Un débat sur « Credo politique » avec Denis Ducarme

Merci au député Denis Ducarme, d’avoir accepté de venir débattre avec moi de mon dernier livre « Credo politique », lundi 17 octobre à 18h30 à la librairie UOPC (Bruxelles). Le député Ducarme et moi-même nous sommes déjà affrontés sur des sujets (ainsi un mémorable duel sur RTL), mais ceci n’empêche pas le respect, la sympathie mutuelle et les convergences démocratiques. De plus, il s’agit d’un élu du peuple qui prend le phénomène religieux au sérieux. Bienvenue à tous!

8 réflexions sur « Un débat sur « Credo politique » avec Denis Ducarme »

  1. Ce qui j’ai publié sur mon propre blog (ursusanglicanus) au sujet de la rencontre d’hier soir. Je suppose que vous lisez l’anglais… Le blog se lit surtout en Russie… Je suis moi-même diacre dans l’église russe

    It was a disappointing debate: at the big Catholic bookshop, where an up-and-coming Catholic priest, Eric de Beukelaer, former spokesman of the Archbishop presented his book ‘Credo politique’. He is a competent speaker and clearly has a good head on his shoulders. I left dissatisfied, not able to put my finger on why. It was only in the metro on the way home that it became clear why.

    He had strongly defended democracy, to the point of nearly making it an article of faith. This for me is wrong: the article of faith should be justice, and democracy as a possible way of making it happen. There is indeed a strong democratic culture in Belgium, but it is undermined by two things: by ethnic cleavages, and secondly by the fact a lack of social mobility: basically there is, as nearly everywhere in the world, a ‘ruling establishment’ which pretty much runs the country into its own pocket. This phenomenon is not as crass as in many other places in the world: first because the circle is much larger, including a large upper middle class and second because it is not obviously corrupt. But social mobility is seriously limited, including by poor public education (outside a few elite schools largely squatted by the establishment) and by a tax system which makes it very difficult to accumulate new wealth and very easy to retain it if you already have it. In my bad moments I wonder whether, for all their talk, this class really wants first-class education to be available to all: bright and well educated kids from outside their social circles threatening the position of their own children, especially if these kids came from the Muslim or other ethnic communities, which make up a good 35%+ of the Brussels school age population.

    No, I don’t teach my kids democracy: I try to encourage values of justice, stress the importance of hard effort and delayed satisfaction, and insist that they work out exactly how the system works (largely self-interest) and not how it is theoretically supposed to (democracy).

    1. Dear Sir, Thank you for this comment. I am afraid we didn’t fully understand each other. If you read my book, it will be clear to you that it isn’t so much « formal » democracy I defend (elections can bring a tyran to power), than « real » democracy i.e. accepting to build a society with people with whom I feel estranged. Indeed, one of the first elements of justice, is to make space for people different of myself, but who are – just like me – part of the social aera and willing to respect the public ordrer, as much as I do. As for self-interest, it is an element of every human phenomenon (original sin, for christians), but no fatality. Courage rather than fear, generosity rather than self-interest and – for christians – Grace rather than cynicism – are the path each individual is called to walk. I hope that – as a christian – it is this that you teach your children. Yours sincerely. Eric de B.

      1. Mon père,
        Merci d’avoir pris de temps de répondre, en plus en anglais.
        “’real’ democracy i.e. accepting to build a society with people with whom I feel estranged. Indeed, one of the first elements of justice, is to make space for people different of myself, but who are – just like me – part of the social area and willing to respect the public order, as much as I do.”
        Jusqu’ici je suis d’accord. Bien que j’aie peur que faire de ce ‘make space’ (ou de la liberté) un objectif de société, ce n’est que remettre le jour où on fait face à un vide commun – liberté pour quoi faire ?
        Je ne veux pas être cynique. Mon devis serait plutôt que ‘c’est la vérité qui libère’. Ce n’est que quand on est dans la vérité, qu’on voit très clair, sans aucune illusion, la situation –ou personnelle ou collective – où on se trouve, qu’il y a de l’espace pour l’espérance, la générosité, et aussi pour la grâce (bien que je ne sois pas très sûr dans quelles limites le Seigneur accorde sa grâce hors de l’individu chrétien et l’Eglise).
        Donc il me semble que, si le chrétien veut travailler tant soit peu dans la politique (ou dans les affaires), il doit prendre l’homme comme il est avec ses réactions probables, et non pas comme, en bon chrétien, je voudrais qu’elles soient. D’où d’ailleurs ma malaise au fait qu’on continue à proclamer les valeurs de la démocratie et de l’égalité de chances dans une société qui, à mon avis, ne marche pas selon ces méchanismes, et qui s’explique mieux en termes de ‘ruling establishment’.
        In Christo, Michael

        1. Merci de ce commentaire, cher Monsieur.
          La Vérité nous saisit, mais nous ne la saisissons pas. Ceux qui – comme Maurras – on voulu édifier une société selon les principes vrais du christianisme, ont été les plus grands blasphémateurs du Christ, en crucifiant en Son nom.
          Donc, oui, je préfère la formule profane du grand homme qui a dit: « La démocratie est le pire des systèmes… à l’exception de tous ceux qui ont été essayé de temps à autres au cours de l’histoire ». Et dans ce cadre de médiocrité – qui nous caractérise tous – que la Grâce peut se déployer dans les âmes des trop rares saints et les mains des vertueux. Relisez « la lettre aux Anglais » de Bernanos.
          In Christo. Eric

          1. Eric, Merci de votre réponse. J’ai commandé La lettre aux Anglais. Je me permettrai peut-être d’y revenir. Je vois que nous avons fait nos dents sur de nourritures très différentes : vous sur Maurras et Bernanos (que vous me forcez de revisiter après presque 40 ans), moi sur le patriarche Cyrille de Moscou (dont j’ai traduit le livre ‘Freedom and Responsibility’ vers l’anglais) et la position politique de l’Eglise russe.
            D’accord que la vérité nous saisit dans le sens que le sentiment d’être saisi est quelque part garant de sa véracité. Mais souvent seulement au prix de beaucoup d’effort de réflexion et de prière.

          2. Merci. Je ne connais pas la pensée du patriarche Cyrille. Je pense que l’Eglise orthodoxe nous enseigne par son intégration unique de la la raison et de l’émotion dans l’intelligence, la proclamation et la célébration de l’Evangile. Par contre, ce que l’Eglise de Rome peut apprendre à ses frères chrétiens, c’est son sens de la catholicité: « Il n’y a plus devant Dieu, ni Grecs, ni Juifs, ni Russes,… »

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