Droit au blasphème… et langue de bois – La Libre p.52-53

Interrogé hier par ‘La Libre’ sur l’affaire ‘Charlie Hebdo’, l’interview est paru dans le quotidien de ce jour en p.53 à côté de l’avis de Maître Dermagne. Vous pouvez lire cet échange en allant sur le site du journal et participer au débat. Il y a déjà 104 commentaires…

J’épingle un avis, signé « Adriatique »:  » Eric de Beukelaer fait des progrès remarquables dans la langue de bois et le politiquement correct. Il aurait un succès fou dans un numéro de contortionnisme ». Ma réponse: « Cher Monsieur ou Madame Adriatique, Je suis de ceux qui pensent que la nuance est amie de la vérité et alliée du bon-sens ».

Et puisque je suis adepte des nuances, j’en ajoute une par rapport à mes propos tels qu’ils ont été repris par le quotidien. Il s’agit de la phrase:« Récemment, en France, il y a eu cette œuvre d’un crucifix plongé dans de l’urine. Personnellement, je ne suis pas du genre à vite m’émouvoir, mais je n’ai pas trouvé cela du meilleur goût. A un moment donné, quelqu’un a cassé l’œuvre. Je pense que c’était regrettable mais il faut parfois comprendre que la liberté de l’artiste suscite des réactions qui se justifient parce qu’on n’a pas eu le respect nécessaire ». Le mot en gras n’est pas adéquat. Rien ne justifie un acte de vandalisme. Je lui préfère: « qui s’expliquent ». Mais d’aucuns diront que je ne fais que m’enfoncer dans la langue de bois…

 

8 réflexions sur « Droit au blasphème… et langue de bois – La Libre p.52-53 »

  1. Cher amis Éric ,ne crains pas les gens ,qui te parle de langue de bois, car le langage que tu as et un langage de paix et si tout les hommes avaient ce langage respectueux ! qu’est-ce que le monde vivra

  2. Je lis à l’instant, sur le blog A corps…à coeur, un texte qui me paraît utile pour la discussion
    Un vieil indien explique à son petit fils

    que chacun de nous a en lui deux loups

    qui se livrent bataille.

    Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse.

    Le second loup représente la peur, l’avidité et la haine.

    “Lequel des deux loups gagne ?” demande l’enfant.

    “Celui que l’on nourrit.” répond le grand-père.

  3. Monsieur l’Abbé,

    J’ai personnellement fort apprécié votre billet que j’ai trouvé en effet nuancé et aussi équilibré; c’est pourquoi j’ai toujours plaisir à vous lire.

    Merci !

  4. La violence justifiée

    Cela ne fait que 2000 ans que l’on commente la violence justifiée de Jésus chassant les marchands du temple. Les quatre évangiles en parlent, tellement les apôtres sont étonnés que celui qui se fait le docteur de l’amour utilise parfois la violence justifiée.

    La légitime défense impose une violence proportionnée à l’agression.

    Expliquer la violence sans la justifier peut être une attitude compréhensible tant que l’on n’a pas étudié les tenants et aboutissants d’une situation. Mais dans l’urgence, viol, cambriolage, tentative de meurtre, etc…, nous sommes contraints à la violence sous peine de non assistance à personne en danger.

    Je ne crois pas que la non-violence en tant que telle soit une réponse suffisante au mal.

    Pour le prétendu droit au blasphème, cela s’oppose au premier commandement de Dieu. Mais injurier un faux Dieu ou un faux prophète n’est pas blasphémer mais provoquer inutilement une personne dans l’erreur. Tout le problème du libéralisme est de prétendre que la religion est affaire purement subjective et donc de mettre sur le même plan le véritable blasphème et l’insulte au faux Dieu.

    Pensée médiévale.

    Olivarus

  5. Merci, cher Olivier, d’être sensible au mal qu’on peut faire en « agressant inutilement » une personne, peut-être dans l’erreur, mais qui tient à ses valeurs les plus chères.
    Il ne s’agit bien sûr pas de rétablir la censure mais d’en appeler au respect.

    1. Pas de provocation entre nous

      Vous avez raison

      Je cherche et je trouve le jugement de saint Paul sur les provocations inutiles. Les imitateurs de Jésus s’interdisent les provocations inutiles.

      Saint Paul, notre polémiste qui se maîtrise bien. Il est passionné de la vérité mais il est pondéré.

      Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates – Chapitre 5

      14 Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici :Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
      15 Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres.

      22 Mais voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi,
      23 humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne.

      26 Ne cédons pas à la vanité : pas de provocation entre nous, pas de rivalité.

      Cordialement

  6. Je ne suis pas certain pour ma part que le vandalisme jamais ne se justifie. La destruction d’idoles a été maintes fois pratiquée par les saints, probablement fait-on bien de s’en abstenir maintenant, mais il paraît difficile de condamner une telle destruction en tous les cas sans exception. Autre exemple : N’est-il jamais justifiable de casser un ordinateur ? Même lorsque ledit ordinateur sert essentiellement à coordonner, par exemple, des expériences in vivo sur les êtres humains — ou des meurtres d’enfants dans le ventre de leur mère ? — je pose la question à titre de question de théologie morale, pas pour polémiquer gratuitement.

    Par ailleurs et pour préciser, la soi-disant « œuvre » dont vous parlez, M. l’abbé, n’a pas été cassée, seul a été endommagé le verre entourant une photographie de celle-ci, photographie qui certes s’autoproclamait également « œuvre », mais il est alors utile de préciser qu’une telle « œuvre » est parfaitement reproductible…

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