Du vivre-ensemble…

Comment réagir à l’affaire « Trullemans »?
Loin de moi l’envie d’entrer dans le débat personnel et toutes les émotions qu’il brasse.
Laissons la justice faire son œuvre et le temps calmer les esprits.
Par contre, il suffit parfois de tourner les pages d’un quotidien, pour se rendre compte à quel point – en ce temps de crise – le vivre-ensemble ne va plus de soi.
D’aucuns objecteront à la manière des gosses en cour de récréation: « Oui mais, c’est l’autre qui a commencé et ce qu’il fait est pire! »
Aux citoyens adultes et responsables est cependant posée une seule question:
Les tensions entre communautés se durcissent… Qui joue au pyromane et qui sera pompier?
Et puis surtout: Où cela va-t-il s’arrêter?
Sans autres commentaires – donc – voici trois extraits de presse, glanés sur trois pages qui se suivent (pp.14, 15 & 16) dans le quotidien « La Libre » de ce jour.
Une telle accumulation vaut mieux qu’un long discours:

Allemagne: les Turques perdent confiance (La Libre p.14)
« La communauté turque d’Allemagne et les immigrés en général suivront avec émotion le procès qui s’ouvre ce lundi devant le tribunal supérieur de Munich contre les terroristes d’extrême droite du “Nationalsozialistischer Untergrund” (NSU), un groupuscule accusé du meurtre de huit Turcs, d’un Grec et d’une policière allemande. Quand on a appris en novembre 2011 que ceux-ci étaient les victimes de néonazis et non pas d’une prétendue mafia turque, les trois millions de Turcs vivant en Allemagne, dont la moitié a la nationalité allemande, ont pris peur. Le fait qu’en Allemagne, le “père” Etat ait subi une grave défaillance en ne réussissant pas à mettre fin la série d’assassinats les a marqués, explique le docteur Ali Kemal Gün, psychothérapeute et psychologue turc, que “La Libre Belgique” a interrogé à la clinique psychiatrique rhénane LVR de Cologne. Il y a vingt ans, ce psychologue avait soigné les victimes turques de l’incendie criminel de Solingen. Le procès contre le groupe terroriste NSU va-t-il pouvoir panser les plaies? (…) « L’attaque contre un homme qui vise en fait tout un peuple est une expérience traumatisante. Les proches des victimes, mais aussi ceux qui s’identifient avec eux, subissent un traumatisme. Les Allemands d’origine turque pensent: “Cela peut aussi m’arriver, je suis aussi une cible potentielle.” Cela crée un sentiment de peur et d’insécurité. On n’est plus sûr dans la société, on se sent en danger. On perd confiance dans l’Etat de droit. Le procès devra aider à restaurer la confiance. Car, sans cela, les immigrés continueront à se sentir mal à l’aise dans la société allemande.« 

Hongrie: les Juifs ont peur (La Libre p.15)
« Plusieurs centaines de nationalistes hongrois ont manifesté samedi à Budapest à la veille de la tenue de l’assemblée du Congrès juif mondial (CJM), qui a débuté dimanche, pour trois jours. La manifestation, au cours de laquelle des responsables du parti d’opposition Jobbik ont accusé les Israéliens de chercher à “acheter” la Hongrie, a finalement été autorisée par la justice. Elle avait été, dans un premier temps, interdite par la police sur ordre du Premier ministre, Viktor Orban. Mais cette interdiction a été jugée tardive et illégale par la justice. Le chef du gouvernement devait prendre la parole dimanche soir lors de l’ouverture du CJM, qui normalement se réunit à Jérusalem mais a décidé de se réunir cette année à Budapest pour dénoncer la montée de l’extrême droite et de l’antisémitisme en Hongrie. (…) “Les conquérants israéliens, ces investisseurs, devraient chercher un autre pays de la planète pour s’en emparer parce que la Hongrie n’est pas à vendre”, s’est écrié le président de Jobbik, Gabor Vona, lors du rassemblement organisé non loin du Parlement, lui-même situé sur le Danube. Un autre membre de Jobbik, le député Marton Gyongyozsi, a déclaré à cette occasion : “Notre pays est devenu la proie du sionisme, il est devenu une cible de la colonisation alors que nous, le peuple d’origine, devrions nous résigner à un rôle de figurants!”.

Egypte: les chrétiens discriminés (La Libre p.16)
« Depuis quelques années, et plus particulièrement depuis la chute du régime de Moubarak et l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, les attaques envers les chrétiens se sont multipliées. Il y a un mois jour pour jour, quatre chrétiens et un musulman étaient abattus lors d’une bagarre à Khoussous, une banlieue populaire du Caire. Comme chaque fois, cela avait commencé par une banale dispute, avant de déboucher en gigantesque affrontement confessionnel.Le jour des funérailles dans la cathédrale Saint­-Marc du Caire, la foule de chrétiens, qui scandait des slogans anti-Frères musulmans, avait été la cible de jets de pierre, cocktails Molotov et tirs au pistolets. Nouvel affrontement, nouveaux morts. Les événements comme ceux-ci sont nombreux. Le plus célèbre demeure l’attentat à la bombe le soir du Nouvel An 2011 devant une église d’Alexandrie, qui avait tué 21 fidèles. (…) Plus régulièrement, des églises sont incendiées, des commerces chrétiens sont vandalisés ou des descentes meurtrières sont organisées dans des quartiers à forte population copte.Chaque famille chrétienne, ou presque, possède son martyr. (…) Depuis l’introduction de la charia Les discriminations et persécutions dont sont victimes les quelque 10 millions de chrétiens en Egypte ont débuté dans les années 80, quelques années après que le président Sadate ajoute un article à la Constitution, instituant la charia comme source principale de législation. Depuis lors, la situation des chrétiens dans le pays n’a cessé de se dégrader. En trente ans, ils sont devenus des citoyens de seconde zone, dans l’accès au logement, à l’emploi ou à des hauts postes à responsabilité. L’arrivée des islamistes au pouvoir l’an dernier n’a fait qu’empirer ce climat d’intolérance religieuse. Stigmatisés dans les médias de propagande salafiste comme des “infidèles”, accusés de viols, de meurtres ou d’enlèvements dans une série de légendes urbaines plus loufoques les unes que les autres, les Coptes sont les boucs émissaires d’une population à la fois peu instruite et profondément frustrée par une situation économique déplorable. Face à cela, le gouvernement se montre très passif et les crimes commis à l’encontre des chrétiens restent bien souvent impunis. »

Une réflexion sur « Du vivre-ensemble… »

  1. Une raison de plus pour continuer à dire sans relâche:
    Col 3,11: Là il n’y a plus Grec et Juif, circoncis et incirconcis, barbare, Scythe, esclave, homme libre, mais Christ, il est tout et en tous.

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