«  Un Amour qui transfigure » – 2e dimanche de Carême, Année C

« Ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc 9, 28b-36)

« Etre transfiguré », signifie que le « plus-en-nous » se révèle. Son contraire est : « être défiguré ». Si le péché défigure, l’amour transfigure.

La transfiguration de Jésus sur la montagne, c’est l’expérience de l’infinie puissance d’amour de Dieu qui s’exprime à travers Lui. Difficile de décrire ce que les trois apôtres ont vu, mais  leur Maître leur est apparu d’une « blancheur éclatante ».  A ses côtés Pierre, Jacques et jean ont perçu la présence de Moïse, qui donna la loi, et d’Elie, modèle des prophètes. En effet, en Christ sont récapitulés la loi et les prophètes – et donc toute l’histoire sainte d’Israël. Alors, résonna la Voix. Aujourd’hui encore, elle nous dit : « Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le ».

Perspectives d’avenir pour la religion et la spiritualité – La Libre p.41

Ce vendredi 11 mars est parue ma chronique du mois dans le quotidien La Libre en p.41.
Il s’agit de la deuxième d’une série de quatre »  « perspectives d’avenir: pour l’humanité (février); pour la religion et la spiritualité (avril), pour le christianisme (avril), pour l’Eglise catholique (mai).
Merci à La Libre de m’offrir cet espace de réflexion.

Le Kremlin se défend contre une agression nazie des #Ukrainiens, fonçant sur Moscou dans des chars de la gaypride 

Je ne suis pas un thuriféraire inconditionnel du régime de Kiev, qui est une démocratie balbutiante avec beaucoup de corruption.
Je ne juge pas, non plus, que l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan soit opportune dans les circonstances actuelles.
Je regrette enfin certaines humiliations subies par la Russie lors de la chute du mur de Berlin.
Mais cette guerre froide et cruelle change tout, avec des millions de civils bombardés et affamés et autant de réfugiés.
Une certaine population russe n’est pas dupe.
Une autre gobe tout ce que le régime raconte.
Et pourtant, les ficelles sont grosses:
– A en croire le ministre des affaires étrangères Lavrov, la Russie n’attaque personne, mais se défend.
– A en croire le président Poutine, il s’agit d’une simple opération spéciale de « dénazification ».
– A en croire le patriarche Kirill de Moscou, il s’agit d’une guerre sainte contre l’Occident décadent et ses gayprides.
Je résume donc:
Le Kremlin se défend contre une agression nazie des #Ukrainiens, fonçant sur Moscou dans des chars de la gaypride.
Un héros russe a écrit:
« Nous savons qu’ils mentent.
Ils savent qu’ils mentent.
Ils savent que nous savons qu’ils mentent. 
Nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent.
Et néanmoins, ils continuent de mentir… ».
(Alexandre Solzhenitsyn)

Carême de paix – 1er dimanche de Carême, Année C

« Il fut conduit par l’Esprit à travers le désert » (Luc 4, 1-13)

Carême… A la suite du Christ, l’Esprit nous conduit 40 jours au désert.

Le désert est retour à l’essentiel : Qu’est-ce qui me rend plus vivant ? Le désert est aussi le lieu où la tentation reçoit son vrai visage : « Ordonne à ses pierres de devenir du pain ». Vais-je vivre pour les biens matériels, plutôt que spirituels ? Tentation de l’avoir. « Prosterne-toi devant moi et je te donnerai les royaumes de la terre » Vais-je vivre en m’asservissant à la logique du prince de ce monde ? Tentation du pouvoir. « Jette-toi en bas du pinacle du temple et les anges viendront pour te porter ». Vais-je vivre en cherchant à séduire la galerie ? Tentation du valoir.

Carême…  Prions pour la paix dans le monde et surtout en Ukraine. Si le Carême est le temps du recentrage chrétien – par le jeûne, le partage et la prière – il est, bien davantage encore, une temps de recherche de la paix des cœurs.

