Liège – baptême estudiantin (bizutage) qui vire au drame: Pour une salutaire mise à plat

Le drame de la jeune étudiante française en médecine vétérinaire, plongée dans le coma suite à une épreuve de (pré-)baptême folklorique qui tourne mal (elle a dû boire des litres d’eau, vu qu’elle refusait de boire de l’alcool), est sans doute un dérapage dû à l’inconscience, plus qu’à la méchanceté ou au désir de faire souffrir. Mais il révèle un dysfonctionnement que l’on ne peut laisser passer. Les institutions d’enseignement supérieur – et en particulier en leur sein, les organes représentatifs des étudiants – sont appelés à s’interroger une fois encore sur le statut du baptême folklorique. S’il s’agit d’un rite de passage bien encadré pour ceux qui ont librement choisi d’agrémenter leurs études par une vie folklorique, rien à redire. Une forme de remake de la totémisation scoute – en quelque sorte. Mais si cela devient dans certaines facultés une condition sine qua non d’intégration sociale et que même certains enseignants jouent le jeu – alors, il y a problème. A l’Université de Liège, le baptême des étudiants vétérinaires n’est pas soumis à la tutelle de l’AGEL, organe-coupole pour le folklore dans les autres facultés. Traditionnellement, les étudiants qui refusaient le baptême, recevaient le sobriquet de « chroniques » et étaient exclus de toute vie facultaire. On m’avait dit que – par rapport à l’époque où j’étais aumônier des étudiants à Liège – les choses avaient évolué dans le bon sens. Que ces excès étaient une affaire du passé. Le drame du jour démontre que cette évolution n’est pas aboutie. Il invite à une salutaire mise à plat du « on a toujours fait comme ça ». C’est l’affaire des autorités rectorales, bien sûr. Mais également des associations représentatives des étudiants. L’apprentissage de la démocratie commence à ce niveau-là.

12 réflexions sur « Liège – baptême estudiantin (bizutage) qui vire au drame: Pour une salutaire mise à plat »

  1. Les baptêmes estudiantins sont le contraire de l’esprit chrétien : humiliation, sadisme, esprit sectaire, orgueil, luxure, avilissement moral…. J’arrête là. Je m’étonne, monsieur le Doyen, de votre mansuétude. Ces pratiques doivent être fermement condamnées au nom de la charité, sinon d’un élémentaire l’humanisme.

  2. Pierre René : je partage votre avis : les baptêmes d’étudiants doivent être bannis non pas au nom de la « charité », sinon du respect de la personne humaine…En 1971, j’entrai à l’ULG, je n’étais pas Koteur », les étudiants de la fac de Droit (au centre ville) n’étaient pas soumis « à ces rites, faussement initiatiques ») : je ne fus ni dû m’y soumettre…Déjà, à l’époque les « rites initiatiques » des « vete » et de « medecine » avaient un réputation « dure », les « ingénieurs faisaient une  » St Nicolas » d’enfer)…Rien n’a changé …Mais le monde a changé : pas de pitié pour « ces violences et leurs auteurs » …on n’est pas loin de justifier l’excision, et toutes les dérives dites « culturelles »…parce qu’elles sont « traditionnelles » : on est ici et maintenant…foin d’autres justifications

    1. @Bernard et Pierre-René: Peut-être suis-je trop bienveillant. Personnellement, bien que jamais ‘baptisé’ en cercle durant mes longues, longues… années universitaires, je n’ai jamais rien constaté d’inhumain. Parfois de dégradant… mais cela n’est pas le propre que du folklore étudiant. L’humanité n’est pas toujours édifiante. Mon propos visait surtout les cas particuliers, comme celui des Vétérinaires de Liège, qui posaient déjà question à l’époque où j’tais aumônier. Dans mon ‘post’, je soulignais qu’apparemment, ce n’était pas fini. Que l’actuel incident était le moment de frapper un grand coup. Au lieu de rêver à tout changer, je préfère me battre pour que cesse l’inacceptable.

  3. On n’est jamais trop bienveillant…
    L’épiphénomène médiatisé du « baptême » d’une française (ce n’est pas qu’anecdotique, car les français occupent beaucoup de places, via le concours dans la fac VETE), est « anecdotique » au sens littéral du terme mais il est révélateur…
    La fin de mon post concernait les aspects que l’ont qualifie de « culturels » : au nom de la tradition, de la « culture, fusse-t-elle estudiantine-on accepte des comportements inacceptables.

