Vieille Europe et réfugiés

La vieillesse – au sens spirituel du terme – n’a rien à voir avec le nombre des années. Il s’agit d’une forme de sclérose mentale, qui empêche toute action féconde, car la personne atteinte n’accueille les événements qu’avec des reproches pour le passé, de la crainte pour l’avenir et de la passivité face aux défis du présent.

Européen convaincu, j’en finis par me demander si le mal qui ronge notre continent n’est pas cette forme de vieillesse. Nous reprochons à l’Europe son manque d’ambition, mais craignons pour notre avenir – tout en restant passifs face aux défis du présent. Dans son excellent édito de vendredi dans le quotidien bruxellois « le Soir », Jurek Kuczkiewicz voit dans le plan « migration » de la commission Juncker, son « acte fondateur ». En proposant des quotas par pays pour l’accueil des quelques 20.000 réfugiés de la Méditerranée, afin que tout le poids ne repose sur l’Italie et la Grèce, « la Commission Juncker a fait ce qui est attendu de cette institution, et qui nous a manqué depuis une quinzaine d’années : s’emparer du leadership pour le bien commun européen. Cela suppose d’oser affronter, voire défier, ce que des gouvernements ou des mouvements politiques perçoivent comme des intérêts nationaux ou particuliers, mais qui ne sont le plus souvent que de faux-semblants ».  

Et voilà que le gouvernement de la France torpille le projet, et ceci – une fois n’est pas coutume – dans une belle unanimité entre droite et gauche. Résumons-nous donc : Nous reprochons à l’Europe de ne pas agir face au drame des réfugiés et des naufrages en Méditerranée, mais vivons dans la crainte d’accueillir quelque milliers de réfugiés dans nos pays minés par le chômage. Résultat de courses, nous restons passifs en laissant les pays frontaliers – en pleine crise financière – se débrouiller avec eux. Reproches pour le passé – craintes pour l’avenir – passivité face aux défis du présent. Realpolitik ? Non – signe de vieillesse.

 

 

 

14 réflexions sur « Vieille Europe et réfugiés »

  1. Vous donnez l’impression de vouloir plaider en faveur de la première guerre de toute l’histoire de l’humanité dans laquelle celui qui est envahi reçoit l’envahisseur avec le sourire de type bisounoursissime.

    Votre analyse de cet évènement géo-politique et votre apologie du plan Juncker dépasse largement l’entendement: lire à ce sujet des propos aussi incensés sous votre plume alors que vous écrivez tant de choses intéressantes par ailleurs est decidemment très pénible.

    La réalité est que nous sommes face à une invasion d’une ampleur gravissime laquelle requiert des mesures fermes. Celles-ci sont tout à fait à la portée de pays même ceux en “en pleine crise financière”.

    Encore une fois, plutôt que de nous étaler votre idéologie immigrationiste, je vous suggère de nous rappeler ce que l’Eglise enseigne sur la légitime défense: je trouve que vous restez étrangement muet à ce sujet. Poitiers et Lépante, ça vous parle?

    Petite remarque en passant: il est tout à fait touchant de vous savoir “européen convaincu”. Voici donc, pour l’immédiat, quelque chose à méditer: « A quelle profondeur d’illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d’être elles-mêmes et n’en plus former qu’une seule ? » Charles de Gaulle.

    1. Merci de m’avoir si bien lu et compris. Oui, nous ne sommes pas d’accord. A chacun ses sources…
      « Ce continent magnifique, qui comprend les parties les plus belles et les plus civilisées de la terre, qui a un climat tempéré et agréable et qui est la patrie de tous les grands peuples apparentés du monde occidental. L’Europe est aussi le berceau du christianisme et de la morale chrétienne. Elle est à l’origine de la plus grande partie de la culture, des arts, de la philosophie et de la science du passé et du présent. Si l’Europe pouvait s’unir pour jouir de cet héritage commun, il n’y aurait pas de limite à son bonheur, à sa prospérité, à sa gloire, dont jouiraient ses 300 ou 400 millions d’habitants. En revanche, c’est aussi d’Europe qu’est partie cette série de guerres nationalistes épouvantables (…) Ces horreurs, Messieurs, peuvent encore se répéter. Mais il y a un remède (…) Il consiste à reconstituer la famille européenne, ou tout au moins la plus grande partie possible de la famille européenne, puis de dresser un cadre de telle manière qu’elle puisse se développer dans la paix, la sécurité et la liberté. Nous devons ériger quelque chose comme les États-Unis d’Europe. (…) J’en viens maintenant à une déclaration qui va vous étonner. Le premier pas vers une nouvelle formation de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l’Allemagne des partenaires. (…) Mais j’aimerais lancer un avertissement. Nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous. Nous vivons aujourd’hui un moment de répit. Les canons ont cessé de cracher la mitraille et le combat a pris fin, mais les dangers n’ont pas disparu. Si nous voulons créer les États-Unis d’Europe, ou quelque nom qu’on leur donne, il nous faut commencer maintenant. » (Churchill à Zurich, 19 septembre 1946)