De la démocratie en #Ukraine

Toute guerre est stupide et celle-ci est particulièrement idiote. La Russie et l’Europe ont bien plus d’intérêts stratégiques en commun que de raisons de s’opposer. Pourquoi alors, tant de méfiance? Une part des torts est de notre côté. Après la chute du mur de Berlin, l’Occident a trop souvent traité les Russes comme les vaincus de la guerre froide, plutôt que de voir en eux des partenaires.
Il n’empêche… Le fait de la Russie soit devenue, au fil des années, un régime autoritaire sous la coupe d’un petit groupe entourant son hyper-président, constitue la cause principale de la crise actuelle. La démocratie est un système faillible: regardons l’Ukraine, avec ses élites trainant quasi toutes des casseroles en terme de corruption… Et pourtant: « la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous ceux qui ont été essayés au cours de l’histoire », plaisantait Churchill. Les régimes autoritaires sont plus efficaces, mais leurs chefs vivent bien vite hors sol, car sans contradiction véritable. Monsieur Poutine s’attendait à voir l’Ukraine s’effondrer sous la supériorité des chars russes et voici qu’un pays se dresse et résiste. Il va sans doute l’emporter, mais au prix de nombreuses pertes russes et avec sur les bras un pays qui se voudra plus indomptable et plus anti-russe que jamais. Pense-t-il pouvoir dresser l’Ukraine à coup de répression policière, comme d’autres républiques vassales? L’Ukraine a goûté à la liberté… Il sera difficile de lui faire passer ce goût.
Et l’Occident, il est vrai enfoncé dans trop de matérialisme, est averti. Alors que l’est du continent aurait dû devenir une zone d’échanges humains et commerciaux, l’Otan y dresse un nouveau rideau de fer. Poutine choisira-t-il la fuite en avant et l’affrontement? Est-il conscient que ce serait la ruine de son pays? La pensée des leaders « forts » est difficile à prévoir. Lui qui manie facilement la référence aux « nazis » devrait cependant s’instruire de la dernière guerre mondiale: les démocraties sont lentes à se défendre, mais une fois qu’elle le font, elles sont plus fortes, car leur peuple se bat pour ce dont il décide. Face au danger, majorité et opposition y font front pour défendre les valeurs qui fondent le vivre ensemble. (Ainsi, les mots forts du chef de l’opposition britannique.)
Prions pour la paix. Les Russes ne sont pas nos ennemis. Avec cette nation grande et belle, nous avons tant de choses à partager. La paix, donc. Mais non la paix des lâches et de la peur. La paix des hommes libres.

«  Les yeux du cœur » – 8e dimanche de l’Année, Année C

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? »  (Luc 6, 39-45)

En ce dimanche de Carnaval, le folklore invite à mettre des masques. Ceci appelle à se moquer de tous les masques que la vie nous fait porter. Et qui, souvent, nous collent à la peau.

Le regard est ce sens humain qui permet de voir au-delà des apparence, afin de sonder le cœur des choses. Et, pourtant, si régulièrement, nos yeux restent englués dans le faux-semblant des apparences. Poussé à bout, ce regard faussé, pousse à la violence – comme en Ukraine.

Convertissons donc notre regard, afin de regarder le monde et nos frères avec les yeux du Christ.

«  La folie de la Croix » – 7e dimanche de l’Année, Année C

« Aimez ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent (…) Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. »  (Luc 6, 27-38)

Petit test : combien de temps par jour, beaucoup d’entre nous passent-ils à dire du mal de leur prochain ? Surtout de ceux à qui nous en voulons, parfois bien légitimement. Avec pour excuse : « tout le monde fait ainsi ». De fait, le phénomène est universellement humain. Est-il, pour autant, chrétien ? Relisons l’Evangile de ce dimanche avant de répondre.

Evidemment, ce n’est pas évident de prier pour celui qui vous pourrit la vie. Mais la prière, c’est accueillir le Souffle de l’Esprit et, seul l’Esprit nous donne de quitter nos logiques mondaines pour épouser celles du Royaume.

«  Jésus réveille » – 6e dimanche de l’Année, Année C

« Malheur pour vous qui êtes repus maintenant… » (Luc 6, 17-26)

La version des « béatitudes » chez Luc, est plus courte et aussi plus incisive. Jésus y déclare « heureux » ceux qui sont en détresse et « malheureux » ceux qui sont comblés par la vie.

Il ne s’agit pas d’une éloge masochiste de la souffrance, mais bien d’un appel à rester spirituellement en éveil. « Pauvres de nous » si nous vivons une petite vie bien pépère, en ne se préoccupant que de sa petite personne. Heureux celui qui connaît le poids d’une vie consacrée à la recherche de vérité intérieure et à l’aide au prochain, surtout le plus fragile.

La vie l’apprend : les personnes qui vivent en égoïstes ne sont pas heureuses et finissent souvent bien seules.

«  Quand le pêcheur se reconnaît pécheur… » – 5e dimanche de l’Année, Année C

« Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » (Luc 5, 1-11)

L’évangile de Jean raconte que l’appel des premiers disciples se fit à partir de l’entourage de Jean le Baptiste. Cela correspond sans doute à la réalité historique. Le récit des trois autres évangiles préfère, quant à lui, décrire un autre moment : celui qui fit passer ses hommes de leur vie professionnelle ordinaire au service du Royaume.

Ce sont des pêcheurs. Ils s’en vont donc pêcher. Mais il n’y que peu de prises ce jour-là. Jusqu’au moment où Jésus s’en mêle. Alors, Simon-Pierre comprend qu’à travers Jésus, c’est le Très-Haut qui agit. Il est pris d’effroi et se reconnaît pécheur. Jésus confirme son appel, ainsi que celui de ses compagnons : « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras ».