« Effata ! » – 23° dimanche, Année B

« Il fait entendre les sourds et parler les muets ». (Marc 7, 31-37)

Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus guérit un sourd-muet avec un peu de salive et une parole étonnante, citée pour cette raison en version originale: « Effata ! », c’est-à-dire « ouvre-toi ».

Jésus n’a pas guéri tous les sourds-muets de son époque. Par son geste, Il fait comprendre qu’Il vient délivrer l’homme de sa surdité et de son mutisme spirituel. Le dicton énonce avec justesse : « Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ». Et de fait, quand on me demande quel est mon pire défaut, je réponds que c’est sans doute celui dont je n’ai pas encore conscience. Tant que je le nie, mon péché me domine et me rend aveugle, sourd et muet. Je me contente d’objecter avec véhémence : « mais non, je ne suis pas comme ça ! » Par contre, le jour où je prends conscience de ce travers – je « vois » mon défaut, « j’entends » les reproches de mon entourage, « j’exprime » une demande de pardon.

Vous l’aurez compris : Jésus n’est pas là pour nous conforter dans le sentiment que nous sommes des « gens biens ». Il n’a pas, non plus, pour mission de nous reprocher que nous sommes des « vauriens ». Non, Il vient à notre rencontre par l’Esprit et dit : « Ouvre ton cœur. Afin que tes oreilles entendent ce que tu n’entendais pas et que ta langue exprime ce qu’elle n’arrivait pas à dire ». « Effata !… ouvre-toi ».

4 réflexions sur « « Effata ! » – 23° dimanche, Année B »

  1. Certes, comme l’écrit avec justesse Eric, « Jésus n’a pas guéri tous les sourds-muets » et il n’a pas non plus guéri tous les paralytiques, tous les aveugles et tous les autres malades. Il n’a pas non plus donné à manger à tous ceux qui ont faim. Il ne s’est pas plus fait voir à toute la population quand il est ressuscité. Bref pourquoi seulement quelques-uns sont-ils bénéficiaires de ses miracles? J’ai la faiblesse de penser qu’à travers ces signes, Jésus veut nous faire comprendre que dans l’éternité, il n’y aura plus de sourds-muets, d’aveugles, de paralytiques et de gens qui voient le monde d’ici-bas comme étant une réalité ultime après laquelle tout s’éteint. Ces guérisons parcimonieuses ne sont-elles pas un signe que dans le monde à venir , il n’y aura plus de larmes de souffrances et d’injustices qui caractérisent tellement l’ici-bas? Et quelque part, ne peut-on pas penser avec Gustave Thibon que le drame de notre époque est d’exiger que le temporel tienne les promesses de l’éternel?

  2. Je crois que la maladie dont ces gens sont atteints donne la réponse : Jésus veut que l’aveugle voie (la vérité) et qu’il entende son message aussi, même sourd ! Jésus guérit un paralytique car il veut que l’homme se tienne debout, etc !

    Ces guérisons ont donc une signification en arrière plan, sans lien avec la nature de la maladie !
    C’est ce que JE crois…

  3. Quelque chose peut t’il être en dehors de l’Eternel?

    Non.

    Nous sommes donc déjà dans l’eternité.

    Croire au Paradis c’est déjà manquer de foi, car c’est croire à la mort et non à l’Eternel.

    Si vous aviez la foi comment un grain de ciboulette vous le sauriez, gens de peu de foi!

    « Race incrédule, jusque à quand vous supporterai-je? »

  4. Dieu supporte éternellement chacun.

    « Jusque à quand » Signifie donc ici non pas une condition temporelle particulière contraire à la Miséricorde Infinie.

    Mais s’adresse à l’illusion du temps elle-même.

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