    1. Je complète et je précise :
      Mais le monde a changé : pas de pitié pour « ces violences et leurs auteurs » …on n’est pas loin de justifier l’excision, et toutes les dérives dites « culturelles »…parce qu’elles sont « traditionnelles » : on est ici et maintenant…foin d’autres justifications

  4. Il est grand temps que l’on interdise purement et simplement ces pratiques barbares et tortionnaires qui portent atteinte à la dignité la plus élémentaire de la personne humaine. Aucune concession n’est à tolérer!

  5. Je ne suis pas baptisé (à l’unfi, s’entend). Cependant, je me rappelle que le baptême peut, pour certains étudiants, représenter une introduction salutaire dans un monde bien plus large que celui auquel ils étaient confrontés en secondaire.
    Ne vaut-il par exemple pas mieux une camaraderie de guindaille « raisonnable », que ces « amitiés virtuelles » de gens repliés sur leurs PC parce que mal à l’aise pour s’intégrer et vivre en société…?

    Comme la totemisation scoute, le baptême d’étudiant peut être un facteur d’intégration et je ne rejoins pas les avis radicaux qui voudraient le bannir simplement. Il fait en outre partie d’un folklore séculaire qui tire ses racines de la fin du moyen-âge.

    Par contre, je condamne avec autant de véhémence ses excès et dérives. Si le baptême estudiantin n’aide pas le baptisé mais sert juste de défouloir pour les anciens, alors il n’a pas sa place…

    1. Introduction salutaire ? Je pense surtout que ceux qui se font baptiser manque de personnalité. Savoir dire non, voilà ce qui forge la volonté. Mais se laisser insulter par des « dernières années » quelles compétences ont-ils pour juger si un autre étudiant est prêt où pas à rentrer dans la vie active ?
      On ne peut justifier l’injustifiable.
      Les excès et les dérives, sont dans tous les baptêmes, ne vous en déplaise et vous le savez, d’où ce côté secret qu’on entretient.
      Ils sont conditionnés, c’est l’effet de groupe et les dérapages sont dans tous ces baptêmes.
      C’est pourquoi en France ils ont été interdits, plusieurs cas de dérapages, ont été constatés. La gravité des faits et surtout, je dirais enfin, les « bleus » ont parlé.
      Si cela était si « bon enfant » pourquoi entretenir un secret ?
      Oui ils sont solidaires après, parce qu’ils ont tous trempés « dans le vomis », ils n’ont pas d’autre choix, voilà la réalité des faits.
      Combien de filles « violées et autres….. » ? C’est sûr qu’il vaut mieux qu’elles se taisent. Oui cela date bien du moyen-âge, au temps des barbares. Je croyais les étudiants un peu plus intelligents. De toute façon si j’étais à leur place je ne me venterais pas d’être « parrain ou marraine » de ce genre de chose.
      Et plus tard que feront-ils ces « gueulards » ? Leur métier ? J’en doute ….
      La personne humaine doit être respectée, c’est un minimum. La discrimination doit être abolie. Alors mon fils qui a des problèmes de santé devra participer à cette « orgie » pour pouvoir être accepté dans un groupe ? Mais c’est quoi cette discrimination ? Sommes-nous revenus en (1940) …. ? Oui il faut interdire comme en France. A savoir que quand cette loi a été promulguée, le bizutage en France à régressé. De plus les étudiants étaient beaucoup plus libres de dire non sous couvert de la loi, ce qui serait à considérer en Belgique, vu que si on ne veut pas, on n’a pas accès à certaines informations. Quel esprit sectaire ! En dehors du temps !

  6. Il est regrettable de lire certains commentaires dont le radicalisme est certainement tout aussi néfaste que les prétendus avilissements du baptême folklorique. Il faut rappeler que c’est exactement tout l’inverse : il s’agit d’un accueil organisé tendant vers la solidarité, l’entraide et l’épanouissement, par le biais d’un rite initiatique dont on ne peut nier l’importance anthropologique sans obscurcir 10.000 ans d’histoire humaine. Les dérives condamnables ne sont *jamais* le fait des comités ou des responsables des activités, formés, responsables et franchement adultes en matière d’encadrement, mais d’étudiants individuels, constituant une infime proportion de la population universitaire. Par ailleurs, interdire ces pratiques « au nom de la charité » me semble aveuglement ridicule ; si on compare les chiffres des drames générés par les discothèques alcoolisées où les jeunes suent leur jeunesse, le baptême folklorique fait figure d’innocent acolyte. Interdisons alors toute activité « de jeunesse », et notre belle nation s’enfoncera dans un obscurantiste hypocrite.

