Dossier « Rafaël » : retour sur une polémique

Dans la nuit du 8 décembre, juste après la diffusion sur la « Une » (RTBF) de l’enquête sur les ASBL « Poverello » et « Rafaël » et la veille de sa publication dans les hebdo  Knack et Le Vif, j’ai publié une réaction critique sur mon blog. Je l’ai fait de ma propre initiative, en prenant sur mes heures de sommeil et sans consulter personne. Un « coup de sang », que je ne renie pas. Je n’ai pas parlé de « Poverello », qui n’a pas de lien structurel avec l’Eglise, mais j’ai réagi à ce qui avait été dit de l’ASBL « Rafaël ». Les médias catholiques Cathobel et Kerknet firent de même, les jours suivants. Une semaine plus tard, les journalistes, auteurs de l’enquête, ont répondu sur le site de la RTBF, du Vif et de Knack, à ces « critiques de leur travail journalistique ». Je souhaite rappeler ici que c’est surtout quant au format et au timing de diffusion que j’ai réagi. Même si je ne les rejoins pas dans certaines conclusions de leur enquête, à aucun moment, je n’ai visé le qualité professionnelle de ces journalistes. Il y en a d’ailleurs plusieurs dans cette équipe dont la réputation est flatteuse. Cependant, une réputation ne suffit pas pour empêcher toute réaction. Ceci, d’autant plus qu’une des personnes dans le viseur de nos journalistes, est Mgr Herman Cosijns, une personnalité fort respectée de l’Eglise de Belgique; un homme toujours disposé à rendre service, deux pas derrière les évêques et vivant sa prêtrise avec grande simplicité. Herman Cosijns n’est pas l’aise avec les médias, surtout dans une autre langue que sa langue maternelle. Le saviez-vous? Devoir répondre à plusieurs journalistes, avec une caméra pointée sur vous et qui vous filme en continu, n’est chose facile.  D’où le malaise perceptible à l’antenne. Ceci explique, sans doute aussi, que je me sois mouillé pour une ASBL dont je n’avais jamais entendu parlé auparavant. Je souhaite revenir une dernière fois sur cette affaire, non pas pour avoir le dernier mot, mais par souci de m’expliquer suite à une polémique qui semble avoir pris des proportions étonnantes, tant sur les réseaux sociaux que dans certaines rédaction. 

