Chroniqueur régulier au quotidien « La Libre », j’ai néanmoins choisi les colonnes du concurrent « Le Soir » pour publier cette carte blanche, car je m’adresse ici avant tout à un public de laïques philosophiques – plus nombreux à lire ce journal – pour leur expliquer un point de vue chrétien (certainement pas le seul) sur la satire et les religions. Cet article est paru ce jour en p.22 du quotidien.
Parmi les églises du centre de Liège dont je suis curé, il y a la splendide collégiale Saint-Jacques. Ses stalles gothiques du quatorzième siècle sont représentatives de l’art décoratif du Moyen Âge, avec des miséricordes et des parcloses aux représentations satiriques. Ma préférée est celle d’un petit singe portant la mitre. Preuve que les aïeux de Charb et Cabu travaillaient au cœur même des édifices religieux. Les choses ont-elles changé ? Ce vendredi matin, je me retrouve à la sacristie de la cathédrale de Liège avant l’office du matin. L’actualité parisienne plombe l’ambiance. Pour dérider l’atmosphère, je raconte la blague qu’Alex Vizorek lança quelques minutes plus tôt sur les ondes de la radio RTBF Première. Evoquant la visite d’Angela Jolie au Vatican, ce diablotin ponctua : « Au lendemain de l’attentat, le pape reçoit une bombe. » Franc éclat de rire de la part de mes confrères chanoines à la moyenne d’âge plus que canonique. Pas mort, le sens de l’humour de ces vénérables ecclésiastiques.
Est-on pour autant obligé de rire de tout ? Non, bien sûr. Pierre Kroll – avec qui j’échange régulièrement et dont j’apprécie l’humour – sait que j’ai du mal à rire de ses caricatures du Christ en croix. Sans doute que cela remue en moi une fibre trop sensible. Y pense-t-il en taillant ses crayons ? Je ne sais. Mais jamais je n’inviterai à le censurer. Alors que dire de la une de Charlie Hebdo , en plein débat sur le mariage homosexuel, avec un dessin des trois Personnes de la Trinité en train de se sodomiser l’une l’autre ? Cela ne me fait pas rire, mais dois-je pour autant me mettre en colère – voire devenir violent ? Négatif. D’abord parce que je suis démocrate et que la liberté d’expression est un des socles de notre Etat de droit. Ensuite parce que je suis croyant et que je ne puis concevoir que Dieu soit affaibli ou offensé par pareille grivoiserie potache. Les assassins de Charb, Cabu et leurs frères de plumes croyaient avoir vengé le prophète de l’islam. En réalité, ils avaient une image bien falote du Très-Haut. Ahmed Merabet, le policier abattu à bout portant devant le journal satirique, a quant à lui rendu un véritable hommage de croyant musulman. Alors oui, la satire de Charlie Hebdo est corrosive et, à l’époque des caricatures du prophète, j’étais de ceux qui invitaient au respect des sensibilités religieuses. Mais pas au nom de la peur. S’il est parfois utile et civique de mettre un frein à sa langue pour ménager son voisin, il est grave de se forcer à le faire par peur de représailles. Charlie Hebdo, c’est l’esprit de Voltaire. Incisif et parfois même injuste – mais vif. Et comme le dit si bien la phrase attribuée à Voltaire, mais qu’il n’a jamais dite : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. » Si je ne me reconnais guère du style d’expression de Charlie Hebdo, je refuse donc qu’il soit contraint au silence par le bruit des kalachnikovs. Tel est mon credo de démocrate et plus encore de croyant. Voilà pourquoi, avec tant d’autres croyants de toutes traditions et autant d’agnostiques ou d’athées, j’ai scandé depuis mercredi dernier et scanderai encore : « Je suis Charlie ». ■
Voilà une tŕés bellw réflexion que je me suis permis de reproduire sur ma page Facebook. Reste que l’Eglise n’a pas toujours encouragé le rire – comme le rappelle, sous la forme f’un roman, le Nom de la rose.
