le Veni Creator fut composé par Raban Maur au IXe siècle et est normalement associé à l’Église catholique romaine.
Le Veni Creator Spiritus est chanté lors de l’entrée en conclave à la chapelle Sixtine, ainsi qu’au moment de la consécration d’un évêque, l’ordination de prêtres, la dédicace d’églises, la célébration de synodes et de conciles, le couronnement de rois, l’échange des consentements d’une messe de mariage, et lors d’autres événements solennels. L’hymne fut d’abord consignée aux vêpres. Un manuscrit du onzième siècle le situe à la fois aux laudes et aux vêpres.
Le titre de l’hymne signifie Viens Saint Esprit Créateur et commémore la Pentecôte. Son usage de l’office de tierce aurait commencé dans la liturgie de Cluny, puisqu’il commémore la descente de l’Esprit à la troisième heure du jour. .
Cette hymne était aussi entonnée par Sainte Jeanne d’Arc et son armée, lorsque la Pucelle de Domrémy, menait ses soldats vers une de ses plus grandes victoires sur les Anglais (à Patay notamment où il y eut au minimum 2000 Anglais tués et 3 côté français seulement !).
Je vous l’ai mis en français car les catholiques l’aiment beaucoup en latin sans toujours goûter à la perfection des notions théologiques qu’il contient. (Si vous tapez les trois premiers mots latins sur google, vous trouverez de nombreuses chorales qui l’interprètent et c’est une demande de grâce à Dieu pour qu’il nous donne la foi éclairée par l’intelligence).
Cordialement
Oloivarus