Ce vendredi 5 avril est parue ma chronique du mois dans le quotidien La Libre en p.39.
Attention – pour une raison mystérieuse, une coquille s’est insérée dans la version papier: « L’alternative à ce new deal est cependant pas un retour aux années 1930… » Ce « pas » doit être supprimé, bien entendu.
Pour lire la chronique, cliquez sur « Tsunami boursier en vue ». Merci à La Libre de m’offrir cet espace d’expression.
Aïe ! Cet article, remarquable et clair, propose une prise de conscience et une décroissance heureuse qui me paraissent assez … illusoires. J’espère me tromper !
Monsieur l’Abbé,
Lecteur régulier de votre blog et de vos articles dans la Libre, j’apprécie beaucoup vos commentaires fort pertinents. Particulièrement le fait que Dieu soit si présent dans vos articles, surtout pour les questions religieuses. Trop de gens aujourd’hui font de grandes réflexions sur « ce que l’Eglise doit faire » sans jamais parler de Dieu.
Pour votre article de ce jour, je partage l’analyse que le risque d’une grave crise financière est assez important. Cependant il me semble que les causes invoquées ne sont pas correctes et que les solutions proposées risquent plus d’accroître les problèmes et la pauvreté que d’y remédier. Marx, par exemple, ne fut pas du tout un brillant économiste, tout au contraire. Les études du genre Oxfam expliquant que les 0,0x% de riches possèdent autant que la moitié pauvre de l’humanité sont inexactes et tout à fait trompeuses sur le problème de la pauvreté. L’idée bien ancrée que pour résoudre ces problème il faudra que les riches partagent plus ne suffira pas, voir sera contre productive. On ne regarde pas assez les conséquences de l’action politique : si les banques agissent comme elle le font, c’est parce que les règles imposées par les états les amènent à ce comportement. Si la finance se développe si vite, c’est parce que les pouvoirs publiques réclament que la banque centrale arrose les banques d’argent. Si l’électricité coûte de plus en plus cher (à tout le monde, pauvres comme riches), c’est parce que l’on se lance dans une politique d’énergies renouvelables très couteuse (et très inutile, qui ne changera pratiquement rien au climat). Croire que l’on pourra faire une transition énergétique qui ne coûtera rien aux pauvres et tout à fait faux. Ce sont ces problèmes qu’il faut attaquer. Mais la croyance communément admise que ce sont les riches qui sont trop riches ne permettra pas d’améliorer la situation.
La doctrine de Marx l’a d’ailleurs bien montré : tous les régimes communistes/collectivistes, dont la base est la redistribution, ont tous fini par l’apauvrissement généralisé de leur population. Le dernier bel exemple étant le Vénézuela.
Il y a une grande méconnaissance sur la richesse, sa création et sa distribution dans l’économie, qui pousse souvent les gens à demander des mesures contre-productives.
Encore merci pour vos articles et pour votre soutient à l’Eglise.
Monsieur, Merci de votre commentaire. Deux précisions: Je pense que Marx fut le meilleur économiste pour analyser la place de l’argent en économie. Cette idée fut corroborée par Bruno Colmant, tout aussi peu suspect de marxisme que moi. Quant à dire que « les riches sont trop riches »… ce n’est pas ce que j’ai écrit. J’ai écrit que le capital avait pris trop de place au détriment de la rémunération du travail et de l’arbitrage du politique. Et donc… oui, un rééquilibrage impliquera une moindre rémunération du capital et ainsi, cela demandera un effort de partage des plus nantis. L’alternative est l’écroulement à terme du pacte social, avec des classes moyennes qui se retourneront contre le capital… et la démocratie. Une certaine forme de capitalisme sans limites et tout aussi liberticide que le marxisme. Entre libéralisme et marxisme, il existe le capitalisme rhénan de l’après-guerre, assez proche de la doctrine sociale de l’Eglise. Bien à vous.
Marx a plusieurs facettes, l’économiste dont l’analyse est (et reste) souvent très pertinente et éclairante, un philosophe animé par sa haine de Dieu, et un politique dont les idées, dans leur version léniniste, se sont avérées conduire toujours à la catastrophe.
J’avoue ne pas connaître les travaux de Bruno Colmant. Pour ce qui est de Marx, sa théorie de la valeur est tout a fait fausse, son explication que le capitalisme va à sa perte par baisse tendentielle du taux de profit et par des crises de plus en plus graves ne s’est pas réalisé. Certains diront « pas encore », mais cela dure tout de même depuis fort longtemps. Par contre les économies collectivistes planifiées inspirées du marxisme ont toutes fait faillite.