      1. Vous vous contentez de faire répliquer Churchill au propos de de Gaulle ce qui c’est relativement intéressant.

        Je note aussi que vous ne vous donnez pas la peine de répliquer à ce que je dis: mes propos vous les esquivez commodément.

        Dommage.

        1. Cher Emmanuel, je n’esquive rien. Nos pensées politiques sont aussi éloignées que ne l’étaient celles de Bernanos et de Maurras. Que ne l’est la doctrine sociale de l’Eglise d’une bienpensance catho. Je n’ai pas de temps de refaire toute la démonstration. Je pense que c’est la peur de l’autre qui vous fait penser ainsi. Je ne dis pas que l’accueil de réfugiés est sans risque. Mais les laisser se noyer pour sauver notre « civilisation chrétienne », ce sera sans moi.

          1. Si vous, vous n’avez pas “peur de l’autre”, il est certain que vous n’avez pas peur non plus quand il s’agit de coller des étiquettes et d’opérer de saisissants raccourcis de raisonnements. Au fait, est-ce bien Catho-compatible de chercher d’emblée à relever ce qui nous sépare plutôt que ce qui nous unit? En tout cas, dites à vos services de renseignements de se méfier des apparences: à mon sujet, ils vous ont induit en erreur.

            Le manque de temps est une chose malheureuse que je connais bien aussi mais je ne vous demandais pas non plus de “refaire toute la démonstration”: juste une phrase dans la bonne direction aurait suffit.

            J’ai une requête insistante quand même: si comme moi, vous souhaitez garder à ce débat et ceux à venir un caractère amicale, retirez s’il vous plaît votre suspicion outrancière selon laquelle je puisse penser une fraction de seconde que de laisser se noyer quiconque pour une quelconque raison soit une option. Là, vous faites (beaucoup) trop fort.

            Allez, vite encore ceci: contrairement aux pays européens, les australiens, eux, n’ont plus de noyés à déplorer: l’affaire est réglée une bonne fois pour toute car ils ont fermement fait comprendre à tout candidat migrants que ce n’était plus la peine de tenter une entrée illégale en Australie par la mer. Si c’est avec cette méthode que vous n’êtes pas d’accord, et vous en avez parfaitement le droit, il nous intéresserait vivement d’entendre le prêtre nous enseigner en quoi cette politique n’est pas Catho-compatible. Peut-être l’objet d’un prochain article?

          2. Cher Emmanuel,
            Si je vous ai offensé, je m’en excuse. Mais je ne suis pas malheureux de vous faire sortir de vos gongs.

            Je ne cherche pas à souligner ce qui nous sépare, je donne mon avis sans langue de buis. Ce que je pense vous avez fait à mon encontre. Je vous cite: « Vous donnez l’impression de vouloir plaider en faveur de la première guerre de toute l’histoire de l’humanité dans laquelle celui qui est envahi reçoit l’envahisseur avec le sourire de type bisounoursissime. Votre analyse de cet évènement géo-politique et votre apologie du plan Juncker dépasse largement l’entendement: lire à ce sujet des propos aussi incensés sous votre plume alors que vous écrivez tant de choses intéressantes par ailleurs est decidemment très pénible ».

            Alors oui, j’ai du mal à comprendre qu’un chrétien trouve une bonne solution de repousser « à l’Australienne » tous réfugiés politiques au nom d’une défense de la civilisation. Ce que ne signifie pas qu’il faille accueille le monde entier.
            C’est, il me semble, le message de la doctrine sociale de l’Eglise. Mais peut-être que je me trompe.
            Je laisse chacun méditer cela sous le signe de l’Esprit.
            Une dernière chose: « je n’ai pas de service de renseignements ». Je ne sais pas qui vous êtes et ne cherche pas à me renseigner. Je réponds à ce que vous m’écrivez – voilà tout.
            Belle montée vers la Pentecôte.

