Colère rouge et verte, ce matin à Liège

Hier soir, nous marchions dans les rues de Liège en suivant une croix. Ce matin, ils étaient bien plus nombreux à défiler dans la Cité Ardente pour leurs emplois à l’appel du front commun des syndicats FGTB (socialiste) et CSC (d’origine chrétienne). Mon milieu d’origine est bien éloigné de la culture syndicale, mais à l’invitation d’un responsable CSC, j’ai assisté aux discours en fin de cortège. Cela se passait, après tout, sur le territoire de la paroisse dont je suis Curé. Et puis – à certains égards – cela aussi parlait de la passion.

Il y avait de la colère. Plus tellement la colère de ceux qui réclament le plein emploi et le maintien des droits acquis. Mais bien la colère de celui qui voit la pauvreté augmenter et s’insinuer partout. La colère de celui qui aperçoit des jeunes dormir dans les gares et des petites voler un porte-feuille pour pouvoir se payer la cantine scolaire.

Je connais assez d’économie politique pour me rendre compte qu’il n’y a pas de solution facile à la paupérisation qui frappe l’Europe. Que celle-ci découle également d’un glissement des richesses vers les pays émergents. Mais il est dangereux que ceci se vive sur fond d’un élargissement des écarts sociaux. Certains riches deviennent « scandaleusement » riches et le marché du grand luxe ne s’est jamais aussi bien porté. Ils ne sont pas directement responsables de ce qui se passe, bien sûr. Mais sans un surcroît de solidarité, la paix sociale va vivre des heures sombres. A cet égard, je rappelle une de mes chroniques, parues en septembre 2011 déjà, dans les pages de « La Libre »: « Quand les riches s’en mêlent ».

Il y avait de la colère ce matin à Liège. De la colère et de la peur. Mais aussi de l’espoir. Le responsable syndical qui m’avait invité termina son discours par ces mots: « Demain nous fêtons Pâques, la fête de la vie plus forte que la mort ». Puissent ces paroles être entendues de beaucoup. Et porter du fruit.

 

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