    1. Je ne vois pas en quoi un étudiant à besoin de s’intégrer dans une université. Je pense que ces baptêmes sont à proscrire purement et simplement. Je sais ce qu’il en coûte à certaines personnes atteinte (à vie) psychologiquement. Même les bêtes ne se comportent pas comme ça, elles ont plus de respect entre elles. Ces baptêmes sont dégradant pour la personne humaine, il serait temps que la communauté européenne intervienne. Nous n’avons plus affaire (dans ces parties de rôles) à des êtres humains, mais plutôt à un côté bestiale que l’on voit dans les films, les plus osés.
      Voilà la société de demain ? En France nous avons été obligés de les condamnés justement à cause des débordements, provoqués par le « sadisme » de certains et c’est une bonne chose.
      Ce que l’on a condamné au triste temps des « SS » revient en force lors de ces baptêmes stupides et ridicules. Sous prétexte de s’amuser on se permet « la pornographie, et des attitudes humiliantes » Ah oui ! elle a été violée ? Mais c’était pour s’amuser !
      Ceux qui font ce genre de chose, pour moi ne sont pas très intéressants et leur morale doit être très élastique.
      Je m’intègre dans la société quand j’ai conscience de ce qui est bien ou mal, mais pas en me laissant humilier dans mon corps et dans mon esprit.
      Les amis je les choisis, on ne me les imposent pas. L’Université est un lieu d’apprentissage de mon métier, mais certainement pas un lieu où j’apprends ma vie de citoyen.
      Voilà ce que je pense des ces « beuveries » qui remontent au temps des barbares.
      Mon fils devrai bientôt rentrer en facultés (vue qu’il a des problèmes de santé assez prononcés) il ira faire ses études en France, ne voulant pas le pénaliser parce qu’il n’aura pas fait ce baptême stupide digne d’une autre époque.
      Je suis français et habite en Belgique, quelle honte de laisser faire ça ! Honte aux recteurs d’universités ! Honte aux politiques !

  7. Pourquoi est-il indispensable d’être baptisé pour participer à la vie facultaire ?
    Cela m’échappe; aucun des étudiants de ma famille n’a subi ce « folklore » et cela ne les a pas empêchés de poursuivre et réussir leurs études ni de se faire des amis …
    C’est bizarre, chez les jeunes d’aujourd’hui, de s’oubliger à se couler dans ce « moule » alors que, par ailleurs, ils font profession de refuser les contraintes !

  8. Chère Marie-Madeleine, je me permets de reprendre votre commentaire pour éclairer mon intervention: « Pourquoi est-il indispensable d’être baptisé pour participer à la vie facultaire ?
    Cela m’échappe; aucun des étudiants de ma famille n’a subi ce « folklore » et cela ne les a pas empêchés de poursuivre et réussir leurs études ni de se faire des amis … »

    En effet, il n’y a aucune obligation à se faire baptisé pour s’intégrer à la vie universitaire, facultaire et même des cercles. C’est justement un des arguments du baptême, ceux qui veulent faire leur baptême le fond, et les autres passent leur chemin. Je n’ai encore jamais rencontrés dans mon parcours universitaire quelqu’un se sentant « à l’écart » ou exclus parce qu’il n’était pas baptisé. La majorité des cercles estudiantins a dans ses statuts un point essentiel concernant l’aide à l’ENSEMBLE de la communauté estudiantine, en organisant les parrainages sociaux en collaboration avec les différents bureaux étudiants, en fournissant des résumés de cours et même des syllabus à prix réduits, en organisant des activités, voyages, soirées, projection,conférences,débats, et autres, et tout cela bénévolement, et parfois même à perte. La question de l’exclusion n’est plus à l’ordre du jour, même si ele l’était il y a de nombreuses années.
    Dans de nombreuses facultés, les étudiants baptisés sont moins de 10% du total des étudiants inscrits en première, comment pourrait-il dès lors discriminer le reste de la communauté estudiantine?
    Les étudiants faisant leur baptême ne sont pas cette nouvelle génération d’enfants rois, refusant comme vous le dites la moindre contrainte, et ils ne veulent pas spécialement rentrer dans le moule, sinon il ne ferait pas leur baptême, nous subissons beaucoup plus d’agressions de la part des non baptisés que l’inverse, la solution de la facilité est de ne pas essayer de faire son baptême et de cracher dessus catégoriquement.