Bonjour Éric,
Personnellement, je NE suis PAS Charlie! J’estime en effet que l’insulte et la moquerie n’ont absolument rien à voir avec la liberté d’expression. En outre, l’on assiste, depuis quelques jours, à une telle uniformisation de la pensée, à un tel conditionnement collectif, que ceux qui manifestent pour la liberté d’expression sont paradoxalement, et sans s’en rendre compte, en train de la perdre… Enfin, je me méfie de cette prétendue tolérance à sens unique: titrer que les chrétiens ou les musulmans sont des « cons », tout le monde applaudit car c’est dans l’air du temps, c’est à la mode de se moquer des religions. Imaginons un instant que, demain, Charlie Hebdo titre « Les homosexuels sont des cons », tout le monde s’indignerait, et à juste titre, taxant le journal d’homophobie. Alors, la liberté d’expression, oui, bien évidemment, mais dans le respect des personnes et de ce qui touche aux valeurs les plus sacrées. Les événements de ces derniers jours ne sont-ils pas en train d’être récupérés et exploités par un laïcisme radical qui cherche à évacuer totalement Dieu de nos sociétés?
Avec toute mon amitié et en grande communion de prière,
Marc.
Le critère de distinction est assez facile à mettre en oeuvre pourtant.
Les idées, les affirmations, les actes et les décisions ne sont jamais à l’abri de la critique et du ridicule. Ceci compte pour tout le monde.
Les caractéristiques innées tel que la couleur de peau, le sexe, le handicap sont protégés contre la discrimination.
Il faut seulement se méfier de ceux qui essayent de faire amalgame entre les deux catégories pour revendiquer une immunité sur la première catégorie en la déguisant comme la deuxième.
J’approuve le commentaire de Marc, entièrement.
J’ajoute que les 3 mots utilisés pour hameçonner des milliers de personnes:::c’est un peu trop facile ,même beaucoup trop à mon goût !
En effet ,des « soi-disant politiques » ,peu à l’aise dans leur rôle et absents de leurs responsabilités et surtout anxieux de voir remonter leur cote dans les sondages ont utilisé beaucoup trop facilement et lâchement un tel vocable.
Votre mémoire vous rappellera sans doute cet événement de 2001 où le jeune BUSH élu via des fraudes bien mal organisées essaya de reprendre en main son électorat..et le monde entier(croyait-il…)
J’ai en » sainte « horreur ces prometteurs de glorieux lendemains qui veulent surtout arrondir leur pactole;;; malheureusement ,ces politiciens actuels ne font qu’imiter TOUS ceux qui dans les siècles passés ont abusé de la crédulité de leurs « fidèles »..quels qu’ils soient et dont les » » manies » » sont justement évoquées et stigmatisées par le « »DOCTEUR FRANCOIS » »……
Cher Monsieur de Beukelaer,
Je suis largement d’accord avec votre analyse, mais je me permets de vous faire part du trouble qui m’envahit face à une certaine »hauteur de ton » dans votre discours qui pourrait paraître méprisant pour nos frères musulmans que j’appellerais »ordinaires ».
Vous avez un CV d’intellectuel universitaire (histoire, politique, philosophie…) et vous faites partie d’un courant religieux qui est (enfin) capable de différencier la forme et le fond, l’aspect sociologique de la religion et la foi vécue par les personnes. Ce n’est pas (pas encore) vrai pour de nombreux adhérents de l’Islam qui ont du sacré une conception essentialiste (fondamentaliste ?) et c’est sans doute leur manquer de respect que de leur balancer qu’il suffirait d’être, comme les chrétiens, tolérants y compris dans l’acceptation des représentations les plus scandaleuses de leur prophète.
Il est plus que temps que nous apprenions à connaître et apprécier la culture arabo-musulmane qui est vécue par une large part de nos concitoyens, dans la tolérance mutuelle et sans arrogance.
Je vous remercie pour votre esprit de dialogue et en espérant lire encore souvent vos opinions pleines d’intérêt et de sagesse dans la presse, je vous prie de croire en ma cordiale considération.
