Dans La Libre de ce vendredi 6 octobre en p.6, je lis l’articulet suivant: « Pourquoi le CAL n’était pas au Sénat… Comme on l’a lu dans “La Libre” de jeudi, le Centre d’action laïque n’a pas assisté au colloque interconvictionnel du Sénat. Henri Bartholomeeusen, son président, nous a précisé les raisons de cette absence. “C’est la manière dont il a été lancé puis organisé qui nous a mis mal à l’aise. Koen Geens a annoncé sa tenue face aux médias après une réunion des cultes et de la laïcité reconnue chez Charles Michel. Il en fit part sans s’être concerté avec nous au préalable et puis a fait appel à Hervé Hasquin pour s’exprimer au nom des laïques alors qu’on sait qu’il n’est pas nécessairement sur la même longueur d’onde que nous. C’était une petite stratégie mesquine… même si sur les conclusions, nous pouvions nous retrouver d’une certaine façon.” Car “au fond, la liberté religieuse, c’est aussi celle de ne pas croire ».
Précision 1: Ce colloque part d’une idée du ministre de la justice, qui proposait aux cultes reconnus d’organiser un colloque où ils pourraient présenter leur apport positif à la société. L’idée est restée plus d’un an et demi sans suite et puis les cultes ont trouvé les ressources pour y répondre favorablement. L’organisation du colloque et son programme fut intégralement de la responsabilité de ces cultes. Le ministre de la justice se borna d’y prendre la parole, à la demande des cultes (comme le fit aussi la Présidente du sénat) et d’annoncer préalablement (à la demande des cultes) ce colloque devant le premier ministre.
Précision 2: En tant que coordinateur de ce colloque « au nom des cultes reconnus » (que je sache, je ne travaille pas encore pour le gouvernement), j’ai souhaité inviter Hervé Hasquin. Le ministre de la justice n’a rien à voir avec un choix qui est mien et que j’assume. Je savais qu’il n’était pas d’accord avec la « ligne officielle du CAL » (curieux pour un organisme qui prône l’autonomie du choix). La raison de sa présence est qu’il s’agit d’un libre-penseur au sens noble du terme (soit un homme « libre » et « penseur ») et que son propos avait toute sa place dans un tel colloque. Il n’a jamais été question qu’il « représente la laïcité », vu que ce colloque concernait exclusivement les cultes reconnus. Je rappelle que lors du colloque organisé, il y a des mois, au sénat par la laïcité, les cultes n’ont pas, non plus, été invités à prendre la parole. D’ailleurs ils n’ont pas été invités du tout. Nous souhaitions, au contraire, que le CAL et son pendant flamand soient présents. Le président des laïques flamands a accepté, mais s’est excusé pour des raisons familiales deux jours avant le colloque. Le 13 mai, le président du CAL fut invité dans un mail où la prise de parole de Hervé Hasquin était annoncée. Sa secrétaire me répondit le 15 mai, qu’il viendrait. Un rappel fut envoyé le 16 septembre. Bref, jusqu’au matin du 4/10, je pensais voir Henri Bartholomeeussen au colloque. Une place VIP était réservée pour lui à côté des chefs de cultes. J’ai regretté cette absence. L’homme est capable de belles ouvertures. A croire que l’appareil qu’il dirige, étouffe cela.