« Boule puante de Noël » et « Oeufs pourris de Pâques »Le titre de l’article sur mon blog – « Boule puante de Noël » – m’est venu spontanément. Cette formule « coup de gueule » ne me ressemble guère, moi qui manie en général la nuance. Mais ici, elle s’imposait à moi. Le secrétaire général d’une importante fédération de journalistes a écrit à son sujet sur sa page FaceBook: « J’ai été particulièrement heurté par le fait qu’un commentateur que j’apprécie par ailleurs, Eric de Beukelaer, réduise le travail d’enquête du Vif et de la RTBF à une « boule puante » (ce qui supposerait que le sujet visé n’ait en fait rien à se reprocher et que les journalistes qui ont mené l’enquête soient animés par une intention méchante). C’est une accusation facile et indigne. On ne répond pas à une enquête journalistique fouillée par ce type de propos qui vise juste à décrédibiliser sans apporter de réponse sur le fond. C’est proprement révoltant. Ce comportement trumpien est juste abject! » Comparer mon modeste blog à la communication de Donald Trump, champion du populisme, souligne à quel point ce petit article a dû énerver et ce, jusque d’importantes instances médiatiques. Pourtant, je le répète une fois de plus, ce n’est pas l’enquête des journalistes (réalisée au coeur de l’été) que j’ai comparée à une « boule puante », mais bien la sortie de pareille enquête juste avant Noël, que j’ai ressentie comme « une boule puante de Noël ». En fait, la formule remonte à l’époque où j’étais porte-parole des évêques. Je constatais que régulièrement, avant Noël ou avant Pâques, une sortie médiatique salissant la réputation de l’Eglise catholique, venait troubler la sérénité de la fête.  Je me rappelle un célèbre journaliste de la RTBF, ponctuant une émission qui raillait, peu avant Pâques, les miracles de Lourdes, par un rieur : « Allez, bonne fête de Pâques, quand même ! » A l’époque, j’avais (eh oui, déjà…) répondu durement et, suite à la polémique que cette réaction avait engendrée – au cours d’une émission de décodage de la polémique sur la même RTBF – Pierre Delrock m’avait donné partiellement raison, en dénonçant un ton de « persifflage ». Suite à cet incident, j’avais donné à ces coup de griffes médiatiques avant les fêtes, les noms de code de : « Boule puante de Noël » et « Oeufs pourris de Pâques ». Dans le cas qui nous occupe, un responsable de la RTBF m’a assuré que ce n’était que par hasard que la diffusion/publication de l’enquête sur l’ASBL « Rafaël » (pourtant bouclée en été) avait été diffusée peu avant de Noël. Je veux bien le croire, mais l’effet n’en pas moins le même: c’est juste au moment où toutes les associations caritatives catholiques font leur plus gros appel aux donateurs, que ce genre d’enquête est publié… L’effet est celui d’une « boule puante ». L’évêché de Liège – qui n’a rien à voir avec l’ASBL « Rafaël » – a reçu, dans la foulée de cette enquête, des courriers de personnes déclarant qu’elles ne donneraient plus rien pour les oeuvres. Dans une paroisse de banlieue liégeoise, un paroissien s’est levé au moment de la collecte le dimanche suivant l’émission, pour déclarer qu’il voulait savoir « où allait l’argent ». Bref, ce genre d’enquête nuit bien au-delà des associations visées. Et juste avant Noël, cela nuit gravement. Des rédactions me répondrons qu’elles n’ont pas à tenir compte du calendrier religieux et qu’elles choisissent le timing de diffusion/publication que l’actualité leur dicte. C’est évidemment leur droit. Qu‘elles me laissent alors au moins la possibilité de réagir, en exprimant mon agacement de voir si souvent les fêtes chrétiennes polluées par des actualités qui assombrissent leur sens spirituel. 

Enquête sur deux ASBL ou sur l’Eglise? Si mon blog avait mis en cause « tous les médias mainstream », plutôt que de critiquer le traitement rédactionnel d’une émission, j’aurais vraiment mérité d’être comparé à Donald Trump. Voilà pourquoi, je m’autorise à inverser la logique et à poser cette question: pourquoi l’enquête dont il est question, fut-elle annoncée comme mettant en cause « l’Eglise » en général, plutôt que deux associations? Ce fut le cas dans le teasing de l’émission sur la RTBF et aussi dans la presse écrite. Le Vif annonce sur sa couverture: « Lutte contre la pauvreté: la gestion opaque de l’église catholique ». En p.20, le titre de l’article est « Les étranges affaires de l’Eglise ». Il est introduit de la sorte: « L’Eglise catholique soutient-elle vraiment les plus démunis? »  Quand on sait que, par exemple à Liège, le CPAS fait appel depuis deux ans à l’Evêché pour l’aider dans son plan grand froid et que nous recevons régulièrement des appels au secours des autorités, quand elles sont dépassées par des situations, cela est vécu comme une profonde injustice. A ce sujet, le même secrétaire général de l’association de journalistes répondit à mes questions, en écrivant : « Je ne trouve pas correct le titre (du Vif) qui implique toute l’Eglise, mais je trouve beaucoup plus scandaleux ton titre « boule puante »! »   Pour la « boule puante », j’ai répondu ci-dessus et laisse chacun juger. Je me permets cependant de souligner qu’un article sur un blog privé n’a en rien la force de frappe de trois grandes rédactions du pays. Si ce représentant de la presse trouve vraiment des titres et traitements rédactionnels « pas corrects », j’espère que cela fera l’objet d’une réflexion en interne. Question: cette façon de « mouiller toute l’Eglise » est-elle due à une volonté d’attaquer les catholiques? Je n’exclus pas que certains en profitent, mais je ne pense pas que ce soit la raison première. La motivation me semble surtout de gonfler les résultats de l’enquête pour faire vendre de l’audimat et du papier. Or, on ne peut à la fois regretter la défiance grandissante dans la société envers toutes les institutions – défiance qui nourrit le populisme – et d’autre part, à son tour nourrir pareille défiance.    

