Déjà apparu dans « Le Vif » de cette semaine, le thème de « régionalisation des cultes » est repris par l’édito du Soir de ce jour. S’ensuit une longue interview sur ce thème de l’évêque de Tournai et de l’évêque auxiliaire du Luxembourg.
Je m’étonne de l’apparition dans ces pages d’une enquête, non référencée, déclarant que 54% des Belges seraient « sans affiliation religieuse ». Renseignement pris, il s’agit du rapport Orela, qui explique pourtant que son résultat doit pris grande prudence.
En sa p.157, ce rapport précise, en effet : « Ces chiffres sont à manier avec prudence, car l’« appartenance » à une religion est une notion subjective dont la définition est floue : parle-t-on de croyance, de pratique ou d’identité culturelle ? Ainsi, selon l’enquête menée par le Pew Research Center en 2017, il faudrait plutôt compter en Belgique 56 % de chrétiens, 7 % d’autres religions (ou qui ne savent pas) et 38 % de personnes sans affiliation religieuse. L’importante différence entre ces deux résultats s’explique notamment par la formulation de la question : dans l’European Social Survey (2018), les personnes sont d’abord amenées à choisir si elles considèrent appartenir à une religion ou confession particulière puis, dans un second temps, en cas de réponse positive, à spécifier laquelle. Le Pew Research Center (2018), en revanche, ne pose qu’une seule question : « Quelle est votre religion actuelle ? Si vous en avez une, êtes-vous… », suivie d’une liste de propositions. »
Comme l’a déclaré Mgr Harpigny dans le colonnes du quotidien, l’Eglise ne refuse pas de discuter d’une évolution dans le financement des cultes. A condition de le faire sur de bonnes bases.
C’est encore gentil de demander si elles considèrent appartenir à une religion ou confession particulière puis, dans un second temps, en cas de réponse positive, à spécifier laquelle.
Si on veut vraiment savoir, on demande de remplir une liste des 3 appartenances, pratiques ou marqueuers d’identité les plus importants, et si la religion n’y figure pas spontanément, alors il ne s’agit pas de qqn de religieux.
Les lois du financement des cultes n’ont certainement pas été conçus ayant en tête des citoyens qui considèrent la religion leur quatrième, ou encore moindre, priorité.
Nul part ailleurs, certainement pas quand il y a un biais de désirabilité sociale caché derrière la question, est-ce qu’on pose naivement la question et puis on croit sur parole. « Est-ce que la santé de vos enfants est importante pour vous? » >95% de « très important », félicitations.
Sinon on mesure directement la pratique (facilement observable) et l’adhérence aux règles (au moins pour les catholiques et les musulmans facilement observable).
« Mesurer la pratique, ce serait facilement observable… » Euh… non !
Pourquoi non ? Parce qu’on ne définit pas clairement ce qu’est cette pratique.
Oui, il y a d’une part la fréquentation des eucharisties dominicales. Facilement observable, en effet.
Mais la pratique ne couvre pas que cela.
Et la pratique des baptêmes, du sacrement de mariage ?
A travers ces sacrements (et à travers les funérailles religieuses), on peut facilement observer que les liens ne sont pas rompus avec la religion catholique.
Faut-il vraiment que moi je vous cite votre catéchisme?
La messe hebdomadaire est une condition *minimum*. Donc c’est normal qu’il y a plus de possibilités que le minimum, et ça veut dire par définition que celui qui ne remplit pas la condition minimum, n’est pas pratiquant.
Ce n’est pas un souci, ils font ce qu’ils veulent, il faut juste rester honnête sur ce que ça signifie.
Et si on compte l’acte de devenir membre, la plupart du temps sans consentement en plus, comme une pratique active, ben alors c’est par définition impossible d’être un membre non pratiquant.