« Divine patience » – 3e dimanche de Carême, Année C

« Seigneur, laisse-le encore cette année… Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir » (Luc 13, 1-9)

La patience n’est pas une vertu facile. Même pour les croyants. Quand notre entourage se méconduit, cela nous déçoit. Et nous pensons que Dieu ferait bien de montrer qu’Il n’est pas content, Lui non plus. Voilà pourquoi, quand arrive une catastrophe, beaucoup y lisent la « main de Dieu ». Comme on disait jadis aux gosses : « Le petit Jésus t’a bien puni ». Ceci, malgré le livre de Job qui explique que le juste souffre autant que le coquin. Au temps de Jésus, la vision archaïque d’un « Dieu punisseur » était encore fort répandue. Le Christ s’en distancie avec vigueur : Ces gens massacrés par Pilate, ou écrasés par une tour ? Cela pourrait être chacun de nous. Raison de plus pour ne pas les juger coupables de quoi que ce soit, ou de nous croire innocents de tout. « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de la même manière ». Puis, le Fils de l’homme explique que son Père – lui – prend patience. Tel ce jardinier qui demande au propriétaire d’un figuier stérile de lui laisser sa chance. « Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ». C’est cela l’espérance : Ne pas voir en l’autre ce qu’il est (ou n’est pas), mais bien ce qu’il pourrait devenir sous le souffle de l’Esprit. C’est ainsi que le Père nous regarde. Ainsi aussi, devons-nous nous regarder les uns les autres.

4 réflexions sur « « Divine patience » – 3e dimanche de Carême, Année C »

  1. Si on pouvait anonymement donner son appréciation sur vos dires , dans le sens  » pour » ou « contre » , je crois qu’il y aurait encore plus de réactions car votre blog est fort suivi Monsieur .

  2. Je me suis demandé si le passage d’évangile ne pouvait pas être interprété comme une défense de la théologie de la prospérité, ce qui m’aurait bien gêné. Le NT commenté de MM Focant et Marguerat m’a tiré d’affaire. La conversion nous permet de mourir autrement qu’en pensant qu’il s’agit d’un châtiment pour le mal commis. On retrouve cette idée dans le commentaire d’Eric, me semble-t-il.

  3. @ Albert : sachez que le blog de l’Abbé Eric, est un champ privé…n’y entre que celui qu’il agrée…Ayant posté 2 ou 3 commentaires, ils ne sont jamais apparus : ils sont restés dans les « limbes » de la modération, (cf : la tradition = des bébés non baptisés, ni « ange »…bébés baptisés)
    Intervenant sous mon nom, sur d’autres sites (notamment laïcs), jamais je n’ai été confronté par cette « omerta »…
    Que l’Esprit nous éclaire …et que l’Eglise apprenne le dialogue avec ses propres « fidèles » (qui ne sont plus très nombreux !)

  4. merci du commentaire,mesuré,une invitation à faire comme le maître, bien sûr; j’avais juste envie d’ajouter : le figuier est-il stérile ou ne donne-t-il pas de fruits? je ne l’entends pas de la même manière…Adam et sa femme se cousent des feuilles de figuier et s’en font des ceintures lorsqu’ils se découvrent nus…le figuier? était-ce sous un figuier que se trouvait Nathanaël ? théologie de la prospérité ? ou alors fruits d’une vie axée sur la Parole, sur l’Écriture ? ….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.