  2. Ces dizaines de milliers d’êtres humais, risquant chaque jour la noyade en mer pour échapper à une mort très probable dans leurs pays d’origine, nous interpellent à chaque moment. Ces enfants, ces femmes, ces vieillards qui nous implorent, c’est le Christ qui nous regarde.

    Qu’importent leur race, leur religion?
    Eh bien, preuve est faite plus haut que, pour certains, race et religion constituent un obstacle infranchissable et mettent une limite à leur générosité chrétienne.
    Ils vont même plus loin: parlant de devoir d’auto-défense, avec force d’allusions aux victoires de Poitiers et de Lépante …

  3. « L’Europe (…). Elle est à l’origine de la plus grande partie de la culture, des arts, de la philosophie et de la science du passé et du présent.  »
    Non à l’ethnocentrisme!

  4. Expliquez, s. v. p. , pourquoi les pays barbaresques qui touchent à la Méditerranée ne manifestent aucun empressement à contribuer aux sauvetages des personnes en détresse au large de leurs côtes.
    Merci d’avance.

  5. Je ne sais pas à qui vous vous adressez M., si c’est à moi, j’avoue que je ne sais pas répondre à votre question. »

    Quand à moi, je pense que les erreurs de nos voisins ne sont de toutes façons en aucun cas une justification de notre sentiment de supériorité, quelque forme, culturelle, religieuse, etc… qu’il prenne, tant qu’on pense ainsi, c’est nous qui vivons en barbarie à notre insu.

    1. La question était adressée à la cantonade.

      Où avez-vous trouvé, dans mes propos, un « sentiment de supériorité » ? Du racisme peut-être…

      Pour votre gouverne. Mon sentiment en la matière est celui d’être « enfumé ». Au bénéfice d’une agression étrangère, assistée par des compatriotes complices.
      Mes parents ont bien connu ça. (Et après, bonnes pâtes, ils sont entrés dans la résistance.)

      Quant à ceux qui font semblant de croire que ces « réfugiés » accepteront de travailler pour payer les pensions de nos vieux… Douce illusion.

  6. Je voudrais par ce commentaire remercier Eric pour les réactions bienveillantes qu’il a lorsque la haine ou la peur de l’étranger s’expriment devant lui. Je voudrais aussi remercier Emmanuel, car la lecture de ses commentaires a eu sur moi l’effet d’un électrochoc : j’ai lu vos messages dimanche dernier, juste avant la messe de Pentecôte…

    Et pendant la messe, j’ai pris ma décision (peut-être grâce à une inspiration de l’Esprit Saint ?) : je partirai cet été marcher pour la paix pendant 40 jours, montrant que je refuse le refus de l’autre, en essayant de lui témoigner de la bienveillance en toute circonstance, qui qu’il soit. Plus d’infos sur mon site http://www.freehugsforpeace.org/

    Merci Eric de m’avoir mise en chemin, il y a des années lors d’une conférence sur l’Eglise, puis par le partage sur FB de la marche pour la paix le 1er janvier dernier, puis lors de notre récente rencontre à Liège lors de la belle conférence de Jacques Galloy.

    J’espère que la paix viendra de petits gestes, de petites actions symboliques, et que nous pourrons tous reconnaître le Christ dans l’Autre, dans l’étranger.

    Je sais que ma démarche est simpliste, voire naïve, mais si vous avez l’occasion de prier pour moi ou de me témoigner votre soutien, j’en serais vraiment heureuse. Merci d’avance :-)

  7. Cher Monsieur,

    Votre noble ascendance vous fait honneur, et sans doute que vous avez plus de flair que moi pour voir les manoeuvres politiques, mais la politique devrais s’incliner devant le spirituel, et je trouve dommage d’appeler toute une région de barbarie.

    En effet, le spirituel, qu’incarnait soeur Emmanuel qui citait fréquemment Shabistari me fait penser qu’elle aurait trouvé impensable d’appeler la région où elle vivait la barbarie.

    Vous me dispenserez je l’espère de conclure, car je n’ai pas qualité suffisante pour que votre orgueil aussi bien que votre humilité soient mon affaire.

