« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu ». (Jean 3, 14-21)
Le 4° dimanche de Carême – moment de la mi-carême – est aussi appelé Laetare, c’est-à-dire dimanche de la joie. Non pas une joie provoquée par des excitants externes, mais une joie qui rayonne de l’intérieur. Telle est la joie qu’éprouve celui ou celle qui accepte de se laisser regarder par le Christ en croix. Le Crucifié pose sur chacun de nous un regard sans complaisance, mais aussi sans jugement. Un regard d’amour inconditionnel, qui murmure : « Voilà qui tu es, par-delà tous tes masques. Sache que tel que tu es, Je t’aime ». Celui qui fuit ce regard « est déjà jugé », car il s’enfonce dans les ténèbres de ses propres mensonges et ne vit qu’au niveau des apparences. Au contraire, celui qui accueille le regard du Christ ne cherche plus d’excuses. Il désire la divine Lumière : « celui qui agit selon la Vérité, vient à la lumière ». Telle est l’expérience du salut. « Amazing grace » (grâce surprenante) chante une vieil hymne écossais – en poursuivant : « j’étais perdu et maintenant, je suis trouvé ». D’où la « joie de l’Evangile » – comme l’appelle notre pape François.
Lisant ce texte de St Jean, j’essaie d’imaginer la conversation que le Pape pourrait avoir avec son ami le rabin Abraham Skorka…
Nous pouvons lire ce texte comme porteur de la Grande Promesse, mais qu’en est-il de ceux que la grace de la foie chrétienne n’a pas encore touchés et ne touchera peut-être jamais?
Ce texte est très catégorique à cet égard, il me semble.
Au point de faire peur.
Cher Kees, le regard du Christ se porte sur nous par l’Esprit. Et l’Esprit dépasse toutes frontières. Sous une autre forme, ce regard peut être vécu par un juif, un musulman, un bouddhiste, un athée…