« Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer ». (Marc 10, 17-30)
Un fils de bonne famille vient voir Jésus et lui demande : « Que faire pour être sauvé ? » Réponse du Christ : « Ne tue pas, ne vole pas, ne fais pas de faux témoignages… Bref, conduits-toi en être humain et respecte les commandements ».
Mais le jeune idéaliste veut plus. Tout cela, il l’a observé depuis sa jeunesse. Comment vivre une vie selon le cœur de Dieu ? Alors Jésus pose son regard sur lui et se met à l’aimer : « Si tu veux décrocher la lune, laisse tout derrière toi et suis-moi ». Le jeune homme s’en va bien triste, car cela – c’est trop lui demander. Et Jésus de dire : « Qu’il est difficile pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu… Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille ».
Le Christ ne condamne pas la richesse matérielle. Mais Il constate que celle-ci est souvent un obstacle pour vivre l’Evangile. Celui qui veut simplement « ne pas déplaire à Dieu », qu’il se contente de respecter le commandements. Mais celui qui cherche l’intimité avec le Christ, qu’il mette toute forme de richesse – avoir, pouvoir, valoir – au service de l’Evangile. Car les richesses alourdissent le cheminement. Comment un chameau chargé de bagages pourrait-il passer par le trou d’une aiguille ?
L’exigence de Jésus est celle de l’amour. Est-ce trop demander? Aux disciples déconcertés, le Christ ajoute : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu. Tout est possible à Dieu ». Heureusement d’ailleurs, car la plupart d’entre nous restons des chameaux, lourds de vaines richesses. Mais Dieu dilate le trou de l’aiguille à la mesure de son infinie miséricorde.
« Le Christ ne condamne pas la richesse matérielle. Mais Il constate que celle-ci est souvent un obstacle pour vivre l’Evangile. »
Il est frappant de voir la différence, quant à l’attitude chrétienne face à la richesse matérielle, entre le Catholicisme et certains courants protestants comme le Calvinisme.
Pour les calvinistes la richesse matérielle est une manifestation de la prédestination au salut éternel.
Dès lors, la richesse matérielle, loin d’être un obstacle dans l’accomplissement chrétien, devient un signe de grâce divine: une certaine « ostentation » serait même de mise.
Evidemment je n’invente rien: Weber y a vu un moteur important dans l’émergence du capitalisme dès le dix-septième siècle.
Intéressant …
Ancien étudiant en sciences religieuses protestantes, entièrement d’accord avec vous, K. S. Vous exprimez avec beaucoup de justesse la différence qu’il y a entre le Calvinisme (qui allie richesse matérielle et salut éternel) avec ce que révèle l’Evangile (qui est vraiment très loin d’établir un tel lien).
Un chameau en poudre peut tres bien passer par le trou d’une aiguille c’est assez facile à realiser avec un peu de patience et de folie, il suffit d’attendre sa mort naturelle, de le cuire et de le recuire, melanger avec de l’eau, un petit entonnoir special, et voilà.
Le riche doit aussi cuire son orgueil, la fausse securité de la richesse (vraie dans ce monde, jusqu’a un certain point fausse spirituellement) la seule facon est de brûler d’intensité dans la prière.
Cuit et recruit comme la Pierre philisophale, jusqu’a humilité, quand il ne reste plus que de la cendre, mélanger a la rosée de l’amour, et hop, notre fluiditié subtile retrouvée passera sans meme s’en apercevoir dans le royaume !
Ca ne pas va se realiser d’un coup de baguette magique parce qu’on une conception de Dieu un peu neuneu.
C’est l’oeuvre d’une vie.
Si on crois que ca sera juste magique car le curé il a dit que Dieu est gentil, d’abord (encore une fausse securité), quand on va devoir passer par le chas du fuseau de Clotho pour aller vers la vie eternelle, ca va être de la bouillie.