Armand Lequeux
Cher Professeur,
Je comprends votre remarque, mais mon écrit ne visait pas les musulmans, plus que d’autres. De nombreux chrétiens réagissent de même. Et cette carte blanche publiée dans « le Soir » s’adressait avant tout aux laïques. Or, la question première est (ma formation initiale est le droit): « Interdit-on le « blasphème » ou non? » Si on ne l’interdit pas (ce qui le semble de bon-sens dans un état de droit), comment « vivre avec »? Inutile de vous rappeler que les catholiques ont eu leur part de mépris également à endurer. Je ne dis pas que c’est agréable ou bien. Je dis même le contraire. Cependant, je ne pense pas que s’énerver soit la réaction idoine, non seulement d’un point de vue citoyen, mais encore théologique.
Merci de contribuer au débat.
Cordialement,
EdB
Cela me fait parfois mal au cœur de voir des caricatures pareilles sur ce qui me tient tant à cœur mais ni Dieu ni Jésus ne sont atteints par ces images.
Alors, il me semble plus sage de « tourner la page » du journal et laisser les dessinateurs faire leur boulot quotidien : caricaturer (d’autant que tout le monde y passe :-)
ALERTE A LA VEISALGIE !!!
plus connue sous le nom populaire de : « Gueule de Bois »
Nous avons subi la haine… nous avons fait l’amour !
Après cette semaine très riche en émotions contradictoires (peur, angoisses, anxiété, tristesse, colère, soulagement, fraternité, amour, espérance…) nous sommes comme enivré : sa flotte, sa vibre… Nous avons subi la haine… nous avons fait l’amour !
Attention au lendemain de la veille…
La semaine prochaine sera celle de nos avant-dernières semaines ?
(D’après le site : http://www.mongénéraliste.be pour combattre la veisalgie :
1) Faire la chasse aux toxiques
2) Le temps de l’élimination
3) Éloigner la crise
4) Les vertus du temps)
Moi je veux partager ce que je pense, sans langue de bois !
Aujourd’hui : Charlie c’est aussi « le droit au Blasphème »!
De quoi parlons-nous ? Du blasphème dans une société démocratique.
Définition du Larousse : « Parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré »
Oui, étant avant tout démocrate, je réclame « le droit au blasphème » dans la société dans laquelle je vis avec bonheur. Et je l’ai dit en criant avec « quelques » autres : « Je suis Charlie »
Et cela même, si PERSONNELLEMENT, donc dans ma sphère privée, je suis chrétien (et même engagé comme diacre permanent). Que je sois blessé, outragé parfois, je le partage avec vous.
Mais il m’arrive aussi d’avancer, de marcher avec eux… les blasphémateurs. Car quelle a été, en son temps, l’accusation portée contre Jésus de Nazareth : « C’est un blasphémateur !».
Basphème contre l’ordre établi, contre la religion dominante… – Non ?
De mon point de vue je partage cette opinion : « La notion de blasphème n’a de sens que du point de vue des religions. Ce sont les religions qui interdisent le blasphème. Ce sont les religions et elles seules qui considèrent comme des injures ou des diffamations envers le religieux, ce que les non religieux considèrent comme des critiques ou des moqueries qui relèvent seulement de la liberté d’expression quand ils s’autorisent à faire preuve d’irrespect. De sorte que les critiques, même si elles sont irrespectueuses, y compris les caricatures, ne sont pas un délit du point de vue du droit commun. Seuls les croyants sont attachés à cette notion de blasphème, comme à d’autres notions et valeurs qui appartiennent à leur religion. (Wikipédia)(Notez que ce n’est pas ma Bible!)
Je partage donc aussi le point de vue de Sophia Aram, 41 ans, humoriste et chroniqueuse sur France Inter lorsqu’elle déclare: «Je suis athée, donc pour moi, le délit de blasphème n’existe pas»
Oui, par définition, le blasphème NE PEUT EXISTER, dans une société LAÏC, il n’existe que dans un rapport à Dieu, de même que le péché. Eh oui, point de pécheur dans le monde véritablement athée !
Mais rassurez-vous dans notre démocratie VOUS N’ÊTES PAS OBLIGE d’acheter le prochain numéro de Charlie Hebdo de mercredi prochain. Et nous savons déjà qu’il comportera « évidemment » des dessins sur Mahomet et des moqueries sur les politiques et les religions,cela a été dit aujourd’hui sur France Info par l’avocat de l’hebdomadaire, Richard Malka. « On ne cédera rien », « l’état d’esprit ‘Je suis Charlie' » cela veut dire aussi le « droit au blasphème », a-t-il déclaré.