Le dossier « Rafaël ». Le coeur de ce que les journalistes en charge de l’enquête appellent « le scandale Rafaël », tourne autour d’un ancien hôpital, cédé par des religieuses françaises à un prêtre, afin qu’il s’occupe de pauvres. A son décès, Mgr Cosijns est devenu président du Conseil d’administration (appelé aujourd’hui Organe d’administration). L’ASBL « Rafaël » avait 161 000 euro de fonds en 2011. En 2019, elle est en négatif de -279 000 euro. Sauf à postuler que les administrateurs se sont enrichis (les journalistes prétendent le contraire: «  Bien entendu, on ne parle pas ici d’un enrichissement personnel de la part de Mgr Herman Cosijns ou de Marie-Françoise Boveroulle»), ou qu’ils auraient gérés comme des manches (ce qui ne ressemble en rien à la réputation de Mgr Cosijns), il y a fort à parier que les frais du bâtiment se sont imposés comme trop lourds à supporter. En 2016, deux inspecteurs de l’urbanisme constatent, en effet, que le bâtiment n’est pas aux normes et qu’il y a un nombre de logement bien supérieur à celui approuvé en 2004. Ce problème de surpopulation remonte à l’ancien responsable, prêtre généreux, mais gérant sans doute « à l’ancienne ». Bref, si les nouveaux responsables de l’ASBL « Rafaël » n’avaient pas réagi, il y a fort à parier qu’un jour des journalistes leur auraient reproché de loger des pauvres dans des conditions indignes. La décision fut donc prise en 2017 de rénover totalement le bâtiment et de le faire entrer dans le « projet Bethléem ». Afin de pouvoir réaliser les travaux, le bâtiment (estimé à 3 millions) fut donné en 2021 à l’archevêché, à charge pour celui-ci d’emprunter pour 10 millions, en vue de construire des logements sociaux pour le « projet Bethléem » (projet de l’Archevêché, qui consiste à mettre des bâtiments à disposition de personnes en précarité). Mgr Cosijns explique que s’adosser à un partenaire financièrement plus solide, était pour l’ASBL la seule façon de financer un tel chantier. Les journalistes parlent eux d’un « magnifique cadeau » à l’Archevêché, qui récupérerait son investissement en 25 ans.  De plus, un professeur de droit public y voit un potentiel conflit d’intérêt, que Mgr Cosijns aurait dû signaler, avant de se déporter pour les délibérations. Cette expertise doit être entendue, mais peut être contestée. La nouvelle loi de 2019, qui encadre les ASBL, définit ainsi le conflit d’intérêt:  « lorsque l’organe d’administration est appelé à prendre une décision ou à se prononcer sur une opération relevant de sa compétence à propos de laquelle un administrateur a un intérêt direct ou indirect de nature patrimoniale qui est opposé à l’intérêt de l’association. » (Art 9,8 §1 du CSA) Comme nous avons ici une ASBL à caractère catholique, qui donne son principal patrimoine à une autre ASBL catholique, afin de pouvoir durablement poursuivre son objet social par de nouveaux moyens, je pense quant à moi que la décision n’était nullement « contraire à l’intérêt de l’association », mais qu’elle était, bien au contraire, de nature à pouvoir sauver celle-ci. D’ailleurs, n’était-ce pas aussi un peu la conclusion des journalistes, vu que l’un d’entre eux a expliqué sur antenne au JT de 13h, du 8/12, sur la RTBF, qu’ils étaient d’avis d’arrêter leur enquête… jusqu’à l’interview avec Mgr Cosijns. Cette interview avait, en effet, mis en lumière qu’un prêt avait été fait à l’administratrice-déléguée, afin de lui permettre de conserver sa maison, à la suite de son divorce. Cet élément relança l’enquête des journalistes. Ce prêt n’était pas illégal et était mu par le désir d’aider un membre-pivot de l’association. Il n’en reste pas moins une action maladroite. Notons, cependant, que Mgr Cosijns n’a rien caché et qu’il a répondu à ce sujet aux questions des journalistes. Les journalistes pointent, en outre, vers une gestion humaine discutable des sans-papiers par cette administratrice-déléguée et dénoncent le fait qu’elle aurait perçu une commission de ses protégés sur des assurances-décès qu’elle leur aurait venues. Comme je l’ai écrit le soir même sur mon blog, il s’agit ici de « vraies questions ». Méritent-elles, pour autant, d’être présentées comme un « scandale », alors que l’ASBL poursuit un travail remarquable? Je ne le pense pas. Je le répète, la question du « conflit d’intérêt », qui est au coeur de leur argumentation,  est tout sauf établie. Une ASBL catholique a fait passer un bâtiment à une autre ASBL catholique, pour poursuivre plus efficacement son aide aux pauvres. Je ne vois pas en cela de conflit d’intérêt.     