  8. Le pédagogue :

    Au début du mois de septembre 2015, la publication par le quotidien britannique « The Independent », de la photo de la dépouille d’un enfant mort en mer, comme des milliers d’autres personnes qui tentent, depuis un certain temps déjà, d’atteindre d’autres rivages, semble avoir provoqué « une certaine émotion », face à « l’afflux des migrants » beaucoup de personnes chassées par les destructions et les massacres en Irak et en Syrie).
    Depuis longtemps, bravant tous les dangers, des milliers de personnes, hommes, femmes, et enfants, chassé par les horreurs répandues dans les pays d’origine, tentent d’arriver en Europe et d’y rester, en dépit de l’hostilité dont elles sont l’objet, et qui ne date pas d’aujourd’hui.
    Ce « processus migratoire » ne cesse de mettre en relief certaines conséquences des méfaits du système colonialo-impérialo-sioniste qui a semé, et qui sème encore, l’oppression partout.
    En arabe, les personnes qui prennent la mer pour atteindre l’Europe sont appelés « lhrraaga ».
    Les « brûleurs ».
    J’en ai déjà parlé, mais ce n’est pas la première fois que je reprends ce dont j’ai déjà palé.
    Ce sont généralement des personnes qui tentent, à bord d’embarcations de fortune, de quitter l’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, pour atteindre l’Europe, la forteresse, où ils sont considérés, lorsqu’ils y arrivent, ce qui n’est pas toujours le cas, comme « clandestins ».
    « Brûleurs » parce que avant de se lancer dans cette tentative d’atteindre des côtes européennes, beaucoup brûlent tous les documents qui peuvent permettre de les identifier et donc de les expulser vers les pays de départ.
    Des pays où sévissent des régimes fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
    Avec ces régimes, pour les populations qui y subissent les horreurs, l’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, sont des contrées où la merde gicle et dégouline de partout.
    Nauséabonde.
    L’esclavage a fait des ravages.
    Le colonialisme n’a rien épargné.
    Le système colonialo-impérialo-sioniste continue d’alimenter, d’entretenir et de répandre les ordures et la pourriture.
    Les régimes mis en place par ce système, sont tenus de tout mettre en œuvre afin de servir les intérêts de leurs employeurs.
    Ces employeurs, qui connaissent mieux que quiconque leurs employés et qui n’ignorent rien de leurs pratiques, savent qu’ils sont assoiffés de sang, d’argent et de vices, qu’ils sodomisent et massacrent des hommes, violent, méprisent, humilient et tuent des femmes, s’adonnent à la pédophilie et font disparaître des enfants.
    Ce qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance », « la révolution » ou « la fin de l’apartheid », n’a pas débarrassé les « indigènes » de l’asservissement, des persécutions, de l’oppression, de l’exploitation, de l’arbitraire, des enfermements, des tortures, des humiliations, des vexations, des injustices et autres.
    Les criminels mis à la « tête » des « États » dits « indépendants » ont des comptes bancaires partout, des lingots d’or, des pierres précieuses, des bijoux de grande valeur, des fermes modèles, des haras, des propriétés immobilières sans nombre, des résidences dans les « grandes capitales » et au bord de « plages pour milliardaires », des palaces, des tableaux de peintres de renom, des cabarets, des boîtes de nuit, des salles de jeu, des restaurants, des voitures luxueuses, des avions, des bateaux.
    Ils affament et détruisent avec l’appui de leurs employeurs, investissent dans les lieux de la débauche, se font livrer par vols entiers des débauchés dits stars, artistes et autres, des alcools et des drogues à profusion, des mets pour « civilisés » que les « barbares » ne connaissent même pas de nom, raffolent de sexe sans frontières et de partouzes.
    Ils salissent et souillent tout, recourent à la dépravation, à la censure, aux usurpations, aux falsifications, aux trafics, aux trahisons, aux tromperies, aux tricheries, aux enlèvements, aux séquestrations, aux emprisonnements, aux supplices, aux liquidations, aux tueries, aux massacres et autres à des degrés inimaginables.
    Les « empires coloniaux » ont peut-être disparu, mais pas les effets du colonialisme.
    Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
    Beaucoup parmi elles, rurales, se sont trouvées dans des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de s’adapter à des modes de survie dans des bidonvilles.
    Ces populations ont connu la transplantation forcée dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient poussées à le quitter parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable à merci, dont les métropoles avaient besoin.
