Soulquest festival – questions/réponses

Pendant trois jours, j’ai eu la chance de pouvoir partager ma foi avec environ 200 jeunes (15-25 ans) du Soulquest festival, qui se déroula à Beauraing. Je leur ai promis d’essayer de répondre à leurs questions. Voici donc quelques-unes de ces questions et mes tentatives de réponses:

  • Peut-on utiliser la violence pour protéger sa foi? La « légitime défense » est admise: se protéger ou protéger son prochain avec des moyens proportionnés à l’agression. Mais chaque fois que le pardon ou le dialogue est possible, cela doit être préféré. Le christianisme n’est pas une religion du glaive, mais de la croix.
  • Que pensez-vous de la série TV « Ainsi soient-ils? » Je n’ai pas vu cette émission. D’après les échos que j’en ai eus, le scénario voit la vie de l’Eglise à travers nombre de clichés. C’est souvent le cas, quand on parle d’une réalité peu connue et qui fascine. La bonne nouvelle est que ce genre de série montre que la vocation de séminariste intéresse encore le grand public.
  • Pourquoi certaines personnes souffrent beaucoup plus que d’autres? Notre monde est marqué par la finitude humaine et par le mal. Certains en souffrent plus que d’autres. La vie est parfois injuste et cruelle. Cependant, le fait que nous ressentions que la vie est injuste et cruelle, démontre que nous avons en nous un sens inné de la justice. Que donc, nous sommes faits, non pour la souffrance, mais pour le bonheur.  C’est le bonheur exigeant que l’Evangile donne de découvrir.
  • Comment mettre un peu plus de « punch » dans nos églises sans bousculer les « vieux »?  Je pense que les « vieux » sont souvent contents de voir des jeunes encore les bousculer à l’église. C’est quand il n’y a plus de jeunes pour les bousculer, que les « vieux » se sentent vraiment… vieux.  
  • Que peut-on répondre aux gens qui critiquent l’Eglise en disant que tous les prêtres sont pédophiles? Et que tous les Wallons sont tous des fainéants. Ou tous les flamands des nationalistes agressifs… Clichés, clichés.
  • Comment se comporter avec les homosexuels? Voici ce que j’ai publié à la demande d’homosexuels à ce sujet en 2004, sur le site ‘Gaybelgium’: http://www.gaybelgium.be/fr/content/EplZAElZFuqQLxJKiy.shtml
  • Comment trouver la façon de témoigner en restant jeune au milieu des jeunes? Pour témoigner, il est essentiel de rester soi-même. Soyez donc jeunes et surtout ne doutez pas de l’éternelle jeunesse du Christ et de son Evangile.

3 réflexions sur « Soulquest festival – questions/réponses »

  1. Merci pour ces réponses, en particulier pour la référence à l’article de Gay Belgium. Personnellement, je préférerais qu’on ne parle pas de mariage pour désigner l’union entre deux personnes du même sexe. En revanche, je souhaite fort que l’Eglise catholique poursuive son évolution à l’égard de ces unions, qu’elle reconnaisse chaleureusement ce qu’elles peuvent apporter et l’exigence de chasteté qu’elles supposent tout comme un mariage. Ceci n’exclut pas que certaines personnes optent pour le célibat continent, mais je pense sincèrement que ce ne peut être qu’une vocation très rare. Pour la plupart d’entre nous, l’effort à faire est l’engagement sincère et le plus complet possible plutôt que la recherche de plaisirs multiples. Nous avons besoin de soutien pour cela. Claude Besson vient de publier Homosexuels catholiques – sortir de l’impasse, aux éditions de l’atelier. Je recommande chaudement ce livre.

  2. Bravo pour ta participation aux sessions « jeunes »! Plus que jamais, la génération Y a besoin de messages constructifs.

    Mais je ne te suis pas pour ta réponse de légitime défense. Évidemment il ne s’agit pas d’être des bisounours comme dirait l’autre mais le christianisme me semble par essence absolument non-violent. « Ne rendez à personne le mal pour le mal » (Romains) et « si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends lui encore l’autre… » (Matthieu et Luc) ne peuvent que justifier l’absence de violence. Cela n’empêche pas d’être ferme si nécessaire… mais exit la loi du talion, même « légitime ». Sinon, à quoi bon l’amour?

    Quant à la souffrance, je continue à être étonné qu’elle soit encore et toujours si intimement liée à la religion. Car même si elle fut importante dans les anciennes croyances, ne serait-il pas temps de clarifier qu’elle n’a aucune origine divine, et même aucune origine humaine à l’exception du manque d’amour? Cet amalgame continu entre causes « cosmiques » (désastres, maladies, malchance, crises…) et « humaines » (le mal que je crée par manque d’amour) me semble préjudiciable pour le rôle de la religion face à la souffrance. Je simplifie à bon escient…

    Merci pour tes billets!

    1. Cher Bernard,
      Pour la non-violence nous sommes d’accord. Mais une chose est d’accepter le martyr pour soi. Une autre peut être de défendre ceux que nous avons un devoir de protéger. Car l’amour vaut pour l’agresseur, mais aussi pour ses potentielles victimes.
      Pour le « mal », il y a tout un développement à faire. Mais une chose sont les livres que j’ai écrits. Une autre une réponse courte sur un blog.
      J’y reviendrai sans doute.
      Eric

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