Le pays où les blagues les plus courtes ne sont pas toujours les meilleures

Chacun aura – du moins je l’espère – compris que mon ‘post’ de ce lundi « La place Saint-Lambert bientôt rebaptisée » était… un poisson d’avril. La décision politique de changer le nom des vacances scolaires est – quant à elle – bien réelle. En Belgique francophone, les « vacances de Noël » sont officiellement devenues « vacances d’hiver »; les « vacances de Pâques » les « vacances de printemps », le « congé de carnaval »… « congé de détente » (beau pléonasme…, comme le souligna l’humoriste Thomas Gunzig), etc. Comme je l’ai déclaré dans les colonnes du quotidien « le Soir », pareil changement n’est pas de nature à beaucoup me perturber. L’Eglise a, en effet, pour mission de baptiser les personnes et non les vacances. Que celles-ci s’appellent « vacances des pommes-de-terre » ou « vacances des asticots » ne m’empêchera donc pas de dormir. Ceci étant dit, chasser toute référence spirituelle de l’espace public, appauvrit la société. J’ai donc bien du mal à trouver pareille évolution inspirée.

Apparemment, je ne suis pas le seul. En effet – depuis que celle-ci a fait le « buzz » dans les médias – je n’ai pas entendu une seule voix politique défendre la mesure. La ministre en charge du dossier, Marie-Dominique Simonet (CDH), a rappelé qu’il était «piquant» de lui en attribuer la paternité, vu que ces appellations sont utilisées dans des textes légaux depuis le début des années 2000. Un des plus vibrants avocats de la laïcité, le député Richard Miller (MR), déclara – quant à lui – qu’il continuerait à parler de « vacances de Noël » et de « Pâques ». Idem pour Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre pour l’Egalité des Chances – qui n’a pourtant rien d’un bigot endurci. Le seul qui semble trouver ce changement légitime est – paradoxalement – l’Enseignement Catholique. Son responsable déclara que ces appellations déconfessionnalisées «laissaient chacun libre de donner le sens» qu’il voulait à ses vacances… Tout en précisant que, comme les écoles restaient libres d’appeler la période de vacances comme elles le souhaitent, rien ne changerait sans doute dans le réseau scolaire à inspiration confessionnelle.

Voilà pourquoi j’aime tant vivre dans ce pays – qui est et reste le berceau du surréalisme. C’est le seul endroit que je connaisse où une décision politique entre en vigueur, sans que personne ne la défende, sauf ceux qui déclarent qu’ils ne l’appliqueront pas. Tout cela sans violence verbale, ni manifestation. Mais sous les quolibets et sourires. Un poisson d’avril permanent en quelque sorte. Un pays où les blagues les plus courtes ne sont pas forcément les meilleures.

2 réflexions sur « Le pays où les blagues les plus courtes ne sont pas toujours les meilleures »

  1. En fait, cette décision médiatisée des changements de noms des vacances met en évidence qu’il y a clairement une référence chrétienne là où beaucoup de gens n’en voyaient plus. Pour beaucoup, Noël, c’est seulement une fête avec un sapin et le père Noël où on échange des cadeaux et Pâques, c’est juste une fête où on cherche des œufs en chocolat et ces gens voient comme une appropriation abusive quand on dit que ce sont avant tout 2 grandes fêtes chrétiennes.

  2. Pour moi, ces changements de nom, comme vous le dite, n’ont aucun impacte dans ma vie et me m’empêche pas de dormir. Mais ce qui est grave pour moi et cela m’attriste beaucoup, ce qu’il s’agit d’une preuve d’un rejet totale de Dieu. De plus, la ministre CDH qui a fait ce choix, se souvient-elle qu’au départ le CDH est un ancien parti chrétien ? Je ne pense pas. Ce parti « humanisme » a déjà rejeté Dieu une première fois en changeant de nom, et là il le rejette une seconde fois, là c’est vraiment le divorce assuré.

    Sans doute, j’y vais un peu fort et pourtant ce mon ressentiment et je ne me trompe pas de beaucoup.

    Une chose que j’espère, c’est que maintenant on ne dise pas : « On laisse aux mulsumans leur fêtes et on supprime les nôtres. » Bien que je ne serais pas étonnée que certaines personnes le pensent déjà. De plus, il y a une fameuses polémiques sur l’édition de l’agenda 2013 où les fêtes chrétiennes ne sont plus mentionnée.

    Tous ça est bien triste, le Seigneur revient bientôt et je comprend maintenant cette parole : « trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ? » La question est posée.

    La fille du pasteur Billy Graham répondait à un journaliste sur le fait de « Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ». Elle a répondu : « On ne veut plus de Dieu dans les écoles et on a dit : « ok », plus de Dieu dans les tribunaux et on a dit : « ok », etc… et aujourd’hui on dit « pourquoi il n’intervient pas ? » On reproche à Dieu de ne pas agir.

    J’ai juste résumé en quelque mot ce qu’elle a dit exactement, mais vous pouvez trouvé le texte intégrale ici : http://www.aepeb.be/liege/Croire/connaitre/pourquoi.htm

    Que le Seigneur vous bénisse et vous aide dans votre travaille

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