Moi, en tout cas, j’ai déjà réservé mon numéro : Car si nous chrétiens devons êtres « le sel de la terre » les « charlistes » sont assurément : « les poils à gratter des institutions »
Et ce point de vue que je viens de vous partager, c’est ironiquement, le chroniqueur conservateur du New York Times Ross Douthat qui a émergé comme le principal défenseur américain de Charlie Hebdo et du blasphème. Pour lui, s’il y a bien un type de blasphème à défendre, c’est particulièrement celui qui était pratiqué par Charb et ses collègues:
«Si un groupe important de gens est prêt à vous tuer parce que vous avez dit quelque chose, il est alors presque certain que ce quelque chose doit être dit, parce que sinon, les personnes violentes ont un droit de veto sur la civilisation démocratique, et si elles gagnent ce droit, il n’y a plus de civilisation démocratique.»
Je ne lisais pas Charlie Hebdo, cependant je me suis procuré la dernière édition. J’aime la caricature, j’aime l’humour, je suis à 100 % pour la liberté de la presse et celle d’expression. Je ne me revendique d’aucun dieu, mais je ne puis accepter qu’on insulte les croyances des autres. S’en moquer, oui ! Les insulter, jamais ! Je n’achèterai plus Charlie Hebdo, ce type de caricatures me déplaît. Tout au moins certaines de ces caricatures, celles qui injurient les autres. On peut rire de tout, avec tout le monde, mais avec un certain « style »
Cher Doyen De Beukelaer
Je reprends contact avec vous, contact arrêté depuis votre nomination au doyenné de Liège étant donné que votre blog, assidûment suivi, me donnait moins d’occasions de réagir que certains propos, attitudes de nos évêques dont vous étiez le porte-paroles.
Ce qui me fait reprendre la plume est votre cri « Je suis Charlie ».
Comme des millions j’ai été aterrée, choquée, par la tuerie des principaux responsables du journal « Charlie Hebdo », d’un visiteur, d’un préposé à l’entretien des locaux et de deux policiers, sans parler de Montrouge et du magasin Casher. Comme des millions qui ont « marché » je suis pour la liberté d’expression, de pensée, d’exercice d’un culte, de croyance, d’appartenance identitaire, de couleur, d’orientation sexuelle, de mariage ou de compagnonnage et autres sujets d’actualité.
MAIS je ne suis PAS Charlie et le dis quoique cela soit plutôt mal vu d’oser le dire. Paradoxe après cette marche pour la liberté d’expression! Je refuse l’offense qui se veut satire. Mon mari et moi avons longtemps vécu à l’étranger dans un milieu multiculturel. Beaucoup voyagé. Nous avons des amis de « tous poils », d’humour différent propre à chacune de leur culture. Mais nos blagues, critiques, plaisanteries, joutes étaient toujours respectueuses de l’identité et du « moi » de chacun. Pas du tout à la Charlie.
Abonnés au SOIR, notre premier pas est d’aller voir la caricature de Kroll qui nous amuse quasi toujours, nous fait parfois froncer le sourcil mais ne nous heurte jamais profondément bien que nous soyons catholiques, d’une espèce quasi en voie de disparition, pratiquants. Nos âges 83 et 80 printemps.
Félicitations pour vos commentaires sur votre blog, vous êtes toujours rapidement sur le balle, vos interventions sur la Libre et votre éclairage sur l’évangile chaque semaine.
Cordialement, bien à vous, Deux de vos lecteurs assidus
Christiane et Pierre Bartholomé-Dumortier
Si je ne peux plus vivre et faire comme j’en avais l’habitude et ce suite à des pressions ou menaces , ma liberté est restreinte , La Liberté . Tout le monde est bienvenu ici mais moi je dois pouvoir continuer à vivre et faire comme avant .
Tout le monde veut être Charlie. C’est le retour de la pensée unique. Attention, danger ! Nous savons tous à quels errements elle nous a conduit dans le passé. Les tueurs de P
Les chrétiens doublement punis?