L’entre-soi, ou le débat? Dans leur réaction, les journalistes en charge de l’enquête concluent: « Nous avons été accusés d’avoir mené une enquête  » à charge « , ce que nous contestons formellement. (…) Il est étonnant de voir certaines personnes refaire une enquête de six mois en une soirée ou quelques jours. » Un des journalistes en question parle même sur sa page FaceBook de « diffamation » de son travail. Il n’est, de fait, jamais agréable de recevoir des critiques, mais cela suffit-il pour ne pas les tolérer ? L’entre-soi est une tentation qui guète toutes les professions, en ce compris les journalistes. Comme Vicaire-général, je passe mon temps à me faire critiquer par des personnes qui n’acceptent pas mes décisions. Ce n’est pas gai, mais je dois accepter cela. Sans débat, il n’y a pas de vie en société qui tienne. Donc – oui – tout travail journalistique peut et même « doit » être soumis à la critique. C’est d’ailleurs le signe qu’il a été pris au sérieux. Ceci, d’autant plus que le journalisme d’investigation pratique une enquête et celle-ci – qu’on le veuille ou non – n’est jamais totalement « neutre ». Et donc, elle peut être ressentie comme étant menée « à charge ». Le juriste que je suis, rappelle que quand le procureur du roi apporte un dossier au tribunal, nul ne prétend qu’il a mal fait son boulot. Et pourtant, chacun convient que l’accusé a droit à un avocat pour se défendre. Il en est de même face au journalisme d’investigation. Je me suis donc arrogé le droit de me faire l’avocat de cette cause, face au tribunal de l’opinion. Je ne suis pas journaliste et face à cette émission et ces articles, le petit chroniqueur que je suis, n’avait que quelques heures – et pas six mois – pour réagir. Il fallait faire vite, car sinon, le public serait passé à autre chose. Un autre format d’émission permettrait, selon moi, d’éviter ce genre d’incidents. Une enquête d’investigation devrait systématiquement être mise à disposition des personnes visées, une semaine avant sa diffusion et un débat devrait être organisé après l’émission, afin que chacun puisse raconter sa version de l’histoire. Qu’on ne m’objecte pas que ceci avait été possible durant l’émission. Mgr Cosijns avait reçu une demande d’interview sur le « projet Bethléem », sans vraiment se faire expliquer l’objet de l’interview. Si le porte-parole des évêques se trouvait à ses côtés, ce fut purement par hasard, car il était dans la maison. Comment se préparer à répondre adéquatement dans ces conditions, quand on n’est pas rompu à la pratique des médias? J’ai été taxé de trumpisme. Or, le trumpisme se développe quand la confiance se perd dans les institutions, dont les médias. D’où l’importance du débat. Le débat interne n’érode pas la confiance, mais la consolide. Plus les médias laissent place à un vrai débat interne avec des avis et des contre-avis en leur sein, plus il deviendra évident que loin des délires complotistes,  les rédactions tentent de faire de leur mieux pour accomplir la noble mission d’informer. J’ai d’ailleurs été heureux de constater que les réactions à l’article sur mon blog allaient en sens divers: plusieurs journalistes m’ont soutenu et plusieurs catholiques ont défendu l’émission. Voilà ce que j’aime: une société où chacun ose sortir des clivages, pour permettre un débat en vérité. 

A tous, à commencer par les journalistes auteur de cette enquête, je souhaite une fête de Noël pleine de paix dans ce monde en quête d’une vérité, qui nous précède et nous attire. 