    Le processus migratoire ne peut pas être compris en occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de sociétés rurales, d’êtres colonisés, maintenus dans l’ignorance, dépossédés, sans moyens, dans des sociétés industrialisées qui par de multiples mécanismes ont imposé et imposent leur domination.
    Les pays d’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, restent pour les employeurs des réserves de matières premières et de main d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des lieux de pédophilie et autres « loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples et variées et des décharges d’immondices.
    Ces pays sont dotés d’une armée et d’une police très opérationnelles pour les oppressions et les massacres des populations.
    À cet effet, le système colonialo-impérialo-sioniste leur vend les armes nécessaires et se charge de la formation et de la coopération pour les tueries.
    Ces armes sont vendues au prix fort par ce trafiquant, qui alimente, oriente, entretient et contrôle les conflits armés entre ses employés.
    Doté d’avions bombardiers des plus performants dans les exterminations, d’une flotte maritime pour les agressions, d’innombrables chars de carnage, de missiles, d’équipements militaires les plus récents, d’armements sophistiqués, d’armes nucléaires, le système colonialo-impérialo-sioniste répand la terreur.
    Dans ce domaine, une certaine « préséance » est reconnue à la France en Afrique, qu’elle continue de considérer comme sa « chose ».
    Depuis un certain temps, l’Europe ne veut plus que ces « hrraaga » émigrent pour atteindre « la forteresse ».
    Elle fait tout afin d’empêcher leur venue, mais ces « brûleurs » sont décidés à tout faire pour s’évader des bagnes que sont les pays d’origine.
    Ils n’ont rien à perdre.
    Ils continuent de mourir pour fuir ce qu’ils ne peuvent plus supporter.
    Afin de les contenir, l’Europe verse des sommes énormes à ses employés pour qu’ils usent de tous les moyens de rétention.
    Par ailleurs, en plus des possibilités illimitées de chaque État d’Europe, l’Union Européenne a mis en place une force dite « Frontex » avec des avions, des hélicoptères, des navires et autres, destinés à protéger « la forteresse » des assauts (de l’invasion) des « miséreux » (des « hors-la loi », des envahisseurs).
    Mais rien n’arrête « lhrraga ».
    Surtout pas les naufrages au large de l’île italienne de Lampedusa et ailleurs qui ont entraîné la mort de centaines de personnes, qui s’ajoutent aux milliers d’autres naufragés dans la mer contrôlée par cette Europe où ils rêvaient de survivre plus décemment que « chez eux ».
    Les criminels installés à la « tête » des « États » d’Afrique et d’autres pays situés ailleurs, s’en foutent bien sûr.
    Complètement.
    Et recourent au pire.
    Tout cela est noyé évidemment.
    Les imposteurs, à l’œuvre depuis des lustres, ont toujours usé d’une diarrhée verbale pour camoufler leurs crimes.
    Des mots qui alimentent et entretiennent le faux.
    Gonflés d’orgueil et d’arrogance, ils répandent leur diarrhée.
    Ils donnent des leçons qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes.
    Sèment les tromperies et toutes les horreurs selon l’étable de leur loi, dites les tables de la loi.
    Ils veulent imposer leur « Histoire », avec hache majuscule, pour décapiter la Vérité.
    Ils font semblant de « s’offusquer » des effets de ce dont ils sont la cause.
    Les coups les plus inimaginables sont montés.
    Les manipulations les plus incroyables sont pratiquées.
    Les mensonges les plus éhontés sont servis.
    Les hommes, les femmes et les enfants qui continuent d’arriver en Europe et ailleurs, imposent de réfléchir sur ce qui a été décrit il y a des décennies :
    « Ils avaient le pas pesant, les bras ballants et la face effarée. Ceux qui s’arrêtaient pour les voir passer fermaient brusquement les yeux, en une minute de doute intense et subit, où l’origine et la fin conventionnelles de l’homme étaient vélocement révisées, les classifications des règnes et les métaphysiques mises à bas et échafaudées de nouveau comme un château de cartes sur leurs mêmes fondements et suivant la même systématique […] ils ouvraient les yeux : la faillite de la civilisation, sinon de l’humanité, qu’ils avaient vu défiler vêtue de fripes, ou, à tout le moins, des fripes emplies de néant » (Driss Chraïbi, Les Boucs, Paris, éditions Denoël, 1955, P. 26).

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