« L’herbe est toujours plus verte… » – 14° dimanche, Année B

 «Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison ». (Marc 6, 1-6)

Elle est presque comique, cette scène décrivant Jésus qui retourne prêcher à Nazareth – son village. On entend d’ici les commérages : « Non mais ! Pour qui se prend-il à nous faire la leçon ? Nous l’avons connu en culotte courte! » Devant le peu de foi de ses familiers, Jésus ne réalise que de rares signes du royaume (miracles).

Nous ressemblons à ces Nazaréens. Nous partons bien loin en vacances pour visiter du patrimoine, mais connaissons mal notre région. Les hommes politiques qui sont morts, étaient des hommes d’état, alors que ceux qui vivent aujourd’hui sont des médiocres –  sauf peut-être s’ils gouvernent un pays éloigné. Nous rencontrons des gens « formidables » sur internet, mais trouvons nos proches tellement décevants. Bref – comme l’énonce le dicton – « l’herbe est toujours plus verte chez le voisin ».

Et pourtant… quand l’Evangile nous parle des autres, il décrit surtout notre « prochain » – c’est-à-dire celui qui vit près de nous, tous les jours, dans le quotidien. C’est avec lui qu’il faut apprendre à cheminer à l’écoute de l’Esprit. Parfois même, nous pouvons devenir « prophètes » l’un pour l’autre.

5 réflexions sur « « L’herbe est toujours plus verte… » – 14° dimanche, Année B »

  1. Cher Eric, peut-être sommes-nous déçus de ce prochain proche parce qu’il nous ressemble trop. Parce que paradoxalement nous sommes persuadés que « ailleurs » est différend de ce qui nous déçoit alors que la « différence » souvent nous fait fuir. Mais pour ces « hommes d’hier » qui furent « hommes d’état  » convenons que ceux dont la mémoire nous demeure sont ceux qui, ne succombant pas à l’attrait de l’immédiat, savaient nous faire penser plus loin que l’aube du prochain sondage ou du prochain scrutin. C’est parce qu’ils nous font croire à la « fin de l’Histoire » qu’ils se persuadent que l’Homme ne peut plus influer sur le destin de l’humanité. La « main invisible » n’est pas un dieu fécond. Merci de nous faire réfléchir cher Eric. Amitiés. Eddy.

    1. Cette attitude n’est-elle pas simplement le reflet de notre déception devant un monde qui a tellement évolué du point de vue des techniques par exemple et qui n’en tire pas tous les progrès humains que l’on pourrait en attendre ?

  2. Plus sérieusement, et de façon globale nous avons perdu toute proximité.
    Délocalisations, bistrots  » du coin », épicier de l’autre coin, famille, aînés.
    Jusque sous le même toit, les repas « télévision »…les soirées  » je surfe ».

    Cela modifie profondément notre être.

  3. tu as raison, nous admirons les gens lointains que nous plaçons sur un piédestal et nous ignorons les gens proches de nous qui sont des  » prophètes » parce qu’ils nous annoncent la parole de Dieu, sans en avoir l’air!!!

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