18 réflexions sur « Dossier « Rafaël » : retour sur une polémique »

  1. Ce qui est étonnant c’est que jamais pareil « marronnier » ne sorte au sujet d’autres religions ou d’une sacro-saint CAL qui fait la pluie et le beau temps dans ce pays, comme les récents « débats » (dont les cultes ont exclus) au sujet du cours de religion l’ont encore montré.

    Les catholiques sont des proies faciles. Du journalisme de caniveau financé avec nos deniers. Comme le propose Zemmour, privatisons tout le service public audiovisuel. La RTBF est un média à la solde d’une et une seule vision gauchiste-progressiste-laïciste de la société.

    1. Cher JdW, Puis-je vous demander de vous révéler? Les anonymes n’ont pas de place dans ce forum. Sinon, je ne vous laisserai plus vous exprimer. Ceci étant dit, je ne suis pas du tout de votre avis sur l’avenir des médias. Evidemment, je n’ai pas du tout les mêmes références intellectuelles que vous.

        1. C’est la chose la plus publique et publiée au monde: en règle générale 50% à la fabrique d’église, établissement public et sous tutelle, en charge du bâtiment et 50% pour l’asbl Unité pastorale, en charge de la pastorale. Exception: les collectes dédicacées: elles vont à l’oeuvre annoncée, sauf 10% pour la fabrique d’église.

      1. Bonjour,

        Si je ne révèle pas mon identité, c’est parce que dans certains milieux il n’est pas de bon ton d’être de droite, encore moins de droite et catholique. Je ne tiens donc pas à ce que, en Googlant mon nom, des personnes puissent tomber sur mes opinions politiques et s’en servir à mes dépens. Du reste, vous n’êtes pas sans ignorer que bien des personnes, y compris de grands auteurs, ont écrit et écrivent encore sous pseudonyme. Un usage par ailleurs fort répandu sur la toile… Mes propos n’injurient personne et ne nuisent pas à autrui. L’anonymat, qui plus est sur internet, est un droit pour peu qu’il ne serve pas à dissimuler des actes ou propos illégaux. Mais je ne pense pas être dans ce cas de figure.

        1. Monsieur, dans ce cas, je vous invite à rester dans la juste mesure et de ne pas trop intervenir à tout bout de champ. Ce blog a été victime d’anonymes « trollers » qui prenaient le pouvoir sur les débats. Cela, je ne le veux pas. Chacun, quelles que soient ses idées (démocratiques), est ici chez lui… A condition, que je m’y sente encore chez moi. Meilleurs voeux.

    2. La victimisation des catholiques m’amuse toujours beaucoup. L’appellation « journalisme de caniveau » pour qualifier d’honorables confrères beaucoup moins. Puis-je rappeler ici que le culte catholique truste 80% des « deniers publics » attribués aux cultes en Belgique (fabriques d’églises non comprises), pourcentage de très loin supérieur au nombre de catholiques de ce pays. Et que le dénigrement des journalistes d’investigation est l’arme très habituelle et éculée de ceux qui en sont l’objet; c’est une stratégie vieille comme le monde et rarement gagnante. Enfin, quand le service public aura été privatisé comme vous le suggérez, ça deviendra comme CNews et Europe 1, les médias de Bolloré, en sont actuellement l’exemple: une tribune politique d’une partialité et d’une censure implacables. Et j’ajoute, pour faire bonne mesure, que vous prêtez bien du pouvoir au « sacro-saint CAL » et que si vous regardez et écoutez les infos des médias de la RTBF, vous constaterez que les reportages effectués dans les écoles catholiques sont bien plus nombreux que ceux représentant l’enseignement officiel. Mes excuses, cher Eric, pour cette intervention. Mais on ne peut pas laisser dire n’importe quoi sans recadrer un peu les faits. Et, moi aussi je sais faire long… ;-)

      1. M. Kengen, des personnes comme Mgr Léonard ou, dans un autre registre, votre ex-confrère Éric Zemmour, ont fait ou font quotidiennement l’expérience de votre « impartialité ». L’un fut quasi assimilé à l’intégrisme catholique tandis que l’autre est qualifié de polémiste d’extrême droite, cela parce que leurs idées ne correspondent pas à celle de la gauche progressiste, un courant ultra-majoritaire à la RTBF comme à France Inter. Avec ces médias, on devient très vite intégriste ou fasciste. CNews ou Europe 1 ont bien sûr une orientation mais ils ont la décence de ne pas prétendre au statut de service public. Bref, je m’arrêterai là — ne souhaitant pas « polluer » ce blog que j’estime néanmoins — et paierai malgré tout, bien qu’amèrement, ma redevance télé. Cordialement.