Les chrétiens ont d’abord été vilipendés par les ignominies de Charlie Hebdo, maintenant leurs églises sont brûlées par les manifestants anti-Charlie ailleurs dans le monde…
Incroyable !
Tout le monde veut être Charlie. C’est le retour de la pensée unique. Attention, danger ! Nous savons tous à quels errements elle nous a conduit dans le passé. Les tueurs de Paris me font horreur, Charlie Hebdo me donne la nausée et la pensée unique me donne froid dans le dos. Quel monde !
Bonjour Eric,
Malgré toute l’estime que je vous porte, j’avoue avoir nettement préféré l’intervention de notre pape François sur le sujet, je dois dire :-)
Pour ma part, j’ai condamné en un autre blog sans équivoque les odieux attentats de Paris. Néanmoins, j’estime (comme de nombreux journaux internationaux qui ont refusé de publier leur caricature pour cette raison – et non pas par crainte de représailles comme on l’a prétendu) qu’il y a une frontière entre la satire et l’insulte publique, et que Charlie Hebdo la franchit allègrement. C’est un journal nuisible qui participe à la destruction de la culture et provoque gratuitement ( entre autres la culture musulmane mais pas que, loin de là) sans contribuer en quoi que ce soit à la construction d’un monde meilleur. Ils pratiquent de plus cet usage outrageant, outrancier et irresponsable de la liberté d’expression qui finira un jour par la détruire. Car si la liberté d’expression, un « socle de notre état de droit » comme vous dites, peut être utilisée pour justifier un cercle de cardinal sodomisés, de grands titres « chiez dans la crèche, étranglez les flics, tuez les banquiers » ou encore un dessin de femme nue avec la mention « cul de juive », permettez-moi d’être très pessimiste quant à l’avenir d’une démocratie qui reposerait sur un tel socle.
Cela ne m’empêche pas de rejeter sans équivoque le crime odieux qui a été commis et de pleurer ses victimes. Cela ne veut pas dire non plus qu’ils ont mérité en quelque manières que ce soit ce qui leur est arrivé, ni qu’ils l’ont cherché. Ca veut juste dire qu’il y a une différence entre dénoncer le lâche assassinat d’une victime et s’identifier à elle ou de glorifier voire même justifier tout ou une partie de ce qu’elle a fait.
[au passage, je crois que vous faites bien de dire que Charlie est le digne héritier de Voltaire. Celui-ci avait beau être un apôtre de la ‘tolérance’, il n’a pas hésité à insulter ses ennemis, et a tout fait pour les faire interdire. Voyez l’histoire de Fréron par exemple… c’est je crois une image assez saisissante de la manière dont les partisans de Charlie voient les choses ]
Nous avons le devoir de nous révolter contre la barbarie des attentats parisiens, mais cela ne doit pas nous faire oublier que Charlie est un vecteur de stigmatisation, de discorde et de discrimination, en plus qu’un parangon de l’idéologie nihiliste dominante. Et qu’en cela même il est un ennemi de ce qu’on précisément réclamé une grande partie sinon la majorité de ceux qui ont affiché le slogan « je suis Charlie ». En cela, ce slogan est particulièrement mal choisi (même s’il signifiait certainement avant tout « solidarité avec les victimes contre le terrorisme).
A bientôt,
Joseph
Entièrement d’accord avec vous, monsieur Junker. Ne pas confondre satire, liberté d’expression avec grossièreté, insulte. La nouvelle équipe de Charlie Hebdo est-elle complètement idiote, inconsciente de ce qu’allait provoquer dans le monde musulman, relié par tous les réseaux sociaux, la sortie du journal de mercredi ? Une quarantaine de morts innoncents, chrétiens notamment, en Afrique ne perturbe pas leur sommeil, à ces soi-disant parangons de la libre expression?
Une toute petite remarque concernant la réaction très saine du pape François » si tu insultes ma mère… je t’envoie mon poing…c’est normal, normal. » Hélas non. C’est bigrement humain MAIS on ne peut faire justice soi-même. Zidane a été sanctionné pour son coup de boule, normal, instinctif contre un adversaire qui avait insulté sa soeur.
Merci pour votre message clairement exprimé.