«Tous mangèrent à leur faim, et l’on ramassa les morceaux qui restaient. ». (Luc 9, 11-17)
La fête du Corps et du Sang du Christ – appelée communément « Fête-Dieu » – est d’origine liégeoise et fut instituée au XIIIe siècle. Comme le rappela le pape Paul VI en 1965 : « elle fut célébrée la première fois au diocèse de Liège, spécialement sous l’influence de la Servante de Dieu, sainte Julienne du Mont–Cornillon, et Notre Prédécesseur Urbain IV l’étendit à l’Eglise universelle » (encyclique Mysterium Fidei n°63).
Il est intéressant de noter que l’Evangile du dimanche, est le récit de la multiplication des pains, qui nous parle tout à la fois du don de Dieu et de partage humain. En effet, il aura fallu que quelqu’un offre ses 5 pains et deux poissons, pour que le Christ les multiplie et que la foule soit rassasiée. Comme quoi, il ne faut jamais séparer la dimension verticale de l’Eucharistie (le Christ se donne en nourriture) et sa dimension horizontale (l’Eucharistie invite au partage avec les plus démunis). Certains baptisés insistent sur le vertical. D’autres sur l’horizontal. Ces nuances sont humaines. A condition de ne pas oublier qu’il faut les deux dimensions… pour former une croix, symbole des Chrétiens.
Je me souviens d’une conversation avec ma fille, alors adolescente. Je lui disais combien ce texte me touchait car Jésus voulait (question toujours d’actualité) que chacun mange à sa faim…
Et elle, d’une petite voix paisible et assurée m’a répondu « ce n’est pas ça du tout : le texte veut dire que la parole de Dieu est nourriture pour tous » !
J’en suis restée muette, stupéfaite … Il faut dire qu’à l’époque (années 1990), dans les écoles catholiques, on n’apprenait plus simplement le catéchisme mais qu’on proposait une réflexion profonde par rapport aux textes…
En effet, le pain et les poissons nourrissent mais combien plus nourrisant est l’enseignement du Christ! Et après le repas, « il en reste encore » !