      2. Si la RTBF et RTL filment plus souvent dans l’enseignement catholique, c’est simplement plus accessible et plus ouvert. Il suffit de demander au directeur. Dans l’enseignement officiel, il faut 36 autorisations pour y entrer. Je m’occupais un peu d’un programme d’accès à des jobs pour les étudiants du secondaire. La communauté française nos a reproché le déséquilibre entre les résaux. Ce qui voulait dire: pas assez d’école officielle et trop de catholiques. Les écoles catholiques étaient plus réactives et ouvertes à nos propositions. C’était cela le déséquilibre.
        Ps: Vous confondez le CAL avec l’enseigement officiel dans votre intervention

        1. Cher M. BC,

          Je ne risque pas de confondre le CAL et l’enseignement officiel, comme Eric vous le confirmera volontiers. Ce que vous dites sur l’ouverture aux médias dans les réseaux n’est plus d’actualité. Désormais, les directions des écoles publiques sont autorisées à répondre à la presse sans en référer au PO. Eh oui, le temps passe, les choses évoluent… Reste à en informer les journalistes de la RTBF afin qu’ils équilibrent les temps de parole, comme ils le font avec les universités et les hôpitaux. Cela dit, joyeux Noël à toutes et tous.

  2. Bravo, cher Eric, pour ton courage et ton temps consacré à la promotion d’une plus grande objectivité et une attitude critique plus positive dans les médias. La critique exagérée et malveillante des personnes ou institutions diverses dont nous sommes quotidiennement abreuvés développe dans la population un sentiment de dégoût et de rejet généralisé et un pessimisme peu propice à son à son « bien-être.
    Encourageons les journalistes à une attitude plus positive et à éviter de « saper le moral de tous ».
    Pourquoi pas, de temps en temps, mettre en évidence de bonnes nouvelles ou de bonnes actions plutôt que toujours parler de ce qui ne va pas !!!

  3. Il est indéniable que le timing de l’émission est très préjudiciable aux œuvres caritatives des paroisses et associations apparentées. Il n’empêche que la communication de l’Eglise en général, et de Mgr Cosijns en particulier a été lamentable et réellement hors du temps. Le «bon usage» en société de jadis proscrivait de parler de politique, de religion et d’argent. Les temps ont basculé et la « glasnost » est désormais attendue dans tous les domaines, surtout dans ces trois domaines-là.
    Lorsque j’étais président de Fabrique d’église, avec le curé, je mettais un point d’honneur à présenter nos comptes annuels à l’assemblée des œuvres paroissiales, ainsi qu’à notre évêque et à notre bourgmestre, puis plus succinctement à l’assemblée paroissiale à la fin de la messe dominicale et dans le bulletin de l’UP. Cela a fortement déplu, tant au nouveau curé qu’à l’évêque qui ont organisé ma « défenestration » de la Fabrique. Depuis, les comptes de la Fabrique et de l’AOP sont redevenus confidentiels. Les immeubles sont vendus « en stoemmelinks » et il est difficile d’en connaître le prix et sur quel compte l’argent a abouti. Sur ordre du Vicariat, les Fabriques et les AOP sont absorbées, regroupées pour être gérées par des « professionnels »initiés et loin des besoins et réalités locales des quartiers pour une gestion soi-disant plus performante… mais les résultats financiers dégagés ne servent plus aux activités des communautés de base ou beaucoup plus difficilement car les demandes son sujettes à une paperasserie dissuasive. À mon humble avis, il me semble que les organes d’Eglise doivent impérativement quitter ces pratiques obscures de secret, de centralisation et de gestion « entre-soi » et ré-apprendre non seulement à écouter les communautés locales et les encourager, mais encore plus certainement apprendre à communiquer sérieusement comme il se doit au 21ème siècle… Il y a du travail en perspective!