    Pour répondre à Gerardin, je commencerais pas le point que vous avez soulevés sur les viols. Vous croyez vraiment que les victimes ne parleraient pas, ou qu’elles subiraient des représailles en cas de plaintes? La seule personne a avoir des risques de représailles est l’auteur du méfait. En effet, ne doutez pas de la détermination des étudiants à ce sujet-la, si un comitard était ne serait-ce que soupçonner de viol, jamais d’autres étudiants ne le protégeraient ou ne le couvriraient pour des faits aussi odieux. C’est un adage connu de chez nous, « le viol n’est pas folklorique », et comme vous avez pu le voir ces dernières semaines nous tenons à la pérennité de notre folklore.
    Ensuite, vous vous interogez sur le futur de ces « gueulards », pour ne parler que d’expérience personnel je vous dirais que j’ai été baptisé en même temps qu’un assistant de ma faculté, qui avait 33 ans à l’époque, et qui est ensuite parti aux Etats-unis faire des recherches pour une université de renom. Un autre exemple très simple, un ancien président de cercle philo à l’ulb a découvert il y a environ une semaine un trésor monumental dans le lac titicaca. Puis nous pouvons aussi parler du bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans, baptisé et grand défenseur de notre folklore, et de tant d’autres personnes. Sachez qu’à une époque 90% des étudiants étaient baptisés dans certaines facs (comme en médecine), et ce durant des années, une génération entière d’universitaire pourries par le baptême, pas un seul d’entre eux n’a eu d’avenir professionnel.
    Vous citez la régression des bizutage en France, oui il y a moins de bizutage, moins d’accidents peut-etre (j’en doute), mais plus de clandestinité, et qui dit un seul week end d’intégration caché, hors des portes de l’université, dit dérapages, car OUI, certains étudiants abusent de leur « pouvoir », et quand ils ne sont plus reconnu par leur autorité facultaire, ils n’ont plus de responsabilité envers elle, ou de comptes à leur rendre.

    Pour le passage concernant votre fils, ne croyez pas qu’il faut être baptisé pour s’en sortir, il subira moins de brimades et de discrimination en tant que fossiles (non baptisés) qu’en tant que baptisés. Mais tant mieux si votre fils part étudié en France, ça fera un français en moins venant profiter de notre système éducatif, et un de plus gonflant les bancs de vos concours, ou ceux de vos écoles privées hors de prix, car oui, si on veut réussir en France sans trop se fouler, suffit d’avoir les couscous.

    Alors OUI il faut encadrer les baptêmes et s’assurer que tout soit fait pour la sécurité des bleus, OUI il y a encore des efforts à faire de la part des universités et surtout des étudiants baptiseurs à ce sujet la, OUI nous mangeons les enfants et violons les grands mères, mais des limites existent déja, et comme rappeler par le procureur de Liège, il existe des lois qui traitent des abus éventuels, et les responsables DOIVENT être traduit en justice. Mais appelez à l’éradication d’une tradition car elle peut créer des accidents revient a supprimer la moitié des activités de tous les jours. Si à chaque fois qu’un membre du clergé est mis en examen pour attouchement sur un enfant un si grand topé avait lieu, je ne crois pas que vos lieux sains seraient encore debout.
    Traitez un problème surmontable par son interdiction revient à traiter le sida par l’abstinence.

    Je terminerais en citant notre cher premier ministre (enfin le nôtre), personnage avec qui je ne suis pas souvent d’accord: «  »Le baptême d’étudiant est un choix personnel. On ne peut en aucun cas porter atteinte à l’intégrité physique des étudiants. Nous avons des lois pour sanctionner les débordements. » Le baptême est un choix, quelqu’un décidant de s’adonner à la pratique du wingsuit prend le choix de risquer sa vie à chaque saut, on ne le lui interdit pas, un autre souhaitant transformer le monde en culture ogm reçoit le prix nobel de la paix. Par contre celui qui veut se plier à une tradition et qui accepte de se mettre de coté, de relativiser, de s’oublier, POUR lui-même, et pas pour les autres, car le baptême est personnel, n’a pas de personnalités, n’arrivera à rien dans la vie, et est une bête malsaine, sadique, rempli de vices, ne pensant qu’à faire subir aux autres ce qu’il a subit, une vrai monstre.

    Essayez de vous renseigner et de comprendre la situation avant de vous lancer dans votre argumentation douteuse et remplie de préjugés.
    Je suis bien sur à votre entière disposition si vous avez la moindre question.

    Milan Flausch (ancien président de baptême, et donc sans avenir, priez pour moi)

    ps: j’ai fait mon baptême pour moi-même, alors que mes parents voulaient à tout prix m’en éloigner. Mais maintenant , ils comprennent les raisons de mon choix, et voient ce que le baptême m’a apporté, je ne suis plus le petit merdeux que j’étais en sortant d’humanité, je ne me crois plus supérieur aux autres pour une raison x ou y, je tourne ma langue 7 fois dans ma bouche avant de parler,je sais que dans la vie on n’obtient pas toujours tout sur un plateau doré, alors oui je suis un monstre à vos yeux, mais mieux vaut être un monstre qu’un bourgeois, attaché à sa petite vie et ses petits privilèges comme un prêtre à son goupillon,…

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