Pour ce qui est de la répartition de la richesse, on constate sur le long terme (depuis 100 ans) une baisse quasi continue des inégalités entre riches et pauvres et ce qui est plus important, une nette augmentation du niveau de vie des pauvres. Sur des périodes plus courtes, comme ces dix dernières années, on peut avoir un accroissement des inégalités. Mais pour la période récente, c’est essentiellement la distribution d’argent par les banques centrales qui a enrichi les riches (par hausse des cours boursiers et de l’immobilier). Ce n’est pas du tout un résultat du capitalisme, mais une décision des pouvoirs publics.
La répartition de la rémunération capital – travail semble plutôt stable depuis d’assez nombreuses années, voir par exemple cet article
https://blogs.mediapart.fr/marie-anne-kraft/blog/290114/avantage-du-capital-au-detriment-du-travail-une-fausse-idee basé sur des données de l’INSEE en France.
Pour ce qui est de l’appauvrissement des classes moyennes, cela vient me semble-t-il nettement plus de la part croissante du secteur public qui impose des prélèvements de plus en plus lourd sur la population que d’une trop faible rémunération. Pour être payé 1000 euros nets, un salarié coûte le double à son employeur. Et sur ces 1000 euro, lorsque l’on achète quelque chose, il y a 20% de tva pour l’état sans compter les mutliples autres taxes sur des produits tels que carburant, tabac, redevances audio visuelles…. Et que fourni l’état en échange : un système de santé dont on dit que la qualité est en baisse, un système éducatif dont les résultats sont de pire en pire, une justice mal rendue et surtout trop lente par manque de moyens….
Le développement continu du secteur public est une cause importante de l’appauvrissement du pays. Une fois de plus, les pays communistes sont un bel exemple.
Vous parlez d’une forme de capitalisme sans limites : mais le capitalisme est très limité dans notre pays. Plus de 50% de la richesse nationale passe par l’état et le secteur para-publique. Nous ne sommes donc pas dans une société libérale. Si excès il y a, on ne peut pas le mettre sur le dos du libéralisme.
C’est d’ailleurs assez paradoxal : il n’y a jamais eu autant de personnes employées par la fonction publique et para-publique (dont on peut suposer qu’il ne sont pas exploités par le capitalisme, puisque dans un secteur non marchand, non soumi à la concurrence ni aux impératifs de rentabilité de capitalisme) et l’on vient dire que le capitalisme spolie de plus en plus les travailleurs.
Monsieur ‘Demokratia’, puis-je connaître votre nom et prénom? Pour éviter les trolls qui viennent sur mon blog, j’ai instauré une politique de transparence d’identité. Il est pénible de dialoguer avec une personne qui ne se dévoile pas. D’avance, je vous remercie. EdB
Monsieur l’Abbé,
Je vous prie de m’excuser d’avoir utilisé un pseudonyme, ne connaissant pas votre politique de transparence. L’anonymat est parfois utile sur internet dont des endroits ne sont pas toujours sûrs ou pour défendre dans certains fora des opinions qui ne sont pas bien accueillies. J’ai donc utilisé ce pseudonyme par habibude. Maintenant un pseudonyme n’aurait plus d’intérêt en révélant quelque part (ici) en clair son identité (internet n’oublie pas grand chose en général), mais je n’importunerai plus votre blog de cette manière.
Encore merci pour vos messages et tous nos encouragements pour continuer.
Cher Monsieur, votre article propose un regard lucide et clair sur l’économie de nos sociétés libérales. Pour ma part, il y a bien longtemps que je pense que nous ne pourrons malheureusement pas échapper à la catastrophe d’un effondrement total de notre civilisation et ce pour très longtemps. Nous jouons avec allumettes assis sur baril de poudre. Cordialement Jean Luc Werpin
Pourquoi parlez-vous de l’économie de nos sociétés libérales ? Actuellement les dépenses publiques et para-publiques représentent environ 50% du PIB de la Belgique. On ne peut donc pas parler d’économie de libre marché. De plus vu la législation pléthorique en droit du travail, droit commercial, les règlements bancaires…. l’état influence très fortement le secteur privé aussi. Ce n’est donc pas de libéralisme que souffre notre économie, mais de trop de dirigisme. On ne peut accuser d’excès de libéralisme une économie non libérale.