  4. J’apprécie énormément la réaction d’EdB publiée ci-dessus. Elle est justifiée et pertinente…

    J’ajouterais juste un mot – qui ne concerne que moi : depuis des lustres et des lustres, le souci des pauvres a été pris en mains par l’Eglise parce qu’elle était vraisemblablement la seule à s’en soucier.

    Dans ma jeunesse, nous avions un copain qui, bien que fort loin de l’église, partait pendant ses vacances pour travailler sur un chantier de l’Abbé Pierre… en France.

    Je me souviens de l’époque ou Mgr Herman Cosyns était curé de paroisse à Laeken et je n’ai jamais entendu de la part de paroissiens le moindre commentaire désobligeant !

    Aujourd’hui, la rapidité de la communication et la « plaie » des réseaux sociaux font qu’on dit tout et parfois aussi n’importe quoi, sans recul et sans analyse.

    J’ai collecté à maintes reprises pour une oeuvre s’occupant d’enfants et je vous garantis que pas un seul centime n’allait à d’autres fins…

    Heureux Noël à tous et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

  5. Bonsoir,Je vous soutiens et admire votre ténacité face à l’énorme pouvoir de manipulations que possèdent les médias audiovisuels et leurs capacités à mal l’utiliser. Plus je connais un sujet plus je constate les manquements et l’absence de capacité d’analyse des journalistes. En tant qu’ancienne directrice d’une AIS en région bruxelloise, je connais bien le secteur associatif d’aide au logement. Un peu aussi le projet Betléhem. Je sais que l’équilibre entre les impératifs sociaux et de gestion n’est pas facile à trouver. Les multiples législations non plus. En voyant le taeser, j’ai vite compris quelle émission ce serait. Je n’ai pas regarder. Sur l ‘Eglise, la RTBF a de toute façon dès qu’elle en a l’occasion une attitude hostile L’Eglise c’est trop complexe pour les journalistes. Les préjugers et les généralisation, c’est plus facile. Sur d’autres sujets, c’est malheureusement la même chose. Je connais un peu le « Poverello ». J’ai envoyé des gens à cette association pour qu’ils soient aidés. J’aurais des critiques sur certains aspects de leur approche d’accompagnement mais je ne sais rien de leur gestion. Et si le Poverello a avoir avec l’Eglise, cette association en fait partie comme n’importe quelle association catholique. L’Eglise n’est pas que les prêtres les évêques.
    Ps: ce serait en effet intéressant que les paroisses communiquent plus sur l’argent des quêtes aux paroissiens. Un mot par an minimum dans le bulletin ou quelques mots dans les annonces qui suivent la messe. En vingt-cinq dans ma paroisse à Enghien, j’ai entendu une seule fois le prêtre en parler à la fin de la messe. Pourriez-vous me dire pourquoi ce n’est systématique? En tant que responsable bien placé dans votre diocèse, vous avez certainement la possibilité d’influencer une meilleure communication sur ce type de sujet. A la messe un jour à Lubumbashi, j’ai entendu le prêtre détailler les sommes remises aux différents offices dans la paroisse. Je me souviens aussi vaguement que cela se faisait aux messes auxquelles j’assistais à la mer du nord dans mon enfance. Un résumé finanncier sur le site internet des diocèses serait bienvenu. Une partie des quêtes leur est destinée si j’ai bien compris.
    Joyeux Noël

  6. Pourquoi avez-vous été traité de trumpiste ? Tout simplement car c’est le système mis en place par les gauchistes pour diaboliser leurs adversaires en mettant dans le même ensemble tout ceux qui réfléchissent par eux-mêmes et ne souscrivent pas à tous les points de vue de la gauche.
    Pour la gauche, l’argent dans l’église n’est pas un moyen pouvant être mis aux services des plus pauvres mais un moyen pour des mâles blancs hétérosexuels d’imposer leur pouvoir.
    Que retient la gauche de l’histoire de l’Eglise ? Quasi uniquement les tortures de l’inquisition, le soi-disant refus de la science avec Galilé et les croisades présentées comme des expéditions colonisatrices alors qu’elles étaient une réponse aux persécutions des pélérins. L’inculture religieuse est phénoménale parmi bon nombre de journalistes.
    Jean Sevilla « Historiquement correct » a le souci de la vérité historique qui contredit la doxa progressiste actuelle.

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