Je n’ai – je ne prends – que trop peu le temps d’aller au cinéma. S’il est pourtant un style de fiction qui me fascine – ce sont les films de science-fiction à nature philosophique. Il ne s’agit pas forcément de réalisations parfaites. Mais elles sont puissantes. Souvent des histoires noires. Mais jamais sans morale. Voilà pourquoi – même des années plus tard – ces fresques tragiques de notre humanité, continuent à me tourner dans la tête.
En guise de petit palmarès, j’épinglerais un film par décennie – à commencer par le légendaire « Dr Strangelove » (Dr Folamour, Staley Kubrick 1964). Puis vint « Soylent green » (Soleil vert, Richard Fleicher 1973), « Blade Runner », (Ridley Scott, 1982), « 12 Monkeys » (l’Armée des douze singes, Terry Gilliam 1995) et – last but not least – A.I. (Intelligence artificielle, Steven Spielberg, 2001)
Récemment, j’ai pu voir au cinéma Snowpiercer (le Transperceneige) du réalisateur coréen Bong Joon-ho. Celui-ci imagine une tentative malheureuse de lutte contre le réchauffement climatique qui entraîne la glaciation de la terre, éliminant presque toute vie. En 2031, des passagers enfermés dans un train – forcé à rouler continuellement – sont les seuls survivants. Un film dur et violent. Mais qui donne à penser : Comment changer notre mode de vie, pour que l’humanité ne devienne ce train fou, fonçant vers un avenir glacial ?
Aujourd’hui, en pp.2-3 du quotidien bruxellois « le Soir » un courtier français en armements expliquait comment il avait corrompu plusieurs hommes politiques belges pour vendre des armes. Lorsque le journaliste lui demanda si cela ne le désolait pas, l’homme répondit avec une franchise à la hauteur de son cynisme : « Je dirais que tout est corruption, il ne faut pas rêver. Je vous le dis franchement: si vous voulez vendre des hosties au Vatican, il faudra payer le bedeau ».
Depuis que – ce matin – j’ai lu ces mots de glace, le spectre du Transperceneige me hante à nouveau l’esprit.