« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé ». (Luc 17, 11-19)
Dix lépreux croisent Jésus et s’arrêtent à distance. En effet, la loi juive interdisait à un « impur » de s’approcher d’un homme sain. Jésus s’adapte à leur comportement et répond donc à leur demande en suivant – à son tour – les préceptes de la loi : « Allez vous montrer aux prêtres ». En Israël, seuls ceux-ci avaient autorité pour déclarer qu’un lépreux était guéri et qu’il pouvait, en conséquence, reprendre sa place dans la société.
Les dix hommes obéissent. En cours de route, ils réalisent qu’ils sont guéris. Un seul rebrousse chemin. Au lieu d’obéir à la lettre en allant d’abord voir les prêtres, il écoute l’Esprit. Cette fois, oubliant l’obligation légale de garder ses distances, il se jette au pieds du Christ en louant Dieu.
Jésus reconnaît la foi de cet homme. Ce Samaritain a perçu – mieux que les autres – que Dieu agit à travers le Nazaréen. Que parfois, la Grâce divine ne suit pas les sentiers battus par la loi des hommes : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé ».
» L’éternité sera courte pour dire merci » . ( André Frossard )
Merci, Muriel pour cette parole de l’académicien et ami de Jean-Paul II que fut le cher André Frossard. L’ayant interviewé chez lui il y a plus de 25 ans, une de ces phrases m’est toujours restée dans l’esprit. Je vous la cite: « Après ma conversion, m’a t-il dit, ce monde (matériel n’était pas plus qu’une apparence. Je me rappelle que durant des mois après celle-ci, je n’osais plus m’appuyer contre les murs, tant ceux-ci ne me semblaient pas fiables; tout juste de la vapeur colorée. Dieu seul selon moi est une réalité solide et quelque part sans Lui, tout n’est qu’hypothèse. Tel était ce témoin de la foi pour lequel le Réel n’est aucunement réductible à ce que nous percevons de lui. En cela, ne rejoint-il pas cette parole attribuée à St Jérôme: « La vie (présente) n’est qu’un rêve dont la mort nous réveille?…